• LA DICTATURE DU PROLETARIAT (partie 53)

    C’est précisément quand les Etats apparaissent affaiblis, déchirés par les contradictions internes, menacés, que l’appareil militaire et bureaucratique joue pleinement son rôle de défenses des intérêts de la classe dominante. Il supprime les périls que la montée des masses fait courir à la classe dominante. C’est précisément ce qui est arrivé en 1958, quand l’armée d’Algérie a rendu possible le retour au pouvoir de de Gaulle. Quand le parlementarisme a menacé ruine, quand l’absence de gouvernement stable a ouvert la voie à des solutions nouvelles, l’armée de la république est entrée en scène. L’Etat bourgeois est donc un chien de garde dont l’importance, les activités, le nombre de fonctionnaires changent au même rythme que les besoins des exploiteurs. Comme il est la violence organisée, fonctionnelle, solidifiée, il ne peut, en général, être renversé que par la violence des masses, par le peuple en armes. En tant qu’il subsiste, l’Etat bourgeois évolue, se transforme, prolifère au point de se changer en un corps monstrueux, et plus que jamais il faut opposer à cette violence institutionnalisée la violence révolutionnaire des masses.

     

    LA DICTATURE DU PROLETARIAT (partie 53)

     

    CHAPITRE VI

     

    ROLE DE LA VIOLENCE REVOLUTIONNAIRE

     

     

    « Il n’y a encore jamais eu une seule question de la lutte des classes que l’histoire ait résolue autrement que par la violence. »

    La violence, lorsqu’elle émane des travailleurs, des masses exploitées, et qu’elle est dirigée contre les exploiteurs, oui, nous sommes partisans. » Lénine

     

    1)                  L’ETAT, C’EST LA CONTRAINTE

     

    Dans la société de classes, tout Etat est une machine permettant à une classe d’en dominer une autre. Tout Etat est la domination organisée d’une classe sur une, ou un ensemble d’autres classes. L’Etat est donc de la violence organisée, violence qui peut être latente ou manifeste, mais qui est toujours présente. Ainsi l’Etat capitaliste est l’organisation de la violence essentiellement à l’égard du prolétariat et des travailleurs en général : cet Etat est le reflet de la situation des classes sociales dans le système capitaliste. Le pouvoir politique reflète une structure sociale donnée, un certain ensemble de rapports entre les classes, et, en particulier, entre exploiteurs et exploités. L’Etat ne saurait être un arbitre qui serait placé au-dessus des intérêts particuliers, mais il reflète les rapports sociaux, les rapports de classes au profit de la clase dominante, et exerce la contrainte sur les différentes classes dominées. Lorsque la contrainte silencieuse et masquée ne suffit plus, la classe dominante dispose de la force armée (agent de police, C.R.S., juge, armée).

    L’Etat bourgeois atteint un degré de complexité tel que l’analyse devient difficile. Il remplit au moins trois fonctions :

    1)                  Il contrôle la police et l’armée, et en cela il ressemble à tous les autres types d’Etats antérieurs ;

    2)                  Il fait proliférer une administration tentaculaire, une bureaucratie ;

    3)                  Il gère directement un certain nombre d’entreprises, dites « nationalisées », comme la Poste en Prusse dès le XIX° siècle.

    Il s’agit en général d’assurer le fonctionnement de services nécessaires à l’existence de la société de classes, ou à la production de matières premières, bref d’affaires trop lourdes ou trop peu profitables pour attirer un capitaliste privé, mais dont la classe capitaliste dans son ensemble a besoin (postes, réseaux routiers, mines en voie d’épuisement, SNCF, …). Cet Etat reste le même qu’avant en ce sens qu’il continue d’assurer le fonctionnement de la vie sociale tel qu’il permettra à la bourgeoisie l’exercice de l’exploitation et de l’oppression. En outre, l’intervention de l’Etat constitue un instrument important et efficace d’aggravation des contraintes qui pèsent sur le peuple.

    L’Etat bourgeois fait peser sur l’individu des menaces que celui-ci tend à oublier par l’effet de l’habitude, mais dont il redécouvre toute la réalité brutale quand il est menacé de poursuite. Par exemple, les contributions directes et indirectes font peser sur le contribuable une menace que nous tendons à oublier mais dont nous redécouvrons toute la réalité quand nous sommes menacés de saisie, ou taxés d’office pour retards de paiement, etc. Les textes de lois et la jurisprudence de la bourgeoisie suffisent pour établir que l’ « ordre » est toujours le garant d’un certain type de propriété, et d’exploitation de l’homme :

    « Il n’est point d’Etat (bourgeois), même le plus démocratique, qui n’ait dans sa Constitution des biais ou des restrictions permettant à la bourgeoisie de lancer la troupe contre les ouvriers, de proclamer la loi martiale, etc. « en cas de violation de l’ordre », mais, en fait, au cas où la classe exploitée « violait » son état d’asservissement et si elle avait la velléité de ne pas se conduire en esclaves. » (200)

     

    La société capitaliste est placée sous la dictature de la bourgeoisie. Qu’est-ce que la dictature ?

    C’est un pouvoir politique, qui à chaque moment, peut entreprendre d’exercer n’importe quelle forme de violence pourvue qu’elle corresponde aux intérêts de la classe dominante. Ainsi, par exemple, la « pacifique » république de Weimar s’est transformée en Troisième Reich hitlérien quand la classe bourgeoise dominante et en particulier les sidérurgistes allemands en ont décidé ainsi.

     

    C’est précisément quand les Etats apparaissent affaiblis, déchirés par les contradictions internes, menacés, que l’appareil militaire et bureaucratique joue pleinement son rôle de défenses des intérêts de la classe dominante. Il supprime les périls que la montée des masses fait courir à la classe dominante. C’est précisément ce qui est arrivé en 1958, quand l’armée d’Algérie a rendu possible le retour au pouvoir de de Gaulle. Quand le parlementarisme a menacé ruine, quand l’absence de gouvernement stable a ouvert la voie à des solutions nouvelles, l’armée de la république est entrée en scène. L’Etat bourgeois est donc un chien de garde dont l’importance, les activités, le nombre de fonctionnaires changent au même rythme que les besoins des exploiteurs. Comme il est la violence organisée, fonctionnelle, solidifiée, il ne peut, en général, être renversé que par la violence des masses, par le peuple en armes. En tant qu’il subsiste, l’Etat bourgeois évolue, se transforme, prolifère au point de se changer en un corps monstrueux, et plus que jamais il faut opposer à cette violence institutionnalisée la violence révolutionnaire des masses.

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