• La fonction de la franc-maçonnerie (4)

    Pierre Laval (1883-1945) : Avocat. Franc-maçon. Entre en franc-maçonnerie en 1907, probablement au Grand Orient de France. Il est, immédiatement après Philippe Pétain, la personnalité la plus importante de la période du régime de Vichy et le principal maître d’œuvre de la politique de collaboration d’Etat avec l’Allemagne nazie. Chef du Gouvernement de Vichy du 18 avril 1942 au 19 août 1944. Il déclara vouloir fonder une loge nationale unique protégée par l’Etat. Il est condamné à mort le 9 octobre 1945 pour « Haute trahison en ayant aidé l’ennemi et violé la sécurité de l’Etat ». Fusillé le 15 octobre 1945.

     

     

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    Jean Louis Claude Emmery, comte de Grozieulx (1774-1823) : Avocat. Echevin de Metz. Député du Tiers aux Etats-généraux, Conseil des Cinq-Cents, conseiller d’Etat, sénateur (1802), pair de France (1814), comte d’Empire en 1808, titre confirmé en 1817. Franc-maçon. Il appartient à la loge Saint-Jean de l’Amitié de Saint-Etienne,  orient de Metz.

     

    L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers : Encyclopédie française, éditée de 1751 à 1772 sous la direction de Diderot et D’Alembert. Cette œuvre collective avait des collaborateurs maçons au moment de leur collaboration, comme Charles Nicolas Cochin, Claude François Adrien, marquis de Lezay-Marnésia, Jean Baptiste Pâris de Meyzieu, Jean Rodolphe Perronet, le comte Louis Elisabeth de la Vergne de Tressan et Pierre Jacques Willermoz.

    Il faut y ajouter : Théophile de Bordeu, Charles Pinot Duclos, Montesquieu, Gabriel François Venel, Voltaire, peut-être Diderot.

    Il y avait aussi des maçons ennemis de l’Encyclopédie, comme Charles Palissot de Montenoy, l’abbé Pierre François Guyot Desfontaines, Elie Catherine Fréron et Jean Jacques Lefranc (ou Le Franc), marquis de Pompignan, dit Lefranc de Pompignan.

     

    Charles Geneviève Louis Auguste André Timothée d’Eon de Beaumont, dit le Chevalier d’Eon (1728-1810) : Franc-maçon. Initié à Londres à la loge française l’ « Immortalité », où il reçut les trois grades, et a fréquenté en France la loge « Les Amis Réunis » à Tonnerre. Agent secret de Louis XV.

     

    Louis Marie Marquis d’Estournel : Franc-maçon. Général de division. Elu du Cambrésis, représentant la noblesse aux Etats-généraux de 1789. Membre de la Loge « La Parfaite Amitié », orient du régiment de Dragons-Conti.

     

    Rémi Joseph Isidore Exelmans (1775-1852) : Maréchal de France. Franc-maçon. Il appartenait à la loge de Milan, « Caroline ».

     

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    Lorenza Feliciani : Compagne de Cagliostro. Franc-maçonne. Grande Maîtresse des Loges d’Adoption féminines, de rite égyptien. Elle crée en 1785 la loge Isis à Paris. Présence de trente participantes, dont : les comtesses de Brienne, de Polignac, de Choiseul, la marquise d’Avrincourt, Madame de Flamarens, nièce de l’archevêque de Bourges.

     

    Hans Axel von Fersen ou Jean Alex comte de Fersen (1755-1810) : A participé à la guerre d’indépendance des insurgents américains. Franc-maçon. Membre en 1786 de la Loge « L’Olympique de la Parfaite Estime ».

     

    Jean François Henri Baron de Flaschlanden (1734-1794) : Franc-maçon. Député de Colmar, représentant de la noblesse aux Etats-généraux de 1789. Appartenait en 1777 à la Loge « La Candeur », orient de Strasbourg.

     

    Etienne Joseph Floquet (1748-1785) : Compositeur français.  Franc-maçon. Membre de la Loge « Le Contrat Social ».

     

    Jean Pierre Claris Chevalier de Florian (1755-1794) : Auteur dramatique, romancier, poète, fabuliste. Petit neveu de Voltaire. Franc-maçon. Membre de la Loge « Les Neuf Sœurs » en 1779.

     

    Louis Jean Pierre Marquis de Fontanes (1757-1821) : Ecrivain et journaliste, membre de l’Institut puis de l’Académie française. Professeur à l’Ecole Centrale. Grand Maître de l’Université. Franc-maçon. Membre de la Loge « Les Neuf Sœurs ».

     

    Joseph Fouché, dit Fouché de Nantes, duc d’Otrante (1759-1820) : Coadjuteur laïc chez les oratoriens. Franc-maçon. Initié avant 1789 à la loge « Sophie Madeleine, Reine de Suède » à Arras. Membre de la Loge « Les Citoyens Unis » à l’orient de Melun. Il fut Grand Officier du Grand Orient de France. Ministre de la Police de Napoléon 1° et de Louis XVIII.

     

    Antoine François Comte de Fourcroy (1755-1809) : Chimiste, naturaliste, médecin, il fut directeur de l’Instruction publique, député à la Convention nationale. Il participa à l’organisation de l’enseignement public. Franc-maçon. Membre de la Loge « Les Neuf Sœurs ».

     

    Maximilien Sébastien Foy (1775-1825) : Franc-maçon. Vénérable d’honneur de la loge « La Bienfaisance », Le Havre.

     

    Louis Joseph de Francoeur (1738-1804) : Surintendant de la musique. Franc-maçon. Membre de la Loge « Les Amis Réunis ».

     

    Benjamin Franklin (1706-1790) : Franc-maçon. Vénérable de la loge des « Neuf Sœurs » en 1779. C’est le 21 mai 1779 que Franklin avait succédé à Lalande à la tête des « Neuf Sœurs » et il en tint le maillet jusqu’en mai 1781.Ceci lui servit de tremplin pour sensibiliser et obtenir le soutien de la France à la cause de l’indépendance de l’Amérique. Il fut élevé au troisième degré dans la loge « Keystone », Orient de Philadelphie, le 24 juin 1731.

     

    Marie François Franquetot, duc de Coigny (1737-1821) : Mousquetaire et lieutenant général. Député de la noblesse de Caen aux Etats généraux, vota à droite, émigra. Pair de France en 1815. Franc-maçon. Membre de la loge Saint-Jean de Montmorency, orient de paris et de la loge Maréchal de Coigny, même orient.

     

    Frédéric II : Roi de Prusse de 1740 à 1786. Franc-maçon. Initié en 1738, à Brunswick. Il autorisa la maçonnerie en Prusse par les lettres patentes de 1774.

     

    Elie Catherine Fréron (1718-1776) : Fils d’un orfèvre originaire d’Agen. Journaliste, critique littéraire et polémiste  Il combattit les philosophes des Lumières au nom de la religion et de la monarchie. Franc-maçon.

     

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    Dominique Joseph comte Garat (1749-1833) : Franc-maçon. Député représentant la noblesse en 1789. Ministre de la Justice. Conventionnel. Initié à Bordeaux par la Loge « L’Harmonie » à l’orient de Bordeaux. Membre de la loge des « Neuf Sœurs » en 1779.

     

    Michel Garnier (1753-1819) : Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ».

     

    Stéphanie Félicité de Crest de Saint Aubin, par son mariage, comtesse de Genlis (1746-1830) : Naquit dans une famille de noblesse d’épée. Femme de lettres. Maîtresse du duc d’Orléans. Femmes de lettres. Entra en maçonnerie à l’instigation du duc de Chartres. Elle « maçonna » avec Lameth, Barnave,…De 1789 à 1791, elle tient salon, que fréquente le duc d’Orléans, Talleyrand, David, Lameth, Barère et Barnave. Elle dut émigrer en 1792, son mari et son amant étant guillotinés.

     

    Comte de Gerbier : Franc-maçon. Médecin du comte de Provence, vénérable de la loge « Guillaume Tell ».

     

    Christophe Antoine dom Gerle (1736-1801) : Franc-maçon. Chartreux, prieur du couvent de Pont-Sainte-Marie. Député de Riom en 1789, représentant le Clergé. Maçon, voire haut-maçon. Adepte de Catherine Théot.

     

    Charles Alexis Adrien Duhérissier de Gerville (1759-1853) : Ministre. Franc-maçon. Membre de la loge « L’Harmonieuse Réunion ».

     

    Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) : Franc-maçon de la Stricte Observance templière germanique. Fut initié en 1780 à la loge « Amalia zu den drei Rosen » de Weimar. Fit partie de la Stricte Observance et des illuminés de Bavière.

     

    François Joseph Gossec (1734-1829) : Directeur de l’Académie royale de musique. Franc-maçon. Il est initié en 1751 à la loge « La Réunion des Arts ».

     

    Marie Gouze, dite Marie Olympe de Gouges (1748-1793) : Féministe, polémiste de talent. A rédigé une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Franc-maçonne. Elle fut du côté des Girondins et de Brissot. Elle fut membre de la Société des amis des Noirs.

     

    Antoine Louis Marie de Gramont, Duc de Gramont (1755-1836) : Franc-maçon. Membre de la Loge « La Candeur ».

     

    Madame de Gramont : Franc-maçonne.

     

    Comte Alexandre François Auguste de Grasse-Tilly (1765-1745) : Franc-maçon. Membre de la Loge « Le Contrat Social ». Initié le 8 janvier 1783 à la loge « Saint Lazare » devenue « Le Contrat Social ». Parti en 1789 à Saint-Domingue, il fonda à Charleston (Etats-Unis) la loge « La Candeur ». Il rentra en France où il fonda, en 1804, le « Suprême Conseil » pour le 33° degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

     

    Abbé Henri Jean Baptiste Grégoire (1750-1831) : Curé d’Emberménil. Président de la Société des Amis des Noirs. Franc-maçon. Membre de la loge « L’Harmonie » à l’Orient de Paris. Député en 1789, représentant le Clergé.

     

    Jean Baptiste Greuze (1725-1805) : Peintre. Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ».

     

    Duc de Grigny : Franc-maçon. Membre de la Loge « Saint Jean de Montmorency ».

     

    Emmanuel Comte de Grouchy (1766-1847) : Franc-maçon. Membre de la  Loge « L’Héroïsme » en 1787 à Beauvais. Il était membre de « La Candeur » à Strasbourg. Officier de l’Ancien Régime qui se rallia à la Révolution puis à l’Empire. Maréchal Grand Aigle de la Légion d’Honneur. Pair de France, il participe de la défaite à Waterloo.

     

    Philippe Antoine Grouvelle (1758-1806) : Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ».

     

    Joseph Ignace Guillotin (1738-1814) : Médecin. Inventeur de la guillotine. Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs » en 1778. Initié en 1772 à la loge « La Parfaite Union » d’Angoulême. Devient en 1776 vénérable de la loge « La Concorde Fraternelle » à l’Orient de Paris.

     

    Louis Félix Guinement, chevalier de Kéralio (1731-1793) : Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ».

     

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    Anne Catherine Helvétius, née de Ligniville d’Autricourt (1722-1800), surnommée « Minette » : Salonnière du XVIII° siècle, avec le « cercle d’Auteuil ». Elle épousa à Paris, le 15 août 1751, le philosophe et fermier général Helvétius. Elle réunit un cénacle qui comprenait parmi les habitués, des femmes, telles que Julie de Lespinasse ou Suzanne Necker, et des écrivains comme Fontenelle, Diderot, Chamfort, Duclos, Saint-Lambert, Marmontel, Roucher, Saurin, André Chénier, ou Volney. Des penseurs, comme Condorcet, d’Holbach, Turgot, l’abbé Sieyès, l’abbé Galiani, Destutt de Tracy, l’abbé Beccaria, l’abbé Morellet, Buffon, Condillac, ou l’abbé Raynal. Des scientifiques comme d’Alembert, Lavoisier, Cuvier ou Cabanis. Des artistes, comme le sculpteur Houdon, le baron Gérard ou des personnalités de l’édition comme Charles Joseph Panckouke ou François Ambroise Didot. Parmi les politiques, on trouve Malesherbes, Talleyrand, Manon Roland et son mari Roland de la Platière, Thomas Jefferson, Franklin (qui la demanda en mariage), Thomas Pain, Mirabeau, Pierre Daunou ? Garat, Nicolas Bergasse, François Andrieux ou Napoléon Bonaparte.

     

    Claude Adrien Helvétius (1715-1771) : Franc-maçon. Philosophe, membre de la loge des « Neuf Sœurs ». Il aurait été, avec Jérôme Lalande, l’un des fondateurs de l’éphémère loge « Les Sciences », vers 1766. Son tablier sera remis à Voltaire le soir de son initiation par la Loge « Les Neuf Sœurs ».

     

    Jean Antoine Houdon (1741-1828) : Sculpteur. Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ».

     

    Joseph Léopold Sigisbert, Comte Hugo (1773-1828) : Franc-maçon. Membre de la  Loge « L’Initié » à Aix-en-Provence. Général. Père de Victor Hugo. Appartint à la loge « les Amis de l’Honneur Français ».

     

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    François Etienne Christophe Kellermann, duc de Valmy (1735-1820) : Franc-maçon. Vénérable d’honneur de la loge « Saint Napoléon » Orient de Paris dès 1804. Maréchal de France. Vainqueur à Valmy, face aux troupes du Duc de Brunswick, maçon lui aussi. Il fut Administrateur Général du Grand Orient de France. Il était 33°.

     

    Louise Félicité Guynement de Kéralio (1757-1821) : Femme de lettres, issue de la petite noblesse bretonne. Elle fit partie de l’Académie d’Arras (élue le 3 février 1787), dont elle est le seul membre féminin, où elle connut Robespierre. Robespierre, président de l’Académie d’Arras, l’a reçue en 1785. A écrit dans deux journaux : Le Journal d’Etat et du Citoyen (fondé à Paris le 13 août 1789), et Le Mercure national et étranger. Elle a épousé le cordelier Pierre François Joseph Robert. Elle a animé les « Sociétés de femmes », la Société fraternelle de l’un et l’autre sexe.

     

    Jean Baptiste Kléber (1753-1800) : Franc-maçon. Général en chef de l’armée du Rhin, puis général en chef de l’armée d’Egypte. Maréchal d’Empire.

     

    Rodolphe Kreutzler (1766-1831) : Franc-maçon. Membre de la Loge « La Concorde » à la cour de Versailles en 1785. Membre en 1787 des « Trois Frères Unis » au même Orient, qui deviendra plus tard « Les Frères Unis », puis « Les Frères Unis Inséparables ».

     

    L

     

    Jean Lannes, duc de Montebello (1769-1809) : Maréchal d’Empire. Franc-maçon. Initié à une date inconnue, il fut Officier d’Honneur du Grand Orient en 1806, Administrateur du Grand Orient en 1809.

     

    Bernard Germain Etienne de Laville, comte de Lacepède (1756-1825) : Zoologiste et homme politique, surtout connu pour ses œuvres de naturaliste et quelques ouvrages de musique. Franc-maçon de la Loge « Les Neufs Sœurs » (tableaux de 1783-1784 et 1806). Député de Paris à l’Assemblée nationale (1791-1792). En 1815, il se joignit à la minorité attachée à l’indépendance du Rite Ecossais et Accepté, mais en 1821, il accepta d’être membre du Suprême Conseil de France Unifié.

     

    Marie Joseph Motier, Gilbert du Moutier, Marquis de La Fayette (1757-1834) : Franc-maçon. Initié à la loge « La Candeur » Paris, le 25 décembre 1775. Reçu en 1777/1778 à la loge militaire « Union Américaine ». Affilié à la loge « Saint Jean d’Ecosse du Contrat Social ». Il est vénérable, en 1806, de la loge « Les Amis de la Vérité » à Rosay en Brie.

     

    Joseph Lakanal (1762-1845) : Vicaire épiscopal à Foy en 1791. Conventionnel. Député de l’Ariège. Franc-maçon. Membre sous l’Empire des loges « Le Point Parfait » et « La Triple Harmonie » à Paris. Scientifique, homme politique, il fit adopter par la Convention les décrets établissant les trois degrés d’instruction et la loi sur l’enseignement de 1794. Député, il siégea parmi les Montagnards et vota la mort de Louis XVI.

     

    Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807) : Franc-maçon. Savant, membre de la loge des « Neuf Sœurs ». A créé cette loge en 1776. Il eut une influence des plus importantes au sein de l’Académie des sciences. Il est entré en maçonnerie du Grand Orient de France en 1768. Reçu à la Loge « Saint-Jean des Elus » de Bourg-en Bresse. Il est, avec Helvétius, à l’origine de la Loge « Des Sciences » à l’Orient de Paris qui, à la mort de ce dernier, se transforma en Loge des « Neuf Sœurs » (1776). Vénérable de cette Loge en 1778, il en devint l’orateur en 1784.  C’est lui qui procèdera, en 1778, comme vénérable de la loge, à l’initiation de Voltaire. Il reçoit l’honorariat en 1784. Il prit une part active à la fondation du Grand Orient en 1771-1773, dont il devint Grand Officier. Auteur d’un Mémoire sur l’histoire de la franc-maçonnerie.

     

    Trophime Gérard, comte de Lally, baron de Tollendal, puis marquis de Lally-Tollendal (1751-1830) : Franc-maçon. Membre de la loge « L’Anglaise de Bordeaux », fils du commandant en chef aux Indes. Député de Paris, représentant la noblesse en 1789.

     

    Philippe François de Monet de Lamarck, alias le « chevalier de Bazantin », alias Courtembue (1740-1828) : Chevalier de Cincinnatus et de Saint-Louis, il a fait la guerre d’Indépendance des Etats-Unis. Frère de Jean Baptiste de Lamarck. Franc-maçon. Officier et député du Grand Orient de France.

     

    Marie Thérèse Louise de Savoie, Mademoiselle de Carignan, Princesse Marie-Thérèse de Lamballe (1749-1792) : Franc-maçonne. Amie de Marie-Antoinette, grande maîtresse des loges d’adoption écossaises féminines régulières (Ecossaises, ici, signifie travaillant sur les hauts grades). Loge « Le Contrat Social ». Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, belle-sœur de Philippe duc d’Orléans, devint par son mariage, princesse de Lamballe. Elle entre dans la franc-maçonnerie en devenant membre de la loge féminine « Saint-Jean de la Candeur » le 12 février 1777, qu’elle fonda. Le 10 janvier 1781, elle est élue grande maîtresse de la « Mère Loge Ecossaise ».

     

     

    Théodore comte de Lameth (1756-1854) : Officier de marine, puis colonel de cavalerie du Royal-Etranger après la guerre d’Amérique. Député du Jura à la Législative. Franc-maçon. Membre de la Loge « Les Indissolubles », orient de Dignes.

     

    Jean François de Galaud de La Pérouse (1741-1788 ou 1789 ?) : Franc-maçon. Membre de la Loge « L’Heureuse Rencontre » en 1779 à Brest.

     

    Pierre Simon Marquis de Laplace (1749-1827) : Franc-maçon. Mathématicien et astronome. Il prit part à la fondation de l’Ecole polytechnique et de l’Ecole normale supérieure. Il fut membre de l’Académie française. Il est Grand Officier d’honneur du Grand Orient de France en 1804.

     

    Théophile Corret de La Tour d’Auvergne (1743-1800) : Franc-maçon.  Il appartenait à la loge « Saint Jean d’Ecosse du Contrat Social ».

     

    Marie Victor Nicolas de Fay de Latour-Maubourg, Marquis de La Tour Maubourg (1768-1850) : Franc-maçon. Membre de la Loge « L’Intimité » à Niort.

     

    Antoine Laurent de Lavoisier (1743-1794) : Chimiste. Franc-maçon.

     

    Jacques Alexandre Bernard Law, Marquis de Lauriston (1768-1828) : Franc-maçon. Membre de la Loge « Sully » à l’Orient de Toul-Artillerie, Grand Maître Adjoint du Grand Orient de France.

     

    Isaac René Guy Le Chapelier (1754-1794) : Rédacteur du Serment du Jeu de Paume. Au passif, l’étrange loi abolissant le droit de se réunir, y compris pour les francs-maçons, et le droit de grève. Franc-maçon. Vénérable de la loge « La Parfaite Union » à Rennes.

     

    François Joseph Lefebvre, duc de Dantzig (1755-1820) : Maréchal d’Empire Franc-maçon. Initié à une date inconnue, aux « Amis Réunis » à Mayence. Il fut nommé Grand Hospitalier d’Honneur et Grand Aumônier d’Honneur du Grand Orient le 23 brumaire an XIII. Depuis 1809, il était membre du chapitre « L’Abeille Impériale » à Paris.

     

    Jean Jacques Lefranc (ou Le Franc), marquis de Pompignan, dit Lefranc de Pompignan (1709-1784) : Naquit dans une famille de robe.  Poète. Avocat général près de la cour des aides de Montauban. Défenseur des privilèges fiscaux de la noblesse. Elu à l’Académie française en 1759. Dans son discours de réception, il attaque vivement le parti philosophique. Franc-maçon.

     

    Antoine Marin Lemierre (1733-1793) : Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ».

     

    Louis Michel Lepeletier, Marquis de Saint-Fargeau (1760-1793) : Franc-maçon, membre de la loge « Phoenix » du Grand Orient de France. Il aurait appartenu à la Loge « La Parfaite Union », orient de Valenciennes. Président du Parlement de Paris. Député de Paris, représentant la noblesse en 1789. Conventionnel. Elu de l’Yonne.

     

    René Levasseur, dit Levasseur de la Sarthe (1747-1834) : Franc-maçon. Chirurgien. Conventionnel. Député de la Sarthe. Initié en Belgique par la Loge « Les Zélés Philanthropes », 33° du Rite Ecossais et Grand Archiviste du Grand Orient des Pays-Bas.

     

    Louis Louchet (1753-1813 ou 1815) : Franc-maçon. Membre d’une Loge de Rodez. Député de l’Aveyron à la Convention. Fils d’un huilier. Professeur à Rodez. Adversaire résolu de Robespierre, le 27 juillet 1794, il réclame à la Convention le décret d’arrestation contre l’Incorruptible, alors qu’aucun des conjurés n’ose formuler cette proposition définitive. Cependant, Louchez ne souhaite pas pour autant la fin de la Terreur, dont il demande le maintien dans un discours le 19 août 1794.

     

    Louis XVIII (1755-1824) : Roi de France de 1814 à 1824. Il aurait été initié en 1784, alors qu’il n’était encore que le comte de Provence, en même temps que son frère le comte d’Artois.

     

    M

     

    Etienne Jacques Joseph Macdonald, duc de Tarente (1765-1840) : Maréchal d’Empire. Franc-maçon. Initié en 1797 à la Loge « Le Centre des Amis » à Paris. Il fut nommé Deuxième Grand Expert du Grand Orient le 23 brumaire an XIII et Grand Administrateur de la Grande Loge Symbolique en 1813. Il continue sa carrière maçonnique sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. Il était 33° et Vénérable d’Honneur de plusieurs loges régimentaires.

     

    Stanislas Marie Maillard dit « Tape-Dur » (1763-1794) : Huissier de profession. Participe à la prise de la Bastille. Membre de l’Assemblée. Franc-maçon. Un des ascendants d’Edith Piaf.

     

    Augustin Joseph de Mailly, Mailly d’Hautcourt (1708-1794) : Franc-maçon. Officier. Député de Péronne, représentant la noblesse en 1789. Emigre dès septembre 1789. Membre honoraire de la Loge « La Tendre Fraternité », orient du régiment Royal-Pologne-Cavalerie (1784).

     

    Marie François Pierre Gauthier de Biran, dit Maine de Biran (1766-1824) : Franc-maçon. Membre de la Loge « La Fidélité » en 1813, à Bergerac.

     

    Comte Joseph Marie de Maistre (1753-1821) : Maçon mystique. En 1774, membre de la  Loge « Saint Jean des Trois Mortiers » à Chambéry, qui dépend de la Grande Loge de Londres. Il rallie en 1788 la loge « La Parfaite Sincérité », loge de la maçonnerie mystique, sous le patronage du Directoire Ecossais de Lyon gouverné par Jean-Baptiste Willermoz et affiliée à l’Ordre allemand de la Stricte Observance Templière.

     

    Jean Paul Marat (1743-1793) : Franc-maçon. Membre d’une loge anglaise dès 1787.  Loge « King Head Jerrard Street Soho » initié à Londres en 1769, Loge affiliée à la Grande Loge de Londres. Il passe maître le 15 juillet 1774. Fondateur de l’Ami du Peuple.

     

    François Séverin Marceau (1769-1796) : Général. Commandant en chef de l’armée de Sambre-et-Meuse. Franc-maçon. Maréchal d’Empire.

     

    Maréchaux d’Empire : Sur vingt-six maréchaux, quinze seront francs-maçons, dont la plupart furent initiés avant le 18 brumaire.  Parmi eux : Augereau, Bessières, Brune, Lannes, Lefebvre, Moncey, Masséna, Maison,  Murat, Jourdan, Ney, Kléber, Marceau, Hoche et Pichegru.

     

    Jean François Marmontel (1723-1799) : Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ».  Fils d’un petit tailleur de Bort-les-Orgues. Encyclopédiste, historien, conteur, romancier, grammairien et poète, dramaturge et philosophe. Proche de Voltaire et ennemi de Rousseau.

     

    Claude François Adrien marquis de Lezay Marnésia (1735-1800) : Militaire, agriculteur, poète utopiste d’origine Lorraine. Il a rédigé les articles « Voleur » et « Manstupration » (masturbation) pour l’Encyclopédie de Diderot. Bien avant la Révolution, il abolit la corvée, demanda la suppression des taxes féodales et une répartition des impôts entre toutes les classes. En 1788,il publia un Mémoire pour le peuple français. Député de la noblesse aux Etats-généraux, il fut l’un des premiers à quitter la Chambre du second Ordre pour se joindre au Tiers-Etat. Franc-maçon.

     

    Joachim Martinez de Pasqually (1710 ou 1727-1774) : Thaumaturge, théosophe et mage. Fondateur de l’Ordre des Chevaliers Maçons Elus Coëns de l’Univers en 1761.

     

    André Masséna Duc de Rivoli, prince d’Essling (1756-1817) : Maréchal d’Empire. Franc-maçon. Le 13 avril 1784, Masséna est reçu apprenti dans la loge Les Elèves de Minerve à Toulon. Sa progression au sein de la hiérarchie de cette loge est si rapide qu’il en devient maître de cérémonie le 5 juillet de la même année. Il est reçu chevalier rose-croix au chapitre du Saint Sépulcre de Jérusalem en Palestine le 18 septembre 1785, également à Toulon. Le 27 septembre 1787, le Grand Orient allume la loge de La Parfaite Amitié au sein même du régiment Royal-Italien, dont Masséna devient le vénérable fondateur. Grand Administrateur du Grand Orient de France. Il y sera premier maillet jusqu’à sa démission de l’armée en 1789. En 1804, année pendant laquelle il est nommé maréchal, il participe à la réorganisation des obédiences françaises. Alexandre Roëttiers de Montaleau (1748-1807), directeur de la Monnaie et grand officier du Grand Orient de France, le sollicite pour offrir à Joseph Bonaparte le titre de grand maître de cette obédience. En novembre 1804, Masséna devient grand représentant du grand maître du Suprême conseil. A ce titre, il sera l’un des négociateurs du concordat établi entre le Grand Orient de France et le Suprême conseil. Sous l’Empire, il sera membre de la Sainte Caroline, une loge parisienne très sélective et particulièrement recherchée pour sa mondanité. Il sera également « vénérable d’honneur » dans différents ateliers maçonniques, comme Les Frères réunis à Paris, La Parfaite Amitié à Toulon, L’Etroite Union à Thouars ou encore Les Vrais Amis réunis à Nice.

     

    Jérôme Pélagie Masson du Meslay (1742-1798) : Magistrat, président de la Chambre des comptes de Paris, musicien amateur. Franc-maçon. Il fut d’abord membre de la loge des Neuf Sœurs. Il fit partie des huit frères qui, le 7 avril 1778, furent chargés d’accueillir et de préparer Voltaire pour son initiation. Il fréquente ensuite la loge « L’Olympique de la parfaite estime », où sa présence est attestée entre 1783 et 1786, et dont il fait partie des premiers membres. Cette loge comptait 39 membres identifiés. Elle était à l’origine d’une société de concert appelée la « Société Olympique », dont tous les membres devaient être maçons. Elle comptait en 1786, 438 membres et était doublée d’une « loge d’adoption », qui permettait aux épouses des frères d’assister aux concerts avec eux. Son épouse, Laurence Marie Magon de La Balue, dite la « présidente Meslay », en faisait partie. Ces loges forment alors un réseau dense, lié par des intérêts communs dans les affaires et les finances, dans les métiers, et dans les familles. Les financiers, les intellectuels et les musiciens y étaient très représentés. Issu d’une famille de marchands bourgeois.

     

    Jean Mathéus (1754-1823) : Négociant allemand installé à Rouen en 1785. Franc-maçon. Porteur du grade de Chevalier Rose-Croix à cette date, il devient vénérable d’une loge bleue, « L’Ardente Amitié ». Il est rejeté par les deux loges aristocratiques de Rouen, du Grand Orient, « La Céleste Amitié » et « La Parfaite Union ». Il instaure à Rouen le Rite Hérodom de Kilwinning. La destinée maçonnique de Mathéus est caractéristique de la mentalité de nombreuses figures maçonniques de la fin du XVIII° siècle, portées par l’ambition sociale.

     

    Comte Jean Frédéric Phélypeaux de Maurepas (1701-1781) : Ministre. Franc-maçon. Membre de la loge des « Amis réunis » de 1791 à 1792.

     

    Etienne Nicolas Mehul (1763-1817) : Franc-maçon. Auteur du Chant du Départ composé en 1794 sur des paroles de Chénier. En 1786, membre de la Société Olympique, souchée sur la loge « L’Olympique de la Parfaite Estime ». En 1808, la Loge du « Grand Sphinx », dont il est mentionné qu’il était membre, a organisé une cérémonie funèbre pour Henri-Nicolas Belleteste, membre de l’Institut d’Egypte, et c’est Mehul qui a composé la musique de la Scène lyrique écrite à cette occasion. Par ailleurs, sur la musique du Chant du départ, on trouve dans le Nouveau Recueil des Cantiques, Hymnes et Chansons maçonniques de P. Orsel (1867), un Hymne à la Nature pour l’installation d’un Loge.

     

    Philippe Antoine comte de Merlin dit Merlin de Douai (1754-1838) : Avocat. Député représentant la noblesse en 1789. Ministre de la Justice. Conventionnel. Réclame, dès le 1° octobre 1792, l’exécution du roi. Franc-maçon. Son affiliation à la Loge « Le Centre des Amis » fut acceptée, puis refusée. Comme il s’agit d’une affiliation, il devait déjà être maçon. Grand Officier d’honneur du Grand Orient en 1804.

     

    Franz Anton Mesmer (1734-1815) : Médecin allemand. Magnétiseur. Fondateur de la théorie du magnétisme animal, aussi connue sous le nom de mesmérisme. Ami de Mozart. Franc-maçon de la Stricte Observance Templière.

     

    Antoine Meunier de Précourt : Négociant. Franc-maçon. Vénérable de « Saint-Jean des Parfaits Amis » à Metz, atelier constitué en 1759. Au milieu du XVIII° siècle, Metz est un creuset maçonnique où les influences françaises et allemandes, mais aussi russes, suédoises et italiennes sont reçues, acclimatées, appropriées, puis activement relayées. C’est dans ce cadre que le négociant Antoine Meunier de Précourt, correspondant, confident et partenaire commercial de Willermoz, déploie son activité.

     

    Jean Baptiste Pâris de Meyzieu (1718-1778) : Bibliophile, faisant partie de la riche famille des frères Pâris. Il a fourni à l’Encyclopédie de Diderot l’article qui concerne l’Ecole royale militaire. Ancien conseiller au Parlement. Franc-maçon.

     

    Nicolas Christiern de Thy, Comte de Milly (1728-1784) : Franc-maçon. Un des premiers vénérables de la loge des « Neuf Sœurs ». 

     

    Honoré Gabriel Victor Riquetti, comte de Mirabeau (1749-1791) : Publie à Paris en 1784 Les considérations sur l’ordre de Cincinnatus ; l’esprit de Cincinnatus vient du refus d’une quelconque hérédité au point de vue de la noblesse. Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs » en 1783. Cette affiliation indique que Mirabeau avait auparavant été reçu apprenti dans une autre loge. Il est à peu près certain qu’il fut initié par la loge de Bastia alors qu’il servait en Corse au régiment de Royal-Italien sous le nom de Pierrebuffière, qui était l’un des titres de sa famille. Il a entretenu des liens avec les Illuminaten et a écrit un texte intitulé : Mémoire concernant une association intime à établir dans l’ordre des F.°. M.°., pour ramener à ses vrais principes, et le faire tendre raisonnablement au bien de l’humanité, rédigé par le F.°. Mirabeau, nommé présentement Arcésilas, texte écrit en 1776, alors qu’il séjournait en Hollande, publié en 1834 par son fils adoptif, Lucas de Montigny.

     

    André Boniface Louis Riquetti, vicomte de Mirabeau, dit Mirabeau-Tonneau (1754-1795) : Franc-maçon. Officier. Fervent défenseur de la monarchie à la Constituante, dont il démissionne pour émigrer. Membre de la Loge « Saint-Jean d’Ecosse du Contrat Social ».

     

    Bon Adrien Jeannot de Moncey (1754-1842) : Maréchal d’Empire et duc de Coneglano. Fils cadet d’un avocat au parlement de Besançon. Franc-maçon. Premier Grand Inspecteur général de la Gendarmerie. Il refusa, contre toutes les influences tentant de l’en dissuader, de présider le Conseil de Guerre qui devait condamner un frère, le Maréchal Ney.

     

    Gaspard Monge, comte de Péluse (1746-1818) : Mathématicien, fondateur de Polytechnique en 1794 (géométrie descriptive, analyse infinitésimale et géométrie analytique). Ministre de la Marine. Franc-maçon. Initié par la loge « L’Union Parfaite du Corps Royal du Génie » à Mézières, dont il est l’orateur en 1774. Il fréquente « Les Amis réunis » quand il est à Paris.

     

    Charles Louis de Secondat, Baron de La Brède et de Montesquieu (1689-1755) : Franc-maçon. Initié le 12 mai 1730 à la loge « Horn Tavern » Westminster, Londres. Le duc de Norfolk officiait comme vénérable maître. Membre de l’Académie française.

     

    Jacques Etienne de Montgolfier (1745-1799): Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ». Initié en 1784. Les montgolfières firent merveille lors des batailles de la révolution.

     

    Anne Charles Sigismond Duc de Montmorency-Luxembourg (1737-1803) : Pair et « premier baron chrétien ». Maréchal de camp (1780). Député du Bas Poitou, représentant la noblesse en 1789. A réclamé l’abolition de la noblesse. A participé à la guerre d’indépendance des insurgents américains. Franc-maçon. Membre d’une Loge de Laval. Emigre dès septembre 1789. Dignitaire maçonnique, il fut affilié à la loge Saint Jean de Montmorency-Luxembourg de 1762 à 1789 et, à partir de 1773, à celle de Saint Jean de Chartres. De 1773 à 1789, il fut administrateur général du Grand Orient de France.

     

    Adolphe Edouard Casimir Joseph Mortier, duc de Trévise (1768-1835) : Maréchal d’Empire. Franc-maçon. Initié le 9 février 1792 à la Loge « Les Amis Réunis » à Lille. Grand Officier d’Honneur du Grand Orient en 1806. Il est réélu en 1814. Sous la Restauration, il et membre du Suprême Conseil de France du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Il était membre honoraire de la loge régimentaire « Les  Emules » d’Assas.

     

    Honoré, Comte Muraire (1750-1837) : Avocat. Maire de Draguignan. Député du Var à la Législative. Présida la Législative. Conventionnel. Franc-maçon. Initié à la Loge « Le Triomphe de l’Amitié », à l’orient de Draguignan (1785). Souverain Grand Commandeur du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Membre du Suprême Conseil et lieutenant grand commandeur en 1825.

     

    Caroline Murat, Caroline Bonaparte (1782-1839) : Sœur de Napoléon. Franc-maçonne. Installée grande maîtresse des loges d’adoption du Royaume des deux Sicile.

     

    Joachim Murat (1767-1815) : Maréchal de France. Roi de Naples de 1808 à 1815. Franc-maçon. Il se fait initier le 26 décembre 1801, à Milan, à la Loge « L’Heureuse Rencontre ». Il fut le premier Grand Surveillant du Grand Orient de France et Grand Maître du Grand Orient de France. Il est vénérable de « La Colombe », qui change son titre contre celui de « Sainte-Caroline » en l’honneur de son épouse, la sœur de l’Empereur. Le 27 octobre 1809, il fonde le Grand Orient du royaume de Naples, dont il devient le Grand Maître. Il est très Puissant Souverain Grand Commandeur et Grand Maître du Conseil Suprême des Puissants et Souverains Grands Inspecteurs Généraux pour le royaume des Deux-Siciles. Alors qu’il tente de reconquérir son royaume en 1815, il est arrêté et fusillé.

     

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    Nicolas François de Neufchâteau (1750-1828) : Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ».Ecrivain et agronome. Reçu à l’Académie de Dijon, de Lyon, de Marseille et de Stanislas à Nancy. Avocat. Il salua la Révolution avec enthousiasme. En 1789, il rédigea les cahiers de doléances du baillage de Toul et fut élu député suppléant aux Etats généraux. Le 3 septembre 1791, il est élu député des Vosges à l’Assemblée législative. Elu le 1 » février 1796 à la « classe des lettres », qui devient en 1803 l’Académie française. Membre du Directoire exécutif du 8 septembre 1797 au 20 mai 1798. Il se rallie à Bonaparte, et il est nommé au Sénat, dont il sera président. Comte d’Empire en 1808. Il fut l’un des promoteurs des comices agricoles.

     

    Loge des Neufs Sœurs : La Loge fut fondée en 1776, par Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande, avec le soutien d’Anne-Catherine de Ligniville Helvétius.

    Les « vénérables » successifs de la première décennie furent :

    ·   Benjamin Franklin (1779-1781)

    ·   Adrien-Nicolas de la Salle (1781-1783)

    ·   Nicolas-Christiern de Thy de Milly (1783-1784)

    ·   Charles-Marguerite-Jean-Baptiste Mercier Dupaty (1784)

    ·   Léonce-Elie de Beaumont (1784-1785)

    ·   Emmanuel de Pastoret (1788-1789)

    Les membres furent notamment :

    ·   Voltaire (1694-1778)

    ·   Benjamin Franklin (1706-1790)

    ·   Jean-François Marmontel (1723-1799)

    ·   Jacques Rangeard (1723-1797)

    ·   Pascal Paoli (1725-1807)

    ·   Jean-Baptiste Greuze (1725-1805)

    ·   Antoine Court de Gébelin (1725-1784)

    ·   Niccolo Vito Piccinni (1728-1800)

    ·   Augustin Pajou (1730-1809)

    ·   Nicolas Bricaire de la Dixmerie (1731 ? – 1791)

    ·   Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807)

    ·   Joseph Ignace Guillotin (1738-1794)

    ·   Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1741-1794)

    ·   Jean-Michel Moreau, dit Moreau le Jeune (1741-1814)

    ·   Jean-Antoine Houdon (1741-1828)

    ·   Jacques Montgolfier (1745-1799)

    ·   Joseph Bologne de Saint-Georges, dit le Chevalier de Saint-Georges (1745 ? -1799)

    ·   L’abbé Nicolas Roze (1745-1819)

    ·   John Paul Jones (marin) (1747-1792)

    ·   Pierre-Louis Guinguené (1748-1815)

    ·   Emmanuel-Joseph Sieyès (1748-1836)

    ·   Dominique Joseph Garat (1749-1833)

    ·   Nicolas François de Neufchâteau (1750-1828)

    ·   Henri Grégoire (1750-1831)

    ·   Jean Nicolas Démeunier (1751-1814)

    ·   Nicolas Dalayrac (1753-1809)

    ·   Emmanuel de Pastoret (1755-1840)

    ·   Bernard Germain de Lacépède (1756-1825)

    ·   Pierre Jean Georges Cabanis (1757-1808)

    ·   Louis Marcelin de Fontanes (1757-1821)

    ·   Claude Joseph Vernet (1714-1789)

    ·   Camille Desmoulins (1760-1794)

    ·   Jérôme Pélagie Masson de Meslay (1742-1798)

    ·   Louis Félix Guynement de Kéralio (1731-1793)

     

    Michel Ney, duc d’Elchingen, prince de la Moskova (1769-1815) :Franc-maçon. Initié en 1801 à la loge « Saint Jean de Jérusalem » à Nancy. Maréchal de France. Général de division en l’an IV, il signe avec les symboles maçonniques, car, comme beaucoup de militaires, il est franc-maçon.

     

    Philippe de Noailles, duc de Mouchy (1715-1794) : Maréchal de France. Franc-maçon. Il fut le fondateur de la loge « Saint Philippe ».

     

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    Louis Philippe Joseph d’Orléans, (1785-1793) : Prince de sang. Aurait demandé après Varennes, la déchéance du roi. Elu député de Paris à la Convention, il reçoit le nom d’Egalité en septembre. Il est arrêté par les Montagnards en avril 1793, pour servir d’otage à la république, après la trahison de son fils. En novembre, il est condamné à mort, pour « avoir aspiré à la royauté ». Franc-maçon. Duc de Chartres, grand maître de la franc-maçonnerie française à 39 ans. Il eut ses loges particulières, à commencer par celle du Palais-Royal, en activité depuis 1772. Sa Loge officielle était « Saint-Jean de Chartres », à l’orient de Mousseaux. A voté la mort du roi. Fut l’un des meneurs des 47 députés de la noblesse qui se rallièrent au Tiers-Etat en juin 1789. En 1790, il s’affilia au puissant club des Jacobins et prit le nom de Philippe Egalité. Il fit publier cette lettre dans le Journal de Paris le 22 février 1793 : « Dans un temps où personne, assurément, ne prévoyait notre Révolution, je m’étais attaché à la franc-maçonnerie qui offrait une image d’égalité, comme je m’étais attaché au parlement qui offrait une image de la liberté. J’ai, depuis, quitté ce fantôme pour la réalité. (…) Je pense qu’il ne doit y avoir aucun mystère ni aucune assemblé secrète dans une République, surtout au commencement de son établissement (…) ».

     

    Louise Marie Thérèse Bathilde d’Orléans, duchesse de Bourbon (1750-1822) : Franc-maçonne. Sœur du duc de Chartres, futur duc d’Orléans et Philippe d’Egalité. Elle épouse le dernier prince de Condé. Fille de Louis Philippe d’Orléans et mère du duc d’Enghien. Elle s’éloigne du christianisme et  se passionna pour l’alchimie, l’occultisme et le mesmérisme. Son salon, au palais de l’Elysée, reçut nombre de francs-maçons, dont Louis Claude de Saint-Martin. Ce salon est connu dans toute l’Europe pour sa liberté de pensée et les esprits brillants qu’on y rencontre. Elle devint Grande Maîtresse des loges féminines d’adoption et présida, en 1777, la loge « La Candeur ».

     

    Nicolas Charles Marie Oudinot, duc de Reggio (1767-1847) : Maréchal d’Empire. Franc-maçon. Initié à Nancy dans la même loge que Ney, mais en 1799. Il est membre de la Loge « L’Amitié » à Arras le 5 juillet 1805. Il était Vénérable d’Honneur de la loge « Saint-Napoléon » à Amsterdam en 1811. Sous la Restauration, il fut Grand Officier d’Honneur du Grand Orient et Premier Grand Surveillant du Suprême Conseil des Rites (1815-1835).

     

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    Charles Palissot de Montenoy (1730-1814) : Auteur dramatique connu comme opposant anti-lumières au parti philosophique et, plus particulièrement, comme ennemi de Diderot. Il est notamment l’auteur d’une comédie, Les Philosophes, qui eut un énorme succès de scandale en 1760. Admis en 1753 au sein de la Société royale des Sciences et Belles-Lettres de Nancy. Il prononça au Club des Jacobins un discours contre la religion dont la virulence alarma Robespierre. Après 1795, il entra dans la secte des Théophilanthropes dont il devint l’un des pontifes .  Franc-maçon.

     

    Thomas François de Treil de Pardailhan (1754-1822) : Franc-maçon. Membre de la  Loge « Le Contrat Social » en 1781. Membre associé de la loge « La Liberté » de Saint Chinian.

     

    Pasquale Paoli, Pascal de Paoli (1725-1807) : Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ». Initié le 15 juin 1778 au sein de la loge « Les Neuf Muses N° 325 » à Londres.

     

    Evariste Désiré de Forges, chevalier puis vicomte de Parny (1753-1814) : Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ».Poète. Il s’élève contre l’esclavage à l’île Bourbon (La Réunion), son île natale. En 1779, il est nommé capitaine au régiment des dragons de la Reine.

     

    Claude Emmanuel Joseph Pierre Marquis de Pastoret (1755-1840) : Auteur. Sa renommée lui valut d’être président des assemblées électorales de Paris. Refusa l’offre de Louis XVI pour le ministère de l’Intérieur ou celui de la Justice. Député de Paris à la Législative. Premier président de la Législative. Franc-maçon. Orateur puis vénérable maître de la loge des « Neuf Sœurs », orient de Paris.

     

    Catherine Dominique marquis de Pérignon (1754-1818) : Maréchal d’Empire. Franc-maçon. Initié à une date inconnue. Il est nommé Grand Officier d’Honneur du Grand Orient en 1807, membre de la Loge et du chapitre « Les Amis de la Gloire et des Arts », une loge régimentaire en Italie ; 33° et membre honoraire du Suprême Conseil du Rite Ecossais Ancien et Accepté. En juin 1813, il est membre honoraire du Suprême Conseil des 33° pour le royaume de Naples.

     

    Jean Rodolphe Perronet (1708-1794) : Fils d’un garde suisse. Ingénieur et architecte, fondateur et premier directeur de l’Ecole nationale des ponts et chaussées. Il entre en 1756 à l’Académie royale d’architecture. Il a contribué aux articles « Pompe à feu » et « Epinglier » dans l’Encyclopédie de Diderot. Franc-maçon.

     

    Jérôme Pétion de Villeneuve (1753-1794) : Membre actif de la Société des Amis des Noirs. Franc-maçon.

     

    Nicolo Vito Piccini (1728-1800) : Musicien. Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs » en 1777.

     

    Jean Charles Pichegru (1761-1804) : Franc-maçon. Membre de la Loge « Centre des Amis » à Paris en 1797. Maréchal d’Empire.

     

    Auguste de Piix : Secrétaire du comte d’Artois. Franc-maçon. Membre de la Loge « La Candeur ».

     

    Jean François Pilâtre de Rozier (1754-1785) : Aéronaute. Franc-maçon. Membre de la Loge « Saint François du Parfait Consentement », Grande Loge de Clermont.

     

    Alexandre Guy Pingré (1711-1796) : Prêtre. Astronome. Géographe naval. Membre de l’Académie des Sciences en 1756. Membre associé de l’académie locale de Rouen, dont il est un des principaux animateurs. Franc-maçon. On ignore sa date d’initiation. Orateur de la Loge « Sainte Marguerite » en 1766, puis fondateur et vénérable d’une loge dont la titulature porte l’empreinte de ses préoccupations scientifiques, « Les Cœurs Simples de l’Etoile Polaire », à l’orient de Paris. Il devient Substitut du Grand Orient le 14 août 1771, puis Second Surveillant jusqu’en décembre 1778. A Rouen, il entérine la reconnaissance de deux loges nobiliaires comme étant les ateliers les plus anciens, tout en tentant d’imposer la validité des travaux de « L’Ardente Amitié », une loge de petits bourgeois rejetés par les aristocrates rouennais. Le 1° juillet 1778, il dénonce les préjugés sociaux de la noblesse rouennaise.

    Lors de la pose de la première pierre de la nouvelle église Sainte-Geneviève (Panthéon), il rédigea le quatrain suivant :

    « Lorsque le Sceptre en main Louis dicte des lois,

    Dans son maître en français bénit un tendre père ;

    Si, pour fonder un temple il prend en main l’Equerre,

    Dans son frère un maçon voit le plus grand des rois. »

     

    Armand Jules François Duc de Polignac (1745-1817) : Premier écuyer du Roi. Franc-maçon. Membre de la Loge « La candeur ».

     

    Yolande Martine Gabrielle de Polastron, Duchesse Yolande de Polignac dit « la Polignac » par la populace parisienne (1749-1793) : Franc-maçonne. Membre de la Loge « La Candeur ». De petite noblesse, elle épousa le Comte de Polignac, passablement désargenté. Elle réussit à supplanter la princesse de Lamballe, dont elle prit la charge de surintendante de la Maison de la Reine. Elle émigra le 17 juillet 1789, avec son amant de l’époque, le comte d’Artois. C’est sous le ministère de son fils Jules de Polignac, que se déclencha la révolution de 1830.

     

    Jean Etienne Marie Portalis (1745-1807) : Avocat, homme d’Etat, philosophe du droit français. Membre de l’Académie française. Il sera initié franc-maçon au sein de la Loge « Les Arts et l’Amitié » à l’orient d’Aix-en-Provence, dont il sera successivement orateur, puis vénérable. Il devient également vénérable de la loge « L’Etroite Persévérance des Amis Réunis ».

     

    Bernard Poyet (1742-1824) : Franc-maçon. Membre de la Loge « Les Neuf Sœurs » à Paris en 1783. Architecte du duc d’Orléans, puis de la ville de Paris et du Ministère de l’Intérieur.

     

    Pierre Louis Prieur dit de la Marne (1756-1827) : Franc-maçon. Avocat au Parlement de Paris. Avocat au présidial de Châlons-sur-Marne et son député. Avant 1789, il serait membre de la Loge « La Bienfaisance Châlonnaise » (Châlons-sur-Marne). Député du Tiers-Etat du baillage de Châlons en 1789. Gauche radicale à la Constituante. Procureur syndic pendant un an du département de la Marne, on le retrouve membre de la « Triple Union » de Reims en 1792. Il est frappé par la loi du 18 janvier 1816 contre les régicides et il s’exile. Il renoue alors avec les activités maçonniques. Retiré à Bruxelles, on le voit adhérer, comme bien d’autres conventionnels, aux « Amis Philanthropiques », une Loge du Grand Orient de Belgique. Il devient même, en 1817, membre du Suprême Conseil. Orateur de la Loge, il est l’auteur de nombreux discours où il montre son attachement aux idéaux révolutionnaires et sa volonté d’apaisement, d’autres conventionnels exilés ayant été girondins, autour de la défense de l’idéal commun.

     

    R

     

    Joseph Raulin (1708-1784) : Médecin du roi. Franc-maçon. Vénérable maître de la loge « Saint Nicolas de l’Egalité ». Membre de la Royal Society de Londres à partir de 1763.

     

    Marc Rétaux de Villette : Franc-maçon. Membre de la loge « La Sagesse  triomphante ». Amant de Madame de La Motte, faussaire dans l’affaire du collier de la reine.  

     

    Maréchal Louis François Armand de Vignerot du Plessis, Duc de Richelieu (1696-1788) : Premier gentilhomme de la Chambre du Roi. De la  loge de Montmorency. Franc-maçon. Membre de la Loge de Montmorency.

     

    Jean Baptiste Donatien de Vimeur, Marquis de Rochambeau (1725-1807) : Participa à l’insurrection américaine. Franc-maçon. Membre de la loge « Saint Jean de la Candeur ». Il finira maréchal.

     

    Donatien Marie-Josèphe, baron de Vimeur de Rochambeau (1755-1813) : Participe à la guerre d’indépendance américaine. Franc-maçon. Membre de la Loge « Saint Jean D’Ecosse du Contrat Social » à Paris. Gouverneur de Saint-Domingue.

     

    Aimery Louis Roger Marquis de Rochechouart (1744-1791) : Franc-maçon. Maréchal de camp. Député de Paris, représentant de la noblesse en 1789. Membre de la « Société Olympique » (1786). Participe à l’insurrection américaine. Il commande 6000 hommes environ, formant un contingent composé de quatre régiments. Aves les remplacements, cela fera au total un contingent de 10 000 hommes qui vont ensemencer en France des idées révolutionnaires. Le nombre des officiers francs-maçons est de plus de 200 officiers sur les 1000 du corps expéditionnaire. Emigre dès septembre 1789.

     

    Comtesse de Rochechouart : Franc-maçonne. Membre de la Loge « La Candeur ».

     

    Pierre Louis Roederer (1754-1835) : Avocat au parlement de Metz. Auteur de nombreux ouvrages historiques et littéraires. Membre de la société des Philalèthes et de l’académie de Metz (1782). Le prince de Beauvau l’introduisit en novembre 1788 à la « Société des Trente », une des sociétés politiques les plus actives en faveur du tiers-état, restreinte, mais influente, mêlant noblesse et roture dans le camp révolutionnaire, et préparant des solutions à la crise. Elu député le 26 octobre 1789, en remplacement de Maujean, représentant le tiers-état. Président du Club des Jacobins le 29 août 1791. Membre de l’Académie française.

     

    Alexandre Louis Roëttiers de Montaleau (1748-1808) : Franc-maçon. Initié à la loge « L’Amitié » de Paris en 1774. Il devient maître l’année suivante, puis vénérable de cet atelier en 1778. Grand Officier du Grand orient de France en 1780. En 1782, il entre dans la célèbre Loge « Les Amis Réunis », dont il devient vénérable. Il s’affilie en 1788 à « La Constance », à l’orient de Paris, puis entre au chapitre « Les Amis Réunis », dont il est le Très Sage. Affilié à de nombreuses loges, il s’efforce de préserver la franc-maçonnerie pendant la Terreur. En 1804, il est représentant du Grand maître Joseph Bonaparte.

     

    Claude Joseph Rouget de l’Isle (1760-1836) : Officier du Génie. Auteur de la Marseillaise. Franc-maçon. Membre de la Loge « Les Frères Discrets » à Charleville. Emprisonné sous la Terreur pour royalisme, échappant à la guillotine, puis combattant en Vendée.

     

    S

     

    Donatien Alphonse François Comte de, dit le Marquis de Sade (1740-1814) : Franc-maçon. Membre de la Loge des « Neuf Sœurs » le 7 février 1780 à Paris. Il figure pendant la révolution sur les tableaux de la loge fréquentée par Mirabeau, « Les Amis de la Liberté », Paris.

     

    Comte de Saint-Germain (1690 ou 1710- 1784) : Appartint à la Stricte Obédience allemande.

     

    Louis Claude de Saint Martin (1743-1803) : Théosophe. Un des fondateurs de la Société Philanthropique (1780).

     

    Claude Anne de Rouvroy, marquis de Saint-Simon (1743-1819) : Franc-maçon. Maréchal de camp. Député d’Angoulême, représentant de la noblesse en 1789. Membre des Loges « La Candeur » (1775-1776), et « L’Olympique de la Parfaite Estime » (1786), orient de Paris, et membre de la « Société Olympique » (1786).

     

    Sans-culotte :

    ·   Signifierait : « laisser pendre sa chemise par-dessus sa ceinture jusqu’aux genoux », c’est-à-dire sans apercevoir le haut des chausses. Se radicaliser revenait à être sans-culotte.

    ·   Signifierait « sans culte ». Vouloir le renversement du trône et de l’autel.

    ·   Signifierait « à bas la calotte », celle des curés.

     

    Général Antoine Joseph Santerre (1752-1809) : Franc-maçon. Commandant de la garde nationale, il prit part à la prise de la Bastille, à la fusillade du Champ de Mars, la prise du château des Tuileries et le massacre de Septembre.

    Santerre, malgré ses dénégations, fut accusé d’avoir sciemment tiré sur la foule, le 17 juillet 1791, sur les Parisiens réunis au Champ de Mars, et il fut décrété de prise de corps. Il se cacha, puis, comptant sur quelques appuis, réussit à se faire absoudre.

     

    Charles Pierre Paul Savalette de Langes (1745-1797) : Franc-maçon. Initié le 15 mai 1766 à la Loge « L’Union Indivisible » à Lille. Il installe en 1771 à Paris « Les Amis Réunis ». Puis il fonde l’Ordre Maçonnique des « Philalèthes ». Conseiller au Parlement de paris depuis 1746. L’atelier de Savalette de Langes compte en 1791, lors de l’interruption de ses travaux, plus de 300 membres.

     

    Comte Louis Philippe de Ségur (1753-1830) : Participe à l’insurrection américaine. Franc-maçon, il est grand commandeur du Suprême Conseil de France de 1822 à 1825.

     

    Jean Mathieu Sérurier (1742-1819) : Maréchal d’Empire. Franc-maçon. Initié à une date inconnue. Il était membre de la Loge « Saint-Alexandre d’Ecosse » à Paris et Grand Prieur d’Honneur du chapitre « L’Abeille Impériale ». Le 30 mars 1807, il participe à l’installation de Cambacérès comme Grand Maître du Rite Ecossais à la « Mère Ecossaise de France ».

     

    Emmanuel Joseph Sieyès, ou l’abbé Sieyès, Marquis de Sieyès (1748-1836) : Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ». Abbé, chanoine ou vicaire général de Chartres. Député en 1789, représentant le Clergé. Conventionnel.

     

    Nicolas Jean-de-Dieu Soult duc de Dalmatie (1769-1851) : Maréchal de France. Ministre sous Louis-Philippe. Franc-maçon. Grand Officier d’Honneur du Grand Orient de France. Initié à une date inconnue. Il fur Grand Officier du Grand Orient de 1804 à 1814. Il était membre du chapitre « L’Harmonie Universelle » à Castres en 1813.

     

    Gasparo Luigi Pacifico Spontini (1774-1851) : Franc-maçon. Membre de la Loge « L’Age d’Or » à Paris.

     

    Henri Beyle, dit Stendhal (1783-1842) : Officier, puis écrivain. Franc-maçon. Initié en 1806. Il appartenait à la loge « Sainte Caroline ».

     

    Pierre André, bailli de Suffren de Saint Tropez (1726-1788) : Franc-maçon. Membre de la Loge « L’Olympique de la Parfaite Estime » en 1786. Amiral en 1784.

     

    Robert Surcouf (1773-1827) : Franc-maçon. Initié en 1796 à la loge « La Triple Espérance » à Port-Louis, Ile Maurice. Membre en 1809 de « La Triple essence » à Saint-Malo.

     

    T

     

    Charles Maurice de Talleyrand Périgord (1754-1838) : Franc-maçon. Initié à la loge « L’Impériale des Francs Chevaliers ». Il resta apprenti toute sa vie.

     

    Madame Tallien, née Thérésa Cabarrus (1773-1835): Franc-maçonne. Fut membre de la loge Olympique. Salonnière. Tallien est son second époux, qu’elle épouse en 1794. Elle sera une des reines des Merveilleuses et du Directoire, avec Joséphine de Beauharnais, Fortunée Hamelin, Mademoiselle Lange et Juliette Récamier.

     

    Antoine Omer Talon de Boulay-Thierry (1760-1811) : Député suppléant du Tiers-Etat, siège à la place de Montboissier. Franc-maçon. . Membre de la Loge « Les Cœurs simples de l’Etoile Polaire » à l’orient de Paris.

     

    Henri Joseph Taskin (1779-1852) : Franc-maçon. Membre des loges « Les élèves de la Nature » (1810) et « La Tolérance » (1833) Grand officier du Grand Orient. 33°. Fondateur et vénérable d’honneur de la Loge « Les Frères Unis Inséparables ».

     

    Pierre-Joseph comte de Toulouse-Lautrec (1727-1794) : Franc-maçon. Maréchal de camp. Député de la sénéchaussée de Castres, représentant la noblesse en 1789. Figure sur les tableaux de la Loge « Saint-Jean », orient de Castres.

     

    Louis Elisabeth de la Vergne, comte de Tressan (1705-1783) : Militaire, physicien et écrivain, connu principalement pour ses adaptations de romans de chevalerie du Moyen Age. Second président de la Société Royale des Sciences et Belles-Lettres de Nancy en 1751 et membre de plusieurs académies françaises et étrangères, il est élu membre de l’Académie des sciences en 1749 et de l’Académie française en 1780. Il a collaboré aux volumes VI et VII de l’Encyclopédie de Diderot. Franc-maçon.

     

    Tricoteuses : Femmes qui, pendant la Révolution française de 1789, assistaient aux séances de la Convention nationale, des clubs populaires et du tribunal révolutionnaire tout en tricotant. Encouragées par la Commune et réunies en Société des républicaines révolutionnaires, leurs appels véhéments à la Terreur et à l’égalité, leur participation à la chute des Girondins leur valurent les surnoms d’ « enragées » ou de « Furies de la guillotine ». Elles disparurent avec la société des Jacobins.

     

    U

     

    Louis d’Ussieux, en réalité Louis Dussieux (1744-1805) : Un des deux fondateurs du Journal de Paris, qui fut le premier quotidien en langues française. Collaborateur à la Collection universelle des mémoires particuliers relatifs à l’histoire de France. Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ».Ecrivain, historien, journaliste, traducteur et agronome. Girondin, il fut proscrit, avant d’âtre élu en 1795 membre du Conseil des Anciens jusqu’en 1799.

     

    V

     

    Marc Guillaume Alexis Vadier (1736-1828) : Lieutenant en 1757. Député de l’Ariège. Conventionnel. Franc-maçon. Membre de la Loge de « Nostradamus » à Pamiers, créée en 1759, non reconstituée par le Grand Orient. Député de Pamiers. .

     

    Valeyre de Barette : Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ».

     

    Jeanne de Valois-Saint-Rémy (1756-1791) : Connue sous le nom de comtesse de La Motte par son mariage avec Nicolas de La Motte et sous le nom de comtesse de La Motte-Valois, par usurpation de titulature nobiliaire. Célèbre pour son rôle dans l’escroquerie dite de l’affaire du collier de la reine.

     

    Antoine Alexis Cadet de Vaux (1743-1828) : Un des deux fondateurs du Journal de Paris, en 1777, qui fut le premier quotidien en langues française. Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ». Chimiste et pharmacien parisien.

     

    Gabriel François Venel (1723-1775) : Médecin, pharmacien et chimiste. Professeur d’Antoine Lavoisier. Membre de la Société royale des sciences de Montpellier à partir de 1768. Inspecteur général des eaux minérales. Il a collaboré à l’Encyclopédie de Diderot, pour laquelle il a rédigé 673 articles, concernant la chimie, la pharmacie, la physiologie et la médecine. L’article « Menstrues » évoque un sujet relativement tabou pour l’époque. Franc-maçon.

     

    Antoine Charles Horace Vernet dit Carle Vernet (1758-1836) : Peintre. Franc-maçon. Membre de la loge des « Neuf Sœurs ».

     

    Roch Etienne de Vichy (1753-1829) : Aumônier de la reine, futur évêque de Soissons. Franc-maçon. Membre de la Loge « Le Bienfaisant ».

     

    Louis Thomas de Villaret de Joyeuse (1747-1812) :Franc-maçon. Membre de la Loge et du chapitre « L’Union » à Lorient ; membre honoraire de la loge « L’Harmonie » à Saint-Pierre de la Martinique.

     

    François Henri Comte de Virieu (1754-1793) : Colonel au régiment de Limousin en 1789. Député du Dauphiné, représentant la noblesse en 1789. Franc-maçon d’une loge martiniste de Lyon. A participé au convent de Wilhelmsbad de 1782. Membre de la Loge « La Parfaite Union », orient de Royal-Roussillon-Infanterie.

     

    François Marie Arouet dit Voltaire (1694-1778) : Franc-maçon sur les dernières années de sa vie. Célèbre par cet appel à la tolérance : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dîtes, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire. ». Membre de la loge des « Neuf Sœurs » le 7 avril 1778, deux mois avant sa mort.  A son décès, la loge des « Neuf Sœurs » lui offrit un service funèbre.

     

    W

     

    Jean Baptiste Willermoz (1730-1824) : Franc-maçon. Initié en 1750 par la loge « Les Amis Choisis » à Lyon. Il joua un rôle important dans la constitution des systèmes de hauts grades maçonniques de son temps en France et en Allemagne.

     

    Pierre Jacques Willermoz (1735-1799) : Médecin et chimiste. Frère de Jean Baptiste Willermoz. Membre de l’Académie de Lyon. Il collabora à l’Encyclopédie de Diderot. Franc-maçon.

     

     

     

     

     

    ANNEXE 2 : Liste de Francs-maçons de la période de la Commune de Paris de 1871 :

    A

     

    Edmond François Valentin About (1828-1885) : Ecrivain, journaliste, critique d’art, membre de l’Académie française. Franc-maçon, membre de la loge « Saint-Jean de Jérusalem », à l’Orient de Nancy, initié le 7 mars 1832. Favorable au Second Empire, violemment anticlérical, puis, en 1871, il rallie la Troisième République et soutient la politique de Thiers. Violemment anticlérical. Dans le journal Le Siècle, il publie plusieurs articles hostiles aux hauts grades maçonniques, position courante dans la gauche républicaine.

     

    Jean Allemane (1843-1935) : Franc-maçon. Initié à la loge Les Rénovateurs de Clichy, loge du Grand Orient de France. Typographe. . Caporal de la Garde nationale en 1870. Publie en 1906 « Mémoires d’un communard ». Franc-maçon actif, il fut initié à la loge Les Rénovateurs, loge du Grand Orient de France, dont fut membre également Jean Baptiste Clément. Membre du Comité central de la Garde nationale et du Conseil de la Commune. Condamné en 1872 aux travaux forcés à perpétuité, il est déporté en Nouvelle-Calédonie. En 1878, il refuse – ce que ne feront pas tous les communards emprisonnés avec lui – de participer à la répression armée contre les insurgés canaques. En 1890, il fonda le Parti socialiste ouvrier révolutionnaire. Se joint aux possibilistes après 1882 et rompt avec eux en 1890. Dirige le parti ouvrier, organe du Parti ouvrier socialiste-révolutionnaire, qu’il a fondé. Il fit partie de la majorité communiste au congrès de Tours, sans pour autant devenir membre du nouveau PCF.

     

    Louis Joseph Nicolas André (1838-1913) : Général. Ministre de la Guerre (1900-1904). Il œuvra pour la reconnaissance de Dreyfus. Il fut contraint à la démission à la suite de l’affaire des fiches, système de renseignements politiques destiné à favoriser la promotion des officiers républicains dans l’armée française au début du XX° siècle. Louis André n’a jamais appartenu à la franc-maçonnerie, contrairement à une opinion fort répandue. Il était positiviste et libre penseur, disciple d’Emile Littré, ami de Sadi Carnot, qui était camarade de promotion.

     

    Louis Andrieux (1840-1931) : Franc-maçon. Avocat. Incarcéré à Lyon, il est libéré par les émeutiers et devient procureur. Membre du Comité de salut public de la Commune de Lyon. Du côté du pouvoir, il participe, comme procureur, à la répression de l’insurrection d’avril 1871 qui secoue Lyon à la suite de la Commune de Paris. Républicain opportuniste, il se rapproche un temps du boulangisme. C’est le père naturel de Louis Aragon (1897-1982).

    Dans Souvenirs d’un préfet de police, tome 1 pages 132-133, Rouff, 1885, il écrit : « J’étais entré au « Parfait Silence » pour voir ; j’y restais pour parler. Il n’y avait alors en France aucune liberté de réunion ni de parole. A Paris du moins, les jeunes gens qui se destinaient au barreau ou à la vie politique pouvaient s’exercer à la conférence Molé, où Gambetta faisait son apprentissage de tribun. Mais en province, les loges maçonniques offraient seules aux débutants une tribune libre.

    La loge était pour moi une « parlote » où mes essais oratoires étaient écoutés par un public bienveillant, toujours prêt à couvrir mes dernières paroles par « une triple batterie ». ».

     

    François Victor Emmanuel Arago (1812-1896) : Franc-maçon. Membre du gouvernement de la Défense nationale, Ministre de la Justice. Tout comme son oncle, Etienne, lui aussi franc-maçon, ses obsèques sont civiles. Il devient, en 1878, Grand Orateur du Suprême Conseil de France.

     

    Etienne Vincent Arago (1802-1892) : Dramaturge, il devint maire de Paris en 1870. Il s’initia à la Charbonnerie.

     

    Louis Asseline (1829-1878) : Franc-maçon. Avocat. Maire du 14° arrondissement de Paris en 1870. A la fin mai 1871, il adhère à la Ligue des droits de Paris, qui entend se poser en organe de conciliation. En 1872, il collabore à La République française de Gambetta. Il est initié à la loge Les Amis de la Tolérance le 9 mai 1877 et devient compagnon et maître le 14 novembre de la même année. Les trois points sont gravés sur sa sépulture au cimetière de Montparnasse.

     

    Adolphe Alphonse Assi (1841-1886) : Franc-maçon. Il a appartenu avant 1870 à la loge Les Amis de la Patrie, orient de Paris. A Nouméa, il fréquenta la loge L’Union Calédonienne. Ouvrier mécanicien. S’engage dans l’armée de Garibaldi. En 1868 et 1870, il organise d’importantes grèves au Creusot. Il est jugé au troisième procès de l’Association internationale des travailleurs. Fait partie du Comité central de la Garde Nationale. Le 26 mars, il est élu au Conseil de la Commune. « Garibaldien », c’est lui qui lance le 18 mars 1871 à l’Hôtel de Ville de Paris, à la foule ; « Au nom du peuple, la Commune de Paris est proclamée ! ». Déporté en Nouvelle-Calédonie.

     

    Victor Augagneur (1855-1931) : Bourgeois catholique. Médecin. Maire de Lyon en 1900. Franc-maçon, vénérable de la loge « Les Amis de la Vérité » à Lyon. Gouverneur général civil de Madagascar de 1905 à 1910.

     

    Augustin Avrial (1840-1904) : Franc-maçon. Il a appartenu à la loge La Philosophie sociale (Grande Loge Symbolique Ecossaise, puis Grande Loge de France). Ouvrier mécanicien. Il s’engage dans l’armée du Second Empire de 1859 à 1865. Il adhère à l’Association internationale des travailleurs, et sera condamné à la prison au troisième procès de l’internationale. Elu commandant du 66° bataillon de la Garde Nationale. Le 26 mars, il est élu au Conseil de la Commune, membre de la commission du Travail et de l’Echange le 29 mars, de la commission exécutive le 10 avril, puis de la Guerre le 21 avril. Membre de la Minorité, il vote contre la création du Comité de Salut public. Après la chute de la Commune, il s’enfuit en Angleterre, condamné à mort par contumace. Il adhère à l’Alliance socialiste républicaine puis au Parti ouvrier socialiste révolutionnaire de Jean Allemane.

     

    B

     

    Léonide Babaud-Larivière (1819-1873) : Franc-maçon. Elu Grand-maître du Grand Orient de France en 1870. Au 4 septembre 1870, le gouvernement de la Défense nationale le nomma préfet de la Charente. Il est par la suite nommé préfet des Pyrénées Orientales (1872-1873).

     

    Jules Nicolas André Babick (1820-1902) : Parfumeur et chimiste. Il adhère à l’Association internationale des travailleurs au début de 1871. Il est signataire de l’Affiche Rouge du 7 janvier 1871, qui réclame la création d’une Commune. Membre du Comité central de la Garde nationale. Il est élu au Conseil de la Commune, membre de la commission de la Justice, puis de celle des Services publics. C’était un personnage à grande barbe, qui portait en sautoir le collier d’un ordre maçonnique. Condamné à mort par contumace, réfugié en Suisse.

     

    Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine (1814-1876) : Franc-maçon. Initié en Italie, en 1845, c’est à Turin qu’il fut élevé au degré de Rose-Croix. A Caprera, Garibaldi l’élève au 30° degré. En 1865, à Naples, il est en relation avec S. Friscia, C. Gambuzzi et S. Morelli, les fondateurs d’une loge atypique qui réunissait républicains et socialiste. En 1866, il nie dans une lettre à Herzen le fait d’être maçon. Anarchiste. Il écrit en mai 1871 : « Je suis un partisan de la Commune de Paris, qui pour avoir été massacrée, étouffée, dans le sang par les bourreaux de la réaction monarchique et cléricale, n’en est devenue que plus vivace, plus puissante dans l’imagination et dans le cœur du prolétariat de l’Europe. ».

    Concernant la franc-maçonnerie, Bakounine a déclaré : « La maçonnerie,

    Bakounine était obnubilé par le projet d’une organisation ouvrière qui aurait joué pour la révolution sociale le rôle que la franc-maçonnerie avait joué pour la révolution bourgeoise. C’est dans cet esprit qu’il fonda en 1864 une société secrète appelée « La Fraternité Internationale » ou « Alliance des Révolutionnaires Socialistes », dissoute en janvier 1869. .

     

    Baldue : Franc-maçon. Ancien vénérable de la loge La Ligne Droite. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Achille Ballière (1840-1905) : Franc-maçon. Architecte. Il participe à la guerre de 1870. Il rallie tardivement la Commune et soutient la tentative de médiation franc-maçonne en suivant la manifestation du 29 avril 1871. Déporté en Nouvelle-Calédonie, il s’évade le 20 mars 1874, avec François Jourde, Charles Bastien, Henri Rochefort, Olivier Pain et Paschal Grousset. En 1889, il est candidat boulangiste aux élections législatives.  A écrit en 1889 : La déportation de 1871. Souvenirs d’un évadé de Nouméa.

     

    Baptiste Désiré Bancel (1822-1871) : Avocat. Journaliste et homme politique, radical bourgeois. Député républicain de la Drôme en 1849. Député de Paris en 1869. Candidat des loges maçonniques.

     

    Claude Désiré Barodet (1823-1906) :Franc-maçon à Lyon. Instituteur. Commune de Lyon. Le 4 septembre 1870, il fait partie du Comité de salut public lyonnais, il est élu conseiller municipal de Lyon, puis nommé adjoint au maire par Hénon. A ce poste, il participe à la répression de l’émeute menée par Bakounine en décembre 1870, puis des mouvements communalistes qui naissent en soutien à la Commune de Paris.

     

    Barré : Franc-maçon. Vénérable. Signataire du Manifeste de la Franc-maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    Frédéric Auguste Bartholdi (1834-1904) : Franc-maçon. Sculpteur. Célèbre pour sa statue de « la liberté éclairant le monde » qui s’élève à New-York et son « Lion de Belfort ». Membre de la loge parisienne « Alsace-Lorraine », créée en septembre 1872. Il est initié le 14 octobre 1875, et accède dans sa loge-mère au grade de maître le 9 décembre 1880. Garde national pendant la guerre franco-prussienne. Eprouvé par la défaite, en tant qu’Alsacien, il effectue un premier voyage aux Etats-Unis en 1871.

     

    Alphonse Baudin (1811-1851): Franc-maçon. Initié le 15 juin 1842 à la Loge maçonnique “Le Temple des Amis de l’Honneur français », loge suspendue en 1846, à la demande du préfet de police. Médecin. Elu député aux législatives en 1849, Meurt sur les barricades en 1851. A une femme qui disait aux députés souhaitant la résistance des Parisiens face au coup d’Etat de Napoléon : « Croyez-vous que nos hommes vont se faire tuer pour que vous conserviez vos vingt-cinq francs ? », Baudin aurait répondu : « restez et vous verrez comment on meurt pour vingt-cinq francs. ».

     

    Baumann : Franc-maçon. Vénérable. Signataire du Manifeste de la Franc-maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    Charles de Beaufort : Cousin d’Edouard Moreau. Capitaine d’un bataillon de fédérés, accusé de trahison par des fédérés du 66° Bataillon, il est fusillé le 24 mai 1871.

     

    Becourt : Franc-maçon. Membre du Conseil de l’Ordre. Signataire du Manifeste de la Franc-maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    Marie Bequet Devienne, née de Vienne (1854-1913) : Grande bourgeoise bourguignonne. Traumatisée dès sa jeunesse par les nombreux morts de la Commune. Franc-maçonne. Le 14 mars 1893 a lieu la première tenue de la première loge du Droit Humain chez elle : elle est initiée au grade d’apprenti avec onze femmes : Clémence Royer, Anna Feresse-Deraismes, la sœur de Maria Deraismes, Louise David, Marie Pierre, Marie Georges-Martin, épouse du docteur Georges Martin, Julie Pasquier, Eliska Vincent, Florestine Mariceau, Myrtille Reugnet, Charlotte Duval, Maria Martin) et un homme (Maurice Lévy). Les membres de ce groupe sont reçus compagnons le 24 du même mois, puis maîtres le 1° avril.

     

    Jules Henri Marius Bergeret (1830-1905) : Franc-maçon. Correcteur d’imprimerie. Membre du Comité central de la Garde Nationale. Elu le 26 mars au Conseil de la Commune. Il est nommé délégué à la commission de la Guerre et à la commission exécutive. Le 2 avril, la Commune le nomme commandant en chef de la place de Paris. Membre de l’AIT. Condamné à mort par contumace, il finit ses jours à New-York.

     

    Charles Victor Bellay  ou Beslay (1795-1878) : Franc-maçon.  Il adhère en 1866 à l’Association internationale des travailleurs. Ingénieur. Ami de Proudhon. Membre de l’assemblée constituante, il est partisan de la répression contre les insurgés de juin 1848. Membre de l’AIT. Le 26 mars il est élu au Conseil de la Commune. Le 29 mars il est membre de la commission des Finances et devient le délégué de la Commune auprès de la Banque de France. Fin mai 1871, grâce à un laissez-passer du gouvernement d’Adolphe Thiers, il peut se réfugier en Suisse après l’échec de la Commune. En décembre 1872, le conseil de guerre rend un non-lieu à son encontre, « en considération des services rendus par lui au crédit public ». En 1873, il s’est justifié de la façon suivante dans le Figaro : « Je suis allé à la Banque de France avec l’intention de la mettre à l’abri de toute violence du parti exagéré de la Commune, et j’ai la conviction d’avoir conservé à mon pays l’établissement qui constituait notre dernière ressource financière. ». A publié en 1873 : 1830. 1848. 1870. Mes souvenirs.

     

    Charles Bernardin (1860-1939) : Notaire, puis rentier. Franc-maçon. Initié le 6 mars 1892 à la loge « La Fraternité Vosgienne », à Epinal. Il en est, dès la première année, le secrétaire, puis le trésorier. Affilié le 7 janvier 1895 à la Loge « Saint-Jean de Jérusalem », à Nancy.

     

    Pierre Eugène Marcellin Berthelot (1827-1907= : Chimiste, essayiste, historien des sciences. Franc-maçon. Membre de la Loge « La Fraternité Universelle » de Paris.

     

    Jean Joseph Louis Blanc (1811-1882) : Franc-maçon. Initié en exil à la Loge « Les Sectateurs de Ménès », orient de Londres, avant 1854. Membre de la loge Les Philadelphes de Londres. En 1882, il est noté comme membre de la Loge « L’Humanité de la Drôme », Orient de Valence et comme membre d’honneur de la Loge « Les Libres penseurs du Pecq » Journaliste et historien. Membre du gouvernement provisoire de 1848 et député sous la troisième république. Initiateur de l’aphorisme communiste : « De chacun selon ses facultés à chacun selon ses besoins ». En 1848, il propose la création des ateliers sociaux, afin de rendre effectif le droit au travail. En 1870-1871, traître à la cause révolutionnaire, il soutient le projet d’amnistie.

     

    Louis-Auguste Blanqui (1805-1881) : Franc-maçon. Fondateur du journal Ni Dieu, ni maître, il est membre de plusieurs loges : les Amis de la Vérité, le Temple des Amis de l’Honneur Français et le Lien des Peuples.

    Karl Marx déclare dans La guerre civile en France (la commune de Paris), 1871 : « Le véritable meurtrier de l’archevêque Darboy, c’est Thiers. La Commune, à maintes reprises, avait offert d’échanger l’archevêque et tout un tas de prêtres pardessus le marché, contre le seul Blanqui, alors aux mains de Thiers. Thiers refusa obstinément. Il savait qu’avec Blanqui, il donnerait une tête à la Commune. »

    Une majorité de communards se reconnaissaient en Blanqui.

    Elu membre de la Commune, il ne put siéger, incarcéré au fort du Taureau. Son surnom est « l’enfermé ».

    Ses disciples, présents durant la Commune, sont à l’origine d’un socialisme national français, libre-penseur, xénophobe et antisémite. Blanqui est opposé au suffrage universel : « Le suffrage universel, c’est l’intronisation des Rothschild, l’avènement des juifs. ».

     

    Antoine Blatin (1841-1911) : Franc-maçon. Clermontois, initié à Paris à la Loge « l’Avenir » le 14 décembre 1864. Enseigne à la faculté de médecine de Clermont. Elu maire en 1884, puis député du Puy-de-Dôme (1885-1899). Ecarté de la vie politique par le boulangisme. Il réveille en 1881, la loge locale « Les Enfants de Gergovie », dont il devient président en 1882. En 1884, l’article 1° de la Constitution du Grand Orient est à l’étude. Il y fait incorporer le troisième paragraphe suivant : « Considérant les conceptions métaphysiques comme étant du domaine exclusif de l’appréciation individuelle de ses membres, elle (la franc-maçonnerie) se refuse à toute affirmation dogmatique. Rose-Croix en 1885, membre du Grand-Collège en 1888, il en devient en 1901 le Grand Commandeur. Il préside le Convent en 1898 qui prend à l’unanimité position en faveur de Dreyfus, et celui, tout aussi combatif, de 1902.

     

    Jérôme Joseph Charles Paul Bonaparte Napoléon (1822-1891) : Cousin de Napoléon III. Franc-maçon de la Loge « Les Amis de la Patrie », à Paris. Il s’oppose au prince Murat, pour la Grande Maîtrise du GODF en 1861. Finalement, Napoléon III impose le maréchal Magnan.

     

    Louis Napoléon Bonaparte (Napoléon III) (1808-1873) : Son père, Louis Bonaparte (1778-1846), roi de Hollande de 1806 à 1810, fut Grand Officier du Grand Orient de France.

     

    Victor Bosc : Commune de Marseille. Le 7  août  1870, cette première insurrection populaire avec à sa tête Gaston Crémieux, Émile Bouchet, Maurice Rouvier et Gustave Naquet prend d'assaut la préfecture. Le soir même, ces radicaux se réunissent rue Vacon avec les socialistes, forment un comité d'action, et le lendemain, ils prennent d'assaut la mairie, installant un comité révolutionnaire, formé par Crémieux, Paul Giraud, Clovis Hugues, Félix Granet, Cabasse, un employé de mairie : Joseph Tardif, les journaliste Auguste Sorbier et Armand Elbert, les internationalistes Charles Alerini, Étienne-Louis Combes, Victor Bosc (des Catalans), Philibert Gilbert, Frédéric Bordes, Auguste Conteville et Célestin Matheron. Se joignent à eux un entrepreneur : Félix Debray, un cordonnier : Joseph Maviel, un maçon : Esprit Tourniaire et un employé : Eugène Barthélémy.

    Ce premier mouvement sera sévèrement réprimé par l'administration locale, fidèle aux lois impériales. Arrêtés les « factieux » sont emprisonnés dans un cachot du fort Saint-Jean. Le 27 août, un conseil de guerre statue sur le sort des meneurs et les condamne à passer quelques mois de prison à Saint-Pierre. Pierre Bernard, Tardif, Barthélémy et Giraud écopent d'un mois ; Tourniaire de trois ; Crémieux, Combe, Bosc et Sorbier de six ; Bordes de huit ; Conteville, Gilbert, Debray et Maviel, d'un an.

    Le 4 septembre 1870, jour de la proclamation de la République, les tire de leurs geôles ; Gambetta confirme l'ordre de les libérer tandis qu'une foule imposante va à la rencontre des prisonniers dans la nuit. Le même jour, le nouveau chef du gouvernement nomme Alphonse Esquiros administrateur supérieur des Bouches-du-Rhône ; Adolphe Carcassonne est nommé président de cette première commune ; le drapeau tricolore est hissé sur la mairie. Le 7 septembre, Crémieux accueille Esquiros à la gare Saint-Charles et l'accompagne à la préfecture.

     

    Léon Bourgeois (1851-1925) : Franc-maçon. Homme politique, ministre et président du Conseil, un des promoteurs de la Société des Nations. Frère de la Loge de « la Bienfaisance Châlonnaise » dès 1894. Membre de la loge « la Sincérité » à Reims.

     

    Désiré Bourneville (1840-1909) : Franc-maçon. Médecin. En 1867, il collabore au Panthéon de l’industrie et des arts, fondé par Charles Delescluze. Pendant la guerre franco prussienne, il est nommé aide major au 160° bataillon de la garde nationale de la Seine, et demeure à son poste pendant la Commune. Le 21 janvier 1891, il est initié à la Loge « La Clémente Amitié » ; il ne dépasse pas le grade d’apprenti et devient honoraire le 21 novembre 1906. Militant crématiste.

     

    Eugène Henri Brisson (1835-1912) : Franc-maçon. Il est entré en maçonnerie en 1856, car, disait-il, « c’était le seul endroit en France où l’on pût encore parler bas, mais parler encore avec une certaine liberté ». Dans les années 1860, vénérable de la loge L’Ecossaise 133, fréquentée par Floquet et Mesureur, et de futurs communards. Cet atelier, qui milite pour la démocratisation du Rite Ecossais et pour l’abandon de la référence au Grand Architecte de l’Univers, jouera un rôle moteur dans la scission écossaise en 1880. Avocat, journaliste, homme politique. Nommé après le 4 septembre 1870 adjoint au maire de Paris, il donna sa démission le lendemain du 31 octobre, en même temps qu’Etienne Arago et Charles Floquet. Candidat d’extrême –gauche, il fut élu à l’assemblée nationale le 8 février 1871. Il n’a pas approuvé la Commune.

    Son intervention en juin 1899 à la tribune de l’assemblée nationale est demeurée célèbre : il croise les doigts, paumes vers l’avant, tend les bras au-dessus de sa tête, renverse son corps en arrière et lance « A moi les enfants de la veuve ». Ce cri aurait permis de rallier les députés francs-maçons présents et sauver le ministère Waldeck-Rousseau.

     

    Paul Brousse (1843-1912) : Franc-maçon. Médecin. Il est reçu maçon en 1870, vraisemblablement à la loge du Suprême Conseil de France « Les Libres Pionniers du Progrès », qui s’est ouverte l’année précédente à Montpellier, où le Grand Orient n’est pas représenté. Il se consacre à l’activité révolutionnaire. Favorable à la Commune, proche de Jules Guesde, il doit s’enfuir en 1872 en Espagne, où il édite une feuille anarchiste, La Solidarité révolutionnaire, émanation, en 1873, d’un Comité de propagande révolutionnaire socialiste de la France méridionale. Il participe au Congrès de l’Association internationale des travailleurs à Genève en 1873, où il fait l’apologie de l’anarchisme, Il est alors un des dirigeants de la fédération jurassienne. Revenu en France en 1880, il se prononce pour un socialisme réformiste. Il est un des fondateurs du Parti ouvrier français. En 1882, au congrès de Saint-Etienne, il provoque la scission du Parti et devient un des dirigeants des possibilistes. Il est élu vénérable par les neuf fondateurs de la loge du Grand Orient de France « Les Travailleurs socialistes de France », ouverte le 22 février 1904. Cette loge destinée à regrouper des militants ouvriers compte quatre autres conseillers municipaux « broussistes » parisiens (L. Paris, J. Poiry, S. Paulard, P. Morel). Dès la première séance, s’y sont affiliés Frédéric Brunet (futur député), Henry Bagnol (député de la Seine), Jean Colly (conseiller municipal), Auguste Louis Heippenheimer (du Conseil supérieur du travail et futur conseiller municipal), l’économiste Victor Dalle ; ce jour-là, un autre conseiller municipal, Arthur Rozier, prononce une conférence, « Socialisme et franc-maçonnerie ». Parmi les futurs affiliés, on relève les noms de Jean Baptiste Dumay (député et maire du Creusot), du Dr. Meslier (député socialiste), et d’Abdel Craissac, trésorier de la Fédération nationale des syndicats d’ouvriers peintres, qui mène campagne, avec la loge, pour l’interdiction de l’emploi de composés du plomb et notamment du blanc de céruse dans les travaux publics ou particuliers. La loge travaille en relations étroites avec deux autres ateliers parisiens : « La France Socialiste » et « L’Union Socialiste », mais elle décline dans les années 1910. Brousse déclare au Grand Orient, lors de la fondation, avoir « égaré » son diplôme de maître, grade qu’il dit avoir obtenu le 30 avril 1870.

     

    Budaille : Franc-maçon. De la Loge des Amis de la Paix. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    C

     

    François Jean Félix Cantagrel (1810-1887) : Franc-maçon. Radical. Disciple de Fourier. Il n’appartient pas à la Commune, dont il fut tout au plus sympathisant. Elu conseiller municipal dès juillet 1871 et député de Paris en 1876.

     

    Lazare Hyppolite Carnot (1801-1888) : Franc-maçon, initié dans la loge Les Amis Incorruptibles en 1840. Il fréquenta ensuite la loge Philadelphie et le chapitre du même nom, vallée de Paris. Fils cadet de Lazare Carnot. Ministre de l’Instruction publique du Gouvernement provisoire en 1848. Maire du 8° arrondissement de Paris après le 4 décembre 1870. Elu député en février 1871. Sénateur à partir de 1875.

     

    Marie François Sadi Carnot (1837-1894) : Franc-maçon. Président de la République du 3 décembre 1887 au 25 juin 1894, date de son assassinat. Initié dans la loge « les Amis Incorruptibles ».

     

    Cartoux : Commune de Marseille. La préfecture est investie et les autorités destituées. Le préfet Paul Cosnier est fait prisonnier, le maire démissionné, Espivent en fuite est remplacé par un de ses seconds. Présidée par Crémieux, la commission départementale prend la place du préfet; elle comprend 12 membres : des Radicaux (Job et Étienne), des membres de l'Internationale (Alérini), de la Garde nationale (Bouchet, Cartoux), et trois délégués du Conseil municipal. L'insurrection victorieuse, Crémieux déclare du haut du balcon de l'Hôtel départemental la solidarité de Marseille avec Paris, appelle la population à maintenir l'ordre et prône la réconciliation. La Commune marseillaise durera quinze jours.

     

    Louis Eugène Cavaignac (1802-1857) : Général. Chef du pouvoir exécutif en 1848, il réprime les « journées de juin ». Franc-maçon. Il fut maçon et figure sur le tableau de la loge Thémis, orient de Caen.

     

    Louis Denis Chalain (1845-1885) : Franc-maçon. Ouvrier tourneur. Il adhère à l’AIT en 1870. Elu au Conseil de la Commune, il est membre de la commission de Sûreté générale, et de celle du Travail et de l’Echange. Condamné à mort par contumace, rentré en France après 1880.

     

    Chanut : Franc-maçon. Vénérable. Signataire du Manifeste de la Franc-Maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    Alexandre Chatrian (1826-1890) : Initié franc-maçon, en 1875, à la loge « Alsace-Lorraine » de Paris. En collaboration avec Erckmann, auteurs de romans se rapportant à l’Alsace. Le plus célèbre est L’Ami Fritz.

     

    Emile Chautemps (1850-1918) : Franc-maçon. Président du Conseil municipal de Paris, député de la Seine (1889-1897), puis député et sénateur de Haute-Savoie (1897-1918, deux fois ministre, en 1895 et 1914. Il est initié en 1890 à « Isis-Montyon » et a fréquenté diverses loges : « L’Amitié », « Cosmos 288 ».

     

    Jules Emmanuel Chauvière (1850-1910) : Ouvrier correcteur d’imprimerie. Il participe à la Commune. Conseiller municipal de Paris en 1888, député du XV° arrondissement de 1893 à sa mort. Socialiste « jaurésiens ». Franc-maçon. Initié en 1888 à la loge La Fédération maçonnique n° 336, dont il fut vénérable de 1898 à sa mort.

     

    Jean-Baptiste Clément (1836-1903) : Franc-maçon. Initié à la Loge « Les Rénovateurs », du Grand Orient de France, le 28 octobre 1898 à Clichy, qui lui confère les grades de compagnon et de maître. Il s’affilia, le 10 janvier 1900, à la loge « L’Evolution sociale » à Paris, où il passa Compagnon et Maître le même jour, le 6 juillet 1901. Chansonnier. Le Temps des Cerises (1866) est considéré comme l’hymne de la Commune, que les communards sifflaient sur les barricades. Membre du Conseil de la Commune. Membre de la Commission des Services publics, il dirige les ateliers de munitions. Adversaire déclaré de l’Eglise. Adhère à la Majorité. A écrit en 1886-1887 : La revanche des communeux. Il passa en Suisse et rentra en France après l’amnistie.

     

    Jean Claude Colfavru (1820-1891) : Fils d’un cordonnier. Avocat. Proudhonien en juin 1848. Franc-maçon. Avocat. Homme de lettres. En 1848, il participe à la campagne des banquets et devient rédacteur en chef du journal d’extrême-gauche Le Père Duchesne. Elu député le 28 avril 1850. Représentant de la Saône-et-Loire. Proscrit par l’Empire. Le 1° juillet 1850, à la loge Les Philadelphes, orient de Londres, il est reçu apprenti dans la loge parisienne « Saint-Vincent-de-Paul ». Maître le 21 février 1863, il devient en 1868 vénérable de la Loge « Le Travail ». Durant le conflit franco-allemand, il est élu commandant du 85° bataillon de la garde nationale de Paris. Député de Seine-et-Oise. Il refuse d’adhérer à la Commune. De retour en France en 1880, il est membre d’honneur de la loge « Les Amis de la Patrie », vénérable fondateur de la « Constante Amitié », sis à Paris. Membre des loges Saint Vincent-de-Paul, L’Etoile Polaire et La Clémente Amitié, orient de Paris. Président du Conseil de l’Ordre du Grand Orient (1885-1887). En 1890, au sein du Grand Orient, il conduit l’épuration anti boulangiste. C’est l’un des fondateurs de la Société des droits de l’homme et du citoyen.

     

    François Collaveri (1900-1989) : Franc-maçon. Petit-fils et fils de Maçon. Initié à 17 ans à la loge Jean-Jaurès. Il se dévoue particulièrement en faveur des maçons expulsés par les pays fascistes. En 1940, il participe activement à la Résistance. Préfet.

     

    Emile Justin Louis Combes (1835-1921) : Franc-maçon. Médecin. Président du Conseil, il mena la lutte contre les congrégations religieuses et fit fermer les écoles chrétiennes. Il avait été initié en 1868 par la loge de Barbezieux « Les Amis Réunis ». Maître le 17 mai 1870, affilié le 1° juin 1896 à la loge Tolérance et Etoile de Saintonge.

     

    Conduner : Franc-maçon. Loge des Acacias. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Victor Prosper Considérant (1808-1893) : Franc-maçon. Philosophe, économiste, polytechnicien. Penseur fouriériste, qui s’est rangé aux côtés de la Commune. Durant la Commune, il publia La Paix en 24 heures dictée par Paris à Versailles. Adresse aux Parisiens. Il y prenait partie pour l’autonomie de Paris et pour la démocratie directe réalisée par la Commune.

     

    Isaac-Moïse-Jacob Crémieux, plus connu sous le nom d’Adolphe Crémieux (1796-1880) : Franc-maçon. Avocat. Membre du gouvernement de la Défense nationale, du 4 septembre 1870 au 17 février 1871, comme Ministre de la Justice. Initié en 1818, à la loge du Bienfait anonyme (à Nîmes), qui dépendait du Grand Orient de France. En 1830, il fait parti de la loge Aide-toi, le ciel t’aidera à Paris. En 1860, il quitte le Grand Orient de France pour le Suprême Conseil de France, dont il devient le Souverain Grand Commandeur en 1869. Il demeure Grand Commandeur jusqu’en 1890.

     

    Louis Gaston Isaac Crémieux (1836-1871) : Franc-maçon. Avocat, journaliste et écrivain. Fusillé par les Versaillais pour sa participation à la Commune de Marseille le 30 novembre dans les jardins du Pharo, en ordonnant lui-même son exécution. Il prie les soldats, par respect pour ses parents, de ne pas viser au visage. Ses derniers mots sont : « Visez la poitrine. Ne frappez pas la tête. Feu ! Vive la Répu (blique)… ». Ardent franc-maçon. Initié en 1862 au Grand Orient de France dans la loge La Réunion des Amis choisis, orient de Marseille. Il en est vénérable en 1867-1868. Il participe à la fondation de la loge La Réforme, à Marseille. Ami de Gambetta, initié dans cette loge le 20 mai 1869. C’est l’époque où des francs-maçons blanquistes et républicains (alors jugés d’extrême gauche) tentent d’entraîner leurs Frères dans la voie de la lutte révolutionnaire, au service des valeurs de la République, démocratique et sociale. Ceux des Amis choisis fondent le 11 février 1868 un comité central d’initiative des loges comprenant dix commissaires : Barne, Brochier, Carriol, Chappuis, Crémieux, Pleuc, Dhionnet, Massip, Rouvier et Adolphe Royannez, Ainsi qu’une caisse centrale de secours.

    C’est Crémieux qui a utilisé, le 13 février 1871, la formule : « Majorité rurale, honte de la France ! » pour qualifier l’Assemblée particulièrement réactionnaire, composée de notables légitimistes et orléanistes.

    Le 13 décembre les loges des amis choisis et de la parfaite union font part de leur douleur devant l’exécution de leur ancien vénérable.

     

    D

     

    Dandré : Franc-maçon. Vénérable. Signataire du Manifeste de la Franc-maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    De Baumont : Franc-maçon. Loge de la Tolérance. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Antoine Mathieu Demay (1822-1884) : Ouvrier Sculpteur. Adhérent de l’Association internationale des travailleurs. Signataire de l’Affiche rouge de janvier 1871. Elu au III° arrondissement à la Commune de Paris  Le 26 mars 1871, il est élu au Conseil de la Commune. Il siège à la commission de l’Enseignement. Il vote pour la création du Comité de Salut public. Il adhère à la Majorité. Condamné à mort par contumace. Franc-maçon. Maître (1880) de la loge Le Lien des Peuples, orient de Paris, loge considérée comme « très avancée ».

     

    Maria Adélaïde Deraismes (1828-1894) : Féministe et femme de lettres. Elle est la première femme à avoir été initiée, en France, à la franc-maçonnerie à la fin du XIX° siècle. En 1865, elle accepte de participer aux conférences du Grand Orient de France. De 1866 à 1870, elle traite devant un auditoire de plus en plus nombreux de l’émancipation des femmes et de la libre pensée. Elle est la cofondatrice en 1869, avec Paule Minck, Louise Michel et Léon Richer de la « Société pour la revendication des droits civils des femmes », puis en 1870, toujours avec Léon Richer de l’Association pour le droit des femmes qu’elle préside. Pendant ces deux années, elle soutient activement le groupe de Louise Michel, André Léo, Elisée Reclus visant à l’instauration d’une éducation pour les filles. Initiée le 14 janvier 1882, à la Loge « Les Libres Penseurs », au Pecq, elle crée le 4 avril 1893 le « Droit humain », ou Grande Loge Symbolique Ecossaise.

     

    Simon (dit Louis-Simon) Dereure (1838-1900) : Ouvrier cordonnier. En 1869, il participe au congrès de Bâle de l’Association internationale des travailleurs. Il participe au soulèvement du 22 janvier 1871 contre le gouvernement de la Défense nationale. Elu du XVIII° arrondissement à la Commune de Paris  Le 26 mars, il est élu au Conseil de la Commune. Il siège à la commission des Subsistances et à celle de la Justice (21 avril). Le 16 mai 1871, il est nommé commissaire civil auprès du général Jaroslaw Dombrowski. Il vote pour la création du Comité de salut public. Condamné à mort par contumace, il se réfugie en Suisse, puis à New-York, où il reprit son métier de cordonnier. Il rentre en France après l’amnistie. Par la suite militant « guesdiste ». Franc-maçon. A peut-être été initié dans une loge sauvage aux Etats-Unis (comme J.-B. Clément).

     

    Deschamps : Franc-maçon. Loge de la Persévérance. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Emile Deschanel (1819-1904) : Franc-maçon. Homme politique, père de président de la république Paul Deschanel. Membre de la loge « La Renaissance ».

     

    Frédéric Desmons (1832-1910) : Pasteur. Franc-maçon. Initié le 18 janvier 1863 au sein de la loge L’Echo du Grand Orient de France. En 1867, il quitte sa loge-mère pour fonder, à Saint-Géniès de Malgoirès, l’atelier Le Progrès. Dès 1873, il entre au Conseil de l’Ordre du GODF. Lors du Convent de 1877, il est nommé rapporteur du vœu n° IX émanant de la loge La Fraternité progressive de Villefranche-sur-Saône, visant la révision de l’article 1° de la Constitution du GODF, demandant la suppression de la formule Grand Architecte de l’Univers. Député du Gard de 1881 à 1894. Sénateur du Gard, Radical, de 1894 à 1909.

     

    Emile Digeon (1822-1894) : Journaliste. Anarchiste. Chef révolutionnaire de la Commune de Narbonne. Son père, Stanislas, avocat, était franc-maçon et anticlérical. Sa proclamation se terminait ainsi :

    « Que d’autres consentent à vivre éternellement opprimés ! Qu’ils continuent à être le vil troupeau dont on vend la laine et la chair !

    Quant à nous, nous ne désarmerons que lorsqu’on aura fait droit à nos justes revendications, et si on a recours encore à la force, pour les repousser, nous le disons, à la face du ciel, nous saurons les défendre jusqu’à la mort ! ».

     

    Jaroslaw Dombrowski (1836-1871) : Franc-maçon. Officier polonais qui, après avoir participé à l’insurrection de 1863, se réfugie en France et participe à la Commune. Chef militaire de la Commune. Il est nommé, le 29 avril 1871, commandant de toutes les forces de la rive droite. Après l’entrée des Versaillais à Paris, il poursuit la lutte et est blessé mortellement sur les barricades de la rue Myrrha, le 23 mai 1871.

     

    Paul Doumer (1857-1935) : Franc-maçon. Professeur de mathématiques. Président de la République française, élu président de la République en 1931. Il est initié à la Loge « L’Union Fraternelle », le 1° décembre 1879. Compagnon et maître le même jour, le 5 novembre 1880. Il devient vénérable de la Loge « Patrie et Humanité » à Soissons, en 1899. Il ouvre à Paris la Loge « Voltaire » qu’il va diriger à plusieurs reprises. Vénérable de la loge « Voltaire », il fut membre du Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France. Inscrit aussi à la Loge d’Auxerre, « Le Réveil de l’Yonne ». En 1903, il s’affilie à la Loge « L’Alsace-Lorraine ».

     

    Gaston Doumergue (1863-1937) : Franc-maçon. Député, puis sénateur radical socialiste, il est président du Conseil (1913-1914), puis du Sénat (1923) et président de la République (1924-1931). Membre de la Loge « L’Echo » du Grand Orient, à Nîmes.

     

    Jean Baptiste Dumay (1841-1926) : Ouvrier mécanicien du Creusot, face à la dynastie Schneider. Organisateur de la grève de 1870. Internationaliste. Nommé maire provisoire en septembre 1870. Il proclame la Commune du Creusot le 26 mars 1871 au balcon de l’Hôtel de Ville. Le 27 mars, le gouvernement versaillais fait occuper militairement la ville. A écrit : Mémoires d’un militant ouvrier du Creusot (1841-1905)  S’exile à Genève. Au retour, il reprend la tête du mouvement ouvrier creusotin. Membre du PSOR avec Allemane. Député de Belleville de 1889 à 1895. Franc-maçon. Initié en 1894 à la loge La Fédération Maçonnique de la Grande Loge, puis il s’affilie aux Travailleurs socialistes de France du Grand Orient.

     

    Durand : Franc-maçon. Garant d’amitié de la Loge le B.°. de Marseille.

     

    E ;

     

    Jean Baptiste Elin : Franc-maçon. De la Loge des Amis triomphants. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Jean Pierre Eluze (1821-1908) : Ami et gendre de Cabet. Il participe activement aux expériences « icariennes », puis créa en 1862, le « Crédit-au-Travail », organisation mutualiste. Franc-maçon. Membre de la loge n° 88 La Prévoyance, du rite écossais.

     

    Henri François Alphonse Esquiros (1812-1876) : Franc-maçon. Auteur romantique. Libre-penseur et anticlérical militant. A écrit en 1847-1848 une Histoire des montagnards. Elu à l’Assemblée nationale le 7 juin 1869, il siège à l’extrême-gauche. Démissionnaire, puis réélu le 8 février 1871,

     

    Emile François Désiré Eudes (1843-1888) : Etudiant en pharmacie. Employé. Franc-maçon. Libre-penseur anticlérical. Initié en 1868 à la loge l’Ecossaise 133. Leader blanquiste. Héritier spirituel de Blanqui. Membre du Comité central de la Garde nationale. Le 26 mars, il est élu membre du Conseil de la Commune. C’est sur sa proposition que l’Assemblée prend le nom de Commune. Le 9 mai 1871, il devient membre du Comité de Salut public. Nommé général par le Comité central de la Commune, il fut, lors de l’entrée des Versaillais dans Paris, promoteur des incendies. Condamné à mort par contumace, il rentra en France après l’amnistie. C’est lui qui entraîne les blanquistes dans l’aventure boulangiste, avec l’entremise de Rochefort.

     

    F

     

    Fauchery : Franc-maçon.

     

    Félix Faure (1841-1899) : Franc-maçon. Président de la République française de 1895 à 1899. Il appartenait à la loge du Havre « La Parfaite Aménité ».

     

    Jules Gabriel Claude Favre (1809-1880) : Franc –maçon. Initié en 1877. Avocat. Républicain opposé à l’Empire. Vice-président et ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Défense nationale et dans celui de Thiers. Adversaire acharné de la Commune. Fut un des premiers à combattre l’Internationale.

     

    Jules François Camille Ferry (1832-1893): Avocat. Journaliste. Franc-maçon. Le 8 juillet 1875, les francs-maçons donnent une grande solennité à sa réception par le Grand Orient de France (Loge « La Clémente Amitié »). Il y est reçu en même temps que Littré et que Grégoire Wyrouboff. Par la suite, Ferry appartiendra à la Loge « Alsace-Lorraine » à Paris. Lors de la cérémonie solennelle et grandiose de l’initiation, on remarque la présence de la fine fleur de l’opportunisme : Edmond Adam, Antonin Proust, Challemel-Lacour, Maurice Rouvier, Jules Claretie, Antonin Duibost. Des républicains tentés par le radicalisme, Brisson, Floquet, Lockroy, sont également là. Membre du gouvernement de la Défense nationale. Adversaire résolu des communards.

    Dans le Discours devant la Chambre des députés, le 28 juillet 1885, Jules Ferry déclare : « Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures ».

     

    Charles Thomas Floquet (1828-1896) : Franc-maçon. Avocat. Elu député à Paris le 8 février 1871, il entreprend des démarches de conciliation entre l’Assemblée et la Commune. Fait partie de l’aile gauche de l’opportunisme.

     

    Emile Flourens (1841-1920) : Frère cadet de Gustave Flourens. Auditeur au Conseil d’Etat en 1868. Nommé directeur des cultes au ministère der l’Intérieur en 1879. Ministre des Affaires étrangères de 1886 à 1888. Député des Hautes Alpes, puis de la Seine de 1889 à 1893. Député du 5° arrondissement de Paris de 1902 à 1906.

    Opposant à la franc-maçonnerie, il sera membre de la Ligue française antimaçonnique. Auteur en 1912 de « Un fiasco maçonnique à l’aurore du vingtième siècle de l’ère chrétienne ».

     

    Gustave Flourens (1838-1871) : Franc-maçon.  Initié le 12 juin 1866 à la loge l’Union d’Orient. Universitaire. Ethnographe et physiologiste. Réfugié en Angleterre après la manifestation du 7 février 1870, il fréquente la famille Marx. Collaborateur d’Henri Rochefort au journal La Marseillaise. Chef de bataillon de la Garde nationale, il est l’un des organisateurs de l’émeute du 31 octobre 1870. Elu de la Commune par le 19° bataillon, nommé général et chargé de la défense de Paris révolutionnaire. Il est tué le 3 avril 1871 à Rueil, alors qu’il est désarmé, au cours d’une échauffourée entre Communards et Versaillais. Antisémite dans son cours Histoire de l’homme. Professeur au Collège de France en 1863, il établit une méthode linguistique et anatomique pour classifier les races humaines.

     

    G

     

    Paul Gachet ou docteur Gachet (1828-1909) : Franc-maçon. Médecin, artiste et collectionneur d’œuvres d’art. Il est médecin militaire pendant la Commune, de la 2° ambulance du Grand Orient de France. En février 1871, il est affecté aux ambulances du 9° bataillon de la Garde nationale, à la porte de Flandre.

     

    Léon Gambetta (1838-1882) : Avocat. Franc-maçon. Initié le 20 mai 1869 par Gaston Crémieux à la loge « La Réforme », Orient de Marseille, à laquelle appartiennent également Gustave Naquet et Maurice Rouvier. Il resta toute sa vie apprenti. Membre du gouvernement de la Défense nationale (à l’Intérieur). Il rejoint le 7 octobre 1870 la délégation de Tours et organise la défense en province. Il donne sa démission après la capitulation. Il a contribué à mettre à bas les diverse Communes apparaissant sur le territoire français. Président de la Chambre en 1879 et président du Conseil en 1881.

    Il est dit dans le Discours prononcé par le frère Paul Perrin à l’occasion de la cérémonie commémorative de la naissance du frère Léon Gambetta. Assemblée générale du Grand Orient de France, 1938, Bibliothèque du Grand Orient, Nr 292 : « Nous pouvons nous enorgueillir de le compter parmi les membres de notre Ordre, car il fut de ceux qui élèvent le niveau de la conscience humaine, et sont, à ce titre, les serviteurs les plus sûrs de la civilisation.

    Honneur à notre frère Léon Gambetta, qui fut un grand citoyen, un grand républicain, et un grand franc-maçon. »

    (Des applaudissements prolongés ont salué la fin de ce discours).

     

    A. Gambier : Franc-maçon. Loge J.-J. Rousseau, Montmorency. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Guiseppe Garibaldi (1807-1882) : Franc-maçon. Garibaldi est Grand Maître de presque toutes les obédiences italiennes. Initié à la maçonnerie en 1844 dans la loge « Asilo de la Virtud » (L’Asile de la Vertu), de Montevideo, Uruguay, une loge irrégulière, il rejoint la loge du Grand Orient de France « Les amis de la patrie » à Paris. En juin 1860, il est élevé au grade de maître maçon à Palerme. En 1867, il accepte la charge de Grand Maître honoraire à vie du Grand Orient d’Italie. En 1881, il fut élu Grand Maître Mondial du Rite Memphis-Misraïm. Le général Garibaldi fut élu à l’Assemblée : il est sorti le troisième de l’urne parisienne avec plus de 200 000 suffrages. L’Assemblée monarchiste lui refusa la parole.

     

    Louis Antoine Pagès, dit Garnier-Pagès (1803-1878) : Franc-maçon. Membre du gouvernement de la Défense nationale. Initié aux « Amis de la Vérité », en 1843. Présent en loge en 1870, à Boulogne, au « Réveil Maçonnique ». En 1875, à « La Clémente Amitié », il guide les pas de Jules Ferry.

     

    Gonty : Franc-maçon. De la Loge de la Prévoyance. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Edmond Alfred Goupy ou Goupil (1838-1919) : Médecin. Franc-maçon. Membre de la loge maçonnique L’Alliance fraternelle de rite écossais, dont il fut président. Ecrivain et médecin. Durant le siège de Paris par les Allemands, il est élu commandant du 115° bataillon de la Garde nationale. Le 26 mars, il est élu au Conseil de la Commune et siège à la commission de l’Enseignement (30 mars). Il démissionne le 7 avril, trouvant la Commune trop révolutionnaire. Les Versaillais le condamnent à cinq ans de prison. Déporté, il s’estime communard. En 1881, le docteur Edmond Goupil fonde la première société de solidarité des communards de retour de déportation, la Société protectrice des citoyens contre les abus.

     

    Grande Landes : Franc-maçon. Orateur de Bagneux. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Grasset : Franc-maçon. Orateur de la Paix, union de Nantes. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Jean Louis Greppo (1810-1888) : Franc-maçon. Canut à Lyon. Il fit partie des députés parisiens qui tentèrent en vain une conciliation entre les insurgés de la Commune et Versailles.

     

    Jules Grévy (1807-1891) : Franc-maçon. Il appartenait à la loge d’Arras « la Constante Amitié ». Avocat. En février 1871, il est élu président de l’Assemblée nationale, jusqu’à sa démission en avril 1873. Il confie le pouvoir à Thiers lors de l’insurrection de la Commune, qu’il condamne. Président de la République de 1879 à 1887.

     

    Jules Napoléon Guérin (1860-1910) : Journaliste, directeur de l’hebdomadaire L’Antijuif. Il grandit à Paris et a très vite des aspirations politiques proches des anciens communards. C’est lui qui fera rencontrer Louise Michel et le marquis de Morès. Sa première arrestation a lieu pendant les obsèques de Jules Ferry en 1893 : de nombreux anarchistes reprochaient à l’ancien maire de Paris, sa sévérité lors des insurrections du 31 octobre 1870 et 22 janvier 1871.

    En réaction contre l’obédience maçonnique du Grand Orient de France, il fonde la ligue antimaçonnique et antisémite du Grand Occident de France (issue de la Ligue antisémitique de France fondée en juin 1896) qui fut particulièrement active et virulente lors de l’affaire Dreyfus. Il est alors financé par le duc d’Orléans. Il poursuivra son activité antisémite et sa propagande antidreyfusard jusqu’à sa mort. Louis Ferdinand Céline lui rend hommage dans Maudits soupirs pour une autre fois.

     

    Guillaume 1° 1797-1888) : Franc-maçon. Roi de Prusse. Empereur d’Allemagne de 1871 à 1888. Fut initié par son père, Frédéric-Guillaume III, seul un roi pouvant initier un autre roi ou futur roi.

     

    François Pierre Guillaume Guizot (1787-1874) : Franc-maçon. Initié en 1836. Historien. Membre de l’Académie française de 1836 à 1874. Député en 1830.

     

    H

     

    Ernest Hamel (1826-1898) : Franc-maçon. Ancien vénérable de l’Avenir. Ecrivain, avocat et historien, auteur d’une biographie de Maximilien de Robespierre. Pendant la guerre franco-allemande de 1870, il sert comme soldat dans un bataillon de francs-tireurs et dans la garde nationale parisienne.

     

    Henry Sixte – Casse dit Fortuné Henry (1821-1882) : Franc-maçon. Il participe le 29 avril à la manifestation des Francs-maçons demandant une trêve. Poète, journaliste et maroquinier. Adhère à l’Association internationale des travailleurs. Signataire de l’Affiche rouge du 6 janvier 1871. Le 3 mars, il est élu au Comité central de la Garde nationale. Le 26 mars, il est élu au Conseil de la Commune. Il siège à la commission des Subsistances. Il vote pour la création du Comité de salut public. Condamné en France par contumace, il se réfugia en Amérique et rentra en France après l’amnistie.

     

    Hirsch : Franc-maçon. Vénérable. Signataire du Manifeste de la Franc-maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    J

     

    Victor Charles Jaclard (1840-1903) : Franc-maçon. Professeur de mathématiques. Docteur en médecine. Disciple de Pierre-Joseph Proudhon. Se joint à la Première Internationale fondée en 1864 à Londres. Puis bakouniniste et blanquiste. Représente la Première Internationale au Comité central de la Garde nationale. Chef de la 17° Légion. Condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité, il réussit à passer en Suisse et, de là, en Russie. Rentré en France après l’amnistie, Jaclard, qui, en 1871, avait été adjoint de Clemenceau à la mairie du XVIII°, devient secrétaire de l’homme d’Etat à la Justice.

     

    Armand Félix Marie Jobbé-Duval (1821-1889) : Franc-maçon. Peintre. Quarante-huitard et élu du conseil municipal de Paris sous la Troisième République. Membre de la Loge des « Zélés Philanthropes ». En 1870, le gouvernement de la Défense nationale le nomme adjoint au maire du 15° arrondissement de Paris, où il organise la Garde nationale d’un quartier ouvrier. Il est condamné, puis amnistié pour son implication dans la Commune de Paris. Il siège ensuite au conseil municipal de Paris après avoir été élu le 30 juillet 1871 dans le quartier Necker du XV° arrondissement. Il y fut réélu jusqu’à sa mort.

     

    Jules Paul Johannard (1843-1888) : Franc-maçon. Lithographe. Réfugié à Londres, il adhère en 1867 à l’Association internationale des travailleurs. Membre de 1868 à 1872 du Conseil Général de l’Internationale. Blanquiste. Condamné à un an de prison lors du troisième procès de l’Internationale. Organisateur des sections de l’Internationale à Saint-Denis, début de 1870. Il est un des dirigeants du soulèvement du 31 octobre 1870, contre le gouvernement de la Défense nationale. Aux élections complémentaires du 16 avril 1871, il est élu au Conseil de la Commune et siège à la commission des Relations extérieures et à celle de la Guerre. Partisan de la Majorité. Il vote pour la création du Comité de salut public. Le 16 mai, il est nommé délégué civil auprès du général La Cécilia. Condamné à mort par contumace et réfugié à Londres. En 1871-1872, il est de nouveau membre du Conseil général de l’Internationale.

     

    François Jourde parfois prénommé Francis (1843-1893) : Franc-maçon. Clerc de notaire, comptable dans une banque, puis employé des Ponts et Chaussées de la Ville de Paris. Délégué au Comité central de la Garde nationale (160° bataillon). Elu le 26 mars au Conseil de la Commune. Nommé délégué aux Finances. A publié en 1877 Souvenirs d’un membre de la Commune. Condamné à la déportation, il embarque le 13 juin 1872 pour la Nouvelle-Calédonie ; il s’évada avec Rochefort en 1874.

    Il est initié à la loge « Les Zélés Philanthropes » le 9 novembre 1866. Admis aux grades de Compagnon et de Maître le 16 avril 1867, il est orateur de la loge pendant trois ans, jusqu’en 1870. Le 9 juin 1871, la loge le radie « pour conduite indigne dans sa vie profane ». Exilé à Londres après son évasion du bagne, il écrit en 1874 aux « Zélés Philanthropes », pour demander qu’on lui adresse son diplôme de Maître. Sans doute voulait-il s’affilier à la loge « Les Philadelphes » à Londres. Refus de l’obédience : « Le frère Jourde a été signalé aux Ateliers et aux maçons de l’obédience comme étant exclu de la maçonnerie française… ». L’obédience avait choisi Thiers contre la Commune.

     

    L

     

    Napoléon François Paul Thomas La Cécilia (1835-1878) : Franc-maçon. Professeur de mathématiques. Chef d’état-major du général Emile Eudes. Le 24 avril, il est nommé général. Condamné par contumace à la déportation, il meurt au Caire. Il avait le grade de colonel dans l’armée régulière.

     

    Pierre Casimir Hyppolite Lachambeaudie (1806-1872) : Franc-maçon. Fabuliste, poète, goguettier, chansonnier. Saint-simonien. Il prit part aux manifestations maçonniques en faveur de la Commune. Loge de la Rose du parfait silence. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Charles Mercier de Lacombe (1832-1904) : Franc-maçon. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Louis Lebeau : Franc-maçon. De la Loge la Prévoyance. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Alexandre Auguste Ledru-Rollin (1807-1874) : Franc-maçon et républicain, il a appartenu à la Grande Loge de France. Avocat. Après la manifestation du 13 juin 1849, Rollin émigre en Angleterre. Il revient en France en 1870 et devient un adversaire de la Commune de Paris.

     

    Adolphe Gustave Lefrançais (1826-1901) : Ex-instituteur. Franc-maçon. Initié le 27 octobre 1863 à la loge l’Ecossaise 133 et affilié en 1866 à l’Union Parfaite de la Persévérance. C’est à lui qu’Eugène Pottier a dédié le poème l’Internationale. Elu le 26 mars au Conseil d’ la Commune, il est jusqu’au 3 avril membre de la commission exécutive, puis de celle du travail et de l’Echange, enfin celle des Finances le 212 avril. Il vote contre la création du Comité de salut public. Anarchiste de la tendance bakouniniste. Réfugié en Suisse, il a édité en 1871 : Etude sur le mouvement communaliste de 1871. Lefrançais s’était vainement opposé au décret des otages. Exclu de l’Internationale en 1872 pour avoir soutenu les bakouninistes. Sont publiées en 1903 ses Mémoires d’un révolutionnaire.

     

    Antoine Louis Prosper Lemaître, dit Frederick Lemaître (1800-1876 : Franc-maçon. Acteur. Membre des Philadelphes, orient de Londres. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Edmond Adolphe Lepelletier de Bouhélier, dit Edmond Lepelletier (1846-1913) : Avocat. Poète. Journaliste radical et franc-maçon. Vénérable de la loge « Les Droits de l’Homme » du Grand Orient. Il a une sœur, Laure, épouse d’Alphonse Humbert (1844-1922), membre de la Commune, qui sera déporté à Nouméa, et deviendra député de la Seine (1893-1902). Il a écrit : Histoire de la Commune de 1871, en 1911.

     

    Pierre Henri Leroux (1797-1871) : Editeur et philosophe. Il adhère à la charbonnerie, puis au saint-simonisme. La Commune délèguera deux de ses représentants à ses obsèques le 12 avril 1871.

     

    Limonaire : Franc-maçon. Vénérable. Signataire du Manifeste de la Franc-maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    Emile Littré (1801-1881) : Lexicologue. Médecin. Linguiste. Philosophe.  Disciple d’Auguste Comte. Républicain bourgeois. Il n’approuve pas le Commune. Le 16 septembre 1870, il se met à la disposition de Gambetta, est nommé professeur de l’Ecole polytechnique en janvier 1871, et est élu à l’Académie française le 8 février. Partisan de Thiers en 1873, il est élu sénateur inamovible en 1875. Franc-maçon. Initié par la loge « La Clémente Amitié » le 8 juillet 1875, en même temps que le linguiste belge Joseph-Honoré Chavée et que Jules Ferry. Affilié à la loge « Les Neuf Sœurs » de Paris.

     

    Charles Longuet (1839-1903) : Franc-maçon. Initié en Angleterre, après le coup d’Etat du 2 décembre 1851. Parmi les frères qu’il rencontre il y a Louis Blanc, Alfred Talandier et Joseph Garibaldi. Journaliste. Proudhonien. Exilé en Angleterre il adhère à la franc-maçonnerie. En 1866, il devient secrétaire correspondant pour la Belgique au Conseil général de l’Internationale. Le 16 avril il est élu au Conseil de la Commune. Il siège à la commission du Travail et de l’Echange. Il vote contre la création du Comité de Salut public. En 1872, il épouse Jenny, la fille aînée de Karl Marx. Beau-frère de Jules Guesde.

     

    E. Louet : Franc-maçon. Du Chapitre des Vrais amis de Paris. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Louis Adrien Lucipia (1843-1904) : Journaliste. Il participe à la Commune. Il est initié franc-maçon le 4 juin 1888 à la loge « Les droits de l’homme » du Grand Orient, à Paris et sera président du Grand Orient de France en 1895, et 1898. Ecrit dans le Cri du Peuple et dans le Père Duschêne. Capitaine dans un bataillon auxiliaire du génie pendant la guerre, il participe aux émeutes parisiennes du 31 octobre 1870, et signe l’Affiche rouge, véritable appel à la révolte. Elu au Comité central des vingt arrondissements. Condamné aux travaux forcés à perpétuité, amnistié en 1880, il est élu président du Conseil municipal de Paris en 1899.

     

    M

     

    Jean Macé (1815-1894) : Enseignant et journaliste. Franc-maçon. Il fut actif aux loges de la Parfaite Harmonie de Mulhouse (le 2 juin 1866) et de la Fidélité de Colmar et membre des Frères réunis à Strasbourg. Suite à la défaite de 1870, il influença le Grand Orient de France en un sens patriote et chauvin. Il crée la Ligue de l’enseignement en 1866, qui se bat pour l’instauration d’une école gratuite, obligatoire et laïque. Il se lie d’amitié avec Louis Nathaniel Rossel, partisan de l’éducation des classes ouvrières. Devenu sénateur inamovible, il s’affilie à la loge « L’Alsace-Lorraine », à laquelle il restera fidèle jusqu’à sa mort.

     

    Magdelenas : Franc-maçon. De la Loge de la Clémente Amitié cosmopolite. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Bernard Pierre Magnan (1791-1865) : Franc-maçon. Maréchal de France. Il est un des principaux organisateurs du coup d’Etat du 2 décembre 1851. En 1862, alors qu’il n’est pas franc-maçon, Napoléon III le nomme Grand Maître du Grand Orient de France, pour écarter le Prince Lucien Murat. Il fut initié et reçut le 33 degrés en 48heures.

     

    Pierre-Antoine-Frédéric. Malapert (1815-1890) : Franc-maçon. Orateur du Suprême Conseil.

     

    Benoît Malon (1841-1893) : Franc-maçon. Membre de la loge « Le Lien des Peuples ». Ouvrier teinturier. Militant ouvrier, communard, journaliste, écrivain. Il fait partie du bureau de la section parisienne de l’Internationale, adhérant à l’AIT en 1865. Proudhonien de gauche. Collaborateur du journal La Marseillaise de Rochefort. Le 8 février il est élu à l’Assemblée nationale comme socialiste révolutionnaire. Il est élu le 26 mars au Conseil de la Commune. Il siège à la commission du Travail et de l’Echange. Il vote contre la création du Comité de salut public et se range du côté de la Minorité. A écrit : La troisième défaite du prolétariat français (1871). Condamné à mort par contumace, il émigre en Suisse. A Palerme, il est reçu en 1877 au grade de compagnon et de maître de la loge « Fedelta ». Revenu en France après l’amnistie, il devient le leader des opportunistes-possibilistes. Ii assiste, ainsi que Jules Vallès, à son retour de proscription, à une tenue de la loge parisienne « La Ruche libre ». Préside en 1882, le Congrès socialiste de Saint-Etienne. Directeur de la Revue Socialiste. Il reprend une activité maçonnique en 1889, à la loge du Grand Orient « Le Lien des Peuples et les Bienfaiteurs réunis ». Incinéré au Père Lachaise, sur le socle de son monument figure l’équerre et le compas.

    Libre-penseur, chef de file des blanquistes, Malon est partisan d’un socialisme national, opposé au socialisme allemand. Admirateur de Drumont, l’auteur de La France juive. Il écrit dans La Revue Socialiste N° 18 de juin 1886, pages 509 à 511, un article sur La question juive : « Oui, la noble race aryenne a été traître à son passé, à ses traditions, à ses admirables acquis religieux, philosophiques et moraux, quand elle a livré son âme au dieu sémitique, à l’étroit et implacable Jéhovah. (…) En brisant le cœur et la raison aryens, pour croire aux radotages antihumains de quelques juifs fanatiques, butés et sans talent (voyez Renan) ; en faisant de la littérature d’un peuple dont toute l’histoire ne vaut pas pour le progrès humain, une seule olympiade d’Athènes, on a autorisé les fils de ce peuple choisi, de ce « peuple de Dieu », à nous traiter en inférieurs ».

     

    Marchal : Franc-maçon. Vénérable. Signataire du Manifeste de la Franc-maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    Pierre Joseph Henri Marmottan (1832-1914) : Franc-maçon. Docteur en médecine. Elu au Conseil de la Commune le 26 mars. Républicain modéré, il fit partie des démissionnaires. Fait partie de l’aile gauche de l’opportunisme.

     

    Commune de Marseille : Elle dure quatorze jours, du 22 mars au 5 avril 1871. La Loge « La Réunion des Amis choisis » du Grand Orient, formée de républicains et de blanquistes, fonde, pour entraîner les autres loges, le 11 février 1868, un Comité central d’initiative des loges de dix membres : l’avocat Gaston Crémieux, Barne, Brochier, Chappuis, de Pleuc, Dhionnet, Massip, Rouvier et Adolphe Royannez. Parallèlement voient le jour l’Association phocéenne de l’Enseignement, de l’Instruction et de l’Education des deux sexes et la Caisse Centrale de Secours.

     

    Georges Martin (1844-1916) : Franc-maçon. Médecin. Le Docteur Martin reste attaché sur le plan maçonnique, au difficile combat en faveur de la mixité. Il est initié le 21 mars 1879, dans la Loge « Union et Bienfaisance » de la Grande Loge Centrale de Paris. Il est élevé à la maîtrise le 16 janvier 1880 dans la Loge « La Jérusalem Ecossaise », à Paris, dont il devient le vénérable par la suite. Membre des ateliers supérieurs du Suprême Conseil de France. Favorable à la mixité, il fonde avec Maria Deraismes, son épouse Marie, Clémentine Royer, Marie Bonnevial et Marie Bequet de Vienne, l’obédience mixte « Droit Humain » le 14 avril 1894. Il fonde en outre les loges « La Fraternité Ecossaise » (Nice, 1911), « Denis Papin » (Blois, 1912) et « Les Philanthropes du Maine » (Le Mans, 1913).

     

    Martin : Franc-maçon. Ex secrétaire de la loge l’Harmonie de Paris. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Martin : Franc-maçon. Vénérable. Signataire du Manifeste de la Franc-maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    Masse : Franc-maçon. Trésorier de la fédération, président de la réunion des originaires de l’Yonne. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Elie Henri May (1842-1930): Franc-maçon. Pendant deux générations (dont dix années de présidence), il a donné à son Atelier – la loge « Les Trinitaires » n° 3 (GLDF) à l’Orient de Paris – une coloration sociale. Joailler, puis journaliste à L’Humanité. Nommé par la Commune directeur de la manufacture des tabacs, puis devient l’adjoint de son frère, Gustave Charles May. Son honnêteté sera mise en cause par Gustave Tridon.

    Député boulangiste, il devient aussi vénérable d’honneur ad vitam aeternam de la loge « Les Trinitaires ».

     

    Simon Mayer : Franc-maçon.  Initié en 1867 à l’Union Parfaite de la Persévérance.

     

    Simon Charles Mayer (1820-1887) : Capitaine au 169° bataillon de la Garde nationale. Nommé colonel chargé de l’organisation des légions le 27 avril, major commandant la place Vendôme le 1° mai, puis sous-directeur des mouvements au ministère de la Guerre le 4 mai. Sa défense devant les Versaillais manqua de dignité. A publié en 1880 : Souvenirs d’un déporté. Etapes d’un forçat politique.

     

    Mendès-Catulle (1841-1909) : Ecrivain et poète. Il est dit que Catulle Mendès présenta la franc-maçonnerie à Guy de Maupassant en 1876. Pour faire une pareille offre, il faut être maçon soi-même. Disciple spirituel de Swedenborg. Auteur en 1871 de : Les 73 Journées de la Commune (du 18 mars au 29 mai 1871). Il note à propos de la mort de Millière : « Il y a une chose extraordinaire, c’est que les lâches sont braves. ». Circonspect au-début, il devient hostile à la Commune aux fils des jours.

     

    Gustave Mesureur (1847-1925) : Dessinateur de modèles de tissus. Franc-maçon. Initié le 2 avril 1869, à 22 ans, à la loge « La Justice 133 » du Suprême Conseil, il montera sur les barricades comme garde national, avant de fonder la Grande Loge Symbolique Ecossaise, en 1880. Directeur de l’Assistance Publique, député et ministre, il sera plusieurs fois (de 1903 à 1910, de 1911 à 1913 et de 1924 à l’année de sa mort) Grand Maître de la Grande Loge de France.

     

    Louise Michel (1830-1905) : Surnommée la « Vierge rouge ». Franc-maçonne. C’est à la loge « La Philosophie Sociale » atelier dissident du rite écossais qui admettait les femmes, que fut initiée Louise Michel. Elle déclara : « Il y a longtemps que j’aurais été des vôtres, si j’eusse connu l’existence des loges mixtes, mais je croyais que, pour entrer dans un milieu maçonnique, il fallait être un homme. Selon moi, devant le grand idéal de liberté et de justice, il n’y a point de différence d’hommes et de femmes ; à chacun son œuvre ». Militante anarchiste, aux idées féministes et l’une des figures majeures de la Commune de Paris. Auteur de La Commune (1898). Le faire-part annonçant son décès était ainsi rédigé : « Le Vénérable, les Officiers et les Membres de la Loge n°3, La Philosophie Sociale, ont la douleur de faire part, à tous les Francs-maçons de la perte cruelle qu’ils viennent de faire en la personne de leur Sœur Louise Michel. ».

    A propos du général Boulanger, elle déclare : « Nous le croyons sur parole tant que ses actes ne prouvent pas le contraire ». Par amitié pour son « frère » Rochefort, elle refusera de prendre parti pour Dreyfus. En 1890, elle participera à un meeting aux côtés du marquis de Morès, fondateur de la Ligue Antisémitique (voir Une réunion anarchiste, dans Le Petit Journal du 16 avril 1890).

    Les journaux appelaient Louise Michel « la nouvelle Théroigne », « l’inspiratrice », « le souffle révolutionnaire de la Commune ». Ceux qui la connaissaient l’appelaient « la bonne Louise », et ses ennemis, « louve avide de sang ».

     

    Louis Mie (1831-1877) : Avocat. Après la révolution du 4 septembre 1870, il fonde un journal radical, la République de la Dordogne, et se rendit à Tours, où il organisa une garde civique, chargée de protéger le gouvernement. Pendant la Commune, il fut délégué de Paris pour essayer de mettre un terme à la guerre civile. A écrit en 1869 : La franc-maçonnerie et l’évêque de Périgueux.

     

    Paule Minck ou Mink (1839-1901) : Franc-maçonne. Son nom est Adèle Paulina Mekarska. Fille d’un comte polonais réfugié en France après 1830, elle militait à  la fin de l’Empire dans les milieux féministes aux côtés d’André Léo et écrivait dans les journaux d’opposition. Dès 1868, elle rejoint la première Internationale. Sous la Commune, elle ouvrit une école gratuite dans l’église Saint-Pierre-de-Montmartre et anima le club de l’église Saint-Sulpice. Sœur de Jules Mekarski, métreur-vérificateur, commissaire de police de la Commune. Après la Commune, elle s’exile en Suisse, où elle subit l’influence de Bakounine. Après l’amnistie, elle fait des tournées de propagande socialiste.

     

    Montanier : Franc-maçon. Membre du Conseil de l’Ordre. Signataire du Manifeste de la Franc-maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    Jean-Baptiste Alexandre Montaudon (1818-1899) : Franc-maçon. Général du 1° corps d’armée de l’armée versaillaise. Ses opinions politiques étaient celles d’un conservateur-monarchiste. Commandant de l’armée de Versailles.

    Dans une note de Thiers du 6 avril 1871, on peut lire :

    « Chef du pouvoir exécutif à préfets, etc.

    Hier, le régiment de gendarmerie et la brigade Besson ont enlevé Courbevoie, caserne et ville. Aujourd’hui la division Montaudon, habilement et énergiquement dirigée par son chef, parfaitement aidée des troupes du génie, a enlevé le pont de Neuilly, défendu par un ouvrage des plus considérables. L’entrée des troupes a été extraordinaire. Le général Montaudon a été blessé légèrement, mais le général Péchot très-grièvement. Les insurgés ont fait des pertes immenses. Cette journée sera décisive par l’importance de la position que l’on vient de conquérir.

    A. THIERS. »

     

    Antoine Amédée Marie Vincent Manca-Amat de Vallombrosa, connu sous son titre de marquis de Morès (1858-1896) : Aventurier et activiste politique. En 1889, il fonde la Ligue antisémitique de France avec Edouard Drumont, et à la disparition de cette Ligue, il fondera, en mars 1891, sa propre organisation, « Morès et ses amis ». Il rejoint Drumont comme rédacteur à La Libre Parole et lance en mars 1892 une campagne antisémite.

     

    Mossurenghy : Franc-maçon. Du Grand Orient du Brésil. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Motard : Franc-maçon. Vénérable. Signataire du Manifeste de la Franc-maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    Lucien Charles Joseph Napoléon Murat (1803-1878) : Franc-maçon. Second fils de Joachim Murat (1767-1815), roi de Naples de 1808 à 1815. Il aurait été initié en Autriche, à l’âge de 18 ans, dans le château de Frohsdorf par des officiers amis de son père, réunis en loge « sauvage ». Grand Maître du Grand Orient de France, de 1852 à 1861. Candidat à la réélection en 1861, en rivalité avec Jérôme Bonaparte, Napoléon III leur cousin commun préféra nommer le maréchal Magnan, qui fut initié et reçut les 33 degrés en 48 heures. Il fit l’achat de l’immeuble du 16, rue Cadet à Paris.

     

    André Pierre Murat (1833-1893) : Fondateur de l’AIT en France. Sous la Commune, il devient chef de la fabrication de la Monnaie, sous la direction de Camélinat.

     

    N

     

    Emmanuel Gustave Naquet (1819-1889) : Franc-maçon. Editeur, Journaliste, Poète, Préfet de Léon Gambetta. Il est initié à Londres dans la loge des Proscrits le 1° mars 1852. En 1869, il est initié à Londres au rite maçonnique de Memphis avec Alphonse Esquiros. En 1870, il participa à la prise de l’Hôtel de Ville de Marseille avec Crémieux et Hugues, fonde Le Midi, journal de l’Union démocratique, participa au Réveil de Charles Delescluze. C’est dans les locaux de son journal que se réunit le premier comité de salut public qui devient par la suite la commission départementale provisoire, dont il est membre actif et prend, avec Gaston Crémieux, un rôle dirigeant dans la Commune de Marseille. En 1875, il devient radical, puis peu de temps après, il adhère au Boulangisme. Il est radié de sa loge en 1879 pour non paiement.

     

    O

     

    François Hosteins Léopold Charles Ostyn (1823-1912) : Ouvrier tourneur. Membre du premier Comité central de la Garde nationale. Elu le 26 mars au Conseil de la Commune, il siège à la commission des Subsistances, puis à celle des Services publics. Il vote contre la création d’un Comité de salut public. Il fit partie de la minorité modérée. Condamné par contumace, réfugié en Suisse, il fonda l’Usine Gutenberg.

    Da Costa, dans La Commune Vécue, associe Ostyn à Babick, et le range parmi les illuminés, « disciples fervents d’Allan Kardec, apôtres de la transmigration des âmes, du fluide sympathique, du baquet mesmérien, de l’élixir de Cagliostro et de la seconde vue du comte de Saint-Germain » ;

     

    P

     

    J. B. Parche : Franc-maçon. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Pierre Ulysse Parent (1828-1880) : Franc-maçon. Dessinateur en objets d’art. Le 26 mars, il est élu au Conseil de la Commune, mais il démissionne le 5 avril. Il continue à militer dans la franc-maçonnerie en faveur de la Commune. Arrêté et traduit devant le Conseil de guerre en août 1871, il fut un des rares acquittés.

     

    Aimable Jean Jacques Pelissier duc de Malakoff (1794-1864) : Maréchal de France. Franc-maçon, il participe à la création de la Loge « Saint-Jean de Crimée » pendant le siège de Sébastopol en 1856.

     

    Eugène Pelletan (1813-1884) : Ecrivain, journaliste. Franc-maçon. Initié franc-maçon le 24 février 1864 dans la loge l’Avenir, dont il devient vénérable le 13 décembre 1865, avant d’entrer au Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France en 1866. En 1867, il s’affilie à la loge « L’Ecole Mutuelle ». Fait partie du gouvernement de la Défense nationale. Il participe à la réunion des maçons qui désavouent le ralliement à la Commune.

     

    Camille Pelletan (1846-1915) : Franc-maçon. Journaliste. Reçu maçon le 11 avril 1870 à la loge La Mutualité 190 relevant du Suprême Conseil, il sera un frère respecté mais peu assidu. Il n’obtient que le 6 janvier 1892 son grade de compagnon à l’occasion de son affiliation à « La Clémente Amitié ». Pendant la Commune, il appuie le courant conciliateur et mène ensuite campagne au côté d’Henri Brisson pour l’amnistie. Ami des poètes du Parnasse contemporain (Léon Valade, Emile Blémont, Charles Cros, Paul Verlaine…). Après la guerre franco-prussienne de 1870, il est l’un des principaux meneurs des radicaux « intransigeants » et s’oppose avec Clémenceau aux républicains « opportunistes » qui suivent Léon Gambetta. Il mène le combat contre le boulangisme. En 1901 membre du Parti radical-socialiste, opposé au collectivisme. Le 23 juin 1901, il déclare : « Ce qui nous sépare des socialistes collectivistes, c’est notre attachement passionné au principe de la propriété individuelle, dont nous ne voulons ni commencer, ni même préparer la suppression. ». A écrit : La Semaine de mai en 1880 et « Questions d’histoire. Le Comité central et la Commune » en 1879.

     

    Louis Joseph Ernest Picard (1821-1877) : Franc-maçon. Avocat. Ministre des Finances au gouvernement de la Défense nationale. Thiers le prit comme ministre de l’Intérieur.

     

    Henri Place (1847- ?), connu sous le pseudonyme de Varlet : Typographe, puis journaliste. Franc-maçon. Blanquiste. Membre de l’Internationale. A publié en 1869, le Peuple et la Révolution, où il se déclare partisan de la République démocratique et sociale. Il appartient au Comité central provisoire du 8 au 15 mars. Elu commandant du 192° bataillon.

    Candidat boulangiste en 1890. Libre penseur voltairien et antisémite notoire. « Le tort de Sarcey, en cette occurrence, est de ne pas nous avoir expliqué comment il peut être à la fois un « vieux disciple de Voltaire » et aller contre la campagne antisémitique dont le nommé Voltaire fut un des plus brillants coryphées » écrit-il dans Le réveil du peuple, n° 13.

     

    Eugène Edme Pottier (1816-1887) : Dessinateur sur étoffes, devenu chansonnier. Franc-maçon. En exil il demande son admission à la loge maçonnique « Les Egalitaires » de New-York en 1875, qui comprend des proscrits de la Commune. . Revenu en France, il s’affilia en 1887 à la loge « Le Libre Examen » de Paris. Créateur de l’Internationale. Membre du Conseil de la Commune. Elu le 16 avril, il exercera les fonctions de maire du 2° arrondissement. Il jouera un rôle important dans l’organisation de la Fédération des artistes, présidée par Gustave Courbet. Membre de l’Internationale, il devient dans les années 60 un leader influent de la section parisienne de l’Internationale et de la fédération des sociétés ouvrières. Partisan de la Majorité. . Condamné à mort par contumace, il se réfugia aux Etats-Unis, et rentra en France en 1880.

     

    Eugène Louis Charles Protot (1839-1921) : Franc-maçon. Initié le 3 mai 1866. Avocat. Blanquiste. Il fut l’architecte du nouveau système judiciaire fondé sur les principes de démocratie et de justice égale et gratuite pour tous. Elu au Conseil de la Commune le 26 mars, il fut délégué de la justice. Condamné à mort par contumace, il rentra en France en 1880, mais ne fut pas admis à reprendre sa robe d’avocat.

     

    Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) : Economiste petit-bourgeois, sociologue et publiciste. Franc-maçon. Le 8 janvier 1847, il est initié franc-maçon à la loge Sincérité, Parfaite Union et Constante Amitié Réunies de Besançon, loge de filiation chrétienne, résultant d’une tentative de réveil du Régime Ecossais Rectifié. Il est parrainé par son oncle, Melchior Proudhon, prêtre constitutionnel défroqué, devenu président local du Club des Jacobins. Ancien Très Sage du Chapitre de « La Constante Amitié », 90° du Rite de Misraïm, ce dernier est âgé de 80 ans. Lors de la Commune, six ans après son décès, les « fédéralistes » (Varlin, Vallès, Malon, Courbet) se réclament de lui. Il prône l’ « infériorité intellectuelle naturelle » des femmes. « La femme est inférieure à l’homme par la conscience autant que par la puissance intellectuelle et la force musculaire. (…) Elle est à l’homme comme 3X3X3 est à 2X2X2 soit 27 et 8. » Antisémite.

    Il a donné en 1858, une définition du dieu des maçons :

    « Le Dieu des Maçons, n’est ni Substance, ni Cause, ni Ame, ni Monade,

    Ni créateur, ni Père, ni Verbe,

    Ni Amour, ni Paraclet, ni Satan,

    Ni rien qui correspond à un concept transcendantal :

    C’est la personnification de l’équilibre universel.

    Dieu est Architecte,

    Il tient le Compas, le Niveau, l’Equerre, le Marteau,

    Tous les instruments de travail et de mesure.

    Dans l’ordre moral, il est la Justice.

    Voilà toute la théologie maçonnique. »

    (« De la Justice dans la Révolution et dans l’Eglise ». VI° étude. Chapitre 5.).

     

    Félix Aimé Pyat (1810-1889) : Journaliste. Franc-maçon. Membre de la loge « La Clémente Amitié ». Dramaturge et publiciste. Le 8 février 1871, il est élu à l’Assemblée nationale comme socialiste révolutionnaire. Le 26 mars il est élu au Conseil de la Commune et fait partie de la commission exécutive et de celle des Finances. Il est élu au Comité de Salut public (du 1° au 8 mai). Député des Bouches-du-Rhône en 1888.

    Dans une lettre à Kugelmann du 5 décembre 1868, Marx écrit : « Ou c’est un maniaque, ou c’est un agent de la police ».

     

    Q

     

    Edgar Quinet (1803-1875) : Franc-maçon. Membre du Grand Orient de France. Elu député aux élections du 10 septembre 1870.

     

    R

     

    Radigue : Franc-maçon. De la Loge de l’Etoile polaire. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Ragaigne : Franc-maçon. Vénérable. Signataire du Manifeste de la Franc-maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    Arthur Ranc (1831-1908) : Franc-maçon. Journaliste et essayiste. Elu député de l’Assemblée nationale le 8 février 1871, il démissionne le 2 mars pour protester contre la signature des préliminaires de paix avec les Allemands. Il est élu le 26 mars au Conseil de la Commune. Il démissionne le 6 avril pour protester contre le décret sur les otages que vient de prendre la Commune. A fondé la Société des Droits de l’Homme et du Citoyen. Fait partie de l’aile gauche de l’opportunisme. Député, puis sénateur sous la III° république.

     

    Gabriel Ranvier (1828-1879) : Franc-maçon. Initié le 7 décembre 1863. Blanquiste. Ouvrier peintre et décorateur sur porcelaine. Membre du conseil général de l’Internationale jusqu’au congrès de La Haye en 1872. Maire du 20° arrondissement de Paris en 1870. Membre du Comité central de la Garde nationale. Elu le 26 mars au Conseil de la Commune, siégeant dès le 30 mars à la commission militaire. Ranvier prend part à l’expédition contre Versailles le 3 avril. Le 1° mai, il vote pour l’institution d’un Comité de salut public. Il est élu au Comité de Salut public. Réfugié en Angleterre, condamné à mort par contumace, il mourut à son retour en France.

     

    François Vincent Raspail (1794-1878) : Franc-maçon. En 1821, il est admis aux « Amis de la Vérité ». On le retrouve, en 1821, orateur adjoint de la loge « Les Amis Bienfaisants », soupçonnée d’être républicaine. Il appartenait aussi à la loge écossaise de Paris « la Justice ». Après 1830, il est convoqué à une tenue de la Loge « Les Trois Jours », fondée par des amis de La Fayette. Chimiste et médecin. Il prit part aux révolutions de 1830 et 1848. Député à la Constituante en 1848.

    Adhère au carbonarisme. Elu député des Bouches-du-Rhône, de 1869 à 1878, il vota contre la déclaration de guerre à la Prusse. Il fustigea la répression des Versaillais et fut condamné à deux ans de prison.

     

    Famille Reclus : elle donnera cinq communards : Elisée, Elie, Noémie, femme d’Elie, Onésime et Paul, le cadet. Le père, Jacques Reclus, pasteur protestant périgourdin, eut treize enfants.

     

    Elie Reclus (Jean-Pierre Michel Reclus) (1827-1904): Franc-maçon. Au début des années 1860, il fut admis franc-maçon à la loge les Emules d’Hiram, mais très rapidement déçu par l’esprit hiérarchique qui y régnait, il s’en éloigne progressivement. La loge-mère d’Elie était la loge Renaissance. Journaliste, ethnologue et militant anarchiste. Lors de la Commune, handicapé par un accident antérieur à la main droite, il ne peut servir la cause qu’en se faisant employer comme brancardier de la Garde nationale, en septembre 1870, puis il est nommé le 29 avril 1871 directeur de la Bibliothèque nationale. Après la chute de la Commune, il est condamné à l’exil. Auteur de Mémoires sur la Commune.

     

    Elisée Reclus (Jean Jacques Elisée Reclus) (1830-1905) : Franc-maçon. Géographe, militant et penseur de l’anarchisme. Il participa à des congrès d’organisations ouvrières (notamment AIT, Ligue de la Paix et de la Liberté). En 1860, en compagnie d’Elie, Elisée est admis dans une loge maçonnique (Les Emules d’Hiram). Il n’y fut jamais actif et au bout d’un an, il quitte la franc-maçonnerie, ne supportant pas l’esprit qui y régnait. Publication en 1908 de La Commune au jour le jour. Il servit dans la garde nationale pendant le siège de Paris et se rallie à la Commune. Fait prisonnier le 5 avril, il fut condamné le 16 novembre 1871 à la déportation par le 7° Conseil de guerre. Le 4 janvier 1872, sa peine est commuée en celle de bannissement, et il se réfugie en Suisse.

     

    Noémie Reclus (1841-1915) : Très liée à André Léo, c’est chez elle qu’est créée en 1869 la « Société (mixte) de revendication des droits de la femme ».

     

    J. Rémy : Franc-maçon. Loge de la Californie, orient de Paris. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Pierre Ambroise Richebourg (1810-1875) :Franc-maçon, il accueille avec bienveillance la révolution de 1848 avant de se rallier au bonapartisme.  Photographe.

     

    Raoul Adolphe Georges Rigault (1846-1871) : Franc-maçon. Journaliste. Blanquiste. Procureur de la Commune, nommé le 26 avril. Après le début du soulèvement communaliste, il est nommé le 20 mars à la tête de la préfecture de police. Le 26 mars, il est élu au Conseil de la Commune. Le 29 mars, il est nommé à la tête de la commission de Sûreté générale. Il vote pour la création du Comité de salut public. Il fit fusiller Gustave Chaudey. Passé par les armes le 24 mai.

     

    Victor Henri de Rochefort, marquis de Rochefort-Luçay, plus connu sous le nom d’Henri Rochefort (1831-1913) : Franc-maçon. Sous l’Empire, il fonde La Lanterne, puis La Marseillaise.  Membre des Amis de la Renaissance. Fait partie du gouvernement de la Défense nationale. Sous la Commune, il s’élève dans ses écrits contre les Versaillais. Condamné à la déportation, il s’évade. Après l’amnistie, il fonde L’Intransigeant. Au retour du bagne de Nouvelle-Calédonie, il se rapproche progressivement du boulangisme et de l’extrême droite. Lorsqu’éclate l’affaire Dreyfus, il laisse libre cours à son antisémitisme pour mener campagne avec les « anti ». A écrit en 1896-1898 : Les aventures de ma vie.

    Antiparlementariste, antidémocrate révolutionnaire. Créateur de divers mouvements politiques nationaux et socialistes, dont La Ligue Intransigeante Socialiste et le Parti Républicain Socialiste Français. Animateur du boulangisme de gauche. Antisémite militant, il est une des grandes figures de l’antidreyfusisme de gauche. Dans son article « Le triomphe de la juiverie », paru dans Le Courrier de l’Est le 20 octobre 1899, il y menace les juifs d’un « effroyable mouvement antisémitique ». Il devient monarchiste.

     

    Gustave Rouanet (1855-1927) : Journaliste. Franc-maçon. Disciple de Benoît Malon, dont il devient le secrétaire. Entraîné en maçonnerie par Malon.

    Partisan d’un socialisme national, opposé au socialisme allemand, il rend hommage à Drumont : « Sa guerre au capitalisme juif témoigne sans doute d’une préoccupation louable ». (La question juive et la question sociale, dans La Revue Socialiste, n° 62, février 1880, page 233).

    Rédacteur, avec Malon, du journal des « socialistes indépendants », La Revue Socialiste, qui prône un socialisme national et antisémite. Selon Rouanet, la Révolution française est le « plus glorieux événement, non seulement de l’histoire de France, mais de l’histoire du monde. » (La Revue Socialiste, n° 30, juin 1887, page 581).

     

    Victorine Rouchy-Brocher (1838-1921) : Piqueuse de bottines. Son père est un cordonnier franc-maçon et républicain. Adhère à l’Association internationale des travailleurs et y entraîne son mari. Ambulancière. A publié Victorine B…Souvenirs d’une morte vivante en 1909. Plusieurs femmes furent fusillées en 1871 parce qu’on pensait qu’elles étaient Victorine…

    Dans le Journal Officiel de la Commune du 17 mai 1871, on lit : « Défenseurs de la république. Turcos de la Commune. Le bataillon félicite notre cantinière, la citoyenne Charles Rouchy, du courage qu’elle a montré en suivant le bataillon au feu, et de l’humanité qu’elle a eue pour les blessés dans les journées du 29 et 30 avril. ».

     

    Rousselet : Franc-maçon. De la Loge des Travailleurs, orient de Levallois. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Clémence Royer (1830-1902) : Franc-maçonne. Féministe. Elle cofonde avec Maria Deraismes l’obédience mixte le Droit Humain. Elle est reçue apprentie lors de la première tenue de l’obédience, le 14 mars 1893.

     

    Rudoyer : Franc-maçon. De la Loge des Amis de la paix, orient d’Angoulême. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    S

     

     

    Antoine de Saint-Jean (1809-1882) : Docteur en médecine. Franc-maçon. Il est initié le 17 juillet 1834, à la loge « Saint Pierre des Vrais Amis » et accède au vénéralat en 1837. Réélu 11 fois à cette charge. Elu en 1857 au Conseil du Grand Maître. Régulièrement réélu à ce Conseil, puis au Conseil de l’Ordre jusqu’à sa mort. Président du Conseil de l’Ordre de 1865 à 1871, vice-président en 1871-1872, puis à nouveau président de 1872 à 1873. Ami de Gambetta. Pendant la Commune, il appuie, au nom du Conseil de l’Ordre, l’initiative prise par Les Disciples du Progrès de jeter un pont sur des bases humanitaires entre Versailles et les insurgés. Après l’échec de la rencontre avec Jules Simon, il approuve l’envoi d’une seconde délégation, car la majorité de ses membres est toujours composée de « conciliateurs ». Toutefois, il s’oppose à la manifestation du 29 avril, comprenant que le ralliement à la Commune risque de provoquer de graves ennuis ultérieurs au Grand Orient.

    Le Conseil de l’Ordre qu’il préside, réuni le 29 mai, soit après la chute de la Commune, dénonce les manifestations de maçons « ou soi-disant tels » qui se sont compromis avec l’insurrection, afin de freiner une campagne antimaçonnique, conduite par les monarchistes. En effet, le 29 ami 1871, il affirme au nom du Conseil de l’Ordre : la Maçonnerie « est restée parfaitement étrangère à la criminelle sédition qui a épouvanté l’univers, en couvrant Paris de sang et de ruines, qu’il n’y a aucune solidarité possible entre ses doctrines et celles de la Commune et si quelques hommes indignes du nom de Maçon ont pu tenter de transformer notre bannière pacifique en drapeau de guerre civile le Grand Orient les répudie comme ayant manqué à leurs devoirs les plus sacrés. » Et il propose que le Convent, fixé en septembre, étudie « les mesures à prendre au sujet des manifestations en faveur de la Commune ». Le Conseil de l’Ordre publie « Les Francs-maçons et la Commune : du rôle qu’a joué la Franc-maçonnerie pendant la guerre civile » (Paris, 1871), du même ton. Le Convent n’alla pas aussi loin : Les Constitutions d’Anderson interdisent les exclusions pour « complot », mais jugea prudent de ne pas discuter la proposition de Desmons d’amnistie générale. Le dernier mot est prononcé par le frère Caubet, orateur : « La Franc-maçonnerie française, dans l’immense majorité de ses membres, ne s’est mêlée à nos discordes civiles que dans un but louable d’apaisement et de conciliation. ».

     

    Louis Benoît Félix Santallier (1830-1885) : Franc-maçon. Journaliste. Maçon et chef de file du courant républicain havrais. Initié à « L’Aménité », du Grand Orient de France, le 1° octobre 1860, il est Rose-Croix en 1866. Acquis au principe de l’égalité entre les frères, il prend position au Convent de 1871 contre le maintien des hauts grades. Vénérable de « L’Aménité » en 1871, il œuvre à la rédaction du Manifeste de la maçonnerie havraise qui appelle communards et versaillais à cesser « l’effusion du sang français » au nom des intérêts supérieurs de la nation.

     

    Sauge : Franc-maçon. Vénérable. Signataire du Manifeste de la Franc-maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    Victor Schœlcher (1804-1893) : Franc-maçon. Il adhère à la franc-maçonnerie à la loge « Les Amis de la Vérité » à Paris, puis à « La Clémente Amitié » et à la Société pour l’abolition de l’esclavage. Ayant voyagé aux colonies, il se fit l’apôtre de l’abolition de l’esclavage, qu’il réalisa le 24 avril 1848, lorsqu’il fut ministre de la Marine du gouvernement provisoire. Après l’abdication de Napoléon III, il est réélu grâce aux réseaux maçonniques des Antilles, député de la Martinique à l’Assemblée nationale de mars 1871 à décembre 1875.

    Dans le Journal Officiel de la Commune du 12 mai 1871, on peut lire :

    « Le citoyen Schœlcher a été arrêté ce soir aux Tuileries. Il s’y trouvait en compagnie du citoyen Cernuschi. C’est un lieutenant de la garde nationale, le citoyen Barrois, qui a invité le député Schœlcher à le suivre à l’ex-préfecture de police ;

    Le délégué à la sûreté générale a maintenu l’arrestation du citoyen Schœlcher. L’ex-représentant du peuple de Paris est accusé de connivence avec l’ennemi. ».

     

    Jules Simon (1814-1896) : Franc-maçon. Républicain bourgeois. Opposant à l’Empire. Publiciste. Ministre franc-maçon du gouvernement de Thiers. Ministre de l’Instruction publique du gouvernement de la Défense nationale. « Je suis profondément républicain et résolument conservateur. ». Adversaire acharné de la Commune. Président du Conseil en 1876. Anti boulangiste.

     

    Simon : Franc-maçon. Vénérable. Signataire du Manifeste de la Franc-Maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    T

     

    Edouard Talbot : Franc-maçon. Médecin. En 1865, créa une section de l’Internationale à Caen. En février 1871, rédacteur du journal Le Franc-Parleur. Il fut condamné à un an de prison pour ses interventions dans la presse.

     

    Marie Joseph Gabriel Antoine Jogand-Pagès, dit Léo Taxil (1854-1907) : Ecrivain anticlérical et anti maçon. Autres noms : Paul de Régis, Adolphe Ricoux, Prosper Manin, Miss Diana Vaughan, Jeanne Savarin, Carlo Sebastiano Volpi, Dr Bataille. A Marseille, il offre ses services à la police pour dénoncer des républicains. Selon ses dires, il faisait partie de la loge Le temple des Amis de l’honneur français, loge parisienne du Grand Orient de France, initié le 21 février 1881. Il est exclu dès le 1° degré pour « fraude littéraire », le 17 octobre 1881.

     

    Etienne Philippe Théodore Tenaille-Saligny (1830-1889) : Franc-maçon. Un tablier du 18° degré lui appartenant a été retrouvé et est actuellement conservé dans son ancien Château d’Achun (58). Maire du 1° arrondissement de Paris en 1870.

     

    Emile Thirifocq (1824-1900) : Tailleur, puis professeur de coupe. Franc-maçon. Membre de la loge Le Libre Examen du Suprême Conseil de France. Militant socialiste. Il est initié le 9 janvier 1850 à la loge Jérusalem Ecossaise 99 du Suprême Conseil, en devient le secrétaire l’année suivante, l’orateur en 1854 et le vénérable en 1864. Il est déiste. En 1869, orateur de la première section de la Grande Loge Centrale, il défend vainement le maintien de la croyance en « une puissance infinie désignée sous le nom de Grand Architecte de l’Univers. » En 1870, il rallie la loge naissante, Le Libre Examen, destinée à regrouper des déistes rationnels qui poursuivent avec l’Alliance religieuse universelle le chimérique espoir de réaliser une synthèse des religions. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

    Le 26 avril 1871, les maçons se réunissent pour prendre une décision après l’échec de la seconde démarche conciliatrice. L’intervention de Thirifocq est décisive. Il propose de dire aux versaillais que « si dans les 48 heures on n’a pas pris une résolution tendant à la pacification, on plantera les drapeaux maçonniques sur les remparts » et que « si un seul est troué par un boulet ou par une balle nous courrons tous aux armes pour venger cette profanation ». Il poursuit : « Hommes de paix, les maçons sont forcés de devenir soldats. Il faut qu’ils aillent en face des hordes de Versailles planter la bannière maçonnique, décidés à la défendre à coups de fusil si une seule balle troue la laine bleue du drapeau. » On sut, écrit le représentant du Cri du Peuple, après cette intervention, que la franc-maçonnerie était avec la Révolution. A la sortie, un cortège se constitue, il est évalué, par la presse communarde, à 2000 personnes. Les maçons, bannières déployées, sous la conduite de Thirifocq, se rendent à l’Hôtel de Ville. La Commune interrompt ses travaux pour les recevoir dans la cour d’honneur.

    Thirifocq prend parole pour annoncer le ralliement de la maçonnerie à la Commune. La manifestation a lieu le 29 avril. A l’Hôtel de Ville, il reçoit le drapeau rouge pour que celui-ci soit placé devant les bannières et face aux « balle homicides des versaillais » et répond aux diverse allocutions au nom de la maçonnerie. Il est l’un des trois délégués qui rencontrent Thiers. Après l’entrevue qui échoue, il est à la tête de la fédération qui réunit les maçons et les Compagnons décidés à se battre dans les rangs de la Commune. Après la défaite, Thirifocq se réfugie à Bruxelles. En 1872, il publie une brochure « eh faveur de l’amnistie et de la levée de l’état de siège… » où il explique le rôle joué par les maçons en 1870 et 1871. Il est condamné le 18 juin 1875, à la déportation dans une enceinte fortifiée. Amnistié le 17 mai 1879, il reprend sa place au « Libre Examen », dont il devient vénérable en 1884.

     

    V

     

    Emmanuel Vaillant : Franc-maçon. Membre de la Loge de Seules. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Jules Vallès (1832-1885) : Franc-maçon. Il appartenait à la loge écossaise « La Justice n° 135 ». Nom de plume de Jules Louis Joseph Vallez. Journaliste, écrivain et homme politique d’extrême gauche. C’est l’un des rédacteurs de l’Affiche rouge, proclamation parue le 7 janvier qui dénonce « la trahison du gouvernement du 4 septembre » et qui se termine par : « Place au peuple ! Place à la Commune ! ». Le 26 mars, il est élu membre du Conseil de la Commune et siège à la commission de l’Enseignement. Il s’élève contre la création d’un Comité de salut public. Il a conté dans son livre L’Insurgé comment il réussit à passer la frontière après la semaine de mai. Il fut un des derniers défenseurs de la barricade du 19° arrondissement. Il put s’échapper, revêtu d’une soutane, et gagner Londres.

    Dans le numéro du 1° mai 1871 du Cri du Peuple, il publie un article intitulé Les Maçons aux remparts, dans lequel il écrit : « En sortant de ses ateliers mystiques pour porter sur la place publique son étendard de paix, qui défie la force, en affirmant en plein soleil les idées dont elle gardait les symboles dans l’ombre depuis des siècles, la Franc-maçonnerie a réuni au nom de la Fraternité la bourgeoisie laborieuse et le prolétariat héroïque… Merci à elle. Elle a bien mérité de la République et de la Révolution. ».

     

    Auguste-Jean-Marie Vermorel (1841-1871) : Journaliste.  Franc-maçon. Le 26 mars, il est élu au Conseil de la Commune et siège à la commission de la Justice, puis à la commission exécutive, et enfin à celle de la Sûreté générale. Il vote contre le Comité de salut public. Il signe le manifeste de la Minorité. Blessé sur les barricades, pendant la semaine de mai, il fut arrêté et transféré à l’hôpital de Versailles, où il mourut un mois plus tard. Il avait publié plusieurs ouvrages, romans, travaux historiques, essais divers.

     

    Vilmotte : Franc-maçon. Vénérable. Signataire du Manifeste de la Franc-maçonnerie du 8 avril 1871.

     

    Vincent : Franc-maçon. Orient de Paris. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    W

     

    Walery Wroblewski (1836-1908): Franc-maçon. Officier polonais. Exilé à Paris, après l’insurrection de 1863, il est allumeur de réverbère puis ouvrier imprimeur. Nommé par la Commune commandant des fortifications entre Ivry et Arcueil. Il fit arrêter les moines de l’école d’Arcueil. Condamné à mort par contumace, il se réfugie à Londres et il rentre en France après l’amnistie. Après la Commune, il siège au Conseil général de l’Association international des travailleurs, comme secrétaire correspondant pour la Pologne.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    ANNEXE 3 : Liste de Francs-maçons lors de la période de 1939 à 1945 :

    A

     

    Jean Pierre Abel, son vrai nom est René Château (1906-1970) : Philosophe, militant radical-socialiste. Collaborateur. Elève d’Alain. Agrégé de philosophie. Franc-maçon, initié au Grand Orient de France. Il est élu en 1936 député de Charente-Inférieure sous l’étiquette du Parti radical-socialiste Camille Pelletan. Vichyste. En 1940, il vote les pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Sous l’occupation, il entre à L’œuvre de Marcel Déat, puis il est nommé à la direction de La France socialiste, quotidien qui deviendra La France au travail, et où il dénonce, en 1942, le « rôle des trois internationales : la capitaliste, la bolchevique, la juive », et s’en prend particulièrement à cette dernière. Pendant les années 1950, il reprend ses publications philosophiques sous son véritable nom.

     

    Otto Abetz (1903-1958) : Ambassadeur de l’Allemagne à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale. Enseignant. Il rejoint le parti nazi en 1931. Franc-maçon. Il fut initié à la franc-maçonnerie, membre de la loge Goethe de la GLF. En 1932, il épouse Suzanne de Bruyker, française et secrétaire du journaliste Jean Luchaire.

     

    Robert Amadou (1924-2006) : Franc-maçon du Rite Memphis-Misraïm (initié en juin 1943 par Robert Ambelain). Maître écossais à la Grande Loge Nationale Française Opéra (mars 1966).

     

    Robert Ambelain pseudonyme Aurifer (1907-1997) : Franc-maçon. Homme de lettres. Historien. Il fut Grand maître mondial de la Grande Loge de Memphis-Misraïm.

     

    Etienne Antonelli : Professeur d’économie politique à la Faculté de Droit de Lyon. Economiste. Député SFIO de la Savoie de 1924 à 1932. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF en 1933-1936.

     

    Paul Anxionnaz (1902-1997) : Polytechnicien. Franc-maçon. Il entre en maçonnerie en 1926, à la loge «Liberté ». Membre du Parti Radical. Pendant la guerre, il se rallie à de Gaulle et rejoint les Forces Françaises Libres. En 1944, il est membre de l’Assemblée consultative provisoire, antigaulliste. Elu député de la Marne en 1946. Radical mendésiste. Il accède aux ateliers supérieurs, il est admis au chapitre « L’Avenir » en 1964, au Conseil Philosophique de « L’Etoile Polaire » en 1967, et au Grand Collège des Rites en 1972. Elu au Conseil de l’Ordre du GODF en 1962, il en devient Grand Maître en 1964. Puis il est à nouveau Grand Maître de 1966 à 1969. En 1964, l’obédience regroupe 450 loges.

    Il dirige le Grand Orient au moment des événements de 1968 qui provoquent un vif émoi dans les loges. L’obédience prend position en faveur des étudiants et des grévistes et couvre Paris d’affiches. Un groupe de jeunes maçons d’extrême gauche s’installe rue Cadet, forme un comité de vigilance révolutionnaire et n’accepte de se retirer qu’après négociations. Le Grand Orient fait parvenir des vivres et des médicaments aux étudiants retranchés dans la Sorbonne. En 1969, les loges décident de répondre aux aspirations de la jeunesse, et s’intéressent à la sexualité et à la loi du silence.

     

    Raoul Aubaud (1881-1966) : Député radical de l’Oise de 1928 à 1940. Secrétaire général du Parti radical-socialiste en 1934. Le 10 juillet, il vote en faveur du projet de loi constitutionnel accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF en 1930-1933.

     

    B

     

    Charles Barlet, ou François Charles Barlet, nom de plume d’Albert Faucheux (1838-1921) : Occultiste. Directeur de l’Enregistrement. Un des premiers membres de la branche française de la Société Théosophique.

     

    Jean Félix Baylot (1897-1976) : Carrière administrative dans la poste, puis préfet. Franc-maçon. Il reçoit entre 1921 et 1923 les trois degrés maçonniques dans la loge parisienne « La Fraternité des Peuples » et s’affilie en 1929 aux « Amis de l’Humanité ». A partir du printemps 1941, il devient l’un des principaux animateurs de la résistance maçonnique. Ecrivain, partisan de l’Algérie française, rallié au général de Gaulle, Baylot fait campagne pour le oui au référendum de 1958. Durant ces années, Baylot est réélu deux fois au Conseil de l’Ordre. Il est également cofondateur des loges « Rectitude » (Marseille) et « Europe Unie » (Paris). En 1958, il rompt avec le Grand Orient et rejoint la Grande Loge Nationale Française, dite « Bineau ». Il cofonde plusieurs ateliers, dont la loge de recherches n° 81 Villars de Honnecourt (1966). Auteur de La voie substituée (1968), ouvrage sur l’évolution du Grand Orient de France au XIX° siècle. Préfet de police de Paris de 1951 à 1954, c’est sous sa responsabilité que la police réprime violemment une manifestation d’Algériens, le 14 juillet 1953, où sept manifestants sont tués.

     

    Georges Bérard-Quélin (1917-1990) : Franc-maçon. Journaliste. Fondateur du club Le Siècle. Membre du parti radical à partir de 1936. En septembre 1940, il est secrétaire général du quotidien collaborationniste La France au travail. En 1942, il entre dans la Résistance (mouvement Espoir).

     

    William Bertrand (1881-1961) : Avocat. Député radical de Charente-Inférieure de 1914 à 1919 et de 1924 à 1939. Plusieurs fois ministre. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF.

     

    Jean Baptiste Bidegain (1870-1926) : Franc-maçon. Personnalité du Grand Orient de France impliquée dans l’affaire des fiches. Il devint par la suite militant et essayiste anti maçon. Il se suicida en 1926. Initié en 1893 à la loge Le Travail et Vrais Amis Fidèles de la Grande Loge symbolique écossaise. Il est accueilli au Grand Orient de France par le docteur Blatin président de l’obédience en 1894, et en devient secrétaire rue Cadet. Il fonde en 1902 la très républicaine Revue du XX° siècle, et avec le collectiviste Lucien Deslinières, la loge L’Action Socialiste. Initié au 18° grade, et secrétaire adjoint de l’Ordre. En 1904, sous le sigle « G.T. », il contacte le député nationaliste Jean Guyot de Villeneuve, « écœuré de l’usage que l’on faisait des fiches, voulant, dans un but patriotique, quitter la franc-maçonnerie en criant tout haut la vérité ». Le but est de faire tomber Combes. Pour Bidegain, le GODF refusera toujours d’intégrer des ouvriers, qui selon les directives de l’Ordre, ne doivent être initiés que très exceptionnellement afin de na pas nuire à sa puissance financière. Il a écrit : Le Grand-Orient de France. Sa Doctrine et ses Actes, 1905, Librairie antisémite. .

     

    Berthe Bouchet, née Boulanger (1896-1945) : Franc-maçon. Initiée en 1930 à la Loge n° 36 « Paix-Humanité » du droit Humain, à l’Orient de Nancy. Première femme de la loge à être vénérable en 1937. Arrêtée le 20 mai 1943 par la Gestapo pour fait de propagande et de résistance, elle est déportée à Ravensbrück et gazée au printemps de 1945.

     

    René Bousquet (1909-1993) : Haut fonctionnaire. A exercé, sous le gouvernement de Pierre Laval, les fonctions administratives de Secrétaire général à la police du régime de Vichy du 18 avril 1942 au 31 décembre 1943, et à ce titre, fut l’organisateur de la Rafle du Vel d’Hiv. En septembre 1941, préfet régional dans la Marne, il se distingue en maintenant en fonction les élus radicaux et francs-maçons. A-t-il été lui-même franc-maçon ? Voir la lettre de Georges Marcou, Grand Maître de la Grande Loge de France du 21 octobre 1977, adressée à Bousquet : « Permettez-moi, cher Monsieur, de vous saluer comme un ami parce qu’en fait, je pense que vous pourriez être mon frère. ».

    Max Lagarrigue, dans 99 questions…La France durant l’Occupation, explique : « Ce haut-fonctionnaire applique méthodiquement la politique vichyste, à quelques exceptions près toutefois. En effet, Bousquet laisse en place des élus radicaux et surtout francs-maçons dont les maires de Vitry et de Reims. Ce dernier, Paul Marchandeau, n’est autre que l’auteur du décret-loi d’avril 1939, interdisant les propos antisémites – attitude qui laisse à penser que Bousquet a été initié à la franc-maçonnerie lorsqu’il exerçait à la préfecture de Montauban. ». Bousquet est assassiné de cinq balles le 8 juin 1993.

     

    Jean Bricaud (ou Joanny Bricaud) (1881-1934) : Occultiste. Franc-maçon (irrégulier) du rite Memphis Misraïm.

     

    Pierre Brossolette (1903-1944) : Initié franc-maçon, en 1927, par la Loge « Emile Zola » de Paris, avant de s’affilier à l’ « Aurore Sociale » de Troyes. Résistant, arrêté en 1944, il se suicida le 22 mars, respectant jusqu’à la mort la loi du silence. Adhère à la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO) en 1929. Il est également membre de la Ligue des droits de l’homme et de la Ligue internationale contre l’antisémitisme.

     

    Antoine Frédéric Brunet (1868-1932) : Député républicain-socialiste du département de la Seine de 1914 à 1919 et de 1924 à 1932. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF.

     

    C

     

    Marcel Cachin (1869-1958) : Directeur de l’Humanité en 1918. Membre du Comité directeur du Parti Communiste Français. Initié franc-maçon à la Loge « La Concorde castillonnaise », orient de Castillon, en 1889, démissionna en 1901.

     

    Léo Campion (1905-1992) : Franc-maçon. Chansonnier-humoriste et haut dignitaire de la franc-maçonnerie, qu’il fréquenta pendant plus de 60 ans. C’est le 7 avril 1930 que Léo sera initié à l’atelier bruxellois des « Amis Philanthropes », du Gand Orient de Belgique. Il gravira successivement tous les degrés jusqu’au 33° et siègera au Consistoire d’Ile-de-France. Auteur de « Le drapeau noir, l’équerre et le compas ».

     

    Antoine Capgras (1876-1964) : Enseignant et directeur d’école. Député SFIO de Tarn-et-Garonne de 1924 à 1932. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF en 1926-1929. En 1934, il devient secrétaire général du nouveau parti « néo-socialiste », l’Union Socialiste et Républicaine. Pris en otage par la Gestapo, il est libéré en 1944.

     

    Francis Carbonnières (1882-1969) : Franc-maçon. Membre de la loge Hippone, orient de Bône, membre du Grand Collège des Rites.

     

    Jacques Cazeaux (1886-1956) : Inspecteur général des colonies. Helléniste, spécialiste de Philon d’Alexandrie. Franc-maçon. Initié en 1914 à la loge La France australe, orient de Tananarive. Conseiller de l’Ordre du Grand Orient de France. En 1945.

     

    Jean Cazemajou (1878-1953) : Ingénieur. Franc-maçon. Membre de la loge et du chapitre Le Phare de la Chaouïa, membre du conseil de l’Ordre du Grand Orient de France (1933-1936, 1938-1940, 1945-1948). C’est lui qui, en 1942, obtint, avec son collègue, le Pr Dalloni, d’Alger, la disparition des lois de Vichy, en territoire occupé.

     

    Jean Jacques Chapou (1909-1943) : Franc-maçon. Initié en 1938 à la loge Le Phare du Quercy, orient de Cahors. Jeune instituteur, qui a été démis de ses fonctions parce qu’il est franc-maçon. Il a pris « Kléber » comme nom de guerre en Corrèze, et « Philippe » dans le Lot. Chef des MUR du lot, il déplore le peu d’activité de la résistance avant le débarquement et rejoint les FTP en mars 1944. Il libère Carjac avec son groupe de résistants, le 10 avril 1944. Il libère Tulle le 7 juin 1944, aux côtés de Marcel Godefroy, plombier de trente ans, militant communiste et ancien de la guerre d’Espagne. Chapou meurt le 16 juillet 1944 près de Bourganeuf (Creuse). Pris dans une embuscade, blessé, il vide son chargeur avant de se donner la mort.

     

    Louis Charruault (1863-1946) : Percepteur. Franc-maçon. Vénérable de la loge L’Etoile de l’Espérance, orient de Beauvais (1890).

     

    Camille Charvet, née Kahn (1881-1944) : Membre, durant l’entre-deux-guerres, de la Ligue des Droits de l’Homme, du Groupe socialiste féminin, de l’Union rationaliste et de la Libre Pensée, et de la Ligue internationale contre l’antisémitisme et le racisme. Franc-maçonne. Initiée, dans les années 1920, à la fédération du droit Humain. Résistante très active dès le début de la Seconde Guerre mondiale, c’est le 25 janvier 1943 qu’elle est arrêtée par la Gestapo. Torturée, elle est expédiée au camp de Drancy, puis à Auschwitz, le 2 juillet 1944. Servant alors comme infirmière dans un bloc affecté aux malades, elle meurt quelques semaines seulement avant la Libération.

     

    Claude Chary (1915-1983) : Avocat. Franc-maçon. Initié en 1936 à la loge lyonnaise Equerre et Compas. Vénérable de la loge Etoile et Compas (Bourgoin).

     

    François Ernest Chasseigne (1902-1977) : Député « pupiste », puis socialiste de l’Indre (1932-1941). Il se rallie au gouvernement de Vichy, qui en fit un ministre de l’agriculture et du ravitaillement en 1944. Condamné, puis amnistié en 1950. Franc-maçon. Il fut initié en 1933 à La Gauloise, orient de Châteauroux.

     

    Henri Chaubet (1905-1980) : Franc-maçon. Initié en 1925 à la loge Candeur et Vérité, orient de Bordeaux. A constitué à Pessac une loge, chapitre et commanderie, au Rite Ecossais Rectifié, Le Centre de l’Union.

     

    Camille Chautemps (1885-1963) : Franc-maçon. Il est initié le 8 décembre 1906 aux « Démophiles » du Grand Orient, à Tours. Il est reçu compagnon et maître le 25 juillet 1908, et est élu vénérable le 26 novembre 1910, à 25 ans. Il est réélu l’année suivante. Il retrouve dans sa loge le député René Besnard, conseiller de l’Ordre en 1906. Il s’affilie aux « Enfants de Rabelais », en 1925, et accède au 18°, en 1919, puis au 30°, en 1925, du Rite Ecossais, au chapitre, puis à l’aréopage des « Démophiles ».

    Selon la fiche établie par Vichy, il se serait affilié, en 1931, à la loge « La République » (Grande Loge de France) qui réunit plusieurs parlementaires. L’affaire Stavisky le contraint à abandonner la présidence du Conseil, car des membres de sa famille sont compromis, ainsi qu’un membre des « Démophiles », Louis Proust, aussitôt radié par le Grand Orient. La maçonnerie est mise en cause au congrès radical de Clermont ? Chautemps en prend la défense, lui attribuant le mérite d’avoir formé son intelligence et son caractère. L’extrême-droite le présente comme l’instrument de la maçonnerie, lui attribuant suite d’une erreur de l’abbé Tourmentin, le grade de Souverain Prince Rose-Croix (32° du Rite Ecossais).

    En 1938, la loge « L’Unité Maçonnique » le met, ainsi que Jean Zay, en accusation en tant que membre du gouvernement Daladier, pour ne pas avoir secouru les républicains espagnols et avoir laissé les nazis s’emparer de l’Autriche, puis dépecer la Tchécoslovaquie. Chautemps écrit à Groussier, le président du Conseil de l’Ordre, pour s’indigner que les maçons les plus anciens et les plus « courageusement fidèles » soient ainsi attaqués, alors que ceux qui ont appartenu aux gouvernements d’Union Nationale (dirigés par et pour le profit de la réaction) ont été épargnés. Groussier lui répond que le Conseil de l’Ordre a voté un passage à l’ordre du jour et infligé un blâme sévère à l’ « Unité Maçonnique ».

    Chautemps est ministre d’Etat, vice-président du Conseil, dans le cabinet Pétain, en 1940. A Vichy, Paul Ramadier, qui s’était, en 1934, porté garant de l’intégrité de Chautemps auprès de Grousset, l’aborde : « Et la maçonnerie, qu’allez-vous en faire ? ». Il répond : « Elle sera dissoute. D’ailleurs, peu m’importe. Je lui ai donné plus qu’elle m’a apporté ». Selon les Cahiers secrets de l’armistice, publiés par Chautemps après la guerre, le maréchal lui aurait conseillé de quitter la maçonnerie avant sa dissolution ; Chautemps aurait refusé et obtenu la promesse verbale qu’aucune sanction ne serait prise contre les maçons fonctionnaires. Après la publication du décret prononçant sa dissolution, le 14 août 1940, il aurait conseillé aux frères de se soumettre pour ne pas déclencher de nouvelles querelles entre Français en un tel moment. Il est envoyé par Pétain aux Etats-Unis, mais sa mission prend fin à la suite de la loi du 10 novembre 1941 qui interdit aux maçons toute participation aux fonctions publiques. Il se met alors au

     

    Gaston Chazette (1899-1961) : Avocat. Membre du parti socialiste SFIO, sénateur socialiste de la Creuse. Résistant. Franc-maçon. Membre de la loge La Lumière, orient de Neuilly.

     

    Alexandre Chevalier (1910-1969) : Docteur en médecine. Ancien combattant des Brigades internationales en Espagne. Résistant. Franc-maçon. Membre, puis vénérable, de la loge L’Etoile Polaire, orient de Paris. Grand Maître du Grand Orient de France en 1965-1966.

     

    Constant Chevillon (1880-1944) : Ecrivain. Il est désigné comme son successeur martiniste en septembre 1932 par Jean Bricaud. Il sera arrêté, puis assassiné par la Gestapo, selon des modalités qui restent énigmatique, en 1944, au domicile de l’épouse de Jean Bricaud.

     

    Augustin Denis Marie Cochin (1876-1916) : Historien et sociologue. Issu d’une famille bourgeoise anoblie au XVIII° siècle. Catholique et légitimiste. Pour lui, la Révolution française serait un coup d’Etat organisé à partir de sociétés de pensée qui auraient prévu et organisé leur prise de pouvoir et non un mouvement populaire spontané. L’expression « théorie du complot » est apparue en réaction à la parution de ses théories. Ses livres désignent la franc-maçonnerie comme une des instigatrices de la révolution française, avec d’autres « sociétés de pensées » (salons philosophiques, clubs politiques, loges maçonniques, plus tard partis idéologiques).

     

    Antonio Coen (1885-1956) : Avocat à la cour d’appel de Paris. Franc-maçon. Il adhère en 1908 à la franc-maçonnerie, dans l’obédience Grande Loge. Initié le 26 juillet 1909 à la loge Minerva à la Grande Loge de France, il est membre du bureau du Parti Communiste, auquel il adhère en 1920, dont il devient membre du comité directeur et du Bureau durant une année, et dont il démissionne après le IV° Congrès de l’Internationale, au moment où le Parti exige de ses membres la rupture avec la maçonnerie. Ceci ne l’empêche pas de rester avocat de la CGT et de défendre de nombreux militants syndicaux. Spécialiste du droit du travail. Affilié à la loge Jean-Jaurès (1922), vénérable l’année suivante, membre du Conseil fédéral de la Grande Loge de France (1927), Grand-Maître-adjoint (1931). En 1931, il préside une conférence de la franc-maçonnerie sur le thème d’un rapprochement pacifiste entre la France et l’Allemagne. Il devient quelques années plus tard Grand Maître de la Grande Loge de France (1955-1956). Ecrivain, il a collaboré avec Dumesnil de Grammont à la rédaction de La Franc-Maçonnerie Ecossaise (1934). Il est aussi l’auteur d’un important ouvrage publié après sa mort, Dante et le contenu initiatique de la Vita Nuova.

     

    Pierre Joseph Copin, dit Copin Albancelli (1851-1939) : Homme de lettres. Franc-maçon. Il appartient en 1884 à la loge L’Avant-Garde Maçonnique, dont il fut vénérable, et au chapitre La Clémente Amitié, orient et vallée de Paris. Il devient un vigoureux auteur antimaçonnique qui développa les thèses de la « judéo-maçonnerie ».

     

    Raymond Corbin : Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF de 1929 à 1932.

     

    Georges Corneau : Franc-maçon. Douze ans Conseiller de l’Ordre GODF. Propriétaire-directeur du journal du Petit Ardennais.

     

    Johannis Corneloup (1888-1978) : Ingénieur des Arts et Métiers. Reçu franc-maçon à Paris le 10 décembre 1908 à la loge « Les Etudiants ». Le 14 avril 1919, Corneloup reçoit les grades de compagnon et de maître et devient secrétaire de sa loge. Il est élu vénérable dix ans plus tard. Il reçoit entre-temps le 18° en juillet 1923, le 30° en juin 1928, puis le 31°, 32°, et 33° de 1932 à 1938.

     

    Paul Custaud (1890-1975) : Assureur à Toulon. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF en 1935-1938. Membre du Parti Socialiste de France. Il adhère à la SFIO en 1937. Il impulse la Résistance dès fin 1940, en animant les réunions clandestines de la loge toulonnaise de La Réunion. Il collabora à plusieurs réseaux de renseignement, et organisa l’Armée secrète dans le Haut-Var. Il fut le seul maçon français à siéger ès qualité, comme représentant de la franc-maçonnerie en tant que telle, à un Comité Départemental de Libération, celui du Var.

     

    D

     

    André Isaac, dit Pierre Dac (1893-1975) : Humoriste et comédien français. Il fut, pendant la Seconde Guerre mondiale une figure de la résistance contre l’occupation de la France par l’Allemagne nazie. Franc-maçon. A la Libération, il rentre à Paris où il est reçu apprenti à la Loge « Les Compagnons ardents » de la Grande Loge de France », le 18 mars 1946. Il en restera membre jusqu’en 1952.

     

    Marius Dalloni : Professeur de géologie à la faculté des sciences d’Alger. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF. Il contribua, avec Jean Cazemajou, autre conseiller de l’Ordre GODF, ingénieur-conseil à Rabat, à créer en novembre 1942, en Afrique du Nord, un Conseil provisoire maçonnique en liaison avec une soixantaine de loges françaises à l’étranger et dans la partie de l’Empire libérée de la tutelle de Vichy, ainsi qu’à obtenir du gouvernement d’Alger la disparition des lois antimaçonniques de Vichy.

     

    Jean Louis Xavier François Darlan (1881-1942) : Amiral. Ministre de la Marine du premier gouvernement du maréchal Pétain puis, en février 1941, chef du gouvernement de Vichy. Il est assassiné le 24 décembre 1942. Fils de Jean-Baptiste Darlan (1848-1912), député républicain progressiste, en faveur de Dreyfus, qui avait été Garde des Sceaux dans le gouvernement de Jules Méline, il a grandi en milieu républicain et franc-maçon. Agnostique  et plutôt radical-socialiste, Darlan est attaché aux valeurs de laïcité (mais n’est pas hostile à l’Eglise), de petite propriété, de patriotisme et de morale. Chef du gouvernement, il cède beaucoup aux Allemands, mais obtient peu en contrepartie.

    Dans les notes de Darland d’octobre 1940, on peut lire qu’une victoire du >Royaume-Uni serait pire que la domination allemande et entraînerait « le retour au pouvoir des Juifs cosmopolites et des francs-maçons inféodés à la politique anglo-saxonne ».

     

    Marcel Déat (1894-1955) : Normalien, journaliste et intellectuel. Socialiste, puis néo-socialiste et collaborationniste. Député SFIO de 1926 à 1928 et de 1932 à 1936. Il participe à la création le 5 novembre 1933 du Parti socialiste de France-Union Jean Jaurès (PSdF), séduit par les modèles fascistes. Il clame qu’il ne veut pas « mourir pour Dantzig ». Vichyste. En 1941, il devient le fondateur du Rassemblement national populaire (RNP), parti collaborationniste, qui se déclare socialiste et européen. Il termine sa carrière politique en 1944, comme ministre du Travail et de la Solidarité nationale dans le gouvernement de Vichy, et s’enfuit à Sigmaringen avec le dernier carré des ultra-collaborationnistes, puis en Italie. Certains ultras le taxèrent de Franc-maçon, alors qu’il n’a jamais été initié. . Le RNP est dénoncé comme repaire de « faux-déclarants », de « maçons sans tabliers », de non-initiés qui suivent les directives maçonniques, possèdent l’esprit maçonnique, ont fait des conférences en loges.

     

    Théophile Pierre Delcassé (1852-1923) : Issu d’une famille de la petite-bourgeoisie rentière. De conviction anticléricale, il est initié à la franc-maçonnerie au mois de janvier 1886, dans la loge de « La fraternité latine », orient de Foix. Il fréquente cet atelier jusqu’à sa mort. Il est l’un des artisans du rapprochement de la France et de la Grande-Bretagne qui aboutit à la signature de l’Entente cordiale. Elu député en 1889, réélu pendant trente ans jusqu’en 1919. Lié au parti colonial, il siège au centre. Ministre des Colonies, puis des Affaires étrangères.

     

    Joaquim Delgado (1934-1963) : Ouvrier ébéniste. Franc-maçon. Initié le 22 avril 1960 par la loge Les Apprentis Eternels du Grand-Orient de France. Il fut arrêté au cours d’un séjour en Espagne, ainsi que son ami Francesco Granados. Les deux hommes, accusés d’avoir été les auteurs d’un attentat contre les locaux du syndicat franquiste, furent, bien qu’il n’y eût pas de preuves, condamnés à la peine ca

     

    Maurice Delherry (1888-1966) : Ecrivain, publiciste. Déporté politique sous la Deuxième guerre mondiale. Franc-maçon. Initié à la loge Ernest Renan en 1924, 32° en 1964, membre du Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France.

     

    Michel Albert Lucien Deslinières (1857-1937) : Journaliste, écrivain. Un des premiers socialistes ralliés au communisme naissant. Franc-maçon. Membre de la loge Mars et les Arts, orient de Nantes.

     

    René Dommange (1888-1977) : Avocat. Editeur musical. Député conservateur. En décembre 1935, il dépose un amendement hostile à la franc-maçonnerie lors du débat sur les ligues, voté par 91 parlementaires de droite. Décoré de la francisque. Membre de la Milice française (carte n° 20780).

     

    Michel Dumesnil de Grammont (1893-1953) : Homme de lettres, romancier, poète et critique littéraire. Franc-maçon. Reçu le 16 février 1919 à la loge Cosmos n° 288 de la Grande Loge de France, compagnon en 1920, maître en 1921. Il appartint à diverses autres loges : Le Portique, Le Sagittaire, La Grande Triade, La France. Grand Maître en 1935-1939 et 1945-1948. 33° en 1926. Grand résistant, il faisait partie à Alger de l’entourage du général de Gaulle dont il obtint, par l’ordonnance du 15 décembre 1943, l’abrogation de la loi du 13 août 1940, qui interdisait la franc-maçonnerie.

     

    Georges Dumoulin (1877-1963) : Syndicaliste. Internationaliste « zimmerwaldien » pendant la Première guerre mondiale. SFIO. Actif à la LICA. Franc-maçon. Membre de la loge Les Egaux. Pendant la guerre, il écrit dans l’hebdomadaire ouvriériste L’Atelier, qui s’adonne à l’antisémitisme le plus débridé, et prône l’alignement du syndicalisme français sur l’Allemagne national-socialiste. Membre de la commission permanente du Rassemblement national populaire, la plus haute instance du mouvement. Il est membre du Conseil national instauré par Vichy.

     

    F

     

    Jean André Faucher, connu comme écrivain sous les pseudonymes d’Asmodée et Le Cousin Jean (1921-1999) : Franc-maçon. Militant nationaliste et vichyste dans sa jeunesse, gauche radical-socialiste ensuite, dignitaire de la franc-maçonnerie. Collaborateur condamné à mort par contumace par la cour d’assise de la Haute-Vienne en 1944.

    A l’âge de 16 ans, Faucher s’engage au Parti populaire français (PDF) de Jacques Doriot. Il s’engage après la défaite dans la Légion française des combattants en Haute-Vienne, et devient conseiller ouvrier des Chantiers de jeunesse. Paul Marion le fait devenir délégué à la Propagande du maréchal Pétain. Il participe au journal collaborationniste Je suis partout, dans lequel il fait l’éloge de la Révolution nationale. Lors de l’épuration, Jean André Faucher est dénoncé comme étant un indicateur de la Gestapo, et la Cour de justice de Limoges le condamne (juin 1946) à l’indignité nationale, et à la peine de mort par contumace pour « crime de trahison en temps de guerre ». Il sera accusé d’avoir torturé des résistants. En 1951, il participe au journal La Sentinelle, prônant le « racisme scientifique ». Il soutient le mouvement de Pierre Poujade. Il soutient les partisans de l’Algérie française. Un tract de l’OAS distribué en 1964 brise la réputation de Faucher dans le milieu, l’accusant d’être un indicateur des Renseignements généraux, infiltré dans l’OAS pour dénoncer ses membres.

    Ayant rencontré Charles Hernu, il est initié à la franc-maçonnerie, comme membre de la Grande Loge de France (GLF) et adhère au Parti radical-socialiste. Il est fondateur du club Louise Michel (1962), et le secrétaire général de l’Atelier républicain (fondé en 1962), club exclusivement composé de maçons, qui incarnait l’aile gauche du Parti radical, et dont l’objectif était de « redéfinir un socialisme solidariste en face du socialisme de tradition marxiste ». Il soutient ensuite Mitterrand. Tout en créant l’association Les amis d’Edouard Drumont. Tout en publiant des articles dans des journaux d’extrême –droite, comme le Crapouillot, Minute, …et sous un pseudonyme dans l’hebdomadaire du Front national, National Hebdo, il poursuit son ascension dans la franc-maçonnerie : en 1977, il est grand secrétaire de la Grande Loge de France.

     

    Bernard Faÿ (1893-1978) : Universitaire, professeur au Collège de France, administrateur général de la Bibliothèque nationale sous le régime de Vichy et écrivain. Condamné à l’emprisonnement à perpétuité en 1945 pour collaboration avec l’occupant, il fut gracié en 1959 par le Président Coty. Il dénonce le complot judéo-maçonnique. Il joue un rôle très important dans la politique antimaçonnique de Vichy. Il est nommé chef du service des sociétés secrètes (SSS). Il publie pendant quatre ans une revue Les Documents maçonniques (dont le rédacteur en chef est le catholique traditionnaliste Robert Vallery-Radot). Il fait tourner un film, organise des conférences, une grande exposition au Petit-Palais en octobre-novembre 1941 et crée à Paris un musée permanent des sociétés secrètes. Il répertorie les anciens francs-maçons dans un fichier de près de 60000 noms, qui sert notamment à exclure les anciens maçons de la fonction publique.

     

    Paul Fesch (1858-1910) : Abbé. Journaliste, essayiste et ecclésiastique catholique. A écrit une Bibliographie de la franc-maçonnerie et des sociétés secrètes.

     

    Louis Charles Olivier de Fremond de la Merveillère (1854-1940) : Officier. Activiste antimaçonnique. Partisan de l’<Action Française. Il fut directeur du Comité Anti-Maçonnique et Anti-juif de Loire-Atlantique.

     

    Louis Oscar Frossard, ou Ludovic Oscar Frossard (1889-1946) : Instituteur. Franc-maçon. Secrétaire général de la SFIO à partir de 1918, puis secrétaire général du jeune Parti Communiste Français, issu du Congrès de Tours. Il est hostile à la bolchevisation du parti et refuse la 22° condition de Moscou (le Komintern interdit l’appartenance à la franc-maçonnerie). Il démissionne le 1° janvier 1923. Il sera ministre dans sept gouvernements entre 1935 et 1940. Il vote pour donner les pleins pouvoirs à Pétain. Vichyste, il anime, en zone Sud, Le Mot d’ordre, où il vante les bienfaits de la révolution nationale. .

     

    Eugène Frot (1893-1983) : SFIO de 1924 à 1936. Union socialiste républicaine de 1936 à) 1940. Le 10 juillet 1940, il fait partie des 549 parlementaires à voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Franc-maçon. Membre des loges Etienne Dolet, Les Fervents du Travail et Aristide Briand.

     

    G

     

    Eugène Gauthier : Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF. Il participa activement aux groupes clandestins maçonniques de résistance, l’Atelier de la Bastille (automne 1940), devenu Conseil Provisoire de la Maçonnerie Française (janvier 1941), puis Comité d’Action Maçonnique (printemps 1943), et au réseau Patriam Recuperare.

     

    Léon Gontier( ?-1944) : Militaire. Franc-maçon. Dernier vénérable de la loge Picardie avant la Seconde guerre mondiale. Conseiller de l’Ordre GODF. Co-fondateur du groupe de résistance Libération-Nord en 1941, organisateur de la résistance dans la Somme. Arrêté par la Gestapo le 13 janvier 1944. Déporté et mort à Neuengamme le 31 décembre 1944.

     

    Emile Goude (1870-1941) : Militant syndical. Député du Finistère de 1910 à 1936. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF de 1924 à 1925.

     

    Félix Gouin (1884-1977) : Fils d’instituteurs laïcs. Avocat. En 1902, il adhère à la SFIO. Il est initié franc-maçon au sein de la loge les Arts et l’Amitié, à l’Orient d’Aix-en-Provence. En 1940, il fait partie des 80 parlementaires à refuser les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

     

    André Grisoni (1886-1975) : Député radical de la Seine de 1932 à 1936, maire de Courbevoie de 1927 à 1944. Franc-maçon. Membre de la loge Emile Zola. Antiraciste convaincu, il est membre du comité central et de la commission de propagande de la Ligue internationale contre le racisme et l’anticommunisme. Proche de Pierre Laval, il militera au Rassemblement national populaire.

     

    Arthur Groussier (1863-1957) : Ingénieur. Syndicaliste. Franc-maçon. Initié en mai 1885 à « L’Emancipation », il s’affilie, en 1892, à la Loge « Bienfaisance et Progrès », à Paris. Il en devient le vénérable en 1896 et la préside presque sans interruption jusqu’en 1922. Elu au Conseil de l’Ordre en 1907. Auteur d’un Mémoire sur l’histoire de la franc-maçonnerie.

     

    René Guénon, connu également sous le nom d’Abd al-Wâhid Yahyâ (1886-1951) : Occultiste. Franc-maçon. Membre de la Loge Humanidad, dont il est évincé, et de la Loge Thébah n° 347, qu’il quittera en 1913 ou 1914.

     

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    André Haarbleicher : (? - mort en déportation en 1944) Polytechnicien. Conseiller d’Etat. Directeur des constructions navales, puis de la flotte de commerce et du matériel naval au ministère de la marine marchande. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF.

     

    Eugène Charles Hernu (1923-1990) : Franc-maçon. Député-maire PS à Villeurbanne, il fut ministre de la Défense sous la présidence de François Mitterrand.

    Charles Hernu a été initié en 1947 à la Loge « La Tradition Jacobite », devenue « La Tradition Jacobine » de la Grande Loge de France à Saint-Germain –en-Laye. Il sera également affilié à la Loge « Aristide Briand » du Grand Orient de France à Paris à partir de 1950, ainsi qu’à partir de 1953 à la Loge n° 556 « Chéops » de la Grande Loge de France, puis rejoint en 1955 la Loge « Locarno » du Grand Orient de France. A partir de 1959, il est membre à part entière de la Loge « Locarno » du Grand Orient de France, loge renommée « Locarno 28 » en 1972, et donc membre du Grand Orient de France. Il en deviendra vénérable à la fin des années 1960, avant d’être radié en 1979 pour défaut de paiement. En 1977, Hernu est retourné à la Grande Loge de France en 1978 et s’est affilié à la Loge n° 155 « Tolérance et Cordialité » à Lyon.

    Dans Les Francs-Maçons des années Mitterrand, Grasset, 1994, Patrice Burnat et Christian de Villeneuve ont refait l’enquête sur l’attitude de Charles Hernu durant l’Occupation. Selon eux, ce dernier n’a pas eu le passé de résistant dépeint par certains de ses biographes. D’après des témoins, il aurait participé au ministère vichyssois de l’Information. Arrêté à Lyon à la Libération, il est accusé d’avoir dénoncé une famille juive de Grenoble et fera trois mois de prison dans cette ville, avant d’être libéré sans jugement. C’est un maçon, ami de son père, maçon également, Maurice Berla, secrétaire du comité d’épuration de Lyon, qui lui aurait permis d’être épargné à la Libération.

     

    J

     

    Maurice Jattefaux (1890-1955) : Instituteur, directeur d’école primaire, inspecteur d’académie, puis inspecteur principal de la jeunesse et des sports. Franc-maçon. A exercé quatre mandats de conseiller de l’Ordre GODF.

     

    Ernest Jouin (1844-1932) : Abbé et prêtre catholique, journaliste et auteur. Il a écrit de nombreux ouvrages antimaçonniques et antisémites. Il a fondé en 1912 la Revue internationale des sociétés secrètes, qui a pour objectif de faire la lumière sur le « péril maçonnique ». Conspirationniste, il s’inscrit dans la lignée des dénonciateurs du complot tel Barruel. Auteur de La Judéo-maçonnerie et la loi de séparation (vers 1920-1921).

     

    K

     

    Kaltenmarken, dit Stavnik : Franc-maçon. Membre de la loge Thélème. Otto Abetz lui confia la direction de la feuille d’information de l’ambassade allemande, Les Nouvelles continentales, distribuée dans les administrations, les salles de rédaction, les cercles officiels.

     

    Antoine Ker, de son vrai nom Keim (1886-1923) : Professeur. Militant communiste. Elu au Comité directeur du PCF. Franc-maçon.

     

    Albert Julien Kirchmeyer (1898-) : Les années 30 voient Albert Kirchmeyer entrer en Franc-maçonnerie. Son parrain d'initiation est le Colonel Gustave Eychène, figure paternelle pour Albert et avec lequel il organisera Patriam Recuperare. Albert est apprenti en 1932 à la loge les Travailleurs de Levallois-Perret, devient compagnon en 1934 et maître en 1935. Il est engagé aussi en politique et appartient depuis 1928 et jusqu'en 1936 au comité radical-socialiste de Levallois-Perret. La société SACAP est créée en 1937. . Cette société servira de couverture aux activités de Résistance et aux tenues maçonniques clandestines de L'Atelier de la Bastille. C'est là que naissent L'Atelier de la Bastille, L.E.F. (Liberté-Egalité-Fraternité), La Ligue, Le Cercle et cette adresse servira encore de bureau à Patriam Recuperare après l'arrestation d'Albert Kirchmeyer.

     

    Gérard Kloppel (1940-2008) : Franc-maçon. Il a marqué l’histoire moderne du rite Memphis-Misraïm et celle du Martinisme. Initié en 1963 dans une Loge de la Grande Loge de France. En 1965, il rejoint le rite de Memphis-Misraïm de Robert Ambelain. Membre de la Nouvelle Acropole, proche de l’extrême-droite.

     

    L

     

    Jean Maurice Lahy (1872-1943) : Psychologue et sociologue. Franc-maçon. Très actif au Grand orient de France, il est membre des loges Athéna et Agni. Il est à plusieurs reprises élu au Conseil de l’Ordre en 1913 et 1921-1924. Il adhère au Parti Communiste après le Congrès de Tous en décembre 1920, et quittera ce Parti en 1923, afin de rester franc-maçon. .

     

    Marcel Lapierre : Franc-maçon. Rédacteur en chef de L’Atelier.

     

    Charles Lassy, de son vrai nom Paul Charles Ruff (1883-1967) : Syndicaliste des PTT, socialiste. Journaliste. Il est à partir de 1919, après un bref passage au Parti Communiste Français, un personnage clé de la SFIO. Député depuis 1936, il quitte cette formation politique en 1958. Il est ensuite un des animateurs du Parti socialiste autonome, et un des fondateurs du PSU en 1960. Franc-maçon. Il s’abstient lors du vote confiant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, le 10 juillet 1940.

     

    Pierre Laval (1883-1945) : Avocat. Franc-maçon. Entre en franc-maçonnerie en 1907, probablement au Grand Orient de France. Il est, immédiatement après Philippe Pétain, la personnalité la plus importante de la période du régime de Vichy et le principal maître d’œuvre de la politique de collaboration d’Etat avec l’Allemagne nazie. Chef du Gouvernement de Vichy du 18 avril 1942 au 19 août 1944. Il déclara vouloir fonder une loge nationale unique protégée par l’Etat. Il est condamné à mort le 9 octobre 1945 pour « Haute trahison en ayant aidé l’ennemi et violé la sécurité de l’Etat ». Fusillé le 15 octobre 1945.

     

    Félix Lebosse : Résistant lyonnais. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF. Fondateur du réseau « Le Coq Enchaîné ». Il fut arrêté et interné au camp de Compiègne, d’où il fut libéré en septembre 1944 par l’avance militaire alliée.

     

    Bernard Lecache (1895-1968) : Fils d’émigrés juifs ukrainiens. Journaliste. Franc-maçon. Membre du Grand Orient de France, il y fonde la loge Abbé Grégoire. Fondateur de la Ligue contre les pogroms en 1927, devenue la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) en 1979. Il en est le président de 1927 à 1968. Il adhère dans les premiers au Parti Communiste Français en 1921. Rédacteur à l’Humanité. Obligé de choisir entre la franc-maçonnerie et le Parti en 1923, comme tous les communistes, proche de l’association philosophique, il refuse de choisir et est exclu du PCF.

     

    René Lemière (1885-1952) : Enseignant et résistant. Franc-maçon. Le vénérable René Lemière fut membre de la loge Thémis, du Grand Orient de France, à l’époque seule loge caennaise. Thémis était ouvertement anticléricale et républicaine. Il fut révoqué par Vichy de son poste de directeur d’école. Il fut membre du réseau normand Centurie. Il était aussi membre de l’antenne caennaise du mouvement Patriam Recuperare, composée essentiellement d’enseignants francs-maçons.

     

    Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine (1870-1924) : Il aurait été initié à la loge L’Union de Belleville du Grand Orient de France, à Paris, avant la guerre de 1914. Mais les archives de cet atelier ayant été dispersées, on ne possède plus de traces formelles de l’appartenance de Lénine à la Franc-maçonnerie. Il fut l’ami de Montéhus, qui était membre de la loge L’Union de Belleville à la même époque. Ayant pour suaire un drapeau de la Commune de Paris, la dépouille de Lénine est figée à l’ordre d’apprenti.

     

    Maurice Levillain (1892-1974) : Ouvrier mécanicien. SFIO. Président du conseil général de la Seine. Sympathisant de la LICA. Sous l’occupation allemande, il est membre du RNP, parti collaborationniste de Marcel Déat. Il en est vice-président à partir de janvier 1943. Franc-maçon. Membre des loges Clarté et Les Frères Unis Inséparables.

     

    Daniel Ligou (1921-2013) : Franc-maçon. Historien. A écrit « Le dictionnaire de la Franc-maçonnerie ». Initié en 1949, dans sa ville natale à Montauban. Il rejoint la loge « Solidarité Progrès » à Dijon, dont il a été vénérable entre 1968 et 1970. A cette époque, il accède au Conseil de l’Ordre du GODF, qu’il quitte en 1973.

     

    Jean Luchaire (1901- mort fusillé le 22 février 1946 au fort de Châtillon) : Journaliste et patron de presse. Franc-maçon. Orateur de Loge. Collaborationniste. Homme de gauche, briandiste zélé des années 30, il se fait le promoteur d’un rapprochement entre la France et l’Allemagne. Ami d’Abetz. Il fonde en 1927, le mensuel Notre Temps, qui appuie le pacifisme, et qui a pour collaborateurs : Bertrand de Jouvenel, André Weil-Curiel, Jacques Chabannes, Pierre Brossolette et Pierre Mendès-France. En novembre 1940, il fonde le journal collaborationniste Les Nouveaux Temps.

     

    M

     

    Aimé Machon (1878-1936) : Pharmacien. Franc-maçon. Chancelier du Grand Collège des Rites.

     

    Jean Charles Mamy Pseudonyme : Paul Riche (1902-1949) : Réalisateur, monteur, acteur, scénariste, journaliste. Franc-maçon. Vénérable de la Loge Renan, du Grand Orient de France. En 1940, il devient journaliste de la collaboration. Il est rédacteur en chef de L’Appel, le journal de Pierre Costantini,, membre du Parti populaire français (PPF) et surtout à la point de la lutte contre la franc-maçonnerie qu’il rend responsable de tous les maux dont la France est accablée. Son dernier film, Forces occultes (1943) est une œuvre de propagande, attaque virulente contre la franc-maçonnerie, le parlementarisme et les juifs, dénonçant un complot judéo-maçonnique. Il est fusillé le 29 mars 1949 au fort de Montrouge, à Arcueil.

     

    Jean Marie Rivière, dit Jean Marquès-Rivière (1903-2000) : Ecrivain et journaliste. D’abord sollicité par la théosophie et la franc-maçonnerie, il s’intéresse par la suite au traditionalisme de René Guénon. Sous l’Occupation il adopte une politique de collaboration avec els nazis et contribue à la propagande par la publication de pamphlets violemment antisémites et antimaçonniques. Il était le scénariste du film de Jean Mamy, Forces occultes (1943).

     

    André Marquet (1884-1955) : Chirurgien-dentiste. Issu de l’extrême-gauche. Député et maire socialiste de Bordeaux, ministre du Travail du gouvernement Gaston Doumergue II, il est ministre de l’Intérieur dans les gouvernements Pétain et Laval V. Il prône la collaboration avec l’Allemagne. Concernant la franc-maçonnerie, il déclare : « Pour le Maréchal, un Juif n’est jamais responsable de ses origines, un Franc-maçon l’est toujours de son choix ».

     

    André Marty (1886-1956) : Franc-maçon. Initié à la loge Saint-Jean des Arts et de la Régularité n° 112, orient de Perpignan. Il participe également aux travaux de la Loge L’Action écossaise, toujours affiliée à la Grande Loge de France. Il prononce une conférence sur « La guerre en mer » à la Loge Saint-Jean des Arts et de la Régularité, de Perpignan. Il quitta la maçonnerie en 1923, sur les injonctions du PCF, mais garda toujours des relations amicales avec certains de ses anciens frères. Dirigeant du Parti Communiste Français, exclu en 1952. Il a également été député, de 1924 à 1955, avec quelques interruptions, et secrétaire de l’Internationale communiste de 1935 à 1943.

     

    Jean Martinon (1910-1976) : Chef d’orchestre et compositeur. Il a composé la musique du film Forces occultes (1943).

     

    Pierre Mendès-France (1907-1982) : Gouverneur du Fonds monétaire international (1947). Président du Conseil en 1953. Il met fin à la guerre d’Indochine. Initié franc-maçon, en 1928, à la Loge « Union et Progrès », à Pacy-sur-Eure. Se met en sommeil en 1945.

     

    Jacques Mitterrand (1908-1991) : Ingénieur des Travaux publics. Franc-maçon. Deux fouis Conseiller de l’Ordre du Grand Orient de France (1946-1949 et 1951-1954). En 1931, il adhère à la Ligue des Droits de l’Homme et au Parti radical-socialiste. Le 20 juin 1933, il est reçu apprenti dans la loge parisienne « La Justice » qui lui confère le grade de compagnon le 18 mai 1934 et celui de maître le 19 mars 1935. Mobilisé en 1940, dans un bataillon aéropostiers, il s’engage dans la résistance. Il entre au Front National, et en devient le responsable adjoint pour l’Ile-de-France.

     

    Guy Mollet (1905-1975) : Professeur d’anglais. Franc-maçon, initié en 1934, de la loge « La Conscience » à l’Orient d’Arras. Après avoir été maçon pendant une trentaine d’années à Arras, il démissionne du Grand Orient, n’ayant pas supporté l’attitude de certains frères de la SFIO qui ont considéré que sa mise à l’écart devenait souhaitable.

     

    Gaston Monnerville (1897- 1991) : Avocat. Franc-maçon. Initié à l’âge de 21 ans, à la loge toulousaine « La Vérité 280 » de la Grande Loge de France. Il appartient aux loges écossaises « Le Flambeau » (Toulouse), dont il est le cofondateur, puis à Paris, en 1924, à « La Prévoyance 88 » où il exerce divers offices, dont celui de vénérable, de 1935 à 1937. Il s’affilie aux loges « Colonies 596 » et « La France Equinoxiale 93 » à Cayenne. Il est admis à la loge de perfection « Perfection Ecossaise 135 » en 1928, au chapitre 72 des « Fidèles Ecossais » en 1931 et à l’Aréopage n° 309 « Lutétia » en 1937, avant d’accéder au Suprême Conseil. Engagement dans la Résistance, à Combat, et dans le maquis de Haute-Auvergne.

     

    Barthélémy Montagnon (1889-1969) : Franc-maçon. Membre de la loge L’Expansion Française. Ingénieur. Militant SFIO. Député de la Seine de 1932 à 1936. Pendant la guerre, il est un proche de Marcel Déat et fait partie de la commission permanente du Rassemblement national populaire.

     

    Gaston Mardochée Brunswick, dit Montéhus (1872-1952) : Il est initié franc-maçon, en 1902, à la Loge du Grand Orient « L’Union » à Belleville, puis s’affilie à la Loge « Etoile de la Vallée » à Eaubonne. Chansonnier. Ami de Lénine. « Cocardier » pendant la Première guerre mondiale : il a changé radicalement d’opinion politique, et se fait le chantre zélé de l’Union sacrée.

     

    André Morizet (1876-1942) : Franc-maçon. Membre fondateur du Parti Communiste Français. Il est hostile à la XXII° condition de Moscou, interdisant l’appartenance à la franc-maçonnerie dont il est membre (Grand Orient de France). Exclu du Komintern en janvier 1923, il démissionne du PCF et rejoint l’Union socialiste communiste jusqu’en 1927.

     

    P

     

    Maurice Paillard : Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF.

     

    Gabriel Parisot (1871-1945) : Franc-maçon. Deux fois conseiller de l’Ordre GODF en 1932-1935 et 1938-1940. Trésorier adjoint de la fédération SFIO de l’Ain, président de la section de Bourg-en-Bresse de la Ligue des droits de l’homme.

     

    Madeleine Pelletier (1874-1939) : Franc-maçonne. Elle est reçue apprentie le 27 mai 1904 à la loge parisienne « La Philosophie Sociale » de la Grande Loge Symbolique Ecossaise. Elle s’affilie à la Loge « Diderot », dont elle devient vénérable. En juillet 1906, elle fonde un nouvel atelier « Stuart-Mill ».

     

    Amboise Peloquin : Militaire. Médecin général. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF. Un des premiers et principaux animateurs de la résistance maçonnique.

     

    Paul Jules Perrin (1891-1950) : Ingénieur. Député SFIO de la Seine de 1932 à 1936, puis PSDF (Renaudel-Marquet). Franc-maçon. Membre de la loge La Philosophie positive. Conseiller de l’Ordre GODF (secrétaire) en 1936-1938. Il est membre de la Ligue des droits de l’homme depuis 1928, et appartient à son comité central (1938-1940). En 1938, dans une réunion publique à la Mutualité, il dénonce les pogroms de la Nuit de Cristal, invoquant « l’idéal républicain français » et les idéaux de liberté et fraternité humaine. Il se rallia au régime de Vichy. Il se rallia au Rassemblement national populaire de Marcel Déat et aurait appartenu à France-Europe de Francisque Desphilippon.

     

    Henri Philippe Benoni Omer Joseph Pétain (1856-1951) : Maréchal. Jugé à la Libération pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison par la Haute Cour de justice. Il a souvent répété l’adage : « Un juif n’est jamais responsable de ses origines. Un franc-maçon l’est toujours de ses choix. »

     

    Pevet : Militant du Parti communiste français. Franc-maçon.

     

    Marceau Pivert : Franc-maçon. Membre de la Loge L’Union des Peuples.

     

    Jacques Ploncard, dit Jacques Ploncard d’Assac (1940-2005) : Ecrivain et journaliste. Disciple d’Edouard Drumont et de Charles Maurras, il adhère à l’Action française en 1927. En 1933, il fonde le Front national ouvrier paysan, avec Henry Coston, Albert Monniot et Jean Drault. En 1936, il rejoint le Parti populaire français (PPF) de Jacques  Doriot. Il appuie la Révolution nationale du maréchal Pétain, qui le décore de la francisque. Il travaille avec Bernard Faÿ et Henry Coston au Service des sociétés secrètes basé rue Cadet, chargé de répertorier les archives de la franc-maçonnerie. Il a collaboré au journal Documents maçonniques.

     

    Gaston Poittevin (1880- mort en déportation le 18 mars 1944 au camp de concentration de Buchenwald) : Issu du milieu des vignerons champenois. Député-maire socialiste et responsable syndical. Député de la Marne de 1919 à 1936. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF en 1932-1935 et 1938-1940.

     

    Vicomte Léon de Poncins (1897-1976) : Journaliste et essayiste catholique. Il explique la plupart des grands bouleversements politiques et révolutionnaires de la modernité par l’action de courants issus de certaines sociétés secrètes porteuses d’une « foi » de nature diabolique opposée à celle du christianisme. Ce sont des thèses antimaçonniques et contre-révolutionnaires. Dans ses essais conspirationnistes, il dénonce des complots maçonniques (les liens entre la franc-maçonnerie et la révolution française, la Société des Nations, etc.) et l’influence juive dans les affaires catholiques. Il est anti judaïque, et anticommuniste.

     

    Adrien Pouriau : Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF.

     

    R

     

    Otto Rahn (1904-1939) : Ecrivain et archéologue allemand. Il entre dans la Schutzstaffel (SS) comme archéologue en 1935.

     

    Paul Ramadier (1888-1961) : Fondateur des Etudes socialistes à Rodez, avocat à la Cour d’appel de Paris, militant coopératif, Ramadier amorce une carrière politique au cabinet d’Albert Thomas, ministre de l’Armement en 1916. Il est élu maire de Decazeville en 1919 et député de Villefranche-de-Rouergue en 1928. Franc-maçon. Ramadier est initié, le 22 février 1913, à la Loge ruthénoise « La Parfaite Union ». Il y est reçu compagnon le 7 juin 1914, maître le 20 juillet 1915 et il accède au chapitre le 3 novembre 1920. Il s’allie en 1924 à « La Nouvelle Cordialité », à Villefranche-de-Rouergue. Il est l’un des 80 parlementaires à voter contre Pétain à Vichy en 1940. Il répond à la circulaire d’application de la loi du 14 août 1940 interdisant la franc-maçonnerie : « Je ne puis apporter ma collaboration à la loi du 14 août 1940. Je tiens pour inviolables les droits de la conscience. C’est pourquoi j’ai adhéré à la franc-maçonnerie voici près de trente ans et j’y reprendrai ma place dès que la législation récente aura été abrogée. Je ne puis faire ce que je blâme ni condamner ce que je voudrais pouvoir recommander. ». Il franchit tous les degrés de l’écossisme jusqu’au 33° qu’il obtient le 4 septembre 1954.

     

    Maurice Reclus (1883-1972) : Historien. Fils du géographe Onésime Reclus, neveu du géographe Elisée Reclus. Docteur ès lettres. Président de section au conseil d’Etat. Membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1937. Il préside en 1942 la commission antimaçonnique créée par Laval pour mettre en œuvre les lois de 1941.

     

    Jean Michel Tournaire, dit Jean Michel Renaitour (1896-1986) : Homme de lettres. Député indépendant de gauche, puis Gauche indépendante de l’Yonne de 1928 à 1942. Maire d’Auxerre de 1929 à 1941. Membre du Comité central de la LICA en 1931. D’abord socialiste, brièvement communiste après le Congrès de Tours, candidat SFIO aux législatives de 1924. Il ne prend pas part au vote du 10 juillet 1940. Franc-maçon. Membre de la loge Francisco Ferrer. Sous l’Occupation, il fréquente les collaborateurs et donne des articles dans des revues de cette tendance.

     

    Emile Renard : Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF.

     

    Charles Riandey (1892-1976) : Initié le 21 octobre 1917 à la loge parisienne « Union et Bienfaisance », qui l’élit comme vénérable le 15 novembre 1922. Antisémite. Le 29 janvier 1942, il remet à l’inspecteur de police français S ? Moerschel, directeur des Services des Associations Dissoutes, un résumé de ses activités maçonniques, où il écrit : « J’ai combattu, avec beaucoup d’autres, au prix de pénibles épreuves, l’envahissement de la maçonnerie par les juifs ». Dans une lettre qu’il adresse au R.6P. Berteloot, le 19 mars 1943, son antisémitisme s’exprime plus nettement encore.

    Engagé dans la Résistance en avril 1943, il est arrêté par la Gestapo le 14 juin 1944 et déporté le 21 août à Buchenwald.

     

    Paul Rives (1895-1967) : Professeur de philosophie. Directeur politique de Germinal. Ancien député socialiste. Franc-maçon. Membre du Grand Orient de France. Un de ses plus éminents collaborateurs se nomme Robert Jospin, père de Lionel Jospin. Il fut un proche de la LICA. Il a voté en faveur de la remise des pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il s’engage fermement dans la voie de la collaboration, participant à plusieurs organes de presse collaborationnistes et rejoignant le Rassemblement national populaire, tout en continuant de se revendiquer du socialisme. Il codirige après 1940 le journal L’Effort avec Charles Spinasse. Membre du RNP, il insiste, en 1942, sur la nécessité d’une victoire de l’Allemagne. Il est exclu de la SFIO en 1945. Il participe à la création du parti socialiste démocratique, structure regroupant les socialistes SFIO épurés.

     

    Emile Roche (1893-1990) : Fils d’épicier. Secrétaire en 1929, puis vice-président du parti radical dans les années 30. Franc-maçon. Membre de la loge Les Amitiés Internationales. Résolument anticommuniste. Hostile au Front populaire. Sous l’Occupation, Roche fréquente les milieux du RNP de Marcel Déat, sans en être membre. En 1950, il interviendra en faveur d’Otto Abetz, dont il fut et restera l’ami. Après guerre, il est président administratif du parti radical (1951-1954) et présent au Grand Orient de France. Il est président du Conseil économique et social de 1954 à 1974.

     

    Marie Rolland (1873-1946) : Institutrice. Franc-maçonne. Initiée le 12 août 1906 dans la première loge du Droit Humain, dans l’Ouest, à Auray. Elle crée, en 1908 le « Triangle » de Nantes qui devient en août 1909 la Loge n° 32, baptisée « Guépin ». Entrée dans la Résistance, dès juin 1940. Elle aurait été une des rares femmes à recevoir la reddition d’un général ennemi.

     

    Marc Rucart (1893-1964) : Journaliste. Résistant. Franc-maçon. Il est initié le 6 février 1916, à Orléans, à la Loge « L’Indépendance 398 » relevant de la Grande Loge de France., promu compagnon et maître le 2 juillet 1916. Puis il entre au Grand Orient de France quand celui-ci s’implante dans les Vosges. Affilié à « La Fraternité Vosgienne d’Epinal », le 29 mars 1925, il devient orateur en 1927. Il s’inscrit ensuite au Droit Humain, où il s’affilie en 1929. Dans une lettre de Marc Rucart, adressée à un frère maçon, il déclare que son mandat parlementaire est « un outil supplémentaire pour le travail du Grand Œuvre ». Membre du Conseil National de la Résistance (CNR) au 27 mai 1943.

     

    S

     

    Camille Savoire (1869-1951) : Franc-maçon. Fondateur et premier Grand Prieur du Grand Prieuré des Gaules en 1935. Initié le 14 octobre 1892 à « La Réforme », loge relevant de la Grande Loge Symbolique Ecossaise, il rejoint le Grand Orient de France un an plus tard.

     

    Eugène Schueller (1881-1957) : Chimiste. Chef d’entreprise, connu pour avoir fondé le groupe L’Oréal. Pionnier de la publicité moderne. Père de Liliane Bettencourt. Ami intime d’Eugène Deloncle, Schueller met ses moyens à la disposition de ce dernier lors de la formation du groupe d’extrême-droite, le Comité secret d’action révolutionnaire (CSAR), plus connu sous le surnom de La Cagoule. En 1941, en accord avec les autorités allemandes, il crée le Mouvement social révolutionnaire avec le même Deloncle, dont il est le mécène. Il participe ensuite à la direction du RNP de Marcel Déat. Après-guerre, mécène de François Mitterrand. Peut-être franc-maçon en 1910.

     

    Marcel Sembat (1862-1922) : Avocat. Journaliste. Franc-maçon. Il fut vice-président du Conseil de l’Ordre du GODF et membre de la Ligue des droits de l’homme (LDH). Devenu député socialiste de Paris, il est l’une des figures les plus illustres de la SFIO. Au congrès de Tours, en décembre 1920, il vota contre l’adhésion à la III° Internationale.

     

    Charles Spinasse (1893-1979) : Franc-maçon. Orateur en Loge. Elu en 1924 député SFIO de la Corrèze, et sera réélu jusqu’en 1942. Ministre de l’économie nationale de juin 1936 à mars 1937, il signe les accords de Matignon, et devient ministre du Budget (mars-avril 1938) dans le gouvernement du Front populaire. Il fait partie du courant pacifiste, anticommuniste et planiste de la SFIO. Le 6 juillet 1940, à Vichy, il proclame son appui à la politique du maréchal Pétain. Vichyste. Il vote les pleins pouvoirs le 10 juillet. Relaxé le 22 octobre 1945. Il participe à la création du Parti socialiste démocratique, comme tous les socialistes compromis avec Vichy. Dans les années 1960, il soutient en Corrèze l’ascension du jeune Jacques Chirac.

     

    Georges Suarez (1890-1944) : Juif et fasciste. Ecrivain, essayiste et journaliste. Pacifiste, puis collaborationniste. Il fut le premier journaliste condamné à mort lors de l’épuration. Il est proche de Bertrand de Jouvenel et de Fernand de Brinon. En 1935, aux côtés de Drieu La Rochelle, Paul Marion et Pierre Pucheu, il se rapproche du Parti Populaire français (PPF) de Jacques Doriot, puis après 1940, des collaborationnistes. Condamné à mort en 1944, il est fusillé le 9 novembre.

     

    T

     

    Jacques Tauran (1930-2002) : Franc-maçon. Ancien cadre de l’UDCA de Pierre Poujade et l’un des fondateurs du Front National. Membre de la GLNF.

     

    Justin Terrade (1872-1948) : Professeur d’histoire au lycée d’Aubenas (Ardèche). Membre de la SFIO, puis du PCF, puis à nouveau de la SFIO. Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF en 1924 et 1925. Chef du secrétariat du GODF de 1925 à 1938.

     

    V

     

    Xavier Joseph Vallat (1891-1972) : Avocat, journaliste, d’extrême droite. Son nom reste attaché à l’antisémitisme d’Etat du gouvernement de Vichy. Antisémite, il réclame dès 1930 la dissolution des obédiences maçonniques. Auteur de Le Problème juif. Secrétariat Général à l’Information et à la Propagande, 1942.

     

    Robert Vallery-Radot (Robert Marie-René) (1885-1970) : Ecrivain et journaliste. Grand ami de François Mauriac et Georges Bernanos. Fasciste pendant les années 1930, il rejoint le régime de Vichy en 1940. Vichyste. Il assure la rédaction d’une feuille antimaçonnique intitulée Documents Maçonniques (1941-1944) avec Bernard Faÿ et Jean Marquès-Rivière. Après la guerre, il se réfugie en Espagne. Ordonné prêtre en 1953, il devient le père Irénée.

     

    Aimé Verdeaux (1881-1960) : Docteur en médecine. Franc-maçon. Deux fois Conseiller de l’Ordre GODF, en 1931-1934 et 1936-1939. Membre du Parti radical-socialiste. Maire de Tarnac et conseiller général de Bugeat (Corrèze).

     

    François Verdier (1900-assassiné par la Gestapo le 27 janvier 1944) : Résistant. Issu de la bourgeoisie toulousaine. Franc-maçon. Dignitaire franc-maçon, secrétaire de la Ligue des droits de l’homme, lorsqu’éclate la guerre en 1939. Chef régional des MUR, pour la région R4 (Toulouse).

     

    Francis Viaud (1899-1985) : Franc-maçon. Grand Maître du Grand Orient de France.

     

    Maurice Violette (1870-1960) : Franc-maçon. Initié en mars 1893 à « Bienfaisance et Progrès », loge populaire dans le X° arrondissement de Paris. Violette réunit 16 maçons, le 10 janvier 1905, pour ouvrir les feux, sous le maillet de Durantel, de « Justice et Raison ». Cette loge s’inquiète, en 1917, des buts de la guerre, salue « la victoire du prolétariat russe », dénonce les morts inutiles et n’accepte qu’une paix par

     

    Georges Voronoff ( ? - ?): Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF (1930-1933) et membre du Grand Collège des Rites. Mort en déportation au camp d’Auschwitz.

     

    W

     

    André Weil, dit Weil-Curiel : Franc-maçon.

     

    Z

     

    Michel Sigismond Zaborowski : Franc-maçon. Conseiller de l’Ordre GODF. Résistant.

     

    Jean Zay (1905-1944) : Avocat. Franc-maçon. Initié en 1926 à la Loge « Etienne Dolet » d’Orléans.

     

    Fred (Frédéric Victor) Zeller (1912-2003) : Artiste peintre. Homme politique. Franc-maçon. Militant Trotskiste pendant les années 1930-1940, il est élu à la tête du Grand Orient de France en 1971, poste qu’il conserve jusqu’en 1973. Il rencontre Léon Trotski, dont il deviendra l’ami et plus tard le secrétaire, à son arrivée à Paris en 1932. L’artiste devient résistant dès le début de l’Occupation. Il est reçu en 1953dans la loge « L’Avant-Garde maçonnique », du GODF.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    TABLE DES MATIERES

     

    Préface : L’apocalypse, c’est ici et maintenant.

     

    Première partie :

    La démarche maçonnique au niveau individuel

     

    Deuxième partie :

    La démarche maçonnique au niveau collectif

     

    A)   La Révolution française

     

    B)    La Commune de Paris de 1871

     

    C)    La Résistance

     

    D)   Et aujourd’hui ? ?

     

    Troisième  partie :

    La fonction du rosicrucianisme en France.

     

    ANNEXE 1 :

    Liste de Francs-Maçons de la période révolutionnaire (fin du XVIII° siècle) :

     

    ANNEXE 2 : Liste de Francs-maçons de la période de la Commune de Paris de 1871 :

     

    ANNEXE 3 : Liste de Francs-maçons de la période de 1939 à 1945 :

     

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