• LE PERE DUCHESNE -- NUMERO TROIS -- OCTOBRE 2017 (Partie 2)

    L'antisémitisme est un mal français profond, qui remonte à très loin. La classe ouvrière en est elle-même contaminée. De même , l'extrême droite a des racines profondes. Voir par exemple l'affaire du général Boulanger. Voici un article que j'ai publié, sur mon site, concernant un ouvrier communard et antisémite:  "Benoît Malon (1841-1893) : Franc-maçon. Membre de la loge « Le Lien des Peuples ». Ouvrier teinturier. Militant ouvrier, communard, journaliste, écrivain. Il fait partie du bureau de la section parisienne de l’Internationale, adhérant à l’AIT en 1865. Proudhonien de gauche. Collaborateur du journal La Marseillaise de Rochefort. Le 8 février il est élu à l’Assemblée nationale comme socialiste révolutionnaire. Il est élu le 26 mars au Conseil de la Commune. Il siège à la commission du Travail et de l’Echange. Il vote contre la création du Comité de salut public et se range du côté de la Minorité. A écrit : La troisième défaite du prolétariat français (1871). Condamné à mort par contumace, il émigre en Suisse. A Palerme, il est reçu en 1877 au grade de compagnon et de maître de la loge « Fedelta ». Revenu en France après l’amnistie, il devient le leader des opportunistes-possibilistes. Il assiste, ainsi que Jules Vallès, à son retour de proscription, à une tenue de la loge parisienne « La Ruche libre ». Préside en 1882, le Congrès socialiste de Saint-Étienne. Directeur de la Revue Socialiste. Il reprend une activité maçonnique en 1889, à la loge du Grand Orient « Le Lien des Peuples et les Bienfaiteurs réunis ». Incinéré au Père Lachaise, sur le socle de son monument figure l’équerre et le compas.  Libre-penseur, chef de file des blanquistes, Malon est partisan d’un socialisme national, opposé au socialisme allemand. Admirateur de Drumont, l’auteur de La France juive. Il écrit dans La Revue Socialiste N° 18 de juin 1886, pages 509 à 511, un article sur La question juive : « Oui, la noble race aryenne a été traître à son passé, à ses traditions, à ses admirables acquis religieux, philosophiques et moraux, quand elle a livré son âme au dieu sémitique, à l’étroit et implacable Jéhovah. (…) En brisant le cœur et la raison aryens, pour croire aux radotages antihumains de quelques juifs fanatiques, butés et sans talent (voyez Renan) ; en faisant de la littérature d’un peuple dont toute l’histoire ne vaut pas pour le progrès humain, une seule olympiade d’Athènes, on a autorisé les fils de ce peuple choisi, de ce « peuple de Dieu », à nous traiter en inférieurs ». La réalité est bien compliquée et pas duelle (blanc et noir) mais très nuancée et compliquée. 

     

     

    LE PERE DUCHESNE -- NUMERO TROIS -- OCTOBRE 2017 (Partie 2)

     

    1% de la population mondiale possède plus que les 99% restants

    Les inégalités de revenus entre les plus riches et les plus pauvres s’accroissent. Sur le temps long, les écarts de revenus ont eu tendance à diminuer depuis les années 1960, avant de se creuser de nouveau à partir de 1990. Depuis le début des années 2000, l’envol des revenus des catégories aisées a accentué cet écart. Désormais, les 20 % les plus riches reçoivent 42,7 % du revenu disponible.

    Sans esprit de polémique, donnons des définitions très précises : qu’est-ce qu’un prolétaire ? C’est une personne qui a deux caractéristiques : elle est « libre », par opposition à l’esclave et au serf, et elle ne possède aucun moyen de production. Elle n’a donc que sa force de travail, qu’elle doit vendre pour vivre, ainsi que sa famille. Qu’est-ce qu’un bourgeois capitaliste ? C’est une personne qui est propriétaire des moyens de production, qui embauche des prolétaires, en échange d’un salaire pour une partie de l’activité de ceux-ci, et qui conserve la plus-value, qui est une partie du travail non payée. Comme disait Proudhon, « La propriété, c’est le vol ». Je laisse le soin à chacun de déterminer s’il y a encore dans notre société des prolétaires et des bourgeois capitalistes ! Je rappelle les titres des grands journaux économiques : « 1 % de la population mondiale possède plus que les 99 % restants », ou bien : En France, « Les inégalités de revenus entre les plus riches et les plus pauvres s’accroissent. Sur le temps long, les écarts de revenus ont eu tendance à diminuer depuis les années 1960, avant de se creuser de nouveau à partir de 1990. Depuis le début des années 2000, l’envol des revenus des catégories aisées a accentué cet écart. Désormais, les 20 % les plus riches reçoivent 42,7 % du revenu disponible. ».

    Il en a toujours été ainsi : lors de la Révolution française, une partie non négligeable de la noblesse et du haut clergé a pris position en faveur du nouveau régime, prenant même une position claire et radicale pour la suppression des privilèges de l’ancien régime. Talleyrand, évêque, était favorable pour saisi les biens de l’Eglise. De nombreux aristocrates occupaient une position de privilégié et de féodal, mais les Lumières aidant (sciences, encyclopédie, philosophes, académies, loges maçonniques, cafés et clubs divers, etc.), ils se sont battus par exemple, pour la libération des Etats-Unis d’Amérique d’abord, puis pour la Révolution en France. De nombreux socialistes utopistes étaient aristocrates (Saint-Simon) ou bourgeois. Marx était un bourgeois (père avocat, beau-frère aristocrate, ministre réactionnaire de la Prusse, etc.). Engels était un grand chef d’entreprise. Mais il ne faut quand même pas oublier que, dans sa grande masse, le peuple, majorité du Tiers-état (sans-culottes, artisans, paysans,..) était favorable à la suppression du féodalisme. Mais une partie non négligeable du peuple (Vendéens, bretons, certains métiers, comme les perruquiers, les domestiques, etc.) s’est battue contre ses intérêts objectifs, et pour le maintien de l’ordre ancien. D’où le refus de donner le droit de vote, notamment aux domestiques (trop influencés par leurs maîtres) ou les femmes (influencées par les prêtres réfractaires). …Il y a d’un côté la situation objective de chaque personne, faisant partie de telle ou telle classe sociale (critères sociologiques) et d’autre part les choix subjectifs de chaque personne. Par exemple, cas extrême, Jacques Doriot, objectivement faisait plutôt partie de la classe ouvrière, ancien dirigeant communiste de haut niveau, mais subjectivement, il a choisi de combattre pour le fascisme de Vichy et de l’Europe allemande, créant l’un des principaux partis de la collaboration. Donc, à chaque période historique, la question n’est pas : est-ce que je fais partie de la classe dominante, ou de la classe dominée, mais plutôt : dans quel sens va l’histoire, et est-ce que je suis dans ce courant progressiste, ou est-ce que je suis dans le courant réactionnaire ?

    L'antisémitisme est un mal français profond, qui remonte à très loin. La classe ouvrière en est elle-même contaminée. De même , l'extrême droite a des racines profondes. Voir par exemple l'affaire du général Boulanger. Voici un article que j'ai publié, sur mon site, concernant un ouvrier communard et antisémite:  "Benoît Malon (1841-1893) : Franc-maçon. Membre de la loge « Le Lien des Peuples ». Ouvrier teinturier. Militant ouvrier, communard, journaliste, écrivain. Il fait partie du bureau de la section parisienne de l’Internationale, adhérant à l’AIT en 1865. Proudhonien de gauche. Collaborateur du journal La Marseillaise de Rochefort. Le 8 février il est élu à l’Assemblée nationale comme socialiste révolutionnaire. Il est élu le 26 mars au Conseil de la Commune. Il siège à la commission du Travail et de l’Echange. Il vote contre la création du Comité de salut public et se range du côté de la Minorité. A écrit : La troisième défaite du prolétariat français (1871). Condamné à mort par contumace, il émigre en Suisse. A Palerme, il est reçu en 1877 au grade de compagnon et de maître de la loge « Fedelta ». Revenu en France après l’amnistie, il devient le leader des opportunistes-possibilistes. Il assiste, ainsi que Jules Vallès, à son retour de proscription, à une tenue de la loge parisienne « La Ruche libre ». Préside en 1882, le Congrès socialiste de Saint-Étienne. Directeur de la Revue Socialiste. Il reprend une activité maçonnique en 1889, à la loge du Grand Orient « Le Lien des Peuples et les Bienfaiteurs réunis ». Incinéré au Père Lachaise, sur le socle de son monument figure l’équerre et le compas.  Libre-penseur, chef de file des blanquistes, Malon est partisan d’un socialisme national, opposé au socialisme allemand. Admirateur de Drumont, l’auteur de La France juive. Il écrit dans La Revue Socialiste N° 18 de juin 1886, pages 509 à 511, un article sur La question juive : « Oui, la noble race aryenne a été traître à son passé, à ses traditions, à ses admirables acquis religieux, philosophiques et moraux, quand elle a livré son âme au dieu sémitique, à l’étroit et implacable Jéhovah. (…) En brisant le cœur et la raison aryens, pour croire aux radotages antihumains de quelques juifs fanatiques, butés et sans talent (voyez Renan) ; en faisant de la littérature d’un peuple dont toute l’histoire ne vaut pas pour le progrès humain, une seule olympiade d’Athènes, on a autorisé les fils de ce peuple choisi, de ce « peuple de Dieu », à nous traiter en inférieurs ». La réalité est bien compliquée et pas duelle (blanc et noir) mais très nuancée et compliquée. 

    La bourgeoisie a joué un rôle éminent dans l’histoire, et même révolutionnaire (Angleterre au XVII° siècle, France au XVIII° siècle, etc.), développant l’économie, comme on ne l’a encore jamais vu dans l’histoire connue. Mais il y a une nuance à apporter. Comme le dit le sage poète Valéry, nous savons aujourd’hui que les civilisations sont mortelles. En effet, les sociétés, comme les individus, naissent se développent et meurent. L’Egypte pharaonique a apporté une contribution prestigieuse à l’humanité. Puis elle a disparu, laissant la place à une autre Egypte. Il en est de même de biens d’autres civilisations : grecque, romaine, etc. Les propriétaires d’esclaves et les esclaves (Spartacus), ont joué un grand rôle dans l’histoire économique et politique. Mais ils ont été remplacés par les seigneurs féodaux et les serfs. Ceux-ci aussi ont disparus, remplacés notamment par la bourgeoisie et le prolétariat (et de nombreuses classes intermédiaires). Vous pouvez décrété que c’est la fin de l’histoire, et que notre société est figée pour l’éternité. Mais ce n’est ni sérieux, ni mature. Malgré vos désirs, la vie poursuit son évolution. Alors les questions qui se posent sont : par quoi sera remplacée la contradiction entre la bourgeoisie et le prolétariat, quand et comment ? Votre répons m’intéresse. Celle de Marx est, après avoir étudié les lois d’évolution du capitalisme dans son livre le « Capital » : par le socialisme suivi par le communisme. Mais là aussi, la vie poursuivra encore son évolution et il y aura d’autres contradictions, et d’autres épisodes de l’humanité. A moins du big crunch et la fin de tout. Bonne soirée à vous.

    Sur le sujet des racines du fascisme et de l’antisémitisme en France, à gauche comme à droite, un historien israélien a été très exhaustif, et je ne puis que le conseiller, si vous ne le connaissez pas, c’est Zeev Sternhell.

     

     

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