• La France est-elle une démocratie ? (Quatrième partie)

    Dans les conditions actuelles, les élus de la majorité de Gauche ne représentent que 16 008 voix, soit que 22 % du corps électoral ! Quelle légitimité ? L’opposition, Droite et Front National, représente 21 028 voix, soit 29 % du corps électoral. C’est donc bien une fiction que de présenter le maire comme étant celui de tous les messins !

     

    Il en est de même des élections locales : aucun principe élémentaire de la démocratie réelle n’est appliqué.

     

    Les élections communales de 2014 :

    Nous prendrons trois exemples :

    Municipalité de « gauche » : Metz

    Municipalité de « droite » : Roubaix

    Municipalité d’ « extrême droite » : Hayange

     

    Municipalité de « gauche » : Metz

     

    Les élections municipales de 2014 :

    1° tour :

    Inscrits : 71 987

    Abstentions : 36 051

    Votants : 35 936

    Blancs et nuls : 1 070

    Exprimés : 34 866

    Dominique Gros (Gauche : PS, EELV et autres) : 12 441

    Marie José Zimmermann (Droite : UMP, UDI et autres) : 11 939

    Françoise Grolet (Front national) : 7 433

    Autres : 3 053

     

    2° tour :

    Inscrits : 71 989

    Abstentions : 33 810

    Votants : 38 179

    Blancs et nuls : 1 143

    Exprimés : 37 036

    Dominique Gros (Gauche : PS, EELV et autres) : 16 008

    Marie José Zimmermann (Droite : UMP, UDI et autres) : 15 238

    Françoise Grolet (Front national) : 5 790

     

    Sur la base du second tour, on constate les éléments suivants :

    1)      La majorité de 50 % des électeurs inscrits est de 35 995 électeurs. En conséquence, les délibérations du conseil municipal de Metz, et en particulier les délibérations relatives aux budgets et aux impôts, ne sont légitimes, qu’à condition d’être adoptées par les élus représentant au moins 38 995 voix. Cela va bien au-delà des seuls élus de la majorité socialiste. Les textes législatifs et réglementaires n’interdisent pas au maire de délibérer dans de telles conditions, en recherchant un consensus qui reflète la volonté générale de la majorité des électeurs. Ce serait d’ailleurs une bonne mesure de gestion démocratique, que de préciser sur chaque délibération, le nombre d’électeurs correspondant aux élus ayant adopté la délibération.

    Dans les conditions actuelles, les élus de la majorité de Gauche ne représentent que 16 008 voix, soit que 22 % du corps électoral ! Quelle légitimité ? L’opposition, Droite et Front National, représente 21 028 voix, soit 29 % du corps électoral. C’est donc bien une fiction que de présenter le maire comme étant celui de tous les messins !

    2)    Le principe « un homme, une voix » est-il adopté ?

    La Gauche a une majorité relative de 770 voix de plus que la liste de Droite arrivant en seconde position. La Gauche dispose de 40 élus : chaque élu représente donc 400 voix. Pour la Droite, qui a 11 élus, chaque élu représente 1385 voix. Pour le Front National, qui a 4 élus, chaque élu représente 1448 voix. En conséquence, une voix de Gauche « pèse » autant que 3,5 voix de Droite, et 3,6 voix du Front National.

    Le maire actuel, Dominique Gros, présenté par la presse locale, lors de sa première élection, en 2008, comme étant en rupture avec ses prédécesseurs, comme étant le premier maire de « gauche », depuis l’instauration du suffrage universel, en 1848, s’est, en réalité, dans les faits, très vite placé en continuité avec son prédécesseur, Jean Marie Rausch. Ceci au nom de la « continuité républicaine », et afin, a-t-il dit lui-même, ne pas être un maire au rabais. D’ailleurs, lors des élections de 2014, Jean Marie Rausch a appelé à voter pour Dominique Gros, ce qui crée indubitablement un lien de filiation. La politique suivie est la même et correspond bien à l’élu de l’ancien système : une fois élu, même si c’est avec une minorité de voix, Dominique Gros considère que tout lui appartient. Selon la fiction unanimement répandue, il représente non seulement les voix des électeurs qui se sont portés sur lui, mais l’ensemble des matins. Il devient le maire de tous les messins. Peu importe qu’une partie des messins se soit portée sur d’autres options. Peu importe que la majorité des messins se soit abstenue. A la fois, Dominique Gros est un potentat local, avec un pouvoir absolu, sans contrôle : tout est possible, marchés publics, recrutement des copains et des coquins,… L’opposition est un faire-valoir, qui, soit ne s’oppose pas en espérant un jour occupé les postes, soit ne trouve pas les moyens de dénoncer cet état de fait. Mais Dominique Gros est aussi un roi de pacotille, dont la légitimité repose sur une fiction, celle d’une république bananière : « élu, j’occupe tout l’espace du château ». Sa légitimité est au plus équivalente à celle de Miss Mirabelle. Alors, les projets de « démocratie participative » ne sont que de la communication verbale. En politique, la pratique est le seul critère de vérité. Si Dominique Gros a véritablement une fibre démocratique, s’il se considère comme le maire de tous les messins, il devrait au minimum, respecter les élus de l’opposition, qui représentent une masse plus importante de messin que lui-même. C’est le premier pas de la démocratie participative. Rien ne l’empêche de prendre des décisions, notamment concernant le budget de la ville et les impôts, reposant sur un consensus au sein du conseil municipal. A défaut, routes les intentions de démocratie participative demeurent des paroles et des vœux pieux. S’il doit y avoir rupture, et instauration de la démocratie réelle, il s’agit de faire en sorte que Dominique Gros soit le dernier maire de cette sorte.

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