• La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.(Onzième partie)

    La franc-maçonnerie se glorifie de sa contribution à l’établissement de la République. Pour elle, il est hors de doute que tous les francs-maçons ont milité pour la cause républicaine. Les milieux antimaçonniques corroborent cette thèse. Deux exemples : Monseigneur de Ségur publia en 1867 Les Francs-Maçons, ouvrage qui connut tub fort succès de librairie, et Monseigneur Fava publia en 1883 Le Secret de la franc-maçonnerie.

    Sous l’Empire, les républicains ont investi les loges alors qu’un bon nombre de celles-ci avait soutenu le pouvoir napoléonien.

    Gambetta n’est pas, contrairement à la légende, un grand franc-maçon. Il se fait initier à la loge « La Réforme » à Marseille pour des raisons électorales. C’est un maçon peu actif.

    Les amis de Léon Gambetta ne sont pas des maçons militants. Parmi les membres du groupe parlementaire de l’Union républicaine, 23 sur 113 sont francs-maçons du temps de l’Assemblée nationale ; en 1882, 31 sur 173 sont initiés.

    Si Gambetta compte de nombreux amis dans la franc-maçonnerie, il y compte également des adversaires politiques. Bien des membres de la Gauche républicaine et du centre gauche sont en effet membres de l’Ordre, de Méline et Noël Parfait à Le Royer et Arago. Jules Simon et Louis Andrieux sont les plus notables. Andrieux est longtemps, quoiqu’il en laisse penser, un maçon actif : en septembre 1877, il représente sa loge à l’assemblée générale du Grand Orient de France. Ses positions conduisent à la rupture ; il est exclu, en 1885, de la franc-maçonnerie. Il verse alors dans les milieux antimaçonniques.

     

    Lors de la III° République, les gouvernements dits « radicaux » parés d’une étiquette de « gauche », ont appliqués des politiques économiques et sociales de droite qui ne menaçaient nullement l'ordre établi. Pour compenser cette contradiction, les gouvernants républicains bourgeois se sont adonnés à un anticléricalisme dont le spectacle vengeur a masqué leur inertie en matière sociale et fiscale.

     

    La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.(Onzième partie)

     

    L’ŒUVRE DE LA COMMUNE : DES VALEURS PARTAGEES

    Les deux objectifs les plus urgents, si la Commune voulait triompher, étaient :

    • L’appui indispensable de la province ;
    • La lutte contre l’armée de Versailles.

     

    Premières mesures de la Commune :

    • Suppression de la vente des objets du Mont-de-piété ; les objets déposés au Mont-de-piété pour moins de 25 francs furent rendus.
    • Abolition du budget des cultes ;
    • Confiscation des biens de main morte ;
    • Pensions alimentaires pour les fédérés blessés en combattant, réversibles à la femme, légitime ou non, à l’enfant, reconnu ou non, de tout fédéré tué en combattant ;
    • La femme qui demandait contre son mari la séparation de corps, appuyée par des preuves valables, avait droit à une pension alimentaire ;
    • La procédure ordinaire était abolie et l’autorisation donnée aux parties de se défendre elles-mêmes ;
    • Interdiction de perquisitionner sans mandat régulier ;
    • Interdiction du cumul de traitement (le 4 mai) et le maximum des traitements fixé à 6000 francs par an, réduisant ainsi considérablement l’écart dans la hiérarchie des salaires ; dans un rapport du 23 avril apparaît la très moderne notion de « minimum de rémunération ». Les salaires doivent être égaux pour un travail égal.
    • Les émoluments des membres de la Commune étaient de 15 francs par jour ;
    • Election des magistrats, l’organisation du jury et le jugement par ses pairs ;
    • On procéda immédiatement à la jouissance des ateliers abandonnés pour les sociétés de travail ;
    • Le traitement des instituteurs fut fixé à 2000 francs ;
    • Le renversement de la colonne Vendôme, symbole de force brutale, affirmation du despotisme impérial, fut décidé, ce monument étant attentatoire à la fraternité des peuples ;
    • Plus tard, afin de mettre un terme aux exécutions de prisonniers faites par Versailles, fut ajouté le décret sur les otages pris parmi les partisans de Versailles (ce fut en effet la seule mesure qui ralentit les tueries de prisonniers ; elle eut lieu tardivement, lorsqu’il devint impossible sans trahir de laisser égorger les fédérés prisonniers) ;
    • La Commune interdit les amendes dans les ateliers, abolit le secret politique et professionnel ;

     

    Démocratie directe, construire la démocratie républicaine à partir d’en bas. Auto administration et pouvoirs locaux à l’échelle des quartiers parisiens.

     

    LA LIBERTE, L’EGALITE, LA FRATERNITE :

    Sans attendre un quelconque ordre, les citoyens du XI° arrondissement décidèrent de procéder à la destruction des deux guillotines qu’ils avaient trouvées dans une annexe de la sinistre prison de la Roquette. Le 137° bataillon de la Garde nationale se chargea le 6 avril 1871 de cette tâche.

    L’idée des Communards était d’établir une justice égale pour tous. Cela signifie la gratuité. Furent supprimés le 23 avril la vénalité des offices. Le 16 mai est décrété la gratuité des actes.

    Protot : « Sans doute, le principe de l’élection des magistrats par le suffrage universel doit être la loi de l’avenir. »

    Deux réformes essentielles : la Commune fixe la limite des salaires les plus élevés à 6000 francs par an (décret du 2 mai) et abolit le serment politique (décret du 4 mai). Le premier décret a pour but la création d’un gouvernement « à bon marché », idée reprise par Lénine dans L’Etat et la révolution. Tout régime qui s’en écarte va vers la création d’une bureaucratie privilégiée, dont les membres ne tardent pas à constituer une nouvelle « classe » d’oppresseurs. Par ailleurs, la Commune voulait confier les postes clés de l’administration à des citoyens élus par le peuple, donc responsables devant lui et révocables par lui. Faute de temps, cette expérience décisive n’a pas pu être tentée.

    Par un décret du 28 avril 1871, la Commune supprime le système des amendes. Ce système, institué sous l’Empire, permettait de frapper les ouvriers pour retards, malfaçons, déplacements,…refus de dénonciation d’un camarade.

     

    Un des premiers soucis de la Commune, pouvoir ouvrier, a été de décréter l’instruction gratuite et obligatoire.

     

    Pour les membres de la Commune, être collectiviste (ou communiste), c’est vouloir la collectivisation des moyens de production, condition préliminaire à toute égalité sociale.

     

    LA LAÏCITE

    L’Eglise s’était liée avec l’Empire et elle en avait profité avec la loi Falloux pour multiplier le nombre des écoles confessionnelles.

    Aux yeux du peuple de Paris, l’Eglise était liée étroitement aux intérêts de la bourgeoisie.

     

    L’un des premiers décrets de la Commune, adopté à l’unanimité le 2 avril 1871, décida la séparation de l’Eglise et de l’Etat et supprima le budget des cultes.

    Edouard Vaillant, nommé délégué à l’Enseignement le 20 avril 1871, créa, huit jours plus tard, une commission chargée d’établir dans tous les arrondissements de Paris le même modèle d’enseignement intégral, primaire et professionnel, laïque et gratuit, incluant les arts et la culture pour tous, filles et garçons.

     

    LA DEMOCRATIE DIRECTE

    La Commune était avant tout un essai de démocratie directe. C’est ce qui faisait la force des communards : Ils étaient convaincus que la souveraineté ne se délègue pas, ne se représente pas, mais qu’elle s’exerce. Ils se sont dressés contre ce qui leur était inacceptable, se sont organisés eux-mêmes, souverainement, au sens le plus fort de ce terme.

    La souveraineté populaire est imprescriptible, inaliénable et indélégable. Les élus du peuple, parce qu’ils sont nantis d’un mandat impératif, sont désignés sous l’appellation de mandataires. Ils doivent être incessamment contrôlés et peuvent être révoqués à merci.

    Pierre Denis estimait qu’était révolue l’époque où le peuple était comme « un troupeau appelé à jour et heure fixes par ses gouvernants à voter sans abdication de tout pouvoir et de tout droit […]. « La souveraineté nationale étant dans le suffrage universel lui-même, [ce dernier] avait toujours le droit de se convoquer, c’est-à-dire que ce droit appartenait à tout groupe d’hommes qui avaient à consulter l’opinion sur une idée, sur un fait surtout, quand les événements sollicitaient et nécessitaient cette consultation. »

     

    Sous la Commune, des clubs s’ouvrirent un peu partout. Ils avaient un triple but : éducation, information et expression.

    Les décisions de la Commune étaient commentées au jour le jour et chacun pouvait les critiquer. La critique était sanctionnée par le vote d’une motion, qui était portée le lendemain à l’Hôtel de Ville. Ainsi les clubs exerçaient un contrôle sur l’Etat en le tenant au courant de la volonté populaire et en l’obligeant à en tenir compte.

     

    LES FEMMES :

    Un fait certain est la participation importante, massive, extraordinaire des femmes à la Commune. L’enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars le confirme : 1051 femmes furent déférées aux Conseils de guerre. D’autres, dont on ignorera toujours le nombre, furent tuées sur les barricades et dans les grands massacres de la Semaine sanglante de mai.

    En 1866, l’agriculture fait encore vivre la majorité des Français. Mais la mécanisation du travail pousse de plus en plus à l’exode rural. Les femmes constituent 33 % de la population active. C’est une population qui se concentre principalement dans les manufactures du vêtement, à domicile, en ateliers ou en usines. Mais elles travaillent aussi dans les mines ou le terrassement pour la construction du chemin de fer.

    A noter le rôle actif joué dans la Commune par les ouvriers et notamment par les ouvrières. Si cette classe a joué un rôle important lors de la révolution bourgeoise de 1789 (« Les bras nus »), c’est la première fois dans l’histoire que la classe ouvrière dispose, sur un bout de territoire, du pouvoir d’Etat, et qu’elle peut mettre en œuvre le modèle de société qu’elle porte en elle : le socialisme et la dictature du prolétariat. Le mariage légal et religieux est propre aux femmes de la bourgeoisie, et n’est pas la règle de la famille ouvrière, qui pratiquent le concubinage et l’union libre. L’habitude du peuple de Paris est de ne pas se marier ni à l’église, ni à la mairie, mais de pratiquer de fidèles « unions libres ».

    La Commune revendique l’égalité des droits de la femme par rapport à l’homme.

     

    RÖLE DES FEMMES :

    Importance des femmes dans la lutte : selon Louise Michel 10000 parisiennes ont participé de façon active à la Commune de Paris.

     

    Les femmes ont joué un rôle actif de bout en bout lors de la Commune. C’est pourquoi les historiens bourgeois ont cherché à salir leur réputation et leur image, en créant de toute pièce la légende des « pétroleuses ». Mais la réalité des faits est plus forte, et cette « légende » est devenue un objet de gloire supplémentaire, qui est venu encore enjoliver le rôle des femmes. On a également voulu faire d’elles des « dévergondées » du point de vue des mœurs, en mettant l’accent sur le fait que les femmes du peuple n’étaient pas, en général, mariées, mais vivaient en concubinage ,avec des enfants naturels. Il est certain que ces femmes héroïques ont rejeté avec force le mariage bourgeois, souvent hypocrite, lui substituant les liens de l’union libre, fondés sur l’amour et la romance véritables.

     

    LES CAUSES DE L’ECHEC :

    • Désorganisation : division entre le comité central et le conseil communal
    • Faiblesses militaires : indiscipline
    • Manque d’initiative : la Banque de France.

    En 1881, Karl Marx reproche à la Commune de ne pas avoir pensé à réquisitionner la banque de France : « Outre qu’elle fut simplement le soulèvement d’une ville dans des circonstances exceptionnelles, la majorité de la Commune n’était nullement socialiste et ne pouvait l’être. Avec un tout petit peu de bon sens, elle eût cependant pu obtenir de Versailles un compromis favorable à toute la masse du peuple – seul objectif réalisable à l’époque. A elle seule, la réquisition de la Banque de France eût mis un terme aux rodomontades versaillaises. » (Lettre du 22 février 1881 de Karl Marx à Nieuwenhuis).

    Prosper-Olivier Lissagaray note : « Toutes les insurrections sérieuses ont débuté par saisir le nerf de l’ennemi, la caisse. La Commune est la seule qui ait refusé. Elle abolit le budget des cultes qui était à Versailles et resta extase devant la caisse de la haute bourgeoisie qu’elle avait sous la main. » (Histoire de la Commune de 1871, parue en 1876).

    La seule exigence de la Commune est d’obtenir de la Banque de France les avances qui lui permettent notamment d’assurer le paiement de la solde des gardes nationaux. A ce titre, la Commune reçoit 16.7 millions de francs : les 9.4 millions d’avoirs que la ville avait en compte et 7.3 millions réellement prêtés par la Banque. Au même moment, les Versaillais reçoivent 315 millions de francs du réseau des 74 succursales de la Banque de France !

    Engels : « Bien des choses ont été négligées que, selon notre conception d’aujourd’hui, la Commune aurait dû faire. Le plus difficile à saisir est certainement le saint respect avec lequel on s’arrêta devant les portes de la Banque de France. Ce fut d’ailleurs une lourde faute politique. La Banque aux mains de la Commune, cela valait mieux que dix mille otages. Cela signifiait toute la bourgeoisie française faisant pression sur le gouvernement de Versailles pour conclure la paix avec la Commune ». (Introduction à la réédition de La guerre civile en France en 1891).

     

    « La grande faute de tous ceux qui touchèrent de près ou de loin au ministère de la Guerre, de tous ceux qui trempèrent plus ou moins dans la direction des affaires militaires, ce fut de vouloir faire la guerre régulière, classique, de s’embourber jusqu’au cou dans l’ornière de la routine. On s’épuisa en vains efforts pour organiser des armées, des régiments, distribuer des commandements, enfanter des plans stratégiques. Pendant deux mois, on envoya aux remparts, aux forts, aux avant-postes, l’élite de la population révolutionnaire. Pendant deux mois, on perdit des milliers d’hommes, sans que ceux de qui cela dépendait aient rien trouvé de nouveau, d’original, aient conçu l’idée d’organiser sérieusement la véritable guerre populaire. La majorité demandait à cor et à cri des moyens révolutionnaires. C’est là qu’il fallait les appliquer. ». (Arthur Arnould, Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris).

     

    LA REPRESSION :

     

    Les fédérés n’ayant pas obtenu la qualité de belligérants réguliers, les chefs de l’armée versaillaise s’estimaient dans leur droit en procédant à des exécutions sommaires.

     

    Les incendies dans Paris ont sans doute trois causes :

    • Les bombes à pétrole et les obus incendiaires de Thiers et des Versaillais ;
    • Les incendies causés par les bonapartistes pour faire disparaître des traces et des archives compromettantes (Cour des Comptes, Conseil d’Etat, ministère des Finances,…) ;
    • Les Fédérés pour protéger leur défense et leur fuite.

     

    Le comportement des Versaillais :

    La grande préoccupation du gouvernement fut l’émeute. Ce n’était pas du siège par les prussiens qu’il voulait sauver Paris, mais avant tout des révolutionnaires.

    Le 29 janvier 1871, 400000 hommes, armés de fusils, de canons, capitulaient devant 200000.

    Le cri des réactionnaires était : « C’est la République qui veut la guerre ! Paris est aux mains des partageux ! ».

     

    Le rouge dans le vêtement sera considéré, par les Conseils de guerre, comme une preuve d’allégeance à la Commune.

     

    Au début du mois d’avril, l’armée du gouvernement de Versailles compte environ 55000 hommes ; du côté de la Commune, on estime les combattants à un maximum de 50000 hommes. Pour mener le « second siège de Paris », celui de la guerre civile, Thiers veut renforcer son armée. Il renforce les effectifs en puisant dans les « armées provinciales », et pour un quart de l’effectif, sur la libération des soldats détenus par les Allemands. Les effectifs passèrent donc à 120000 hommes en fin mai. Du côté de la Commune, le nombre des combattants alla en diminuant, pour tomber à 40000 hommes ou moins en mai.

    Il y aura plus de 500 barricades.

    Le bilan est estimé à la mort de 35000 communeux, dont 20000 au cours de la Semaine sanglante. Louise Michel estime les morts plutôt à plus de cent mille personnes.

    A cela s’ajoute, selon Thiers, le temps de l’ « expiation légale », celle qui consistait à juger les individus qui avaient été arrêtés et faits prisonniers, plus de 46000 au total.

    En mars 1875, le général Appert écrivait dans un rapport sur les opérations de la justice militaire relatives à l’insurrection de 1871 concernant les décisions liées à la région parisienne : « 46835 individus avaient été jugés par les conseils. » Il y avait eu 23727 ordonnances de non-lieu, 10137 condamnations prononcées contradictoirement, 3313 condamnations prononcées par contumace, 2445 acquittements, 7213 refus d’informer. Su les 10000 condamnations prononcées contradictoirement, il y eut 95 condamnations à la peine de mort et, in fine, 25 exécutions ; 251 individus furent condamnés aux travaux forcés, 1169 à la déportation dans une enceinte fortifiée et 3417 à la déportation simple. Parmi les autres condamnations diverses, figurait par exemple, la condamnation de moins ou de plus d’un an. 55 enfants de moins de 16 ans furent condamnés à être envoyés en maison de correction.

    Aux morts, massacrés essentiellement, et aux condamnés, s’ajoutent ceux qui se sont enfuis, gagnant pour une longue proscription, les pays de la Belgique, de la Suisse, de l’Angleterre,…

    L’hystérie anti-parisienne des « ruraux » explique les massacres de la Semaine sanglante, les camps de détention qui sont déjà des camps d’extermination, les conseils de guerre.

    Dès son installation à Versailles, Thiers se préoccupa d’isoler Paris, moins d’abord pour l’affamer, que pour éviter de voir se répandre en province la contagion révolutionnaire. Il fit donc contrôler la poste, saisir les journaux, couper le télégraphe.

    A l’occasion de travaux municipaux, le journal le Matin du 29 janvier 1897 écrit : « Les terrassiers actuellement occupés aux travaux du réservoir que la Ville de Paris fait construire sur une partie de l’emplacement de l’ancien cimetière de Charonne, en haut de la rue de Bagnolet, ont mis à jour depuis le commencement de la semaine, près de 800 squelettes encore enveloppés de vêtements militaires…Il résulte de l’examen des boutons d’uniforme que ces restes sont ceux de Fédérés inhumés en cet endroit en mai 1871… » (Cité par Emile Tersen dans l’ouvrage collectif La Commune de 1871, Editions sociales, Paris, 1860).

    La répression versaillaise fut suivie après la Semaine sanglante, par une vague de dénonciations : il y eut, selon les chiffres officiels, 399823 dénonciations. Une sur vingt était signée.

    La caserne Lobau, proche de l’Hôtel de Ville, fut un des hauts lieux de la répression versaillaise. Pierre Dominique, collaborateur de Charles Maurras, a écrit : « A l’intérieur, c’est un abattoir. Les feux de peloton se succèdent, suivis des coups isolés qui achèvent. Les soldats sont pressés. Parfois, on tue par derrière avant que les condamnés aient atteint le mur et on pousse les morts sur le tas. S’ils sont plus de dix, on emploie la mitrailleuse… ».

    « Toutes les fois que le nombre de condamnés dépassera dix hommes, on remplacera par une mitrailleuse le peloton d’exécution. » (Paris-Journal, 9 juin). « Vingt-six mitrailleuses judiciaires fonctionnèrent. » (Lissagaray, Histoire de la Commune). « Les mitrailleuses moulent dans les casernes… c’est une boucherie humaine ; ceux qui, mal tués, restent debout ou courent contre les murs, sont abattus à loisir. » (Louise Michel, La Commune. Histoire et Souvenirs.)

    Depuis le 18 mars 1871, les entrepreneurs demeurés à Paris avaient baissé les salaires. Peut-être pour tenter de créer ainsi un courant d’hostilité à l’égard du gouvernement communard, en aggravant la situation économique.

     

    La franc-maçonnerie au XIX° siècle et après la Commune.

    Quel rôle ont joué les loges maçonniques dans l’établissement de la République ?

    La franc-maçonnerie se glorifie de sa contribution à l’établissement de la République. Pour elle, il est hors de doute que tous les francs-maçons ont milité pour la cause républicaine. Les milieux antimaçonniques corroborent cette thèse. Deux exemples : Monseigneur de Ségur publia en 1867 Les Francs-Maçons, ouvrage qui connut tub fort succès de librairie, et Monseigneur Fava publia en 1883 Le Secret de la franc-maçonnerie.

    Sous l’Empire, les républicains ont investi les loges alors qu’un bon nombre de celles-ci avait soutenu le pouvoir napoléonien.

    Gambetta n’est pas, contrairement à la légende, un grand franc-maçon. Il se fait initier à la loge « La Réforme » à Marseille pour des raisons électorales. C’est un maçon peu actif.

    Les amis de Léon Gambetta ne sont pas des maçons militants. Parmi les membres du groupe parlementaire de l’Union républicaine, 23 sur 113 sont francs-maçons du temps de l’Assemblée nationale ; en 1882, 31 sur 173 sont initiés.

    Si Gambetta compte de nombreux amis dans la franc-maçonnerie, il y compte également des adversaires politiques. Bien des membres de la Gauche républicaine et du centre gauche sont en effet membres de l’Ordre, de Méline et Noël Parfait à Le Royer et Arago. Jules Simon et Louis Andrieux sont les plus notables. Andrieux est longtemps, quoiqu’il en laisse penser, un maçon actif : en septembre 1877, il représente sa loge à l’assemblée générale du Grand Orient de France. Ses positions conduisent à la rupture ; il est exclu, en 1885, de la franc-maçonnerie. Il verse alors dans les milieux antimaçonniques.

     

    Lors de la III° République, les gouvernements dits « radicaux » parés d’une étiquette de « gauche », ont appliqués des politiques économiques et sociales de droite qui ne menaçaient nullement l'ordre établi. Pour compenser cette contradiction, les gouvernants républicains bourgeois se sont adonnés à un anticléricalisme dont le spectacle vengeur a masqué leur inertie en matière sociale et fiscale.

     

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