• La France n’est pas une démocratie : voilà pourquoi.

    La définition de la démocratie est le gouvernement du peuple par lui-même, ainsi que le contrôle de ce gouvernement par le peuple.

    La démocratie se manifeste aujourd’hui essentiellement par les élections. On dit qu’en France, on vote beaucoup, pour désigner des « représentants ». Mais ce n’est sûrement pas le nombre d’élections qui peut faire que l’on qualifie la France de « démocratie », car dans ce cas, de nombreuses « républiques bananières » seraient également des démocraties.

     

    La définition de la démocratie est le gouvernement du peuple par lui-même, ainsi que le contrôle de ce gouvernement par le peuple.

    La démocratie se manifeste aujourd’hui essentiellement par les élections. On dit qu’en France, on vote beaucoup, pour désigner des « représentants ». Mais ce n’est sûrement pas le nombre d’élections qui peut faire que l’on qualifie la France de « démocratie », car dans ce cas, de nombreuses « républiques bananières » seraient également des démocraties. A noter également que le mode des élections n’est pas le seul, ni d’ailleurs le principal mode, d’accès au pouvoir : dans notre vieille société, c’est surtout l’argent qui donne du pouvoir. Les autres moyens, comme l’hérédité, peuvent se ramener à ce moyen unique : la propriété privée et l’argent. A noter également que, dans les domaines essentiels de notre vie, comme par exemple, l’économie ou l’entreprise, ce n’est pas par le moyen des élections que l’on désigne les dirigeants. Pourtant, à certaines périodes historiques, comme les débuts de la Révolution française, ou lors de la Commune de Paris de 1871, il n’était pas considéré comme incongru d’élire, par exemple, les gradés dans l’armée ou les magistrats judiciaires.

    D’ores et déjà, on ne peut considérer la France comme une démocratie très moderne, et il existe incontestablement en matière de  démocratie des marges de progrès et de modernisation.

    Si l’on caractérise notre système politique, on peut le décrire comme un « ancien système », avec un « vieil Etat » : c’est une démocratie bourgeoise, et la classe bourgeoise détient tous les pouvoirs, sans en laisser échapper aucun : armée, police, journaux, gouvernement… Le gouvernement n’est qu’un conseil de gestion des intérêts fondamentaux de la bourgeoisie. L’étape actuelle vise à briser cet Etat ancien et à le remplacer par un Etat socialiste, qui, à la fois instaure une plus grande démocratie pour 97 % du peuple, sous la direction de la dictature du prolétariat, et une dictature sur 3% de la classe bourgeoise, les très riches. Cette classe bourgeoise, comme l’aristocratie dans le cadre du féodalisme, est devenue parasitaire, n’a plus aucun rôle social ou économique, mais maintient l’ensemble de la société dans un état de sous-développement à tout point de vue. Il est certain qu’elle n’acceptera pas de disparaître sans recours à la violence. En particulier, en refusant la socialisation des moyens de production, elle maintient toute la société dans un état anarchique de la production qui crée misère et chômage. On peut dire qu’elle a donné toutes les preuves de son incapacité à gérer encore l’Etat. Elle se présente sous trois aspects différents, qui sont : la bourgeoisie classique, bonapartiste et néo-libérale, la bourgeoisie dite « socialiste », sociale-libérale, et la bourgeoisie fasciste. Il est certain que, se sentant menacée, elle est prête aujourd’hui à laisser les manettes de l’Etat ancien à sa fraction la plus agressive : le fascisme.

    La démocratie bourgeoise a connu des développements récents : le suffrage est devenu enfin universel en 1944, soit il y a soixante dix années, en s’étendant au sexe féminin, et il y a quarante années, en 1974, en s’étendant aux jeunes hommes et femmes de plus de dix-huit ans.

    Au « début » du règne de la bourgeoisie, alors que celle-ci jouait encore un rôle révolutionnaire, jusqu’en 1848, le suffrage était censitaire : il fallait payer un certain montant d’impôt pour pouvoir participer au vote, et un montant d’impôt encore plus important pour pouvoir être représentant élu. Cela manifeste une certaine crainte de la bourgeoisie à l’égard du peuple.

    Très vite, elle s’est réfugiée dans la « démocratie représentative ».

    C’est une forme de « démocratie » parfaitement décrite par Jean Jacques Rousseau dans son ouvrage « Le Contrat social ». Dans cette forme, il s’agit de désigner périodiquement ses maîtres, par exemple pour une durée de six années pour les élections municipales. C’est donc le contraire de la démocratie, puisqu’une partie de l’élite s’approprie tous les pouvoirs, locaux et nationaux, en acceptant de passer périodiquement devant l’épreuve du suffrage. En quelque sorte, le peuple, parmi diverses fractions, choisit la chaîne d’esclavage qu’il va porter pendant le mandat à venir. Comme l’indique Jean-Jacques Rousseau, le peuple est « libre » le temps de l’élection, « libre » de choisir les maîtres pour une période donnée, et une fois choisi ceux-ci, il retombe en esclavage. Les philosophes politiques du XVIII° siècle (Montesquieu…) ne faisaient d’ailleurs pas mystère sur le fait que la « démocratie représentative » a pour objet réel de dessaisir le peuple de tout pouvoir pour le remettre dans les mains de la classe dominante : le peuple est considéré comme incapable de gouverner, et de se gouverner lui-même. La « démocratie représentative », tel que manipulée par la classe dominante, est donc le contraire de la démocratie.

    Lénine a déclaré : « La démocratie a une importance énorme dans la lutte que la classe ouvrière mène contre les capitalistes pour son affranchissement. Mais la démocratie n'est nullement une limite que l'on ne saurait franchir; elle n'est qu'une étape sur la route de la féodalité au capitalisme et du capitalisme au communisme (…).

    Il s'ensuit donc qu'à un certain degré de son développement, la démocratie, tout d'abord, unit le prolétariat, la classe révolutionnaire anticapitaliste, et lui permet de briser, de réduire en miettes, de faire disparaître de la surface de la terre la machine d’État bourgeoise, fût-elle bourgeoise républicaine, l'armée permanente, la police, la bureaucratie, et de les remplacer par une machine d'Etat plus démocratique, mais qui n'en reste pas moins une machine d’État, sous la forme des masses ouvrières armées, puis, progressivement, du peuple entier participant à la milice. »

    Ici, "la quantité se change en qualité" : parvenu à ce degré, le démocratisme sort du cadre de la société bourgeoise et commence à évoluer vers le socialisme. »

    Jean-Jacques Rousseau a écrit :

    Du contrat social  (Livre de poche, classique Garnier Flammarion):

    ·        Pages 122-123 : « La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu’elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point : elle est la même, ou elle est  autre ; il n’y a point de milieu. Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissionnaires ; ils ne peuvent rien conclure définitivement. Toute loi que le peuple en personne n’a pas ratifiée est nulle ; ce n’est point une loi. Le peuple anglais pense être libre ; il se trompe fort, il ne l’est que durant l’élection des membres du parlement ; sitôt qu’ils sont élus, il est esclave, il n’est rien. Dans les courts moments de sa liberté, l’usage qu’il en fait mérite bien qu’il la perde. »

    ·        Page 124 : « Quoi qu’il en soit, à l’instant qu’un peuple se donne des représentants, il n’est plus libre ; il n’est plus. »

     

    La seule attitude permettant de préserver l’avenir, pour les élections européennes, c’est l’abstention. Ceci au moins pour trois raisons :

    1)      La référence des philosophes des Lumières, dont Jean-Jacques Rousseau : Dans le « Contrat social », Rousseau a parfaitement démontré que la soi-disant « démocratie représentative » est le contraire de la démocratie : esclave avant le vote, l’électeur est « libre » au moment du vote, puis il retombe en esclavage au profit de l’élu. « Libre » dans le sens de choix entre plusieurs « écuries » qui lui sont imposées. En France, aujourd’hui, il s’agit de choisir entre trois fractions représentant le système : le néo-libéralisme, le social-libéralisme, et la frange barbare, agressive et raciste.

    Bien sûr, les médias notamment, nous font croire que c’est le seul système possible : mais d’autres systèmes peuvent être envisagés (tirage au sort, permettant aux classes pauvres d’être enfin représentées, mandat impératif, etc.). Il est important de penser par soi-même !

    Lorsque l’électeur s’est exprimé, il est prisonnier de son choix, pour une durée déterminée, jusqu’au prochain suffrage. Cela permet souvent d’être élu sur un programme démagogique, que l’on ne réalise jamais.

    2)    La base de la démocratie, c’est de « représenter » au moins 50 % du corps électoral (volonté générale), avec le principe « un homme/une femme, une voix ». Selon cette base élémentaire, la France est-elle une démocratie ? Prenons deux exemples : les élections municipales à Hénin-Beaumont en 2014. Le nombre d’inscrit est de 19 048. La majorité de 50 % plus une voix est de 9525 Le nombre des votants est de 12 304. Le Front National dirige la commune pour six années avec 6006 voix. Cela signifie donc que la ville est dirigée par 32 % des électeurs inscrits. Par delà les textes législatifs et réglementaires, les délibérations du conseil municipal sont légitimes, d’un point de vue démocratique (notamment celles relatives au budget et aux impôts), que si elles sont adoptées par les élus du Front National et une partie des autres élus afin de représenter au moins 9525 électeurs. Cela demande un travail de recherche de consensus.

    « Un homme, une voix » ? A Hénin-Beaumont, 6006 électeurs et 28 élus Front National, soit un élu représente 215 électeurs. 3829 électeurs et 5 élus de l’Union de la Gauche, soit un élu représente 766 électeurs. Dalongeville représente 1167 électeurs à lui tout seul. Soit, un électeur Front National dispose de 5.4 voix. Un électeur de l’Union de la gauche « pèse » 1.7 voix. Le principe « un homme, une voix » n’est valable que pour Dalongeville. Ou encore, par rapport à la majorité de 9 525, un électeur du Front National représente deux fois un électeur de l’Union de la Gauche, et un électeur du Front National représente sept fois un électeur de Dalongeville.

    Autre exemple : les élections européennes du 25 mai 2014. Si le corps électoral français représente 46 millions d’inscrits, et si l’on accepte un taux de votants total de 35 %, 24 % de ces votants se reportant sur les listes du Front National, en fin de compte, au parlement européen, le Front National  représente moins de 4 millions d’électeurs, et moins de 9 % des électeurs inscrits. Quelle légitimité a un tel parlement ? Ses décisions ne pourront-elles pas être annulées ipso facto, par le peuple souverain ? Les « élus » qui acceptent de légiférer dans de telles conditions, ne devraient-ils pas être sanctionnés au regard des principes démocratiques ? Ce raisonnement peut être tenu pour toutes les élections du système UMPS-FN : présidentielles, législatives, cantonales, municipales,…Ainsi, seules les lois adoptées par 542 députés du parlement français ont une légitimité démocratique, car votées par des « élus » qui représentent effectivement plus de 50 % des français. Le système électoral français est antidémocratique et pourri, au point qu’aucun conseil d’administration d’entreprise, aucune société de propriétaires et même aucune association n’accepteraient de l’adopter. Vous pouvez contrôler ces principes avec toutes les municipalités, et dans le cadre de toutes les élections. Par exemple, quelle est la légitimité de François Hollande, qui a obtenu 22 % des inscrits au premier tour des élections présidentielles, et 39 % des inscrits au second tour, en 2012 ? A-t-il plus de légitimité que « Miss France » ou que la personnalité préférée des Français ? Et quelle légitimité aujourd’hui, après avoir appliqué pendant deux années un programme néo-libéral opposé à ses promesses électorales ? Le fait de confier une mission parlementaire à Pierre Moscovici, afin de conserver pour les députés socialistes une majorité tenue, qui risque d’être mise en cause par une élection partielle, n’est-ce pas une façon cavalière, mais bien démonstrative de montrer le peu de cas que l’on fait des principes démocratiques, et de s’asseoir sur la volonté générale du peuple ?

    3)     Seule l’abstention massive aux élections municipales a fait réagir les élites, mais insuffisamment : il est important de réitérer ce signal de l’abstention, aux élections européennes, afin que leurs réactions soient à la hauteur des attentes de la majorité du peuple. . Les divers conseils d’élus n’ont aucune légitimité démocratique et l’étape suivante est : soit une réforme du système, pour aller vers la démocratie réelle (représenter 50 % des électeurs, « un homme, une voix », possibilité de « démissionner » un élu en cours de mandat, s’il n’applique pas son programme, etc. Voir ce qu’a appliqué la Commune de 1871), soit le peuple reprendra, comme en 1792, la souveraineté, dont il est le seul détenteur.

    Bien évidemment, les « votards » (Mélenchon, …), et autres profiteurs, vont affirmer que le système actuel est le seul système possible (pour avoir une majorité,…), tout comme les économistes  vendus déclarent qu’il n’est pas possible de sortir de la mondialisation, du néo-libéralisme, etc. Si l’on approfondit la fiction : « Celui qui a une majorité, même [très] relative des voix, remporte la majorité des sièges », on constate qu’il s’agit là d’un présupposé propre aux républiques bananières. Cela permet de maintenir le système UMPS-FN. La seule manière de lutter contre le fascisme est de lutter aussi, dans toutes les élections, à tous les niveaux, pour une réelle démocratie, en fidélité avec les principes de Rousseau et des Lumières.

     

    La « démocratie représentative » est un outil utilisé par la classe bourgeoise pour dessaisir le peuple de tout pouvoir que ce soit en matière de questions locales ou nationales, tout en créant la fiction que les « représentants «  élus périodiquement gèrent pour le compte du peuple. . En somme, il s’agit périodiquement de choisir aujourd’hui, entre trois fractions de la bourgeoisie, pour gérer les affaires, que ce soit au niveau des diverses collectivités territoriales, ou au niveau national. Enchaîné, le peuple est sommé de choisir, lors de la période électorale, la chaîne qu’il va porter pour la période suivante : il est « libre » de choisir entre diverses fractions bourgeoises.

    Ces trois fractions sont : la bourgeoisie de droite classique, la bourgeoisie dite « socialiste », et la bourgeoisie fasciste.

    La « démocratie participative «  repose sur diverses fictions, comme par exemple : la fraction qui obtient la majorité même très relative des voix se voit attribuer la majorité des postes d’élus. Par ailleurs, le principe n’est plus « un homme, une voix ». Une fois élu, le « représentant » n’a plus aucun compte à rendre à ses mandants : il peut, sans vergogne, renoncer au programme sur la base duquel il a été élu, et même appliquer un programme contraire à ses promesses électorales.

     

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