• « La vérité du monde est éternelle et vient de l’Eternité » (Partie 3)

    L’existence humaine se présente sous deux aspects, celui du temps et celui de l’éternité. Le mal consiste à ne voir que l’aspect temporel, à le prendre comme valeur finale et à oublier l’Eternel qui réside dans l’homme, qui est le Soi, l’essence de l’âme humaine, infinie, inaltérablement libre.

    Le phénomène de la mort est illusoire devant la Réalité ultime, l’Etre, le Soi, « non-né », permanent, constant, primordial, et qui n’est pas détruit quand le corps est détruit.

     

    « La vérité du monde est éternelle et vient de l’Eternité » (Partie 3)

     

    MONDE :

    DEFINITION DU MONDE :

    Le monde est l’ensemble des choses et des objets, opposés au sujet. En conséquence, le monde du serpent (celui de l’illusion), fait aussi partie du monde. On peut distinguer le monde manifesté et le monde non-manifesté. Par exemple, lorsque le dieu Shiva danse, sa danse est le monde manifesté. Lorsqu’il arrête de danser, Shiva est le monde non-manifesté, substrat du monde manifesté. C’est le monde et la vérité du monde. Tout le cosmos n’est qu’une danse d’amour.

    Dieu, selon Spinoza, est la somme totale de ce qui existe. Le monde est donc Dieu. Il existe une énergie, dont une petite fraction a formé cet univers. Le reste demeure en réserve. L’ensemble de cette énergie – celle qui se manifeste sous la forme de l’univers, et celle qui demeure en réserve – constitue Dieu.

    ETERNITE/ETERNEL :

    DEFINITION DE L’ETERNITE (ET DU TEMPS) :

    Le temps est ce qui a un début et une fin, contrairement à l’Eternité.

    Il y a un temps vécu de façon subjective, ce que Bergson appelle la durée. Le temps (tout comme l’espace), a une histoire : il a été vécu différemment, par exemple, selon Aristote, Newton, ou Einstein. Depuis Galilée, il y a eu une entreprise de « laïcisation » du temps (et de l’espace). Pour donner une appréciation de cette subjectivité de l’espace et du temps, prenons deux exemples :

    • Comment est apprécié le temps vécu à partir d’une horloge ronde, comportant deux aiguilles ? Le mouvement du temps se situe alors dans un éternel recommencement. Il y a un éternel retour.
    • Comment est apprécié le temps vécu à partir d’une horloge qui marque des chiffres ? C’est un mouvement linéaire, un mouvement continu, qui ne revient pas, du point de vue du regard, sur lui-même.

    Ainsi, une horloge ronde incite à la patience : « Demain est un autre jour », «  ce qui n’est pas fait aujourd’hui, pourra être fait demain ». Par contre l’horloge numérique incite au stress : « Fais aujourd’hui car le temps perdu ne revient pas. Demain il sera trop tard ». Cela conduit à la peur du temps qui passe, à la peur de vieillir, etc. Une expérience, par laquelle on installe une horloge ronde et une horloge numérique dans deux usines différentes, conduirait à augmenter le stress, les maladies et le nombre de suicides dans le second cas.

    Deux sens possibles :

    • Présent éternel : Le passé (mémoire) et le futur (imagination), n’ont pas d’existence réelle : ils n’existent plus, ou n’existent pas encore. Seul le présent, ici et maintenant a une existence réelle. Cela rajoute à la perception subjective du temps. Prenons l’exemple d’un défilé militaire : selon le point de vue où est appréhendé ce défilé (à côté de la troupe qui défile, assis sur une estrade, ou bien en hauteur sur un building), le spectateur appréhende un morceau plus ou moins large de cette troupe. On peut dire que le spectateur le plus haut perçoit à la fois le passé, le présent et le futur, par rapport au spectateur placé à côté de la troupe.
    • Hors du temps : Alors le temps est situé dans le monde des objets, et une forme de conscience transcendante permet de percevoir un « hors du temps », hors du monde sensible, qui est « éternel ».

    L’Eternel Présent. L’Eternel Maintenant. Le passé relève de la mémoire. Le futur, ou l’avenir relève de l’imaginaire. Seul le présent est réel.

    L’homme se situe entre le Temps et l’Eternité. L’homme touche parle profane au Temps, et par le sacré à l’Eternel. L’homme agit dans le Temps, non pas selon le Temps, mais selon l’Eternité.

    « Aimer c’est avoir conscience de l’éternité » (Krisnamurti).

    PEUR :

    Etant plus jeune, un ouvrier de l’usine métallurgique Scholtès a été mon gourou. Cet ouvrier desservait une machine à souder des poutrelles mécaniques de dix mètres de long, destinés à la construction. Un pont élévateur passe au-dessus de la machine de fabrication, pour emmener périodiquement un ensemble de poutrelles assemblées e fagots ? A chaque fois, lors de ce passage au-dessus des têtes des ouvriers, la peur de l’ouvrier le conduit à s’écarter de la machine, d’une dizaine de mètres, hors de portée de la chute éventuelle d’un de ces fagots. C’est la peur que le pont mécanique lâche, et fasse tomber les poutrelles sur lui, ce qui serait une mort quasiment assurée. Cette peur conduit à un travail négligé, car l’ouvrier n’est plus assez attentif au travail de la machine qu’il doit surveiller, mais il est attentif au passage, au-dessus de sa tête, du pont roulant. Cette peur constante peut conduire aussi à terme à des ennuis de santé. De plus, l’image donnée par l’ouvrier aux autres personnes présentes, est négative : c’est un peureux. L’image que l’ouvrier a de lui-même est aussi négative. La bonne attitude, c’est de se concentrer sur son travail, tout en ayant confiance : confiance dans le travail des autres ouvriers, qui ont bien harnaché le fagot sur le pont roulant, et confiance en soi. En fin de compte, deux attitudes sont possibles : « être dans le temps » ou « être dans l’Eternité ». La peur crée une ombre, un fantôme, une image, le « moi,je », qui vient se surimposer à l’être réel.

    La peur est un effet dû à la conception dualiste de la vie, opposant l’homme, le sujet pensant, au cosmos qui l’entoure, l’objet. Cet élément de la peur est un effet dû à la conception dualiste de la vie. Aussi longtemps que l’homme se sent comme une entité séparée et distincte de l’univers, aussi longtemps qu’il n’a pas découvert l’harmonie et même l’identité de son âme individuelle avec celle du cosmos, la peur et toutes les souffrances de la vie sont inévitables et continues.

    Le monde phénoménal étant un devenir perpétuel et concret, et jamais une fiction de l’esprit individuel, sa réalité ne saurait être niée, sauf au moment où l’expérience du Réel absolu, de l’Etre, a été vécue.

    La prise de conscience de la temporalité de l’homme est la peur de la mort.

    La peur et la souffrance, causés par la « temporalité », germe de tous les conditionnements, proviennent de la conviction erronée de l’homme, que son existence est une réalité authentique et indépendante de l’Etre, Un et absolu.

    L’existence humaine se présente sous deux aspects, celui du temps et celui de l’éternité. Le mal consiste à ne voir que l’aspect temporel, à le prendre comme valeur finale et à oublier l’Eternel qui réside dans l’homme, qui est le Soi, l’essence de l’âme humaine, infinie, inaltérablement libre.

    Le phénomène de la mort est illusoire devant la Réalité ultime, l’Etre, le Soi, « non-né », permanent, constant, primordial, et qui n’est pas détruit quand le corps est détruit.

     

     

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