• « La vérité est la réalité » (Partie 7)

    L’Eternel Présent. L’Eternel Maintenant. Le passé relève de la mémoire. Le futur, ou l’avenir relève de l’imaginaire. Seul le présent est réel.

     

    « La vérité est la réalité » (Partie 7)

     

    On peut distinguer, selon ces critères, deux catégories de francs-maçons :

    • Ceux qui mettent l’accent sur les différences et arguent de leurs « supériorités » : c’est une hypertrophie de l’ego. (« Je suis maître », par rapport aux apprentis et aux compagnons, « « Je suis de tel haut-grade », par rapport aux membres des loges bleues, « Je suis vénérable », par rapport aux autres maîtres, « Je suis membre de l’Ordre », « J’ai plus d’ancienneté », etc.) ;
    • Ceux qui mettent l’accent sur l’identité et défendent l’égalité de tous les maçons, en droits et en devoirs. Il y a égalité, car chacun est la pierre cubique. Mais il y a différence de degré quant à l’évolution, car l’un ou l’autre a plus ou moins travaillé sa pierre brute.

     

     « La vérité est la réalité » (Partie 7)

     

     

    Mais où est la Vérité : dans l’Universalité ou dans la Singularité ? La Singularité est quelque chose de concret, de palpable, de riche en déterminations, de réel en somme. Mais l’Universalité ? Ne faut-il pas, après de nombreuses étapes, enlever tout le spécifique, pour arriver au plus universel. N’aboutit-on pas à une abstraction qui n’a plus aucune consistance ? Que reste-t-il de réel et donc de vrai ?

    DEFINITION DU MONDE : Le monde est l’ensemble des choses et des objets, opposés au sujet. En conséquence, le monde du serpent (celui de l’illusion), fait aussi partie du monde. On peut distinguer le monde manifesté et le monde non-manifesté. Par exemple, lorsque le dieu Shiva danse, sa danse est le monde manifesté. Lorsqu’il arrête de danser, Shiva est le monde non-manifesté, substrat du monde manifesté. C’est le monde et la vérité du monde. Tout le cosmos n’est qu’une danse d’amour.

    Dieu, selon Spinoza, est la somme totale de ce qui existe. Le monde est donc Dieu. Il existe une énergie, dont une petite fraction a formé cet univers. Le reste demeure en réserve. L’ensemble de cette énergie – celle qui se manifeste sous la forme de l’univers, et celle qui demeure en réserve – constitue Dieu.

    L’Eternel Présent. L’Eternel Maintenant. Le passé relève de la mémoire. Le futur, ou l’avenir relève de l’imaginaire. Seul le présent est réel.

    L’ignorance – l’ajnana – est de deux sortes :

    1. L’oubli du Soi.
    2. L’obstacle à la connaissance du Soi.

    Les aides ont pour but d’éradiquer les pensées ; ces pensées sont la re-manifestation des prédispositions demeurées à l’état de semence ; elles donnent naissance à la diversité, d’où parviennent tous les ennuis. Ces aides sont : l’audition de la vérité de la bouche d’un maître (shravana), etc., la réflexion (manana) et la contemplation profonde (nididhyâsana).

    Les effets de shravana peuvent être immédiats et le disciple réalise la vérité d’un seul coup. Cela n’arrive qu’au disciple déjà bien avancé.

    Dans d’autres cas, le disciple éprouve le sentiment qu’il est incapable de réaliser la vérité, même après l’avoir entendu répétée plusieurs fois. A quoi est-ce dû ? Aux impuretés de son mental ; l’ignorance, le doute et la fausse identification sont les obstacles à dissiper.

    a)     Pour dissiper totalement l’ignorance, le disciple doit entendre la vérité à maintes reprises, jusqu’à ce que sa connaissance du sujet devienne parfaite (shravana).

    b)    Pour dissiper les doutes, le disciple doit réfléchir à ce qu’il a entendu ; finalement, sa connaissance sera libérée de tous les doutes (manana).

    c)     Pour dissiper la fausse identification du Soi avec le non-Soi (le corps, les sens, le mental ou l’intellect), le disciple doit devenir capable de se concentrer pleinement (nididhyâsana).

    Tout cela accompli, les obstacles sont balayés et le samâdhi en résulte, autrement dit, la Paix règne.

    Certains disent qu’on ne devrait jamais cesser de pratiquer l’audition, la réflexion et la contemplation. Celles-ci ne peuvent pas être accomplies par la lecture de livres, mais seulement par la pratique soutenue de l’introversion du mental. Le chercheur peut être un kritopâsaka (celui qui s’est accompli par la méditation), ou un akritopâsaka (celui qui n’a pas pratiqué la méditation) ; dans le premier cas, la moindre impulsion suffit pour qu’il réalise le Soi ; il ne lui reste plus qu’un faible doute qui est facilement dissipé par le fait d’entendre une seule fois la vérité de la bouche du Maître. Il parvient à l’état de samâdhi immédiatement. On peut supposer que dans ses vies antérieures, il était déjà passé par els trois stades décrits ; ils ne lui sont donc plus nécessaires. Dans le deuxième cas, toutes ces aides sont nécessaires au chercheur ; des doutes surgissent encore en lui, même après avoir entendu la vérité d’une manière répétée. C’est pourquoi il ne doit pas abandonner les aides jusqu’à ce qu’il obtienne l’état de samâdhi.

    Le shravana dissipe l’illusion que le Soi est un avec le corps, etc. Le manana donne la certitude que la Connaissance est le Soi. Le nididhyâsana révèle Soi comme étant Infinitude et Félicité.

    Lorsqu’un homme est mûr pour recevoir l’enseignement et que son mental est prêt à s’immerger dans le Cœur, l’enseignement provoque un effet foudroyant et il réalise le Soi correctement. Autrement, il y a toujours lutte.

    Ce dessin comprend deux parties :

    n      Le monde plongé dans la temporalité : c’est le cercle et la croix ;

    n      Et la vérité du monde, qui est éternelle : c’est le fond sur lequel repose le cercle et la croix.

    L’ego, le « petit je », c’est le point au centre du cercle. Le cercle représente le monde, c’est-à-dire tout ce qui existe pour moi. On peut dire que chacun de vous fait, en ce moment, partie de mon cercle d’objets tangibles. Tout comme moi-même je fais partie de votre cercle. A noter que ce cercle comprend le monde matériel, mais aussi toutes les autres « réalités », dont le monde des idées.

    La ligne horizontale représente la temporalité, avec le passé, le point du présent et l’avenir. L’ego s’est manifesté lors du premier souffle, la naissance, et disparaîtra avec le dernier souffle, la mort. L’axe vertical est l’axe du monde, avec l’enfer, le purgatoire et le paradis, qui sont des états de conscience. C’est aussi un arbre de vie, avec les racines, le tronc et les branches. En franc-maçonnerie, il correspond à VITRIOL. Le monde a trois niveaux : le monde d’en haut, le monde ici-bas et le monde d’en bas, le céleste, le terrestre et l’infernal. L’axe vertical est la porte qui s’ouvre lors de l’initiation.

    Il y a deux façons d’appréhender (de « voir ») le monde :

    n      A partir de l’ego (le centre du cercle) ;

    n      A partir du fond sur lequel repose l’ego, à partir du Soi, éternel et infini.

    Ainsi, tout n’est qu’une question d’IDENTIFICATION :

    n      Soit je m’identifie à l’ego ;

    n      Soit je m’identifie au Soi, au « Je suis ».

    Et pour passer de l’un à l’autre, de l’ego au Soi, du « petit je » au « Je suis ce que je suis », cela demande de travail et de l’effort, travail accompli tant en loge, qu’individuellement. Le résultat est un changement de regard, en suivant la bonne voie, celle de la corde et de l’expansion de la conscience ?

    On ne peut pas transformer les objets du monde en Soi. On n’est pas en mesure de faire cela. Il n’est pas possible de colorer la nature et tous les objets qu’elle contient avec la même couleur. Mais si on met des lunettes d’une certaine couleur, alors tout semble avoir cette couleur. On peut changer sa vue de façon à ce que tout soit teinté de la « couleur unique » : le Soi.

     

     

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