• Le secret maçonnique (Partie 19)

    Robespierre n’était pas franc-maçon. Mais il avait toutes les caractéristiques d’un franc-maçon sans tablier. Par contre, il semble que son père et son grand-père l’étaient

    Le secret maçonnique (Partie 19) 

     

    a)     Un franc-maçon sans tablier :

    Robespierre n’était pas franc-maçon. Mais il avait toutes les caractéristiques d’un franc-maçon sans tablier. Par contre, il semble que son père et son grand-père l’étaient. François, le grand-père de Maximilien Derobespierre, avocat au Conseil d’Artois, figure dans un brevet maçonnique de 1745, dont voici le début : « Nous Charles-Edouard Stuwart, prétendant, roi d’Angleterre, de France, d’Ecosse et d’Irlande, en cette qualité le G.°. M.°. du chap.°. d’Hérodon, connu sous le titre de Chevalier de l’Aigle du Pélican,… voulant témoigner aux maçons artésiens combien nous sommes reconnaissants envers eux… de leur attachement à notre personne pendant le séjour de six mois que nous avons fait en cette ville [d’Arras], nous avons en leur faveur créée (sic) et érigé, créons et érigeons par la présente bulle en ladite ville d’Arras, un Souverain Chapitre Primatial et Métropolitain de R.°. C.°. sous le titre distinctif d’Ecosse jacobite, qui sera régi et gouverné par les chevaliers Lagneau, Derobespierre, tous deux avocats ; Hazard et ses deux fils, tous trois médecins ; J.-B. Lucet, notre tapissier, et Jérôme Cellier, notre horloger… ». Le grand-père de Robespierre était donc haut dignitaire de la franc-maçonnerie jacobite à l’Orient d’Arras. Son père fit partie du même chapitre.

     

    Alors qu’une grève a éclaté à l’Arsenal de Toulon, en décembre 1790, Robespierre intervient en faveur des grévistes. L’intervention est vite connue et imprimée à Toulon et le club patriotique de Toulon adresse au « frère » Robespierre une lettre : « Robespierre, car votre nom vaut lui seul l’éloge le plus pompeux, la Société des Amis de la Constitution a reçu avec reconnaissance le nouveau discours que vous lui avez fait passer… Continuez, bon citoyen à éclairer la Nation sur ses véritables droits. Bravez l’opinion de ces hommes vils et ignorants que l’aspect de la liberté effraye et dont l’âme pétrie de préjugés est insensible à la voix de la Raison et soyez sûr de l’estime de vos frères que vous aurez si bien méritée par votre dévouement à la chose publique. »

     

    BOURGEOISIE ET PROLETARIAT

     

    I)                 La lutte contre les « bras nus » : « Liberté, égalité, fraternité », oui, mais pour la seule bourgeoisie.

     

    Selon Victor Hugo, dans les Reliquats de Quatre-vingt-treize : « Le peuple qui suivait Robespierre, c’était le peuple, le, peuple qui suivait Danton, c’était la nation […]. Le peuple qui suivait Marat, c’était la populace ».

    Les représentants les plus proches des « bras nus » ont défendu les intérêts des « bras nus » contre la bourgeoisie et Robespierre. Robespierre et son groupe ont été incapables de dresser un programme social cohérent. « Citoyens, déclarait Billaud le 1° floréal, nous avons promis d’honorer le malheur ; il sera bien plus beau de le faire disparaître ». Tel était déjà le projet social qu’annonçait Saint-Just le 8 ventôse, dans son Rapport « Sur les personnes incarcérées » : « Abolissez la mendicité qui déshonore un état libre », et le 13 ventôse, il lançait la proposition « d’indemniser tous les malheureux avec les biens des ennemis de la révolution ». En ce sens, le décret du 22 floréal complète le maximum général décrété en septembre 1793. Selon Saint-Just, il s’agit de rallier les patriotes indigents pour lesquels on n’a encore rien fait, de montrer que le bonheur, « idée neuve en Europe », n’est pas une idée creuse. Ayant pour objectif, comme les décrets de ventôse, de « faire tourner la révolution au profit de ceux qui  la soutiennent », il inaugure aussi un nouveau lien social. Il réalise les promesses de la Déclaration des droits, et fit des secours publics une « dette de la société ».

    La lutte contre les « bras nus » a pour objectif d’asseoir la domination de la bourgeoisie. Fondamentalement conservatrice, la première révolution (1789-1792), n’avait ni allégé l’impôt, ni détruit le féodalisme. Elle avait, en revanche, coïncidé avec une paupérisation accrue des masses et un schisme religieux. La convention, au nom de la défense de la révolution, s’engagea de plus en plus dans la voie de la démocratie. Autour de Robespierre, certains commençaient à mettre en cause le libéralisme économique. Grâce à l’appui ambigu des sans-culottes, les jacobins réussirent à imposer leur dictature. Les 730 élus de la convention firent cependant une politique économique favorable à la propriété privée et à la liberté du commerce des grains, hostile aux émeutes de subsistances et aux troubles agraires. Aucun conventionnel, même à l’extrême-gauche, ne s’identifia jamais aux aspirations populaires sur ce point.

    Dans le cadre de la Commune de Paris, les militants parisiens obtinrent le 5 avril, un impôt forcé sur les riches, destiné à financer le pain des pauvres.

    A partir de novembre 1793, Robespierre va se poser sous un aspect nouveau, « en guillotinant l’anarchie » : c’est ainsi qu’il appelait les premiers socialistes, Jacques Roux, etc. Au cœur de Paris même, dans les rues ouvrières (les Arcis, Saint Michel,…) fermentait le socialisme, une révolution sous la révolution. Robespierre s’acharna, frappa et se perdit : dès cette heure, il était perdu. Les enragés, les hébertistes et les babouvistes tentèrent de dépasser le cadre de la révolution bourgeoise. De 1789 à 1794, la révolution a progressé par bonds successifs. Ensuite, la bourgeoisie a empêché les sans-culottes de pousser plus loin. Fin novembre 1793, puis le 9 thermidor (27 juillet 1794), sont les points où la révolution atteint son apogée, et où le reflux commence.

    Selon Karl Marx : « La théorie devient une force matérielle lorsqu’elle s’empare des masses » (Critique de la philosophie du droit de Hegel) et « Des idées ne peuvent jamais mener au-delà d’un ancien état du monde, elles ne peuvent jamais que mener au-delà des idées de l(ancien état de choses. Généralement parlant, des idées ne peuvent rien mener à bonne fin. Pour mener à bonne fin des idées, il faut des hommes qui mettent en jeu une force pratique ». (La Sainte Famille).

    Dans le fracas de l’écroulement d’une vieille société, en même temps qu’il faut se battre aux frontières, la contre-révolution est là, partout, avec ses traîtres avoués, issus de l’ancien régime des rois et des prêtres, ou cachés en faux révolutionnaires qui ont peur d’être entraînés au-delà de leurs intérêts nés de la révolution ? Ce qui distingue l(avant-garde des sans-culottes des robespierristes et des jacobins, c’est déjà une notion de classe, diffuse, certes, et que pour eux, les mesures révolutionnaires ne sont pas de circonstance.

     

     

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