• La fonction de la franc-maçonnerie en France (3° partie)

    L’union des représentants de la Résistance pour l’action dans le présent et dans l’avenir, dans l’intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage de confiance et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de division qui pourrait freiner leur action et ne servir que l’ennemi.

     

    J

     

    Maurice Jattefaux (1890-1955) : Instituteur, directeur d’école primaire, inspecteur d’académie, puis inspecteur principal de la jeunesse et des sports. Franc-maçon. A exercé quatre mandats de conseiller de l’Ordre GODF.

     

    Henri Jules Louis Jeanson (1900-1970) : Ecrivain, journaliste, dialoguiste, Satrape du collège de Pataphysique. Journaliste au journal La Bataille, organe de la CGT. Pacifiste intégral. Il travaille aussi dans divers journaux : Journal du peuple, Hommes du jour, Canard enchaîné.

     

    Ernest Jouin (1844-1932) : Abbé et prêtre catholique, journaliste et auteur. Il a écrit de nombreux ouvrages antimaçonniques et antisémites. Il a fondé en 1912 la Revue internationale des sociétés secrètes, qui a pour objectif de faire la lumière sur le « péril maçonnique ». Conspirationniste, il s’inscrit dans la lignée des dénonciateurs du complot tel Barruel. Auteur de La Judéo-maçonnerie et la loi de séparation (vers 1920-1921).

     

    Bertrand de Jouvenel des Ursins (1903-1987) : Ecrivain et journaliste. Juriste, politologue et économiste. Romancier sous le nom de plume de Guillaume Champlitte. En 1925, il s’inscrit au Parti radical où il milite aux côtés des « Jeunes Turcs ». Alors, homme de gauche, pacifiste. Se lie d’amitié avec Otto Abetz. En 1936, il rejoint le PPF. Il fait l’éloge du fascisme. Pendant l’Occupation, il sympathise avec les collaborationnistes.

     

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    Kaltenmarken, dit Stavnik : Franc-maçon. Membre de la loge Thélème. Otto Abetz lui confia la direction de la feuille d’information de l’ambassade allemande, Les Nouvelles continentales, distribuée dans les administrations, les salles de rédaction, les cercles officiels.

     

    Antoine Ker, de son vrai nom Keim (1886-1923) : Professeur. Militant communiste. Elu au Comité directeur du PCF. Franc-maçon.

     

    Henri (ou Henry) Adrien Calloc’h de Kérillis (1889-1958) : Journaliste, figure du nationalisme pendant l’entre-deux-guerres. En octobre 1938, il est l’un des deux députés non communistes – et le seul de droite – à voter contre les accords de Munich.

     

    Albert Julien Kirchmeyer (1898-) : Les années 30 voient Albert Kirchmeyer entrer en Franc-maçonnerie. Son parrain d'initiation est le Colonel Gustave Eychène, figure paternelle pour Albert et avec lequel il organisera Patriam Recuperare. Albert est apprenti en 1932 à la loge les Travailleurs de Levallois-Perret, devient compagnon en 1934 et maître en 1935. Il est engagé aussi en politique et appartient depuis 1928 et jusqu'en 1936 au comité radical-socialiste de Levallois-Perret. La société SACAP est créée en 1937. . Cette société servira de couverture aux activités de Résistance et aux tenues maçonniques clandestines de L'Atelier de la Bastille. C'est là que naissent L'Atelier de la Bastille, L.E.F. (Liberté-Egalité-Fraternité), La Ligue, Le Cercle et cette adresse servira encore de bureau à Patriam Recuperare après l'arrestation d'Albert Kirchmeyer.

     

    Gérard Kloppel (1940-2008) : Franc-maçon. Il a marqué l’histoire moderne du rite Memphis-Misraïm et celle du Martinisme. Initié en 1963 dans une Loge de la Grande Loge de France. En 1965, il rejoint le rite de Memphis-Misraïm de Robert Ambelain. Membre de la Nouvelle Acropole, proche de l’extrême-droite.

     

    Maurice Kriegel-Valrimont (1914-2006) : Résistant. Militant à la CGT et aux Jeunesses communistes en 1936.

     

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    Guy La Chambre (1898-1975) : Membre de la Gauche indépendante, puis du Parti radical-socialiste et enfin du Centre national des indépendants et paysans. Il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juillet 1940. Il comparaît au procès de Riom en 1942 comme l’un des responsables de la défaite.

     

    Gabriel Lafaye (1888-1959) : Mécanicien. Député socialiste SFIO, puis néo-socialiste, secrétaire d’Etat. Il sera l’un des dirigeants du parti collaborationniste du Rassemblement national populaire (RNP) après 1940. Il dirige le journal L’Atelier, collabore à La France socialiste.

     

    Jean Maurice Lahy (1872-1943) : Psychologue et sociologue. Franc-maçon. Très actif au Grand orient de France, il est membre des loges Athéna et Agni. Il est à plusieurs reprises élu au Conseil de l’Ordre en 1913 et 1921-1924. Il adhère au Parti Communiste après le Congrès de Tous en décembre 1920, et quittera ce Parti en 1923, afin de rester franc-maçon. .

     

    Philippe Lamour (1903-1992) : Président des « Faisceaux universitaires » (le Faisceau de Georges Valois et Jacques Arthuys), premier parti fasciste organisé en France. En 1936, il se prononce pour « un fascisme intégral : social, économique, policier et juridique ».

     

    Joseph Laniel (1889-1975) : Industriel. Député du Calvados de 1932 à 1958, succédant à son père, député de 1896 à 1932. Il vote les pleins pouvoirs à Pétain en juillet 1940. Il devient ensuite résistant. Membre du Conseil National de la Résistance (CNR) au 27 mai 1943.

     

    Georges Lapierre (1886-mort en déportation à Dachau en 1945) : Instituteur syndicaliste. Responsable du Syndicat national des instituteurs d’avant-guerre. Il appartient au réseau Libération Nord.

     

    Marcel Lapierre : Franc-maçon. Rédacteur en chef de L’Atelier.

     

    François de La Rocque (dit de Séverne) (1885-1946) : Colonel. Président des Croix-de-Feu, puis du Parti social français.

     

    Charles Lassy, de son vrai nom Paul Charles Ruff (1883-1967) : Syndicaliste des PTT, socialiste. Journaliste. Il est à partir de 1919, après un bref passage au Parti Communiste Français, un personnage clé de la SFIO. Député depuis 1936, il quitte cette formation politique en 1958. Il est ensuite un des animateurs du Parti socialiste autonome, et un des fondateurs du PSU en 1960. Franc-maçon. Il s’abstient lors du vote confiant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, le 10 juillet 1940.

     

    Charles Laurent : Membre du Conseil National de la Résistance (CNR) au 27 mai 1943. Il représente Libération-Nord.

     

    Pierre Laval (1883-1945) : Avocat. Franc-maçon. Entre en franc-maçonnerie en 1907, probablement au Grand Orient de France. Il est, immédiatement après Philippe Pétain, la personnalité la plus importante de la période du régime de Vichy et le principal maître d’œuvre de la politique de collaboration d’Etat avec l’Allemagne nazie. Chef du Gouvernement de Vichy du 18 avril 1942 au 19 août 1944. Il déclara vouloir fonder une loge nationale unique protégée par l’Etat. Il est condamné à mort le 9 octobre 1945 pour « Haute trahison en ayant aidé l’ennemi et violé la sécurité de l’Etat ». Fusillé le 15 octobre 1945.

     

    Félix Lebosse : Résistant lyonnais. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF. Fondateur du réseau « Le Coq Enchaîné ». Il fut arrêté et interné au camp de Compiègne, d’où il fut libéré en septembre 1944 par l’avance militaire alliée.

     

    Bernard Lecache (1895-1968) : Fils d’émigrés juifs ukrainiens. Journaliste. Franc-maçon. Membre du Grand Orient de France, il y fonde la loge Abbé Grégoire. Fondateur de la Ligue contre les pogroms en 1927, devenue la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) en 1979. Il en est le président de 1927 à 1968. Il adhère dans les premiers au Parti Communiste Français en 1921. Rédacteur à l’Humanité. Obligé de choisir entre la franc-maçonnerie et le Parti en 1923, comme tous les communistes, proche de l’association philosophique, il refuse de choisir et est exclu du PCF.

     

    Jacques Lecompte-Boinet (1905-1974) : Fils et petit-fils d’officier, gendre du général Mangin. Fonctionnaire dans les services financiers de la Préfecture de la Seine. Il construit Ceux de la Résistance (CDLR) avec l’aide de pierre Arrighi. Résistant, responsable du mouvement Ceux de la Résistance. Membre du Conseil National de la Résistance (CNR) au 27 mai 1943.

     

    René Lemière (1885-1952) : Enseignant et résistant. Franc-maçon. Le vénérable René Lemière fut membre de la loge Thémis, du Grand Orient de France, à l’époque seule loge caennaise. Thémis était ouvertement anticléricale et républicaine. Il fut révoqué par Vichy de son poste de directeur d’école. Il fut membre du réseau normand Centurie. Il était aussi membre de l’antenne caennaise du mouvement Patriam Recuperare, composée essentiellement d’enseignants francs-maçons.

     

    Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine (1870-1924) : Il aurait été initié à la loge L’Union de Belleville du Grand Orient de France, à Paris, avant la guerre de 1914. Mais les archives de cet atelier ayant été dispersées, on ne possède plus de traces formelles de l’appartenance de Lénine à la Franc-maçonnerie. Il fut l’ami de Montéhus, qui était membre de la loge L’Union de Belleville à la même époque. Ayant pour suaire un drapeau de la Commune de Paris, la dépouille de Lénine est figée à l’ordre d’apprenti.

     

    André Le Troquer (1884-1963) : Il se prononce contre la demande d’armistice en juin 1940. Il s’embarque à bord du paquebot Massilia. Membre du Conseil National de la Résistance (CNR) au 27 mai 1943.

     

    Maurice Levillain (1892-1974) : Ouvrier mécanicien. SFIO. Président du conseil général de la Seine. Sympathisant de la LICA. Sous l’occupation allemande, il est membre du RNP, parti collaborationniste de Marcel Déat. Il en est vice-président à partir de janvier 1943. Franc-maçon. Membre des loges Clarté et Les Frères Unis Inséparables.

     

    Jean Pierre Lévy (1911-1996) : Chef du mouvement de résistance, Franc-Tireur.

     

    Daniel Ligou (1921-2013) : Franc-maçon. Historien. A écrit « Le dictionnaire de la Franc-maçonnerie ». Initié en 1949, dans sa ville natale à Montauban. Il rejoint la loge « Solidarité Progrès » à Dijon, dont il a été vénérable entre 1968 et 1970. A cette époque, il accède au Conseil de l’Ordre du GODF, qu’il quitte en 1973.

     

    Emile Loubet (1838-1929) : 8° président de la République, de 1899 à 1906.

     

    Jean Luchaire (1901- mort fusillé le 22 février 1946 au fort de Châtillon) : Journaliste et patron de presse. Franc-maçon. Orateur de Loge. Collaborationniste. Homme de gauche, briandiste zélé des années 30, il se fait le promoteur d’un rapprochement entre la France et l’Allemagne. Ami d’Abetz. Il fonde en 1927, le mensuel Notre Temps, qui appuie le pacifisme, et qui a pour collaborateurs : Bertrand de Jouvenel, André Weil-Curiel, Jacques Chabannes, Pierre Brossolette et Pierre Mendès-France. En novembre 1940, il fonde le journal collaborationniste Les Nouveaux Temps.

     

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    Aimé Machon (1878-1936) : Pharmacien. Franc-maçon. Chancelier du Grand Collège des Rites.

     

    Jean Charles Mamy Pseudonyme : Paul Riche (1902-1949) : Réalisateur, monteur, acteur, scénariste, journaliste. Franc-maçon. Vénérable de la Loge Renan, du Grand Orient de France. En 1940, il devient journaliste de la collaboration. Il est rédacteur en chef de L’Appel, le journal de Pierre Costantini,, membre du Parti populaire français (PPF) et surtout à la point de la lutte contre la franc-maçonnerie qu’il rend responsable de tous les maux dont la France est accablée. Son dernier film, Forces occultes (1943) est une œuvre de propagande, attaque virulente contre la franc-maçonnerie, le parlementarisme et les juifs, dénonçant un complot judéo-maçonnique. Il est fusillé le 29 mars 1949 au fort de Montrouge, à Arcueil.

     

    Georges Mandel, de son vrai nom Louis Georges Rothschild (1885-assassiné le 7 juillet 1944 en forêt de Fontainebleau par la Milice française) : Journaliste. Conservateur.

    Jacques Gagliardi, ancien dirigeant de l’UIMM, ex-comité des forges, déclare dans un entretien au journal Le Monde du 24 juillet 2008 : « Tout le monde sait bien qu’avant 1914 des campagnes électorales sont financées par le Comité des Forges. M. Georges Mandel, qui était d’origine très modeste, menait grand train, et tout le monde se demandait d’où il tirait son train de vie. Eh bien, c’était le Comité des Forges qui subvenait à ses besoins, comme pour bien d’autres. ».

     

    Jean Marie Rivière, dit Jean Marquès-Rivière (1903-2000) : Ecrivain et journaliste. D’abord sollicité par la théosophie et la franc-maçonnerie, il s’intéresse par la suite au traditionalisme de René Guénon. Sous l’Occupation il adopte une politique de collaboration avec els nazis et contribue à la propagande par la publication de pamphlets violemment antisémites et antimaçonniques. Il était le scénariste du film de Jean Mamy, Forces occultes (1943).

     

    André Marquet (1884-1955) : Chirurgien-dentiste. Issu de l’extrême-gauche. Député et maire socialiste de Bordeaux, ministre du Travail du gouvernement Gaston Doumergue II, il est ministre de l’Intérieur dans les gouvernements Pétain et Laval V. Il prône la collaboration avec l’Allemagne. Concernant la franc-maçonnerie, il déclare : « Pour le Maréchal, un Juif n’est jamais responsable de ses origines, un Franc-maçon l’est toujours de son choix ».

     

    André Marty (1886-1956) : Franc-maçon. Initié à la loge Saint-Jean des Arts et de la Régularité n° 112, orient de Perpignan. Il participe également aux travaux de la Loge L’Action écossaise, toujours affiliée à la Grande Loge de France. Il prononce une conférence sur « La guerre en mer » à la Loge Saint-Jean des Arts et de la Régularité, de Perpignan. Il quitta la maçonnerie en 1923, sur les injonctions du PCF, mais garda toujours des relations amicales avec certains de ses anciens frères. Dirigeant du Parti Communiste Français, exclu en 1952. Il a également été député, de 1924 à 1955, avec quelques interruptions, et secrétaire de l’Internationale communiste de 1935 à 1943.

     

    Jean Martinon (1910-1976) : Chef d’orchestre et compositeur. Il a composé la musique du film Forces occultes (1943).

     

    Charles Marie Photius Maurras (1868-1952) : Journalise, essayiste, poète, théoricien du nationalisme intégral. Il dirige le journal L’Action française, fer de lance du mouvement Action française, autour de Léon Daudet, Jacques Bainville et Maurice Pujo. Nationaliste et contre-révolutionnaire, l’Action française prône une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée, mais également un antisémitisme d’Etat. Il soutint le régime de Vichy. Le 28 janvier 1945, la cour de justice de Lyon déclare Charles Maurras coupable, de haute trahison et d’intelligence avec l’ennemi et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale.

     

    Daniel Mayer (1909-1996) : Résistant. Socialiste, il entre dans la résistance en juillet 1940. Il fonde dès mars 1941 le Comité d’Action Socialiste et anime les réseaux de résistants socialistes. Secrétaire général du Parti Socialiste SFIO de 1943 à 1946.

     

    Pierre Mendès-France (1907-1982) : Gouverneur du Fonds monétaire international (1947). Président du Conseil en 1953. Il met fin à la guerre d’Indochine. Initié franc-maçon, en 1928, à la Loge « Union et Progrès », à Pacy-sur-Eure. Se met en sommeil en 1945.

     

    André Mercier (1901-1970) : Membre du parti Communiste Français depuis 1929. Membre du Conseil National de la Résistance (CNR) au 27 mai 1943.

     

    Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) : Philosophe.

     

    Christian Message (1905-1958) : En 1940, il lance le journal La Défense passive, puis l’hebdomadaire La France national-socialiste, organe de son parti, le Parti National-socialiste français.

     

    Pierre Meunier (1908-1996) : Membre de la Résistance intérieure française et compagnon de Jean Moulin. Membre du Conseil National de la Résistance (CNR) au 27 mai 1943.

     

    Henri Michel (1907-1986) : Historien. Spécialiste de la Seconde guerre mondiale. Socialiste. Sous l’Occupation nazie, il participe activement à la Résistance en Provence, collabore à la presse clandestine et représente le parti socialiste SFIO au comité de coordination.

     

    Alexandre Millerand (1859-1943) : Socialiste, qui évolue à droite au fur et à mesure de son parcours ministériel.

     

    Jacques Mitterrand (1908-1991) : Ingénieur des Travaux publics. Deux fouis Conseiller de l’Ordre du Grand Orient de France (1946-1949 et 1951-1954). En 1931, il adhère à la Ligue des Droits de l’Homme et au Parti radical-socialiste. Le 20 juin 1933, il est reçu apprenti dans la loge parisienne « La Justice » qui lui confère le grade de compagnon le 18 mai 1934 et celui de maître le 19 mars 1935. Mobilisé en 1940, dans un bataillon aéropostiers, il s’engage dans la résistance. Il entre au Front National, et en devient le responsable adjoint pour l’Ile-de-France.

     

    Guy Mollet (1905-1975) : Professeur d’anglais. Franc-maçon, initié en 1934, de la loge « La Conscience » à l’Orient d’Arras. Après avoir été maçon pendant une trentaine d’années à Arras, il démissionne du Grand Orient, n’ayant pas supporté l’attitude de certains frères de la SFIO qui ont considéré que sa mise à l’écart devenait souhaitable.

     

    Gaston Monnerville (1897- 1991) : Avocat. Initié à l’âge de 21 ans, à la loge toulousaine « La Vérité 280 » de la Grande Loge de France. Il appartient aux loges écossaises « Le Flambeau » (Toulouse), dont il est le cofondateur, puis à Paris, en 1924, à « La Prévoyance 88 » où il exerce divers offices, dont celui de vénérable, de 1935 à 1937. Il s’affilie aux loges « Colonies 596 » et « La France Equinoxiale 93 » à Cayenne. Il est admis à la loge de perfection « Perfection Ecossaise 135 » en 1928, au chapitre 72 des « Fidèles Ecossais » en 1931 et à l’Aréopage n° 309 « Lutétia » en 1937, avant d’accéder au Suprême Conseil. Engagement dans la Résistance, à Combat, et dans le maquis de Haute-Auvergne.

     

    Barthélémy Montagnon (1889-1969) : Franc-maçon. Membre de la loge L’Expansion Française. Ingénieur. Militant SFIO. Député de la Seine de 1932 à 1936. Pendant la guerre, il est un proche de Marcel Déat et fait partie de la commission permanente du Rassemblement national populaire.

     

    Emilienne Marie Mopty, née Wantiez (1907- décapitée le 18 janvier 1943 à Cologne par l’armée nazie) : Résistante et militante communiste. Mère de trois enfants et femme de mineur. Durant la guerre, elle prend la tête des manifestantes lors de la grève des mineurs du Nord-Pas-de-Calais de 1941. Elle fait partie des francs-tireurs dans le bassin minier.

     

    Gaston Mardochée Brunswick, dit Montéhus (1872-1952) : Il est initié franc-maçon, en 1902, à la Loge du Grand Orient « L’Union » à Belleville, puis s’affilie à la Loge « Etoile de la Vallée » à Eaubonne. Chansonnier. Ami de Lénine. « Cocardier » pendant la Première guerre mondiale : il a changé radicalement d’opinion politique, et se fait le chantre zélé de l’Union sacrée.

     

    André Morizet (1876-1942) : Franc-maçon. Membre fondateur du Parti Communiste Français. Il est hostile à la XXII° condition de Moscou, interdisant l’appartenance à la franc-maçonnerie dont il est membre (Grand Orient de France). Exclu du Komintern en janvier 1923, il démissionne du PCF et rejoint l’Union socialiste communiste jusqu’en 1927.

     

    August Moritz (1913- ?) : Chef de section (Gestapo) dans les services de la police de sûreté allemande basée à Lyon. A partir de janvier 1944, il est à l’instar de Klaus Barbie, l’un des deux chefs de section à seconder l’Obersturmbannführer Werner Knab. Il est condamné à mort par contumace par la justice française, le 30 janvier 1954 à Marseille, puis à Lyon le 25 novembre 1954.

     

    Emile Henry Muselier (1882-1965) : Amiral. Il organisa les Forces navales françaises libres.

     

    N

     

    Paul Naudon :

     

    Henri Noguères (1916-1990) : Avocat. Journaliste. Historien. Il s’engage dans la résistance, adhérant au Comité d’action socialiste (CAS) de la zone nord, et à l’antenne parisienne de Libération-Sud. En novembre 1943, il devient chef du réseau Franc-Tireur pour la région de Montpellier et prend le maquis.

     

    O

     

    Carl (ou Karl) Albrecht Oberg (1897-1965) : Général SS avec le grade de Obergruppenführer et le titre de Chef Supérieur de la SS et de la Police pour la France. Il prend ses fonctions le 1° juin 1942 pour s’occuper de la lutte contre les réseaux de la résistance française et responsable de la question juive. Lui et ses collaborateurs rendent le port de l’étoile jaune obligatoire, et règlent et ordonnent la déportation d’environ 100000 personnes dans les camps de la mort. Il est surnommé « le boucher de paris ».

     

    Albert Ouzoulias, dit Colonel André (1915-1995) : Militant communiste et résistant. Il adhère en 1933 au PCF. Charles Tillon unifie en avril 1942 les trois organisations d’obédience communiste (les Bataillons de la Jeunesse, l’Organisation Spéciale et la Main d’œuvre Immigrée-MOI) dans les Francs-tireurs et partisans (FTP), ouverts à tous les résistants. Ouzoulias est alors nommé commissaire militaire national chargé des opérations. En 1944, il est chargé de l’intégration des unités de la Résistance dans l’armée.

     

    P

     

    Maurice Paillard : Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF.

     

    Gabriel Parisot (1871-1945) : Franc-maçon. Deux fois conseiller de l’Ordre GODF en 1932-1935 et 1938-1940. Trésorier adjoint de la fédération SFIO de l’Ain, président de la section de Bourg-en-Bresse de la Ligue des droits de l’homme.

     

    Alexandre Maurice Marie Parodi (1901-1979) : Haut fonctionnaire et résistant. Membre du Conseil d’Etat à compter de 1926 comme auditeur. Il devient en mars 1944 délégué général du Comité de libération nationale en France occupée. Ministre des territoires libérés en août 1944, il participe à l’insurrection de Paris et organise la mise en place des nouvelles autorités civiles. En mars 1944, à la demande du général de Gaulle, il devient délégué général du Comité de libération nationale en France occupée, succédant à ce poste, après le préfet Emile Bollaert, à Jean Moulin.

     

    Edmond Marie Emile Pascal (1889-1967) : D’abord instituteur, puis haut fonctionnaire et préfet. Radical-socialiste. Il est membre de la loge maçonnique de Gap, au Grand Orient de France. Grand Maître adjoint du GODF. Limogé le 29 juin 1941 par le régime de Vichy. Il préside en 1944 le Comité Départemental Haut-Alpin de la Libération.

     

    André Dewavrin, dit le colonel Passy (1911-1998) : Officier. Chef des services secrets de la France libre, le B.C.R.A. (Bureau central de renseignements et d’action), auprès du général de Gaulle, pendant la Seconde guerre mondiale. Lors des élections présidentielles de 1981, il ; appelle à voter pour François Mitterrand et défend les titres de résistance du candidat du Parti Socialiste pendant la Seconde guerre mondiale.

     

    Madeleine Pelletier (1874-1939) : Elle est reçue apprentie le 27 mai 1904 à la loge parisienne « La Philosophie Sociale » de la Grande Loge Symbolique Ecossaise. Elle s’affilie à la Loge « Diderot », dont elle devient vénérable. En juillet 1906, elle fonde un nouvel atelier « Stuart-Mill ».

     

    Amboise Peloquin : Militaire. Médecin général. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF. Un des premiers et principaux animateurs de la résistance maçonnique.

     

    Paul Jules Perrin (1891-1950) : Ingénieur. Député SFIO de la Seine de 1932 à 1936, puis PSDF (Renaudel-Marquet). Franc-maçon. Membre de la loge La Philosophie positive. Conseiller de l’Ordre GODF (secrétaire) en 1936-1938. Il est membre de la Ligue des droits de l’homme depuis 1928, et appartient à son comité central (1938-1940). En 1938, dans une réunion publique à la Mutualité, il dénonce les pogroms de la Nuit de Cristal, invoquant « l’idéal républicain français » et les idéaux de liberté et fraternité humaine. Il se rallia au régime de Vichy. Il se rallia au Rassemblement national populaire de Marcel Déat et aurait appartenu à France-Europe de Francisque Desphilippon.

     

    Henri Philippe Benoni Omer Joseph Pétain (1856-1951) : Maréchal. Jugé à la Libération pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison par la Haute Cour de justice. Il a souvent répété l’adage : « Un juif n’est jamais responsable de ses origines. Un franc-maçon l’est toujours de ses choix. »

     

    François Piétri (1882-1966) : Ministre des Communications du 12 juillet au 6 septembre 1940 dans le gouvernement Pierre Laval sous le régime de Vichy. Ambassadeur de Vichy en Espagne en 1940 jusqu’à 1944.

     

    Marceau Pivert : Franc-maçon. Membre de la Loge L’Union des Peuples.

     

    Charles Jean Guillaume Platon (1886-exécuté le 28 août 1944 à Valojoulx) : Amiral. Membre du gouvernement de Vichy de 1942 à 1943. Le 18 août 1944, il est capturé par les maquisards FTP de Dordogne du 6° bataillon des Forces françaises de l’intérieur, conduit au hameau de Paternoster, traduit en cour martiale et condamné à mort.

     

    Jacques Ploncard, dit Jacques Ploncard d’Assac (1940-2005) : Ecrivain et journaliste. Disciple d’Edouard Drumont et de Charles Maurras, il adhère à l’Action française en 1927. En 1933, il fonde le Front national ouvrier paysan, avec Henry Coston, Albert Monniot et Jean Drault. En 1936, il rejoint le Parti populaire français (PPF) de Jacques  Doriot. Il appuie la Révolution nationale du maréchal Pétain, qui le décore de la francisque. Il travaille avec Bernard Faÿ et Henry Coston au Service des sociétés secrètes basé rue Cadet, chargé de répertorier les archives de la franc-maçonnerie. Il a collaboré au journal Documents maçonniques.

     

    Gaston Poittevin (1880- mort en déportation le 18 mars 1944 au camp de concentration de Buchenwald) : Issu du milieu des vignerons champenois. Député-maire socialiste et responsable syndical. Député de la Marne de 1919 à 1936. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF en 1932-1935 et 1938-1940.

     

    Georges Politzer (1903-1942) : Philosophe, résistant et théoricien marxiste, d’origine juive hongroise. Fusillé le 23mai 1942 au Mont-Valérien. Il crée en septembre 1940, avec ses amis communistes Jacques Decour et Jacques Solomon, le premier réseau de Résistance universitaire ; ils publient L’Université libre et La Pensée libre, qui deviendra la plus importante publication de la France occupée.

     

    Vicomte Léon de Poncins (1897-1976) : Journaliste et essayiste catholique. Il explique la plupart des grands bouleversements politiques et révolutionnaires de la modernité par l’action de courants issus de certaines sociétés secrètes porteuses d’une « foi » de nature diabolique opposée à celle du christianisme. Ce sont des thèses antimaçonniques et contre-révolutionnaires. Dans ses essais conspirationnistes, il dénonce des complots maçonniques (les liens entre la franc-maçonnerie et la révolution française, la Société des Nations, etc.) et l’influence juive dans les affaires catholiques. Il est anti judaïque, et anticommuniste.

     

    Adrien Pouriau : Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF.

     

    Bertrand Pujo (1878-1964) : Général d’armée aérienne. Ministre de l’Air du gouvernement Pétain en juin 1940.

     

    R

     

    Otto Rahn (1904-1939) : Ecrivain et archéologue allemand. Il entre dans la Schutzstaffel (SS) comme archéologue en 1935.

     

    Paul Ramadier (1888-1961) : Fondateur des Etudes socialistes à Rodez, avocat à la Cour d’appel de Paris, militant coopératif, Ramadier amorce une carrière politique au cabinet d’Albert Thomas, ministre de l’Armement en 1916. Il est élu maire de Decazeville en 1919 et député de Villefranche-de-Rouergue en 1928. Ramadier est initié, le 22 février 1913, à la Loge ruthénoise « La Parfaite Union ». Il y est reçu compagnon le 7 juin 1914, maître le 20 juillet 1915 et il accède au chapitre le 3 novembre 1920. Il s’allie en 1924 à « La Nouvelle Cordialité », à Villefranche-de-Rouergue. Il est l’un des 80 parlementaires à voter contre Pétain à Vichy en 1940. Il répond à la circulaire d’application de la loi du 14 août 1940 interdisant la franc-maçonnerie : « Je ne puis apporter ma collaboration à la loi du 14 août 1940. Je tiens pour inviolables les droits de la conscience. C’est pourquoi j’ai adhéré à la franc-maçonnerie voici près de trente ans et j’y reprendrai ma place dès que la législation récente aura été abrogée. Je ne puis faire ce que je blâme ni condamner ce que je voudrais pouvoir recommander. ». Il franchit tous les degrés de l’écossisme jusqu’au 33° qu’il obtient le 4 septembre 1954.

     

    Serge Ravenel, né Serge Asher (1920-2009) : Résistant.

     

    Adam Rayski, né Abraham Rajgrodski (1913-2008) : Résistant et historien. Cofondateur du Crif et militant des droits de l’homme. En 1940, il participe à la création du mouvement de résistance juive au sein des Francs-tireurs et partisans – Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI). En septembre 1941, il devient responsable national de la MOI.

     

    Lucien Romain Rebatet (1903-1972) : Ecrivain, journaliste et critique musical et cinématographique. Ayant débuté à l’Action française, il rejoint ensuite Je suis partout qui se réclame du fascisme ; en 1942, il publie Les Décombres, féroce pamphlet antisémite et collaborationniste.

     

    Maurice Reclus (1883-1972) : Historien. Fils du géographe Onésime Reclus, neveu du géographe Elisée Reclus. Docteur ès lettres. Président de section au conseil d’Etat. Membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1937. Il préside en 1942 la commission antimaçonnique créée par Laval pour mettre en œuvre les lois de 1941.

     

    Jean Michel Tournaire, dit Jean Michel Renaitour (1896-1986) : Homme de lettres. Député indépendant de gauche, puis Gauche indépendante de l’Yonne de 1928 à 1942. Maire d’Auxerre de 1929 à 1941. Membre du Comité central de la LICA en 1931. D’abord socialiste, brièvement communiste après le Congrès de Tours, candidat SFIO aux législatives de 1924. Il ne prend pas part au vote du 10 juillet 1940. Franc-maçon. Membre de la loge Francisco Ferrer. Sous l’Occupation, il fréquente les collaborateurs et donne des articles dans des revues de cette tendance.

     

    Emile Renard : Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF.

     

    Gilbert Renault, dit le Colonel Rémy (1904-1984) : Agent secret de la France occupée pendant la Seconde guerre mondiale, connu sous différents pseudonyme, dont Raymond, Jean-Luc, Morin, Watteau, Roulier, Beauce et Rémy.

     

    Jean Paul Reynaud (1878-1966) : Avocat.

     

    Charles Riandey (1892-1976) : Initié le 21 octobre 1917 à la loge parisienne « Union et Bienfaisance », qui l’élit comme vénérable le 15 novembre 1922. Antisémite. Le 29 janvier 1942, il remet à l’inspecteur de police français S ? Moerschel, directeur des Services des Associations Dissoutes, un résumé de ses activités maçonniques, où il écrit : « J’ai combattu, avec beaucoup d’autres, au prix de pénibles épreuves, l’envahissement de la maçonnerie par les juifs ». Dans une lettre qu’il adresse au R.6P. Berteloot, le 19 mars 1943, son antisémitisme s’exprime plus nettement encore.

    Engagé dans la Résistance en avril 1943, il est arrêté par la Gestapo le 14 juin 1944 et déporté le 21 août à Buchenwald.

     

    Maurice Ripoche, pseudo Dufour  (1895-18 ou 20 juillet 1944 à Cologne) : Ingénieur I.C.A.M. de la promotion 1915. Résistant et fondateur du mouvement Ceux de la Libération (CDLL). Arrêté puis guillotiné par les Allemands. Il fut aide de camp du général de Gaulle. Arrêté en juillet 1942 à Paris, transféré à la prison de Derendorf, il fut jugé et condamné à mort en mai 1944, décapité en juillet.

     

    Paul Rives (1895-1967) : Professeur de philosophie. Directeur politique de Germinal. Ancien député socialiste. Franc-maçon. Membre du Grand Orient de France. Un de ses plus éminents collaborateurs se nomme Robert Jospin, père de Lionel Jospin. Il fut un proche de la LICA. Il a voté en faveur de la remise des pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il s’engage fermement dans la voie de la collaboration, participant à plusieurs organes de presse collaborationnistes et rejoignant le Rassemblement national populaire, tout en continuant de se revendiquer du socialisme. Il codirige après 1940 le journal L’Effort avec Charles Spinasse. Membre du RNP, il insiste, en 1942, sur la nécessité d’une victoire de l’Allemagne. Il est exclu de la SFIO en 1945. Il participe à la création du parti socialiste démocratique, structure regroupant les socialistes SFIO épurés.

     

    Emile Roche (1893-1990) : Fils d’épicier. Secrétaire en 1929, puis vice-président du parti radical dans les années 30. Franc-maçon. Membre de la loge Les Amitiés Internationales. Résolument anticommuniste. Hostile au Front populaire. Sous l’Occupation, Roche fréquente les milieux du RNP de Marcel Déat, sans en être membre. En 1950, il interviendra en faveur d’Otto Abetz, dont il fut et restera l’ami. Après guerre, il est président administratif du parti radical (1951-1954) et présent au Grand Orient de France. Il est président du Conseil économique et social de 1954 à 1974.

     

    Marie Rolland (1873-1946) : Institutrice. Initiée le 12 août 1906 dans la première loge du Droit Humain, dans l’Ouest, à Auray. Elle crée, en 1908 le « Triangle » de Nantes qui devient en août 1909 la Loge n° 32, baptisée « Guépin ». Entrée dans la Résistance, dès juin 1940. Elle aurait été une des rares femmes à recevoir la reddition d’un général ennemi.

     

    Henri Tanguy, dit Rol-Tanguy, et Colonel Rol-Tanguy (1908-2002) : Né dans une famille de marins bretons. Ouvrier métallurgiste. En 1937, il sert en Espagne dans les rangs des Brigades internationales. Militant communiste français, membre dirigeant de la Résistance pendant la Seconde guerre mondiale.

     

    Marc Rucart (1893-1964) : Journaliste. Résistant. Franc-maçon. Il est initié le 6 février 1916, à Orléans, à la Loge « L’Indépendance 398 » relevant de la Grande Loge de France., promu compagnon et maître le 2 juillet 1916. Puis il entre au Grand Orient de France quand celui-ci s’implante dans les Vosges. Affilié à « La Fraternité Vosgienne d’Epinal », le 29 mars 1925, il devient orateur en 1927. Il s’inscrit ensuite au Droit Humain, où il s’affilie en 1929. Dans une lettre de Marc Rucart, adressée à un frère maçon, il déclare que son mandat parlementaire est « un outil supplémentaire pour le travail du Grand Œuvre ». Membre du Conseil National de la Résistance (CNR) au 27 mai 1943.

     

    S

     

    Simon Pierre Sabiani (1888-1956) : Politicien communiste et homme d’affaires, héros de la Première guerre mondiale, puis collaborateur du régime de Vichy pendant la Seconde guerre mondiale. Après 1919, il adhère à la SFIO. Il rejoint le PCF, puis fonde ne 1923 le Parti d’action socialiste. Elu député des Bouches-du-Rhône en 1928. Il rejoint la LICA et participe à des rassemblements de dénonciation des persécutions hitlériennes. En 1936, il rejoint le PPF. Vichyste.

     

    Louis Saillant (1910-1974) : Syndicaliste et résistant. Adhérent de la Fédération CGT du Bâtiment, il est d’abord proche de Léon Jouhaux et de la tendance non-communiste de la CGT, majoritaire jusqu’en 1947. Il rejoint le mouvement de résistance Libération-Nord. Membre du Conseil National de la Résistance (CNR) au 27 mai 1943.

     

    Jean Henri Sassi (1917-2009) : Colonel de l’armée française, figure des Forces spéciales durant la Seconde guerre mondiale et la guerre d’Indochine.

     

    Alain Savary (1918-1988) : Il rallie en juin 1940 la France libre, refusant la défaite.

     

    Camille Savoire (1869-1951) : Fondateur et premier Grand Prieur du Grand Prieuré des Gaules en 1935. Initié le 14 octobre 1892 à « La Réforme », loge relevant de la Grande Loge Symbolique Ecossaise, il rejoint le Grand Orient de France un an plus tard.

     

    Eugène Schueller (1881-1957) : Chimiste. Chef d’entreprise, connu pour avoir fondé le groupe L’Oréal. Pionnier de la publicité moderne. Père de Liliane Bettencourt. Ami intime d’Eugène Deloncle, Schueller met ses moyens à la disposition de ce dernier lors de la formation du groupe d’extrême-droite, le Comité secret d’action révolutionnaire (CSAR), plus connu sous le surnom de La Cagoule. En 1941, en accord avec les autorités allemandes, il crée le Mouvement social révolutionnaire avec le même Deloncle, dont il est le mécène. Il participe ensuite à la direction du RNP de Marcel Déat. Après-guerre, mécène de François Mitterrand. Peut-être franc-maçon en 1910.

     

    Maurice Schumann (1911-1998) : Fils d’un industriel du textile. Journaliste. Ecrivain.

     

    Marcel Sembat (1862-1922) : Avocat. Journaliste. Franc-maçon. Il fut vice-président du Conseil de l’Ordre du GODF et membre de la Ligue des droits de l’homme (LDH). Devenu député socialiste de Paris, il est l’une des figures les plus illustres de la SFIO. Au congrès de Tours, en décembre 1920, il vota contre l’adhésion à la III° Internationale.

     

    Roland Silly ( ?- ?) : Syndicaliste. Dans les années 30, il est secrétaire CGT et membre de la SFIO. Sous l’Occupation allemande, il est l’un des dirigeants du RNP et le chef des Jeunesses national-populaire, le mouvement de jeunes de ce parti.

     

    Jacques Henry Simon (1909- mort en déportation en 1944) : Résistant, responsable du mouvement Organisation civile et militaire (OCM). Avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation. Membre du Conseil National de la Résistance (CNR) au 27 mai 1943.

     

    Charles Spinasse (1893-1979) : Franc-maçon. Orateur en Loge. Elu en 1924 député SFIO de la Corrèze, et sera réélu jusqu’en 1942. Ministre de l’économie nationale de juin 1936 à mars 1937, il signe les accords de Matignon, et devient ministre du Budget (mars-avril 1938) dans le gouvernement du Front populaire. Il fait partie du courant pacifiste, anticommuniste et planiste de la SFIO. Le 6 juillet 1940, à Vichy, il proclame son appui à la politique du maréchal Pétain. Vichyste. Il vote les pleins pouvoirs le 10 juillet. Relaxé le 22 octobre 1945. Il participe à la création du Parti socialiste démocratique, comme tous les socialistes compromis avec Vichy. Dans les années 1960, il soutient en Corrèze l’ascension du jeune Jacques Chirac.

     

    Georges Suarez (1890-1944) : Juif et fasciste. Ecrivain, essayiste et journaliste. Pacifiste, puis collaborationniste. Il fut le premier journaliste condamné à mort lors de l’épuration. Il est proche de Bertrand de Jouvenel et de Fernand de Brinon. En 1935, aux côtés de Drieu La Rochelle, Paul Marion et Pierre Pucheu, il se rapproche du Parti Populaire français (PPF) de Jacques Doriot, puis après 1940, des collaborationnistes. Condamné à mort en 1944, il est fusillé le 9 novembre.

     

    T

     

    Serge Tchakhotine ou Sergeï Stepanovitch Tchakhotine (1883-1973): Microbiologiste et sociologue allemande d’origine russe. Il est l’un des initiateurs de la forme de propagande moderne, à l’origine expérimentée en Allemagne pour contrer l’hitlérisme. Opposé à la Révolution d’Octobre, il est, pendant la guerre civile russe, le conseiller à la propagande du général Piotr Krasnov des armées blanches antibolcheviques. En 1932, avec le chercheur et politicien Carlo Mierendorff, il invente la figure des « trois flèches » qui deviendra le symbole du Front de fer (1931-1933). A publié : Le Viol des foules par la propagande politique.

     

    André Pierre Gabriel Amédée Tardieu (1876-1975) :

     

    Jacques Tauran (1930-2002) : Franc-maçon. Ancien cadre de l’UDCA de Pierre Poujade et l’un des fondateurs du Front National. Membre de la GLNF.

     

    Justin Terrade (1872-1948) : Professeur d’histoire au lycée d’Aubenas (Ardèche). Membre de la SFIO, puis du PCF, puis à nouveau de la SFIO. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF en 1924 et 1925. Chef du secrétariat du GODF de 1925 à 1938.

     

    Gaston Tessier (1887-1960) : Syndicaliste, dirigeant de la CFTC et résistant. Il est fondateur du mouvement de résistance Libération-Nord et représente la CFTC au CNR. Membre du Conseil National de la Résistance (CNR) au 27 mai 1943. Président de la CFTC de 1948 à 1953.

     

    Germaine Tillion (1907-2008) : Ethnologue et résistante.

     

    Jean Louis Tixier-Vignancour, nom de naissance Jean Louis Gilbert Tixier, fils de Léon Tixier et d’Andrée Vignancour. (1907-1989) : Avocat. Il a milité dans plusieurs organisations royalistes ou de droite extrême. Député des Basses-Pyrénées de 1936 à 1940. Vichyste. Secrétaire général adjoint à l’Information de l’Etat français du gouvernement de Vichy de 1940 à 1941. Candidat de l’extrême-droite à l’élection présidentielle française de 1965.

     

    V

     

    Xavier Joseph Vallat (1891-1972) : Avocat, journaliste, d’extrême droite. Son nom reste attaché à l’antisémitisme d’Etat du gouvernement de Vichy. Antisémite, il réclame dès 1930 la dissolution des obédiences maçonniques. Auteur de Le Problème juif. Secrétariat Général à l’Information et à la Propagande, 1942.

     

    Robert Vallery-Radot (Robert Marie-René) (1885-1970) : Ecrivain et journaliste. Grand ami de François Mauriac et Georges Bernanos. Fasciste pendant les années 1930, il rejoint le régime de Vichy en 1940. Vichyste. Il assure la rédaction d’une feuille antimaçonnique intitulée Documents Maçonniques (1941-1944) avec Bernard Faÿ et Jean Marquès-Rivière. Après la guerre, il se réfugie en Espagne. Ordonné prêtre en 1953, il devient le père Irénée.

     

    Georges Valois, de son vrai nom Alfred Georges Gressent (1878-1945) : Georges Valois milite d’abord dans des mouvements anarchistes. Il devient le disciple de Georges Sorel. En 1906, il adhère au mouvement de Charles Maurras. Il est le maître d’œuvre du Cercle Proudhon (1911). Ses idées sont une préfiguration du fascisme. En 1925, il fonde Le Faisceau, mouvement fasciste.

     

    Aimé Verdeaux (1881-1960) : Docteur en médecine. Franc-maçon. Deux fois Conseiller de l’Ordre GODF, en 1931-1934 et 1936-1939. Membre du Parti radical-socialiste. Maire de Tarnac et conseiller général de Bugeat (Corrèze).

     

    François Verdier (1900-assassiné par la Gestapo le 27 janvier 1944) : Résistant. Issu de la bourgeoisie toulousaine. Franc-maçon. Dignitaire franc-maçon, secrétaire de la Ligue des droits de l’homme, lorsqu’éclate la guerre en 1939. Chef régional des MUR, pour la région R4 (Toulouse).

     

    Jean Pierre Vernant (1914-2007) : Historien et anthropologue. Résistant. Adhérant aux Jeunesses communistes, il entre dans la Résistance. Après la guerre, il demeure au sein du Parti Communiste Français, qu’il quitte en 1969.

     

    Francis Viaud (1899-1985) : Franc-maçon. Grand Maître du Grand Orient de France.

     

    Pierre Villon, de son vrai nom Roger Salomon Ginsburger (1901-1980) : Fils du rabbin Moïse Ginsburger. Architecte et décorateur à Paris. Il adhère en 1922 au PCF. Il a été un des principaux rédacteurs du programme social du CNR. Membre du Conseil National de la Résistance (CNR) au 27 mai 1943.

     

    Maurice Violette (1870-1960) : Initié en mars 1893 à « Bienfaisance et Progrès », loge populaire dans le X° arrondissement de Paris. Violette réunit 16 maçons, le 10 janvier 1905, pour ouvrir les feux, sous le maillet de Durantel, de « Justice et Raison ». Cette loge s’inquiète, en 1917, des buts de la guerre, salue « la victoire du prolétariat russe », dénonce les morts inutiles et n’accepte qu’une paix par

     

    Georges Voronoff: Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF. Mort en déportation au camp d’Auschwitz.

     

    W

     

    André Weil, dit Weil-Curiel : Franc-maçon.

     

    Maxime Weygand (1867-1965) : Général. Membre de l’Académie française. Il reste après-guerre un défenseur de la mémoire du maréchal Pétain, et soutient les partisans de l’>Algérie française pendant la guerre d’Algérie.

     

    Pierre Winter (1891-1952) : Médecin, biologiste et hygiéniste. Membre du parti Le Faisceau et du Parti fasciste révolutionnaire. Ami de Le Corbusier. Adepte des thèses d’Alexis Carrel que celui-ci exposa dans son livre L’Homme, cet inconnu, paru en 1935. Pendant la guerre, il écrit dans la presse collaborationniste. En 1944, il est Inspecteur Général du travail du gouvernement de Vichy.

     

    Y

     

    Michel Albert Jean Joseph Ybarnégaray (1883-1956) : Avocat. Proche des ligues fascisantes : Jeunesses patriotes 5JP° et ensuite Croix-de-Feu où il accède au plus haut niveau de la hiérarchie, il est, après 1936, un des cadres du Parti social français (PSF) du colonel de La Roque.

     

    Z

     

    Michel Sigismond Zaborowski : Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF. Résistant.

     

    Jean Zay (1905-1944) : Avocat. Initié en 1926 à la Loge « Etienne Dolet » d’Orléans.

     

    Fred (Frédéric Victor) Zeller (1912-2003) : Artiste peintre. Homme politique. Franc-maçon. Militant Trotskiste pendant les années 1930-1940, il est élu à la tête du Grand Orient de France en 1971, poste qu’il conserve jusqu’en 1973. Il rencontre Léon Trotski, dont il deviendra l’ami et plus tard le secrétaire, à son arrivée à Paris en 1932. L’artiste devient résistant dès le début de l’Occupation. Il est reçu en 1953dans la loge « L’Avant-Garde maçonnique », du GODF.

     

    Ludovic Zoretti (1880-1948) : Reçu premier à l’agrégation de mathématiques en 1902. Syndicaliste universitaire. Adhérent de la CGT en 1917. Membre de la SFIO de 1914 à novembre 1939. Plutôt proche de l’aile gauche du parti socialiste. Anticommuniste et antisémite. En 1942, il rejoint le Rassemblement national populaire, dont il est un dirigeant, l’un des 15 membres de la commission administrative.

     

    ANNEXE 4 :

    Le Grand-Orient n'est pas vraiment un phare de la résistance à l'oppression.

    Voici la lettre d'Arthur Groussier, président du Conseil de l'Ordre, au maréchal Pétain, envoyée le  7 août 1940.

    « A M. le Maréchal Pétain, chef de l'Etat français

    Monsieur le Maréchal,

    Devant les malheurs de la patrie, tous les Français doivent consentir les plus grands sacrifices ; mais en est-il de plus douloureux que celui de détruire l'œuvre à laquelle on a donné le meilleur de sa pensée et de son cœur ? Si pénible que cela nous soit, nous croyons accomplir notre devoir présent en nous soumettant à la décision du gouvernement français concernant la Franc-maçonnerie du Grand-Orient de France, tout en vous présentant, en raison des mensonges répandus sur cet Ordre philosophique, une déclaration aussi solennelle que respectueuse.

     Dans l'impossibilité absolue de réunir l'Assemblée ou le Conseil qui détiennent les pouvoirs statutaires en cette matière, mais nous appuyant sur la confiance qui nous a maintes fois été accordée et prenant l'entière responsabilité de notre charge, nous déclarons que le Grand-Orient de France cesse son fonctionnement et que toutes les Loges qui en relèvent doivent immédiatement renoncer à poursuivre leurs travaux, si elles ne l'ont déjà fait.

     Sans doute, comme toutes les institutions humaines, la Franc-maçonnerie française a eu ses faiblesses, mais durant ses deux siècles d'existence, elle compte à son actif de belles pages d'histoire depuis les encyclopédistes jusqu'au maréchal Joffre, vainqueur de la Marne. Elle a brillé par sa grandeur morale, elle ne peut rougir ni de son idéal ni de ses principes. Elle succombe victime d'erreurs à son endroit et de mensonges, car dans son essence elle a le respect de la pensée libre, des convictions et des croyances sincères. Elle a toujours honoré le travail. Son but suprême est l'amélioration morale et matérielle des hommes dont elle voudrait poursuivre l'union par la fraternité. Elle a conscience, dans les événements douloureux que la France vient de traverser, de n'avoir failli ni à sa tradition, ni au devoir national. A de nombreuses reprises, elle a fait appel aux bons offices du président Roosevelt dans le but de maintenir la paix entre les peuples et c'est le cœur saignant qu'elle a vu se déchaîner l'effroyable conflit.

    Combien d'hommes politiques et autres a-t-on prétendu être Francs-maçons qui ne l'ont jamais été. Et comme l'on se trompe facilement en affirmant que le Grand-Orient de France, dans les vingt dernières années, a été le maître du pouvoir ou son serviteur.

     Il n'a jamais non plus subi une direction étrangère, notamment celle de la Grande-Loge d'Angleterre avec laquelle il n'a aucun rapport, ni officiel ni officieux depuis 1877. En sens contraire, il n'a jamais cherché à influencer aucune puissance maçonnique d'autre pays, qui ont toujours eu le haut souci de leur indépendance nationale.

     Si, actuellement, nous ne pouvons donner personnellement la preuve de nos affirmations, puisque nos archives ont été saisies au siège et à nos domiciles par les autorités d'occupation, il doit exister en France non occupée une documentation qui peut sans conteste en démontrer la véracité.

     On insinue que nous sommes aux ordres de la finance internationale. Les signataires de cette lettre qui figurent parmi les plus hauts dignitaires de l'Ordre maçonnique sont restés de situation modeste ; la simplicité et la dignité de leur vie, faciles à contrôler, leur permettent de dédaigner une si déshonorable imputation.

     La Banque de France est le seul établissement bancaire, avec les chèques postaux, où le Grand-Orient de France possède un compte courant. Des titres, au reste bien modestes, sont des titres français : rentes sur l'Etat et Bons de la Défense nationale.

     Enfin, le principal grief qui est fait, c'est d'être une société secrète, ce qui est encore inexact au sens légal du mot. Le 3 janvier 1913, le Grand-Orient de France devenait une association déclarée, ayant personnalité civile en déposant ses statuts et en renouvelant tous les ans, à la préfecture, le dépôt des noms de ses trente-trois administrateurs. Il suffit du reste de consulter l'annuaire universel Didot-Bottin-Tome Paris pour trouver aux "Professions" à la rubrique "Franc-maçonnerie" toutes les indications du Grand-Orient de France avec les noms et professions des membres du Bureau.

     Le Grand-Orient de France comptait parmi les forces spirituelles qui composaient notre nation. Sa fermeture suffira t'elle à apaiser certaines haines ? Puisse-t-elle au moins aider au rapprochement de tous les Français qui, avec des tempéraments différents, ont l'intention de travailler loyalement au redressement moral et à la prospérité de la France.

    Nous vous prions, Monsieur le Maréchal, de vouloir bien agréer l'assurance de notre profond respect... »

     

    Lors du Convent du Grand-Orient de 1945, Arthur Groussier revendique pleinement la paternité du texte. Il a tout fait pour qu'on ne poursuive pas les Francs-maçons. Il remarque que, pendant toute la durée de la guerre, aucun Franc-maçon ne lui a adressé de reproche pour cette lettre. Les frères moralistes ne sont pas non plus des modèles de la résistance à l'oppression.

    Il rajoute :

    "Mon sentiment était que pesait sur moi la responsabilité du sort des Maçons. Il ne fallait pas qu'un acte de moi pût servir à faire traiter les Maçons, puisqu'on en avait la liste, comme on a traité les Juifs. Les Maçons qui ont été poursuivis et maltraités l'ont été comme résistants, et non pas comme Maçons."

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    ANNEXE 5 :

    Membres du Conseil national de la Résistance au 27 mai 1943 :

     

    Outre Moulin et ses deux collaborateurs, Pierre Meunier et Robert Chambeiron, ont participé à la réunion du 27 mai 1943 :

    Les représentants des huit grands mouvements de résistance :

    Pierre Villon du Front national de la résistance créé par le Parti communiste français  

    Roger Coquoin pour Ceux de la Libération,

    Jacques Lecompte-Boinet pour Ceux de la Résistance,

    Charles Laurent pour Libération-Nord,

    Pascal Copeau pour Libération-Sud,

    Jacques-Henri Simon pour Organisation civile et militaire,

    Claude Bourdet pour Combat,

    Eugène Claudius-Petit pour Franc-Tireur ;

    Les représentants des deux grands syndicats d'avant-guerre :

    Louis Saillant pour la CGT,

    Gaston Tessier pour la CFTC ;

    Et les représentants des six principaux partis politiques de la Troisième République :

    André Mercier pour le PC,

    André Le Troquer pour la SFIO,

    Marc Rucart pour les radicaux,

    Georges Bidault pour les démocrates-chrétiens,

    Joseph Laniel pour l’Alliance démocratique (droite modérée et laïque),

    Jacques Debû-Bridel pour la Fédération républicaine (droite conservatrice et catholique).

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    ANNEXE 6 :

    Le programme du Conseil national de la Résistance.

     

    I - PLAN D’ACTION IMMÉDIATE

     Les représentants des organisations de résistance, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R.

    Expriment leur angoisse devant la destruction physique de la Nation que l’oppresseur hitlérien poursuit avec l’aide des hommes de Vichy, par le pillage, par la suppression de toute production utile aux Français, par la famine organisée, par le maintien dans les camps d’un million de prisonniers, par la déportation d’ouvriers au nombre de plusieurs centaines de milliers, par l’emprisonnement de 300.000 Français et par l’exécution des patriotes les plus valeureux, dont déjà plus de 50.000 sont tombés pour la France.

    Ils proclament leur volonté de délivrer la patrie en collaborant étroitement aux opérations militaires que l’armée française et les armées alliées entreprendront sur le continent, mais aussi de hâter cette libération, d’abréger les souffrances de notre peuple, de sauver l’avenir de la France en intensifiant sans cesse et par tous les moyens la lutte contre l’envahisseur et ses agents, commencée dès 1940.

    Ils adjurent les gouvernements anglais et américain de ne pas décevoir plus longtemps l’espoir et la confiance que la France, comme tous les peuples opprimés de l’Europe, a placés dans leur volonté d’abattre l’Allemagne nazie, par le déclenchement d’opérations militaires de grande envergure qui assureront, aussi vite que possible, la libération des territoires envahis et permettront ainsi aux Français qui sont sur notre sol de se joindre aux armées alliées pour l’épreuve décisive.

    Ils insistent auprès du Comité Français de la Libération Nationale pour qu’il mette tout en œuvre afin d’obtenir les armes nécessaires et de les mettre à la disposition des patriotes. Ils constatent que les Français qui ont su organiser la résistance ne veulent pas et d’ailleurs ne peuvent pas se contenter d’une attitude passive dans l’attente d’une aide extérieure, mais qu’ils veulent faire la guerre, qu’ils veulent et qu’ils doivent développer leur résistance armée contre l’envahisseur et contre l’oppresseur.

    Ils constatent, en outre, que la Résistance Française doit ou se battre ou disparaître ; qu’après avoir agi de façon défensive, elle a pris maintenant un caractère offensif et que seuls le développement et la généralisation de l’offensive des Français contre l’ennemi lui permettront de subsister et de vaincre.

    Ils constatent enfin que la multiplication des grèves, l’ampleur des arrêts de travail le 11 Novembre qui, dans beaucoup de cas, ont été réalisés dans l’union des patrons et des ouvriers, l’échec infligé au plan de déportation des jeunes français en Allemagne, le magnifique combat que mènent tous les jours, avec l’appui des populations, dans les Alpes, dans le Massif Central, dans les Pyrénées et dans les Cévennes, les jeunes Français des maquis, avant garde de l’armée de la Libération, démontrent avec éclat que notre peuple est tout entier engagé dans la lutte et qu’il doit poursuivre et accroître cette lutte.

    En conséquence, les représentants des organisations de résistance, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R.

    Déclarent que c’est seulement par l’organisation, l’intensification de la lutte menée par les forces armées, par les organisations constituées, par les masses, que pourra être réalisée l’union véritable de toutes les forces patriotiques pour la réalisation de la libération nationale inséparable, comme l’a dit le Général De Gaulle, de l’insurrection nationale qui, ainsi préparée, sera dirigée par le C.N.R, sous l’autorité du C.F.L.N, dès que les circonstances politiques et militaires permettront d’assurer, même au prix de lourds sacrifices, son succès.

    Ils ont l’espoir que les opérations de la Libération du pays, prévues par le plan de l’état major interallié, pourront ainsi être, le cas échéant, avancées grâce à l’aide apportée par les Français dans la lutte engagée contre l’ennemi commun, ainsi que l’a démontré l’exemple glorieux des patriotes corses.

    Ils affirment solennellement que la France qui, malgré l’armistice, a poursuivi sans trêve la guerre, entend plus que jamais développer la lutte pour participer à la libération et à la victoire.

    Pour mobiliser les ressources immenses d’énergie du peuple français, pour les diriger vers l’action salvatrice dans l’union de toutes les volontés, le C.N.R décide :

    D’inviter les responsables des organisations déjà existantes à former des comités de villes et de villages, d’entreprises, par la coordination des formations qui existent actuellement, par la formation de comités là où rien n’existe encore et à enrôler les patriotes non organisés.

    Tous ces comités seront placés sous la direction des comités départementaux de la libération (C.D.L). Ils seront soumis à l’autorité des C.D.L qui leur transmettront, comme directives, la plate-forme d’action et la ligne politique déterminée par le C.N.R.

    Le but des ces comités sera, à l’échelon communal, local et d’entreprise, de faire participer de façon effective tous les Français à la lutte contre l’ennemi et contre ses agents de Vichy, aussi bien par la solidarité et l’assistance active à l’égard des patriotes sous l’impulsion et le soutien donnés aux revendications vitales de notre peuple. Par dessus tout, leur tâche essentielle sera de mobiliser et d’entraîner les Français qu’ils auront su grouper à l’action armée pour la Libération.

    Ces comités devront, selon les circonstances et en se conformant aux instructions données par les C.D.L, appuyer et guider toutes les actions menées par les Français contre toutes les formes d’oppression et d’exploitation imposées par l’ennemi, de l’extérieur et de l’intérieur.

    Ces comités devront :

    1) Développer la lutte contre la déportation et aider les réfractaires à se cacher, à se nourrir, à se vêtir et à se défendre, enlevant ainsi des forces à l’ennemi et augmentant le potentiel humain de la résistance ;

    2) Traquer et punir les agents de la Gestapo et de la Milice de Darnand ainsi que les mouchards et les traîtres ;

    3) Développer l’esprit de lutte effective en vue de la répression des nazis et des fascistes français ;

    4) Développer, d’une part, la solidarité envers les emprisonnés et déportés ; d’autre part, la solidarité envers les familles de toutes les victimes de la terreur hitlérienne et vichyssoise ;

    5) En accord avec les organisations syndicales résistantes, combattre pour la vie et la santé des Français pour une lutte quotidienne et incessante, par des pétitions, des manifestations et des grèves, afin d’obtenir l’augmentation des salaires et traitements, bloqués par Vichy et les Allemands, et des rations alimentaires et attributions de produits de première qualité, réduites par la réglementation de Vichy et les réquisitions de l’ennemi, de façon à rendre à la population un minimum de vital en matière d’alimentation, de chauffage et d’habillement ;

    6) Défendre les conditions de vie des anciens combattants, des prisonniers, des femmes de prisonniers, en organisant la lutte pour toutes les revendications particulières ;

    7) Mener la lutte contre les réquisitions de produits agricoles, de matières premières et d’installations industrielles pour le compte de l’ennemi ; saboter et paralyser la production destinée à l’ennemi et ses transports par routes, par fer et par eau ;

    8) Défendre à l’intérieur de la corporation agricole les producteurs contre les prélèvements excessifs, contre les taxes insuffisantes, et lutter pour le remplacement des syndicats à la solde de Vichy et de l’Allemagne par des paysans dévoués à la cause de la paysannerie française.

    Tout en luttant de cette façon et grâce à l’appui de solidarité et de combativité que développe cette lutte, les comités de villes, de villages et d’entreprises devront en outre :

    a) Renforcer les organisations armées des Forces Françaises de l’Intérieur par l’accroissement des groupes de patriotes : groupes francs, francs-tireurs et partisans, recrutés en particulier parmi les réfractaires ;

    b) En accord avec les états majors nationaux, régionaux et départementaux des F.F.I, organisées milices patriotiques dans les villes, les campagnes et les entreprises, dont l’encadrement sera facilité par des ingénieurs, techniciens, instituteurs, fonctionnaires et cadres de réserve, et qui sont destinés à défendre l’ordre public, la vie et les biens des Français contre la terreur et la provocation, assurer et maintenir l’établissement effectif de l’autorité des Comités départementaux de la Libération sur tout ce qui aura été ou sera créé dans ce domaine pour le strict rattachement aux F.F.I dont l’autorité et la discipline doivent être respectées par tous.

    Pour assurer la pleine efficacité des mesures énoncées ci-dessus, le C.N.R prescrit de l’état major national des Forces Françaises de l’Intérieur, tout en préparant minutieusement la coopération avec les Alliés en cas de débarquement, doit :

    1) Donner ordre à toutes les formations des F.F.I de combattre dès maintenant l’ennemi en harcelant ses troupes, en paralysant ses transports, ses communications et ses productions de guerre, en capturant ses dépôts d’armes et de munitions afin d’en pourvoir les patriotes encore désarmés ;

    2) Faire distribuer les dépôts d’armes encore inutilisés aux formations jugées par lui les plus aptes à se battre utilement dès à présent et dans l’avenir immédiat ;

    3) Organiser de façon rationnelle la lutte suivant un plan établi avec les autorités compétentes à l’échelon régional, départemental ou local, pour obtenir le maximum d’efficacité ;

    4) Coordonner l’action militaire avec l’action de résistance de la masse de la nation en proposant pour but aux organisations régionales paramilitaires d’appuyer et de protéger les manifestations patriotiques, les mouvements revendicatifs des femmes de prisonniers, des paysans et des ouvriers contre la police hitlérienne, d’empêcher les réquisitions de vivres et d’installations industrielles, les rafles organisées contre les réfractaires et les ouvriers en grève et défendre la vie et la liberté de tous les Français contre la barbare oppression de l’occupant provisoire.

    Ainsi, par l’application des décisions du présent programme d’action commune, se fera, dans l’action, l’union étroite de tous les patriotes, sans distinction d’opinions politiques, philosophiques ou religieuses. Ainsi se constituera dans la lutte une armée expérimentée, rompue au combat, dirigée par des cadres éprouvés devant le danger, une armée capable de jouer son rôle lorsque les conditions de l’insurrection nationale seront réalisées, armée qui élargira progressivement ses objectifs et son armement.

    Ainsi, par l’effort et les sacrifices de tous, sera avancée l’heure de la libération du territoire national ; ainsi la vie de milliers de Français pourra être sauvée et d’immenses richesses pourront être préservées.

    Ainsi dans le combat se forgera une France plus pure et plus forte capable d’entreprendre au lendemain de la libération la plus grande œuvre de reconstruction et de rénovation de la patrie. »

     

    II - MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE 

    Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en œuvre pour atteindre ce but qui est la libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R proclament qu’ils sont décidés à rester unis après la libération :

    1) Afin d’établir le gouvernement provisoire de la République formé par le Général de Gaulle pour défendre l’indépendance politique et économique de la nation, rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ;

    2) Afin de veiller au châtiment des traîtres et à l’éviction dans le domaine de l’administration et de la vie professionnelle de tous ceux qui auront pactisé avec l’ennemi ou qui se seront associés activement à la politique des gouvernements de collaboration ;

    3) Afin d’exiger la confiscation des biens des traîtres et des trafiquants de marché noir, l’établissement d’un impôt progressif sur les bénéfices de guerre et plus généralement sur les gains réalisés au détriment du peuple et de la nation pendant la période d’occupation ainsi que la confiscation de tous les biens ennemis y compris les participations acquises depuis l’armistice par les gouvernements de l’axe et par leurs ressortissants, dans les entreprises françaises et coloniales de tout ordre, avec constitution de ces participations en patrimoine national inaliénable ;

    4) Afin d’assurer :

      L’établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;

      La pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;

      La liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat, des puissances d’argent et des influences étrangères ;

      La liberté d’association, de réunion et de manifestation ;

      L’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;

      Le respect de la personne humaine ;

      L’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;

    5) Afin de promouvoir les réformes indispensables :

    a) Sur le plan économique :

      L’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ;

      Une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l’image des Etats fascistes ;

      L’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté par l’Etat après consultation des représentants de tous les éléments de cette production ;

      Le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques ;

      Le développement et le soutien des coopératives de production, d’achats et de ventes, agricoles et artisanales ;

      Le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction et d’administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l’économie.

    b) Sur le plan social :

      Le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail ;

      Un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ;

      La garantie du pouvoir d’achat national pour une politique tendant à une stabilité de la monnaie ;

      La reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique et sociale ;

      Un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ;

      La sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d’atelier ;

      L’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant l’expérience de l’Office du blé, par une législation sociale accordant aux salariés agricoles les mêmes droits qu’aux salariés de l’industrie, par un système d’assurance conte les calamités agricoles, par l’établissement d’un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d’accession à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation d’un plan d’équipement rural ;

      Une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;

      Le dédommagement des sinistrés et des allocations et pensions pour les victimes de la terreur fasciste.

    c) Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales.

    d) La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.

    Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction instauré par Vichy et qui rendra aux institutions démocratiques et populaires l’efficacité que leur avaient fait perdre les entreprises de corruption et de trahison qui ont précédé la capitulation.

    Ainsi sera rendue possible une démocratie qui unisse au contrôle effectif exercé par les élus du peuple la continuité de l’action gouvernementale.

    L’union des représentants de la Résistance pour l’action dans le présent et dans l’avenir, dans l’intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage de confiance et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de division qui pourrait freiner leur action et ne servir que l’ennemi.

    En avant donc, dans l’union de tous les Français rassemblés autour du C.F.L.N et de son président le général De Gaulle !

    En avant pour le combat, en avant pour la victoire afin que VIVE LA FRANCE !

    LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE »

     

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