• La franc-maçonnerie, voie initiatique (Partie 3)

    Le monde est seulement irréel en tant que monde, c’est-à-dire en tant que chose séparée, subsistant par soi-même, mais il est réel en tant que manifestation du Soi, tout comme les événements que l’on voit sur un écran de cinéma sont irréels en tant que vie véritable, mais réels en tant que spectacle d’ombre. Cela s’appelle aussi travailler la pierre brute (l’ego) pour faire émerger la pierre cubique, ou la pierre philosophale (le Soi). La souffrance et le bien-être continuent d’exister, le monde est bien là. Mais ce n’est plus l’essentiel.

     

    La franc-maçonnerie, voie initiatique (Partie 3)

     

    Il s’agit, non pas d’ajouter quelque chose, mais d’enlever quelque chose, non pas d’apprendre quelque chose, mais de désapprendre quelque chose ; il s’agit d’enlever le voile qui couvre la pierre brute pour faire apparaître la pierre cubique. Cela rappelle le « vitriol » du Cabinet de réflexion : C’est-à-dire plonger en soi. La méthode est bien d’aller au fond de soi, dans une forme de pèlerinage, pour découvrir, dévoiler le moi profond. C’est la recherche du trésor des trésors, dans la nuit et le silence. Ce trésor c’est le Royal Secret. La vérité, c’est le mensonge plus un surplus. Par notre travail, il est demandé de perdre ce surplus.

    Le monde est seulement irréel en tant que monde, c’est-à-dire en tant que chose séparée, subsistant par soi-même, mais il est réel en tant que manifestation du Soi, tout comme les événements que l’on voit sur un écran de cinéma sont irréels en tant que vie véritable, mais réels en tant que spectacle d’ombre. Cela s’appelle aussi travailler la pierre brute (l’ego) pour faire émerger la pierre cubique, ou la pierre philosophale (le Soi). La souffrance et le bien-être continuent d’exister, le monde est bien là. Mais ce n’est plus l’essentiel.

    Quelle est la méthode maçonnique ? Cela consiste en deux expressions, et une phrase : les deux expressions sont « pierre brute » et « pierre cubique » et la phrase est : « transformer la pierre brute en pierre cubique », ou bien encore : « revenir à la source ». La pierre brute est la surface, la périphérie, la conscience empirique, le reflet, l’apparence, le soi reflété, empirique et apparent, le « « je » inauthentique. C’est le faux « je », le persona, ou masque. La pierre cubique est le fond et le centre, la conscience universelle, le Connaisseur et Témoin, la conscience pure, le Soi réel et transcendantal, le « Je suis » authentique et réel. C’est le vrai et seul « Je suis », l’Etre réel et profond.

    Le mental ne diffère pas de l’ego et de la conscience empirique. Il s’identifie avec le corps de façon erronée, et plus grave, il s’identifie avec le Soi témoin. Le mental s’identifie avec la pierre brute.

    Le retour à la source signifie connaître le Soi tel qu’il est réellement, abandonner le faux soi (le « je » physique et le mental, la conscience empirique) tout comme un acteur abandonne son rôle et demeure lui-même, n’oublie jamais qui il est en réalité. La conscience d’être est antérieure à la pensée, à l’ignorance et l’erreur, à l’illusion, au bien et au mal. Le Soi précède, il est au-delà du déroulement de la conscience relative, celle du sujet-objet. Penser relève du mental. Changer de perspective et de centre de gravité, passer de la superficie à la profondeur, de la pierre brute à la pierre cubique, c’est la mort du vieil homme. De même qu’il y a une différence entre l’état de veille et l’état de rêve, parvenir à cela, c’est la même différence qu’entre l’état de veille et l’état de rêve.

    Cela ne fait pas l’objet d’une connaissance intellectuelle, verbale, ou d’une analyse psychologique. C’est une expérience immédiate. Il n’y a pas non plus une expérience du monde de la dualité, suivie d’une expérience de l’absolu. Il n’y a pas un « avant » et un « après ». Le Soi est toujours présent et sa connaissance n’est pas l’objet d’une discipline. Cette connaissance est innée et personne ne l’a jamais perdu.

    Si le travail est vraiment fait, c’est la meilleure aide qu’un maçon peut apporter au monde.

    Coexistent donc diverses sortes de francs-maçons :

    • Ceux qui sont étrangers à la démarche maçonnique, et qui restent des mondains (le sexe et l’argent) : affairistes,…
    • Ceux qui sont en route vers le but
    • Ceux qui ont atteints le but.

    A quoi reconnaît-on ces derniers ? La paix profonde, le silence. La Lumière, la Vie, l’Amour.

    Les premiers ont un « moi vert ». Les derniers ont un « moi mûr ». Ils ont travaillé sur leurs ego. Celui-ci subsiste, et leur permet juste d’enseigner aux autres. Les premiers sont des bavards : ils font « blop, blop, blop » comme un vase qui se remplit d’eau. Les troisièmes sont silencieux, parce qu’ils sont bien pleins, et l’eau qu’ils contiennent ne fait plus qu’un avec l’eau de l’océan.

    Loges bleues : Certaines loges sont composées de maçons virtuels, qui sont « restés en chemin », ou bien de Narcisse qui s’admirent. A quoi le reconnaît-on ? Plus on s’écarte de la Terre (Malkuth), et que l’on se rapproche de la Grande Lumière (Kéther), et plus l’ego (les rôles, rôle social, familial, et aussi maçonnique) se déconstruit et apparaît notre véritable nature (être, conscience, béatitude, joie). Plus on est proche de la Terre, et plus l’ego s’intensifie et s’hypertrophie. Or ces frères finissent par avoir un petit je surdimensionné.

    Si l’on projette ces tendances au niveau de la grande Histoire, on constate :

    • Si, au XVIII° siècle, la franc-maçonnerie est un courant globalement progressif, c’est-à-dire allant dans le sens du développent d’une république bourgeoise, affirmant les principes de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, il a toujours coexisté un courant maçonnique faible et rétrograde (Philippe Egalité, les frères qui ont émigrés lors de la révolution française, La Fayette, etc.
    • Aujourd’hui, il convient d’être lucide sur ce que représente la franc-maçonnerie : plutôt la moyenne des classes privilégiées. Pour preuve, le climat intellectuel et moral des loges, ainsi que le coût des cotisations. Croire que la franc-maçonnerie représente le peuple français est un leurre, sinon où sont les représentants des ouvriers, des petits paysans et des employés, y compris les populations immigrées des banlieues et les chômeurs ?

     

     

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