• La dictature du prolétariat (Partie 60)

    L’ETAT DEPERIT

     

     

     

    La société communiste voit le dépérissement de l’Etat. La démocratie réellement complète devient une habitude et de ce fait dépérit.

     

    « L’abolition du pouvoir d’Etat est l’objectif que se sont assignés tous les socialistes, Marx en tête. Tant que cet objectif n’est pas atteint, la démocratie véritable, c’est-à-dire la liberté et l’égalité, est irréalisable. Or seule la démocratie soviétique ou prolétarienne conduit pratiquement à ce but car, en associant les organisations des masses laborieuses, constamment et nécessairement, à la gestion de l’Etat, elle commence sur-le-champ à préparer le dépérissement complet de tout Etat. » (255)

     

    La démocratie complète n’est identique à aucune démocratie d’aucune sorte. La démocratie complète qui devient l’habitude, et de ce fait dépérit, fait place au principe : « De chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins ».

     

    C’est-à-dire le socialisme, c’est la suppression des classes et, simultanément de l’appareil de contrainte d’une classe sur une autre : l’Etat.

     

    La démocratie est une des formes de l’Etat. Or les marxistes-léninistes sont adversaires de tout Etat. Le marxisme se distingue de l’anarchisme en ce qu’il reconnaît la nécessité d’un Etat pour passer au socialisme mais, et c’est ce qui le distingue de l’opportunisme, d’un Etat de type nouveau comme la Commune de 1871, comme les Soviets des députés ouvriers de 1917, et non d’un Etat comme la république démocratique bourgeoise de type habituel.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    LA DICTATURE DE LA MAJORITE

     

     

     

    Il peut y avoir dictature de la minorité sur la majorité, et il peut y avoir dictature de la majorité sur la minorité : c’est ce qui distingue la dictature de la bourgeoisie de la dictature du prolétariat, le capitalisme du socialisme. La dictature, c’est un pouvoir illimité en dehors des lois, s’appuyant sur la force au sens le plus direct du mot. La force sur laquelle s’appuie et tend à s’appuyer le socialisme, ce nouveau pouvoir, ce n’est ni la force des baïonnettes, ni la force de l’argent, ni la force d’anciennes institutions établies. Les nouveaux organes du pouvoir prolétarien n'ont ni armes, ni argent, ni institutions anciennes. Leur force s’appuie sur la masse du peuple. Voilà la différence fondamentale entre le nouveau pouvoir et tous les vieux pouvoirs antérieurs.

     

    Les organes du pouvoir de la minorité ont pour but de maintenir la dictature de la minorité sur la majorité à l’aide d’expédients policiers, en éloignant la masse populaire de toute participation réelle au pouvoir et de toute surveillance réelle sur le pouvoir. L’ancien pouvoir se méfie systématiquement de la masse, il a peur de la clarté, et se maintient dans le mensonge.

     

    Les organes du pouvoir de la majorité ont pour but de maintenir la dictature de la majorité sur une minorité d’exploiteurs et d’oppresseurs policiers. Le nouveau pouvoir, dictature de l’immense majorité, se maintient et ne peut se maintenir exclusivement qu’à l’aide de la confiance des larges masses, exclusivement en invitant de la façon la plus libre et la plus large, toute la masse à participer au pouvoir. Il n’y a rien de caché, rien de secret, aucun règlement, aucune formalité. C’est un pouvoir qui s’offre à la vue de tous, qui fait tout sous les yeux de la masse, accessible à la masse, issu directement de la masse, c’est l’organe direct et sans intermédiaire de la masse populaire et de sa volonté. Voilà la différence fondamentale entre la dictature contre le peuple et la dictature du peuple révolutionnaire.

     

    On ne saurait accomplir la transition du capitalisme au socialisme sans que l’hégémonie appartienne à la seule classe instruite par le capitalisme en vue de la grande production, et qui est seule à rompre avec les intérêts du petit producteur. Mais il est impossible d’exercer la dictature du prolétariat par l’intermédiaire de l’organisation qui le groupe tout entier. Car le prolétariat est une classe si morcelée, si corrompue ça et là, que l’organisation qui le groupe tout entier est incapable d’exercer directement sa dictature. Seul le peut l’avant-garde, le parti qui a « absorbé » l’énergie révolutionnaire de la classe. Il se forme une sorte de mécanisme qui est la base même de la dictature du prolétariat, l’essence de la transition du capitalisme au socialisme. Si ce n’est pas tout le peuple qui réalise la dictature, mais seulement le peuple révolutionnaire, celui-ci cependant ne craint en rien l’ensemble du peuple, et dévoile à tout le peuple les mobiles de ses actes et tous leurs détails, et invite volontiers tout le peuple à participer non seulement à la « gestion » de l’Etat, mais aussi au pouvoir, à participer à l’organisation même de l’Etat.

     

     

     

    LA BOURGEOISIE A BESOIN DE L’ETAT

     

     

     

    Dans la société capitaliste existe « l’Etat au sens propre ». La démocratie est purement exceptionnelle, elle n’est jamais complète. Il y a démocratie pour les riches et pour une petite couche du prolétariat. Les pauvres sont laissés à l’écart.

     

    Du capitalisme, l’humanité ne peut passer directement qu’au socialisme, c’est-à-dire à la propriété collective des moyens de production et à la répartition des produits selon le travail de chacun. Le socialisme se transforme nécessairement et peu à peu en communisme, c’est-à-dire on passe à la phase où « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».

     

     

     

    LE PROLETARIAT A BESOIN DE L’ETAT

     

     

     

    Le socialisme, c’est une période de transition, la dictature du prolétariat. L’Etat du type de transition n’est plus un Etat « au sens propre » :

     

    « L’Etat, au sens propre du mot, c’est le commandement exercé sur les masses par des détachements d’hommes armés, séparés du peuple.

     

    Notre nouvel Etat naissant est lui aussi un Etat, car il faut des détachements d’hommes armés, il nous faut un ordre rigoureux, il nous faut user de violence pour réprimer sans merci toutes les tentatives de la contre-révolution (…). Mais notre nouvel Etat naissant n’est déjà plus un Etat au sens propre, car en bien des endroits de la Russie ces détachements d’hommes armés, c’est la masse elle-même, le peuple entier, et non pas quelqu’un au-dessus de lui, séparé de lui, privilégié, pratiquement inamovible. » (254)

     

    La démocratie est presque complète, limitée seulement par la répression de la résistance de la bourgeoisie. La démocratie existe pour les pauvres. Mais il y a répression par la force de la résistance des riches. La dictature du prolétariat est une période de transition entre le capitalisme et le communisme ; il va donc de soi que l’Etat qui correspond à la période de transition politique qu’est la dictature du prolétariat, est lui-même un Etat de transition ; ce n’est plus un « Etat au sens propre », mais une transition entre l’Etat et le non-Etat.

     

     

     

    L’ETAT DEPERIT

     

     

     

    La société communiste voit le dépérissement de l’Etat. La démocratie réellement complète devient une habitude et de ce fait dépérit.

     

    « L’abolition du pouvoir d’Etat est l’objectif que se sont assignés tous les socialistes, Marx en tête. Tant que cet objectif n’est pas atteint, la démocratie véritable, c’est-à-dire la liberté et l’égalité, est irréalisable. Or seule la démocratie soviétique ou prolétarienne conduit pratiquement à ce but car, en associant les organisations des masses laborieuses, constamment et nécessairement, à la gestion de l’Etat, elle commence sur-le-champ à préparer le dépérissement complet de tout Etat. » (255)

     

    La démocratie complète n’est identique à aucune démocratie d’aucune sorte. La démocratie complète qui devient l’habitude, et de ce fait dépérit, fait place au principe : « De chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins ».

     

    C’est-à-dire le socialisme, c’est la suppression des classes et, simultanément de l’appareil de contrainte d’une classe sur une autre : l’Etat.

     

    La démocratie est une des formes de l’Etat. Or les marxistes-léninistes sont adversaires de tout Etat. Le marxisme se distingue de l’anarchisme en ce qu’il reconnaît la nécessité d’un Etat pour passer au socialisme mais, et c’est ce qui le distingue de l’opportunisme, d’un Etat de type nouveau comme la Commune de 1871, comme les Soviets des députés ouvriers de 1917, et non d’un Etat comme la république démocratique bourgeoise de type habituel.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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