• LE PERE DUCHESNE -- NUMERO QUATRE -- NOVEMBRE 2017 (Partie 1)

    Pour paraphraser Spinoza, le monde n’est pas à aimer (émoji « j’adore ») ou à détester (émoji « grrr ») mais à comprendre. Et Marx ajoute, une fois compris, transformer le monde. Quand on dit « Marx vivant », c’est bien pour souligner le fait que lui-même n’a pas été un penseur en chambre, mais qu’il a « mouillé la chemise » : il a toujours donné la priorité à la pratique et à la vie, jamais aux idées et à la théorie. Il en a d’ailleurs payé le prix : depuis les années 1840, chassé d’un pays à l’autre, misère économique, étant soutenu à bout de bras par Engels, etc. Il a toujours été immergé dans les divers mouvements sociaux : Ligue des communistes, dont il a établi le programme, lutte contre l’anarchisme (Proudhon et Boukharine), création de la I° Internationale, participation à l’élaboration des programmes des partis sociaux-démocrates allemands ou français (Jules Guesde), bilan du bonapartisme et de la Commune de Paris, etc. 

     

    LE PERE DUCHESNE -- NUMERO QUATRE -- NOVEMBRE 2017 (Partie 1)

     

    Marx : Pour juger Marx, il faut tenir compte de l’œuvre à laquelle il a consacré sa vie, à savoir « le Capital », qui, je rappelle, comporte quatre livres : Marx n’a eu le temps de publier que le premier livre. Il a laissé le soin, à partir de ses notes, à son ami Engels, de publier les livres suivants. Engels a publié les livres 2 et 3. Après son décès, c’est Kautsky et d’autres « disciples »qui ont publié le livre 4. Cela nécessite trois remarques : a) Marx a fait preuve d’esprit scientifique, et a contribué à développer l’histoire, la sociologie et la science. Il correspond à une « rupture épistémologique », au sens de Bachelard, avec ce qui se faisait précédemment dans ces domaines. b) Marx, en vrai savant, a toujours privilégié la vie et la pratique sur la théorie. Par exemple, il n’a pas hésité à réviser son ^point de vue sur la théorie de l’Etat, après la Commune de Paris, en 1871, dans la préface du « Manifeste du Parti communiste » (qui date de 1848), en déclarant que c’est cella (ce qu’a fait la Commune de Paris), qui est la dictature du prolétariat, et qu’il ne faut pas se contenter de prendre tel quel l’Etat bourgeois, mais le briser, pour le remplacer par un Etat socialiste. c) Marx ne se considérait pas comme un prophète et un devin. Etant donné que la vie continue son chemin, il savait pertinemment que l’idéologie du prolétariat était appelée à se développer en conformité avec la vie. Lénine a déclaré : « Nous ne regardons nullement la théorie de Marx comme quelque chose d fini et d’intangible ; nous sommes convaincus, au contraire, qu’elle a simplement posé la pierre angulaire de la science que les socialistes doivent pousser plus loin dans toutes les directions, s’ils ne veulent pas se laisser distancer par la vie. (...) La théorie de Marx ne donne que des principes directeurs généraux », lesquels s’appliquent différemment à l’Angleterre, à la France, à l’Allemagne ou à la Russie. Au XX° siècle, les marxistes vivants, ce sont les Russes, qui ont appliqués cette théorie de 1917 à 1953, et les Chinois, de 1949 à 1976. Il y a eu restauration de l’ancien régime dans ces pays. Et alors ? Après la révolution bourgeoise de 1789 à 1794, n’y a-t-il pas eu Restauration de l’aristocratie, lutte intense (dont les révolutions de 1830, 1848, etc.), pour que la classe bourgeoise impose enfin son pouvoir en 1871 ? Au XXI° siècle, cette théorie est appliquée de façon vivante et pratique dans de nombreux pays : dont le Canada, les Etats-Unis, l’Indonésie, l’Inde, le Pérou, etc. En témoignent les sites internet. Il est vrai que les médias français n’en parlent pas : mais pour plus de 70 %, ceux-ci ne sont-ils pas aux mains du capital financier ?

    Pour paraphraser Spinoza, le monde n’est pas à aimer (émoji « j’adore ») ou à détester (émoji « grrr ») mais à comprendre. Et Marx ajoute, une fois compris, transformer le monde. Quand on dit « Marx vivant », c’est bien pour souligner le fait que lui-même n’a pas été un penseur en chambre, mais qu’il a « mouillé la chemise » : il a toujours donné la priorité à la pratique et à la vie, jamais aux idées et à la théorie. Il en a d’ailleurs payé le prix : depuis les années 1840, chassé d’un pays à l’autre, misère économique, étant soutenu à bout de bras par Engels, etc. Il a toujours été immergé dans les divers mouvements sociaux : Ligue des communistes, dont il a établi le programme, lutte contre l’anarchisme (Proudhon et Boukharine), création de la I° Internationale, participation à l’élaboration des programmes des partis sociaux-démocrates allemands ou français (Jules Guesde), bilan du bonapartisme et de la Commune de Paris, etc. 

    Donc, au XX° siècle, il n’est pas possible de scinder la pratique et la théorie ? Marx en a fait. Les Russes en ont fait, etc. Mais qui ne fait pas d’erreurs ? L’important, c’est d’en tirer les conséquences (génocide khmer rouge, régime de Corée du Nord, etc.). Comme disait Zhou En Laï : « Que deux éléphants se battent ou qu’ils fassent l’amour, c’est toujours l’herbe qui se trouve dessous qui est écrasée. ».  Si les bolcheviks russes n’avaient pas fait d’erreurs, ils seraient encore au pouvoir aujourd’hui, et l’on ne verrait pas les spectacles de rue, par exemple à Moscou : ivresse, grande pauvreté, nostalgie de l’ère stalinienne, etc.

     XX ° siècle : Par exemple, comparez l’armée tsariste de 1914 et l’armée soviétique de 1941 : dans le premier cas, des soldats déguenillé, avec un fusil pour plusieurs militaires, une armée de gueux, qui désertent les champs de bataille, et qui ont autant de désir de mourir pour le tsar, que les français aujourd’hui, pour augmenter les dividendes des actionnaires des monopoles comme Areva. Dans le second cas, une armée offensive, bien armée mobilisée. Sardou chante le fait que les Américains ont libéré la France : c’est vrai, mais en partie. Il ne faut pas oublier deux autres acteurs : l’Armée Rouge (20 millions de morts, dit-on : proportionnellement, il n’y a pas eu 4 millions de morts sur le sol français, les plus grandes batailles, dont celles de chars ont eu lieu sur le sol russe, c’est en Union soviétique que se trouvaient les troupes nazies les plus aguerries, dont le peloton français Charlemagne, etc.). L’autre acteur, c’est la résistance française, gaulliste et communiste, etc. Ceci repose sur une évolution sans précédent de l’industrie et de l’agriculture soviétiques, de 1921 à 1941.  La Chine continentale : Après le « gâteau chinois » partagé par les puissances du moment, la sauvagerie des fascistes nippons (Shanghaï, Nankin, etc.) quel retour à la dignité en 1949, avec un développement sans précédent d’un pays ex colonial et ex féodal ! Pour comprendre cela, il suffit de visiter simplement le parc « européen » de Shanghaï, avec l’écriteau maintenu : « Interdit aux chiens et aux chinois » ! XXI° siècle : Pour éviter la longueur lassante, je prends deux exemples : L’Inde et le Népal. Pour trouver la documentation, il suffit de consulter certains journaux qui publient des articles sur la guerre populaire dans ces pays, comme le « Monde diplomatique », ou « La Croix » ...Sinon consultez les sites informatiques, propres à ces guérillas, en anglais, parfois en français. Inde : recherchez sur le critère : « maoïste en Inde », ou « naxalites ». Environ un tiers du continent indien est « occupé » ou « libéré », selon le point de vue où on se place, avec des « bases rouges » semblables à ce qui existait en Chine, avant 1949. Qui s’intéressait à cela à cette époque, sauf des compagnons de route comme André Malraux. Dans ces zones, les paysans se partagent les terres des grands propriétaires fonciers, instaurent des contre-pouvoirs, etc.  Népal : Pour faire court, je cite le dictionnaire Académic :  « Au début du XXIe siècle, la principale guérilla maoïste se trouve au Népal, guidée par le Parti communiste duNépal (maoïste). Mais d'autres groupes maoïstes existent encore un peu partout dans le monde. Certains pratiquent la guérilla ou la lutte armée, comme le Parti communiste des Philippines avec sa Nouvelle armée populaire, ou le Parti communiste d'Inde (maoïste). D'autres sont de simples partis politiques, surtout en Europe occidentale et aux Amériques, comprenant le Parti communiste révolutionnaire des États-Unis, dirigé par Bob Avakian. Il existe notamment des groupes de guérilla maoïstes encore implantés en Colombie. Certains partis politiques turcs se réclament aussi du maoïsme. » Pour paraphraser Mao : là où il y a oppression, il y a forcément résistance et rébellion, surtout dans ce que l’on appelle la zone des tempêtes.

     

     

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