• La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.(trente neuvième partie)

    Arthur Groussier (1863-1957) : Ingénieur des arts et métiers. Secrétaire de la Fédération nationale des ouvriers métallurgistes (1890). Député de Paris (1893-1902) et (1906-1924). Rapporteur du projet de loi sur la codification des lois ouvrières. Vice-président de la Chambre (1917). . Syndicaliste. Franc-maçon. Initié le 25 mai 1885 à la loge « L’Emancipation », orient de paris. Compagnon le 22 février 1896. Maître le 4 novembre 1896. Il s’affilie, en 1898, à la Loge « Bienfaisance et Progrès », à Paris. Il en devient le vénérable et la préside presque sans interruption jusqu’en 1922. Elu au Conseil de l’Ordre du Grand Orient en 1907. Chapitre et Conseil philosophique « L’Avenir ». 33° (1925). Admis au Grand Collège des Rites (1926). Grand Maître d’honneur ad vitam (1945). Grand Commandeur du Collège des Rites (1949,1951). Président du Conseil de l’Ordre en 1925, 1926, 1927-1930, 1931-1934, 1936-1939 et 1944-1945. . Auteur d’un Mémoire sur l’histoire de la franc-maçonnerie.

    Le Grand Orient n'est pas vraiment un phare de la résistance à l'oppression.

    Voici la lettre d'Arthur Groussier, président du Conseil de l'Ordre, au maréchal Pétain, envoyée le  7 août 1940.

    « A M. le Maréchal Pétain, chef de l'Etat français 

    Monsieur le Maréchal,

    Devant les malheurs de la patrie, tous les Français doivent consentir les plus grands sacrifices ; mais en est-il de plus douloureux que celui de détruire l'œuvre à laquelle on a donné le meilleur de sa pensée et de son cœur ? Si pénible que cela nous soit, nous croyons accomplir notre devoir présent en nous soumettant à la décision du gouvernement français concernant la Franc-maçonnerie du Grand Orient de France, tout en vous présentant, en raison des mensonges répandus sur cet Ordre philosophique, une déclaration aussi solennelle que respectueuse.

     Dans l'impossibilité absolue de réunir l'Assemblée ou le Conseil qui détiennent les pouvoirs statutaires en cette matière, mais nous appuyant sur la confiance qui nous a maintes fois été accordée et prenant l'entière responsabilité de notre charge, nous déclarons que le Grand Orient de France cesse son fonctionnement et que toutes les Loges qui en relèvent doivent immédiatement renoncer à poursuivre leurs travaux, si elles ne l'ont déjà fait.

     Sans doute, comme toutes les institutions humaines, la Franc-maçonnerie française a eu ses faiblesses, mais durant ses deux siècles d'existence, elle compte à son actif de belles pages d'histoire depuis les encyclopédistes jusqu'au maréchal Joffre, vainqueur de la Marne. Elle a brillé par sa grandeur morale, elle ne peut rougir ni de son idéal ni de ses principes. Elle succombe victime d'erreurs à son endroit et de mensonges, car dans son essence elle a le respect de la pensée libre, des convictions et des croyances sincères. Elle a toujours honoré le travail. Son but suprême est l'amélioration morale et matérielle des hommes dont elle voudrait poursuivre l'union par la fraternité. Elle a conscience, dans les événements douloureux que la France vient de traverser, de n'avoir failli ni à sa tradition, ni au devoir national. A de nombreuses reprises, elle a fait appel aux bons offices du président Roosevelt dans le but de maintenir la paix entre les peuples et c'est le cœur saignant qu'elle a vu se déchaîner l'effroyable conflit.

    Combien d'hommes politiques et autres a-t-on prétendu être Francs-maçons qui ne l'ont jamais été. Et comme l'on se trompe facilement en affirmant que le Grand Orient de France, dans les vingt dernières années, a été le maître du pouvoir ou son serviteur.

     Il n'a jamais non plus subi une direction étrangère, notamment celle de la Grande Loge d'Angleterre avec laquelle il n'a aucun rapport, ni officiel ni officieux depuis 1877. En sens contraire, il n'a jamais cherché à influencer aucune puissance maçonnique d'autre pays, qui ont toujours eu le haut souci de leur indépendance nationale.

     Si, actuellement, nous ne pouvons donner personnellement la preuve de nos affirmations, puisque nos archives ont été saisies au siège et à nos domiciles par les autorités d'occupation, il doit exister en France non occupée une documentation qui peut sans conteste en démontrer la véracité.

     On insinue que nous sommes aux ordres de la finance internationale. Les signataires de cette lettre qui figurent parmi les plus hauts dignitaires de l'Ordre maçonnique sont restés de situation modeste ; la simplicité et la dignité de leur vie, faciles à contrôler, leur permettent de dédaigner une si déshonorable imputation.

     La Banque de France est le seul établissement bancaire, avec les chèques postaux, où le Grand Orient de France possède un compte courant. Des titres, au reste bien modestes, sont des titres français : rentes sur l'Etat et Bons de la Défense nationale.

     Enfin, le principal grief qui est fait, c'est d'être une société secrète, ce qui est encore inexact au sens légal du mot. Le 3 janvier 1913, le Grand Orient de France devenait une association déclarée, ayant personnalité civile en déposant ses statuts et en renouvelant tous les ans, à la préfecture, le dépôt des noms de ses trente-trois administrateurs. Il suffit du reste de consulter l'annuaire universel Didot-Bottin-Tome Paris pour trouver aux "Professions" à la rubrique "Franc-maçonnerie" toutes les indications du Grand Orient de France avec les noms et professions des membres du Bureau.

     Le Grand Orient de France comptait parmi les forces spirituelles qui composaient notre nation. Sa fermeture suffira t'elle à apaiser certaines haines ? Puisse-t-elle au moins aider au rapprochement de tous les Français qui, avec des tempéraments différents, ont l'intention de travailler loyalement au redressement moral et à la prospérité de la France.

    Nous vous prions, Monsieur le Maréchal, de vouloir bien agréer l'assurance de notre profond respect... » 

    Lors du Convent du Grand Orient de 1945, Arthur Groussier revendique pleinement la paternité du texte. Il a tout fait pour qu'on ne poursuive pas les Francs-maçons. Il remarque que, pendant toute la durée de la guerre, aucun Franc-maçon ne lui a adressé de reproche pour cette lettre. Les frères moralistes ne sont pas non plus des modèles de la résistance à l'oppression. 

    Il rajoute : "Mon sentiment était que pesait sur moi la responsabilité du sort des Maçons. Il ne fallait pas qu'un acte de moi pût servir à faire traiter les Maçons, puisqu'on en avait la liste, comme on a traité les Juifs. Les Maçons qui ont été poursuivis et maltraités l'ont été comme résistants, et non pas comme Maçons."

     

    La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.(trente neuvième partie)

     

    Joaquim Delgado (1934-1963) : Ouvrier ébéniste. Franc-maçon. Initié le 22 avril 1960 par la loge « Les Apprentis Eternels » du Grand Orient de France. Il fut arrêté au cours d’un séjour en Espagne, ainsi que son ami Francesco Granados. Les deux hommes, accusés d’avoir été les auteurs d’un attentat contre les locaux du syndicat franquiste, furent, bien qu’il n’y eût pas de preuves, condamnés à la peine capitale.

     

    Maurice Delherry (1888-1966) : Ecrivain, publiciste. Déporté politique sous la Deuxième guerre mondiale. Franc-maçon. Initié à la loge « Ernest Renan » en 1924, 32° en 1964, membre du Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France.

    Jacques Michel Pierre Delmas dit Jacques Chaban Delmas (1915-2000) : Résistant, général de brigade et international français de rugby à XV et de tennis.

     

    Antoine Octave Eugène Deloncle (1890-assassiné le 7 janvier 1944) : Cofondateur de « La Cagoule » en 1935. Polytechnicien. Ingénieur du Génie maritime. Il adhère d’abord à l’Action française, puis fonde en 1935, avec Jean Filliol, l’Organisation secrète d’action révolutionnaire nationale (OSARN), connue de la police sous le nom de Comité secret d’action révolutionnaire (CSAR) et surnommé par la presse « La Cagoule ». Vichyste. Fin 1940, il crée le Mouvement social révolutionnaire pour la Révolution nationale (MSR), soutenant le maréchal Pétain, puis se rapproche de Marcel Déat, avec le Rassemblement national populaire.

     

    Michel Albert Lucien Deslinières (1857-1937) : Journaliste, écrivain. Un des premiers socialistes ralliés au communisme naissant. Franc-maçon. Membre de la loge « Mars et les Arts », orient de Nantes.

     

    Robert Desnos (1900-1945) : Poète. Mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie. Il participe dès 1934 aux mouvements d’intellectuels antifascistes. Dès 1942, il fait partie du réseau de résistance AGIR.

     

    René Dommange (1888-1977) : Avocat. Editeur musical. Député conservateur. En décembre 1935, il dépose un amendement hostile à la franc-maçonnerie lors du débat sur les ligues, voté par 91 parlementaires de droite. Décoré de la francisque. Membre de la Milice française (carte n° 20780).

     

    Jacques Doriot (1898-1945) : Ouvrier métallurgiste. Député de Saint-Denis en 1924, puis maire de cette commune. Journaliste. Membre du bureau politique en 1924. Exclu du PCF en 1934. Communiste, puis fasciste. Après son départ du Parti Communiste Français, il fonda le Parti populaire français, en 1936, l’un des deux principaux partis français de la collaboration. Les responsables du PPF, tels que Pierre Drieu La Rochelle, Victor Arrighi, Bertrand de Jouvenel attendent du parti qu’il devienne l’équivalent français du parti national-socialiste en Allemagne. Vichyste. Il contribue à la création de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme et combat sous l’uniforme allemand sur le front russe, avec le grade de lieutenant. Il est décoré de la Croix de fer.

     

    Pierre Drieu La Rochelle (1893-1945) : Ecrivain. Journaliste. Socialisant, puis fascisant. Combattant de la Première guerre mondiale. Avant 1934, il cultive des idées républicaines et progressistes. Il participe à des rassemblements du Mouvement pour l’antifascisme, rassemblement dit Amsterdam-Pleyel auxquels assistent Aragon et Malraux. En 1934, il se déclare « socialiste » et « fasciste ». Ami d’Otto Abetz. Il se donne la mort le 15 mars 1945 en avalant du gardénal.

     

    Maurice Druon (1918-2009) : Ecrivain. Il rejoint Londres en 1943. Il écrit avec son oncle, Joseph Kessel, les paroles du Chant des Partisans.

                                            

    Jacques Duclos (1896-1975) : Dirigeant du Parti Communiste Français.

     

    Pierre Dumas (1891-1967) : Résistant toulousain, journaliste, écrivain.

     

    Jacques Louis Fernand Dumesnil (1882-1956) : Avocat. Maire de Fontainebleau. Député radical-socialiste de Seine-et-Marne (1910-1935). Sénateur de ce département (1935-1940). Ministre. Franc-maçon. Initié le 27 mars 1905 à la loge « L’Emancipation ».

     

    Michel Dumesnil de Grammont (1893-1953) : Homme de lettres, romancier, poète et critique littéraire. Franc-maçon. Reçu le 16 février 1919 à la loge « Cosmos n° 288 » de la Grande Loge de France, compagnon en 1920, maître en 1921. Il appartint à diverses autres loges : « Le Portique », « Le Sagittaire », « La Grande Triade », « La France ». Grand Maître de la Grande Loge en 1935-1939, 1945-1948 et 1950-1952. 33° en 1926. Grand résistant, il faisait partie à Alger de l’entourage du général de Gaulle dont il obtint, par l’ordonnance du 15 décembre 1943, l’abrogation de la loi du 13 août 1940, qui interdisait la franc-maçonnerie. Auteur de La Franc-Maçonnerie Ecossaise, (en collaboration avec Antonio Coen).

     

    Georges Dumoulin (1877-1963) : Syndicaliste. Internationaliste « zimmerwaldien » pendant la Première guerre mondiale. SFIO. Actif à la LICA. Franc-maçon. Membre de la loge « Les Egaux ». Pendant la guerre, il écrit dans l’hebdomadaire ouvriériste L’Atelier, qui s’adonne à l’antisémitisme le plus débridé, et prône l’alignement du syndicalisme français sur l’Allemagne national-socialiste. Membre de la commission permanente du Rassemblement national populaire, la plus haute instance du mouvement. Il est membre du Conseil national instauré par Vichy.

     

    E

     

    Paul Ely (1897-1975) : Général.

     

    Jean Guy Marc Epron (1910- ?) : Commandant de gendarmerie. Croix du combattant volontaire de la Résistance (1956). Franc-maçon. Initié le 29 décembre 1937. Membre de la loge « La Tolérance », orient La Réole (Grand Orient). Compagnon le 18 mars 1947. Membre de la loge « La Parfaite Harmonie », orient de Toulouse. Maître le 15 décembre 1947. 18° le 3 avril 1958. 30° le 25 avril 1965. Consistoire philosophique « L’Encyclopédique ». Vénérable de la loge « La Parfaite Harmonie », orient de Toulouse.

     

    Karl Epting (1905-1979) : Représentant de la culture allemande dans le Paris des années 30 et 40, ainsi que collaborateur fidèle de l’ambassadeur d’Allemagne à paris, Otto Abetz.

                                                                                         

    Matthias Erzberger (1875-1921) : Journaliste. Membre du Zentrum (aile gauche du parti). Il est assassiné le 26 août 1921 par des nationalistes appartenant à l’Organisation Consul.

     

    Raoul Evrard (1879-1944) : Mineur. Député socialiste du Nord (1919-1936). Franc-maçon. Membre de l’Association fraternelle des journalistes.

     

    Gustave colonel Eychène (1862-1953) : Officier de carrière. Franc-maçon. Initié en 1927 à la loge « L’Unité Maçonnique ». Créateur le 24 septembre 1940 de « L’Atelier de la Bastille », qui devait donner naissance à « Patriam Recuperare » et au Comité d’Action maçonnique. Doyen de la première Assemblée consultative (1944-1945).

     

    F

     

    Jean André Faucher, connu comme écrivain sous les pseudonymes d’Asmodée et Le Cousin Jean (1921-1999) : Franc-maçon. Militant nationaliste et vichyste dans sa jeunesse, gauche radical-socialiste ensuite, dignitaire de la franc-maçonnerie. Collaborateur condamné à mort par contumace par la cour d’assise de la Haute-Vienne en 1944.

    A l’âge de 16 ans, Faucher s’engage au Parti populaire français (PDF) de Jacques Doriot. Il s’engage après la défaite dans la Légion française des combattants en Haute-Vienne, et devient conseiller ouvrier des Chantiers de jeunesse. Paul Marion le fait devenir délégué à la Propagande du maréchal Pétain. Il participe au journal collaborationniste Je suis partout, dans lequel il fait l’éloge de la Révolution nationale. Lors de l’épuration, Jean André Faucher est dénoncé comme étant un indicateur de la Gestapo, et la Cour de justice de Limoges le condamne (juin 1946) à l’indignité nationale, et à la peine de mort par contumace pour « crime de trahison en temps de guerre ». Il sera accusé d’avoir torturé des résistants. En 1951, il participe au journal La Sentinelle, prônant le « racisme scientifique ». Il soutient le mouvement de Pierre Poujade. Il soutient les partisans de l’Algérie française. Un tract de l’OAS distribué en 1964 brise la réputation de Faucher dans le milieu, l’accusant d’être un indicateur des Renseignements généraux, infiltré dans l’OAS pour dénoncer ses membres.

    Ayant rencontré Charles Hernu, il est initié à la franc-maçonnerie, comme membre de la Grande Loge de France (GLF) et adhère au Parti radical-socialiste. Il est fondateur du club Louise Michel (1962), et le secrétaire général de l’Atelier républicain (fondé en 1962), club exclusivement composé de maçons, qui incarnait l’aile gauche du Parti radical, et dont l’objectif était de « redéfinir un socialisme solidariste en face du socialisme de tradition marxiste ». Il soutient ensuite Mitterrand. Tout en créant l’association Les amis d’Edouard Drumont. Tout en publiant des articles dans des journaux d’extrême –droite, comme le Crapouillot, Minute, …et sous un pseudonyme dans l’hebdomadaire du Front national, National Hebdo, il poursuit son ascension dans la franc-maçonnerie : en 1977, il est grand secrétaire de la Grande Loge de France.

     

    Ferdinand Faure (1880-1963) : Député socialiste de la Loire (1919-1928). Membre du Comité directeur du Parti Communiste, exclu du PC (1923). Maire de Saint-Étienne (1939). Franc-maçon. Membre de la loge « L’Industrie », orient de Saint-Étienne.

     

    Pétrus Marius Frédéric Faure (1891- ?) : Anarchiste libertaire. Exclu du Parti Communiste (1929). Rejoint le Parti Socialiste. Député de la Loire (1932-1942). Franc-maçon. Membre de la loge « Les Clubs ». 30° (Chevalier Kadosch).

     

    Bernard Faÿ (1893-1978) : Universitaire, professeur au Collège de France, administrateur général de la Bibliothèque nationale sous le régime de Vichy et écrivain. Condamné à l’emprisonnement à perpétuité en 1945 pour collaboration avec l’occupant, il fut gracié en 1959 par le Président Coty. Il dénonce le complot judéo-maçonnique. Il joue un rôle très important dans la politique antimaçonnique de Vichy. Il est nommé chef du service des sociétés secrètes (SSS). Il publie pendant quatre ans une revue Les Documents maçonniques (dont le rédacteur en chef est le catholique traditionaliste Robert Vallery-Radot). Il fait tourner un film, organise des conférences, une grande exposition au Petit-Palais en octobre-novembre 1941 et crée à Paris un musée permanent des sociétés secrètes. Il répertorie les anciens francs-maçons dans un fichier de près de 60000 noms, qui sert notamment à exclure les anciens maçons de la fonction publique.

     

    Paul Fesch (1858-1910) : Abbé. Journaliste, essayiste et ecclésiastique catholique. A écrit une Bibliographie de la franc-maçonnerie et des sociétés secrètes.

     

    Albert Louis Emile Edmond Forcinal (1887-1976) : Député de l’Eure (1928-1940). Membre du réseau de résistance Cahors-Asturies. Membre de l’Assemblée consultative (1945), aux ceux constituantes (1945-1946), à l’Assemblée Nationale (1945-1956). Secrétaire d’Etat. Franc-maçon. Initié le 22 juillet 1908 à la loge « Persévérance Couronnée », orient de Rouen.

     

    Eusebio Ferrari (1919-1942) : Résistant communiste. Le 25 août 1941, Ferrari fut l’un des auteurs de l’attentat contre l’Oasis, un café-dancing de la rue de Paris à Lille, où furent tués deux officiers allemands. Il fut abattu par la gendarmerie française à Anzin le 18 février 1942.

     

    Jean Filliol (1909- ?) : Militant de l’Action française, il est très actif durant la manifestation des Ligues, le 6 février 1934. En 1935, il a fondé avec Eugène Deloncle, la Cagoule, organisation secrète, l’Organisation secrète d’action révolutionnaire nationale, qui deviendra le Comité Secret d’Action Révolutionnaire (C.S.A.R.). Vichyste. Affecté à la Franc-garde de la Milice dans le Limousin, il y torture des Résistants, comme Victor Renaud. Réfugié en Espagne franquiste, il est condamné par contumace à la peine capitale.

     

    Jean Fontenoy (1899-1945) : Né dans un milieu défavorisé. En 1933, il dénonce le nazisme. En 1937, il s’inscrit au Parti populaire français de Doriot. Il se rapproche des réseaux de Pierre Drieu La Rochelle, dont le comité « Allemagne-France », présidé par Otto Abetz, qui le rémunère pour sa collaboration à des journaux allemands. Collaborationniste convaincu. Un des cinq membres du Comité directeur du Rassemblement national populaire. Lieutenant de la Légion des volontaires français, la LVF. Il se suicide à Berlin en avril 1945.

     

    Louis Alexandre Fernand Fortin (1889-1949) : Général de division et inspecteur général du Génie. Franc-maçon. Il appartint, en 1945, à la loge « Patriam Recuperare ».

     

    Marie Madeleine Fourcade (1909-1989) : Responsable du réseau de résistance Alliance, qui agit pour les Britanniques. Issue de la haute-bourgeoisie. Le réseau comporte 3000 agents et 429 morts. En 1968, elle publie L’Arche de Noé.

     

    Louis Charles Olivier de Fremond de la Merveillère (1854-1940) : Officier. Activiste antimaçonnique. Partisan de l’<Action Française. Il fut directeur du Comité Anti-Maçonnique et Anti-juif de Loire-Atlantique.

     

    Henri Frenay (1905-1988) : Issu d’une famille d’officiers, catholique et lyonnaise. Il se montre de gauche modérée, anticommuniste et patriote. Résistant. Avec Berty Albrecht, c’est le fondateur de Combat, mouvement de résistance essentiellement de droite, voire d’extrême droite.

     

    Louis Oscar Frossard, ou Ludovic Oscar Frossard (1889-1946) : Instituteur. Franc-maçon. Il fut initié le 24 février 1926 à la loge « L’Internationale », qu’il quitta le 13 janvier 1937.Orateur de la loge « Le Réveil maçonnique », orient de Paris.  Secrétaire général de la SFIO à partir de 1918, puis secrétaire général du jeune Parti Communiste Français, issu du Congrès de Tours (1920). Secrétaire général de la section française de l’Internationale communiste (1921). Il est hostile à la bolchevisation du parti et refuse la 22° condition de Moscou (le Komintern interdit l’appartenance à la franc-maçonnerie). Il démissionne le 1° janvier 1923. Il sera ministre dans sept gouvernements entre 1935 et 1940. Il vote pour donner les pleins pouvoirs à Pétain. Vichyste, il anime, en zone Sud, Le Mot d’ordre, où il vante les bienfaits de la révolution nationale. Ministre de Vichy.

     

    Paul Frette-Damicourt (1876-1964) : Magistrat. Premier président à la Cour de cassation. Refusa de prêter serment au gouvernement de Vichy (1940. Franc-maçon. Membre de la loge « La Clémente Amitié », orient de Paris.

     

    Eugène Frot (1893-1983) : SFIO de 1924 à 1936. Union socialiste républicaine de 1936 à) 1940. Le 10 juillet 1940, il fait partie des 549 parlementaires à voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Franc-maçon. Membre des loges « Etienne Dole »t, « Les Fervents du Travail » et « Aristide Briand ».

     

    G

     

    Maurice Gustave Gamelin (1872-1958) : Général. Il commanda l’armée française pendant la drôle de guerre de 1939-21940 et vit sa stratégie mise en déroute par les Allemands lors de la percée de Sedan. Pendant le régime de Vichy, il fut arrêté et interné en Allemagne.

     

    Roland Gaucher, de son vrai nom Roland Goguillot (1919-2007) : Journaliste et écrivain nationaliste. Il commence sa carrière à l’extrême –gauche. Il est successivement membre du groupe trotskyste Fédération des étudiants révolutionnaires, aux Jeunesses socialistes ouvrières (où il croise Robert Hersant et Alexandre Hébert), puis du Parti socialiste ouvrier et paysan de Marceau Pivert. De 1942 à 1944, il est responsable des Jeunesses nationales populaires, mouvement de jeunesse du collaborationniste Rassemblement national populaire. Après guerre, il est journaliste (Minute,…). En octobre 1972, il est l’un des fondateurs du Front national. En 1984, il fonde National-Hebdo, l’hebdomadaire du Front national.

     

    Charles André Joseph Pierre Marie de Gaulle (1890-1970) : Général, écrivain. Il est à la tête de la France de 1944 à 1946, puis de 1959 à 1969.

     

    Geneviève Germaine Marie Agnès de Gaulle, dite de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) : Nièce de Charles de Gaulle. Résistante, déportée en 1944. Militante des droits de l’homme. Présidente d’ATD Quart Monde.

     

    Eugène Gauthier : Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF. Il participa activement aux groupes clandestins maçonniques de résistance, l’Atelier de la Bastille (automne 1940), devenu Conseil Provisoire de la Maçonnerie Française (janvier 1941), puis Comité d’Action Maçonnique (printemps 1943), et au réseau « Patriam Recuperare ».

     

    Pierre Georges (1919-1944) : Ancien membre des Brigades internationales, plus connu sous le nom de Fabien (ou colonel Fabien) ou Frédo. Militant communiste et résistant. Apprenti boulanger, poseur de rivets, enfin ajusteur. Il adhère au PCF à l’âge de 14 ans et s’engage dans les Brigades internationales à 17 ans, en 1936. Fin juillet 1941, il est commissaire militaire de l’Organisation Spéciale du PCF.

     

    Michel Girard (1919-1988) : Résistant. Franc-maçon. Initié à la loge « Les Préjugés Vaincus », orient de Guéret.

     

    Marcel Gitton, de son vrai nom Marcel Giroux (1903-1941) : Ouvrier du bâtiment. Au congrès de Tours, il vote l’adhésion au Parti Communiste Français, et devient rapidement un dirigeant de la Jeunesse communiste et de la CGTU. Membre du bureau politique du PCF en 1932. Député de la Seine en mai 1936.Il quitte le PCF après la signature du Pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, suivi de 25 autres députés communistes. Vichyste. Après la défaite de juin 1940, il cherche à réunir les éléments du PCF entré s en dissidence, afin de les orienter vers la Révolution nationale. Avec d’autres parlementaires communistes dissidents, comme Marcel Capron et Jean Marie Clamamus, il fonde le Parti ouvrier et paysan français. Il est assassiné le 5 septembre 1941 par Marcel Cretagne, dit Focardi, membre du détachement Valmy, groupe d’action sous la direction du PCF visant notamment à exécuter les traîtres.

     

    Léon Gontier ( ?-1944) : Militaire. Franc-maçon. Dernier vénérable de la loge « Picardie » avant la Seconde guerre mondiale. Conseiller de l’Ordre GODF. Co-fondateur du groupe de résistance Libération-Nord en 1941, organisateur de la résistance dans la Somme. Arrêté par la Gestapo le 13 janvier 1944. Déporté et mort à Neuengamme le 31 décembre 1944.

     

    Charles Louis Maxime Gorce (1898-1979) : Capitaine d’artillerie, puis religieux dominicain. Membre de la Commission anti-judéomaçonnique sous l’occupation (1943-1944). Franc-maçon. Bien qu’anti-maçon en 1944, il se rallie à la franc-maçonnerie en 1950, et fut initié en Suisse dans une loge dépendant de la Grande Loge Alpina de Berne. Affilié au Grand Orient en France. 33°. Membre de la loge « Sincère Union et Vrais Amis Réunis », orient d’Avignon.

     

    Emile Goude (1870-1941) : Militant syndical. Député du Finistère de 1910 à 1936. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF de 1924 à 1925.

     

    Félix Gouin (1884-1977) : Fils d’instituteurs laïcs. Avocat. En 1902, il adhère à la SFIO. Il est initié franc-maçon au sein de la loge les Arts et l’Amitié, à l’Orient d’Aix-en-Provence. En 1940, il fait partie des 80 parlementaires à refuser les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

     

    Jean Goy (1892-1944) : Fils d’un couple d’instituteurs. Président de l’Union nationale des combattants (UNC). En juillet 1940, il vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. En 1941, il participa à la fondation du parti collaborationniste Rassemblement national populaire (RNP) de Marcel Déat. Il en est exclu en 1942.

     

    André Grisoni (1886-1975) : Député radical de la Seine de 1932 à 1936, maire de Courbevoie de 1927 à 1944. Franc-maçon. Membre de la loge « Emile Zola ». Antiraciste convaincu, il est membre du comité central et de la commission de propagande de la Ligue internationale contre le racisme et l’anticommunisme. Proche de Pierre Laval, il militera au Rassemblement national populaire.

     

    Arthur Groussier (1863-1957) : Ingénieur des arts et métiers. Secrétaire de la Fédération nationale des ouvriers métallurgistes (1890). Député de Paris (1893-1902) et (1906-1924). Rapporteur du projet de loi sur la codification des lois ouvrières. Vice-président de la Chambre (1917). . Syndicaliste. Franc-maçon. Initié le 25 mai 1885 à la loge « L’Emancipation », orient de paris. Compagnon le 22 février 1896. Maître le 4 novembre 1896. Il s’affilie, en 1898, à la Loge « Bienfaisance et Progrès », à Paris. Il en devient le vénérable et la préside presque sans interruption jusqu’en 1922. Elu au Conseil de l’Ordre du Grand Orient en 1907. Chapitre et Conseil philosophique « L’Avenir ». 33° (1925). Admis au Grand Collège des Rites (1926). Grand Maître d’honneur ad vitam (1945). Grand Commandeur du Collège des Rites (1949,1951). Président du Conseil de l’Ordre en 1925, 1926, 1927-1930, 1931-1934, 1936-1939 et 1944-1945. . Auteur d’un Mémoire sur l’histoire de la franc-maçonnerie.

    Le Grand Orient n'est pas vraiment un phare de la résistance à l'oppression.

    Voici la lettre d'Arthur Groussier, président du Conseil de l'Ordre, au maréchal Pétain, envoyée le  7 août 1940.

    « A M. le Maréchal Pétain, chef de l'Etat français 

    Monsieur le Maréchal,

    Devant les malheurs de la patrie, tous les Français doivent consentir les plus grands sacrifices ; mais en est-il de plus douloureux que celui de détruire l'œuvre à laquelle on a donné le meilleur de sa pensée et de son cœur ? Si pénible que cela nous soit, nous croyons accomplir notre devoir présent en nous soumettant à la décision du gouvernement français concernant la Franc-maçonnerie du Grand Orient de France, tout en vous présentant, en raison des mensonges répandus sur cet Ordre philosophique, une déclaration aussi solennelle que respectueuse.

     Dans l'impossibilité absolue de réunir l'Assemblée ou le Conseil qui détiennent les pouvoirs statutaires en cette matière, mais nous appuyant sur la confiance qui nous a maintes fois été accordée et prenant l'entière responsabilité de notre charge, nous déclarons que le Grand Orient de France cesse son fonctionnement et que toutes les Loges qui en relèvent doivent immédiatement renoncer à poursuivre leurs travaux, si elles ne l'ont déjà fait.

     Sans doute, comme toutes les institutions humaines, la Franc-maçonnerie française a eu ses faiblesses, mais durant ses deux siècles d'existence, elle compte à son actif de belles pages d'histoire depuis les encyclopédistes jusqu'au maréchal Joffre, vainqueur de la Marne. Elle a brillé par sa grandeur morale, elle ne peut rougir ni de son idéal ni de ses principes. Elle succombe victime d'erreurs à son endroit et de mensonges, car dans son essence elle a le respect de la pensée libre, des convictions et des croyances sincères. Elle a toujours honoré le travail. Son but suprême est l'amélioration morale et matérielle des hommes dont elle voudrait poursuivre l'union par la fraternité. Elle a conscience, dans les événements douloureux que la France vient de traverser, de n'avoir failli ni à sa tradition, ni au devoir national. A de nombreuses reprises, elle a fait appel aux bons offices du président Roosevelt dans le but de maintenir la paix entre les peuples et c'est le cœur saignant qu'elle a vu se déchaîner l'effroyable conflit.

    Combien d'hommes politiques et autres a-t-on prétendu être Francs-maçons qui ne l'ont jamais été. Et comme l'on se trompe facilement en affirmant que le Grand Orient de France, dans les vingt dernières années, a été le maître du pouvoir ou son serviteur.

     Il n'a jamais non plus subi une direction étrangère, notamment celle de la Grande Loge d'Angleterre avec laquelle il n'a aucun rapport, ni officiel ni officieux depuis 1877. En sens contraire, il n'a jamais cherché à influencer aucune puissance maçonnique d'autre pays, qui ont toujours eu le haut souci de leur indépendance nationale.

     Si, actuellement, nous ne pouvons donner personnellement la preuve de nos affirmations, puisque nos archives ont été saisies au siège et à nos domiciles par les autorités d'occupation, il doit exister en France non occupée une documentation qui peut sans conteste en démontrer la véracité.

     On insinue que nous sommes aux ordres de la finance internationale. Les signataires de cette lettre qui figurent parmi les plus hauts dignitaires de l'Ordre maçonnique sont restés de situation modeste ; la simplicité et la dignité de leur vie, faciles à contrôler, leur permettent de dédaigner une si déshonorable imputation.

     La Banque de France est le seul établissement bancaire, avec les chèques postaux, où le Grand Orient de France possède un compte courant. Des titres, au reste bien modestes, sont des titres français : rentes sur l'Etat et Bons de la Défense nationale.

     Enfin, le principal grief qui est fait, c'est d'être une société secrète, ce qui est encore inexact au sens légal du mot. Le 3 janvier 1913, le Grand Orient de France devenait une association déclarée, ayant personnalité civile en déposant ses statuts et en renouvelant tous les ans, à la préfecture, le dépôt des noms de ses trente-trois administrateurs. Il suffit du reste de consulter l'annuaire universel Didot-Bottin-Tome Paris pour trouver aux "Professions" à la rubrique "Franc-maçonnerie" toutes les indications du Grand Orient de France avec les noms et professions des membres du Bureau.

     Le Grand Orient de France comptait parmi les forces spirituelles qui composaient notre nation. Sa fermeture suffira t'elle à apaiser certaines haines ? Puisse-t-elle au moins aider au rapprochement de tous les Français qui, avec des tempéraments différents, ont l'intention de travailler loyalement au redressement moral et à la prospérité de la France.

    Nous vous prions, Monsieur le Maréchal, de vouloir bien agréer l'assurance de notre profond respect... » 

    Lors du Convent du Grand Orient de 1945, Arthur Groussier revendique pleinement la paternité du texte. Il a tout fait pour qu'on ne poursuive pas les Francs-maçons. Il remarque que, pendant toute la durée de la guerre, aucun Franc-maçon ne lui a adressé de reproche pour cette lettre. Les frères moralistes ne sont pas non plus des modèles de la résistance à l'oppression. 

    Il rajoute : "Mon sentiment était que pesait sur moi la responsabilité du sort des Maçons. Il ne fallait pas qu'un acte de moi pût servir à faire traiter les Maçons, puisqu'on en avait la liste, comme on a traité les Juifs. Les Maçons qui ont été poursuivis et maltraités l'ont été comme résistants, et non pas comme Maçons."

     

     

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