• La dictature du prolétariat (Partie 36)

    Ce parti communiste doit faire régner dans son sein une centralisation et une discipline rigoureuse :

     

    « La victoire sur le capitalisme exige de justes rapports entre le parti communiste dirigeant, la classe révolutionnaire, c’est-à-dire le prolétariat, et la masse, c’est-à-dire l’ensemble des travailleurs et des exploités. Seul le parti communiste, s’il est effectivement l’avant-garde de la classe révolutionnaire, s’il compte dans ses rangs les meilleurs représentants de cette classe, s’il est composé de communistes pleinement conscients et dévoués, instruits et trempés par l’expérience d’une lutte révolutionnaire opiniâtre, si ce parti a su se lier indissolublement à toute la vie de sa classe et, par elle, à toute la masse des exploités et inspirer à cette classe et à cette masse une confiance absolue, -- seul un tel parti est capable de diriger le prolétariat dans la lutte finale la plus résolue et la plus implacable contre toutes les forces du capitalisme. » (156)

     

     

     

    LA STRUCTURE DU PROLETARIAT

     

     

     

    Quels sont les éléments qui constituent le prolétariat ?

     

     

     

    • L’aristocratie ouvrière :

     

     

     

    Nous trouvons au-dessus de la clase ouvrière, les étroites couches supérieures formant les éléments de l’aristocratie ouvrière. Pour la plupart, ils sont complètement et irrémédiablement corrompus par le réformisme, et prisonniers des préjugés bourgeois et impérialistes, tels que le « légalisme », le « parlementarisme », l’ « électoralisme », le « chauvinisme ». Sans lutter contre cette couche, sans ruiner tout son crédit parmi les ouvriers, sans persuader les masses prolétariennes que cette couche est totalement pervertie par la bourgeoisie, il ne saurait être question d’un mouvement communiste sérieux. C’est ainsi que Lénine a du combattre les théoriciens, les militants, les publicistes, les parlementaires sociaux-démocrates de style bourgeois, les « chefs » syndicaux et politiques de la Deuxième Internationale, issus de cette couche de la classe ouvrière, et qui préconisaient une voie « pacifique ». Pour faire triompher la voie révolutionnaire et marxiste, Lénine a du entreprendre contre eux une lutte à mort. C’est ainsi qu’aujourd’hui il faut combattre les révisionnistes modernes, qui ont répudié tout marxisme, aussi bien du point de vue politique, que du point de vue idéologique et organisationnel (« paix sociale », collaboration de classe, coexistence pacifique, défense de « ses » bourgeoisies, passage « pacifique » au socialisme,…). Ces éléments sont une poussée de la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier, où ils répandent les préjugés bourgeois, freinent les luttes et font régresser le mouvement ouvrier dans son ensemble sur des positions réformistes : c’est en ce sens qu’ils constituent du point de vue politique, idéologique et organisationnel le dernier rempart de l’impérialisme. Cependant, ces éléments « embourgeoisés » constituent, de par leur situation objective (ils vendent leur force de travail) dans leur majorité, une couche de la clase ouvrière.

     

    Quelle est la base sociale de cette couche de la classe ouvrière ?

     

    Les bourgeoisies impérialistes, par le pillage des colonies à la fin du XIX° siècle et au XX° siècle, par le pillage des néocolonies à l’époque contemporaine, ont la possibilité de donner des subsides (sous forme de hauts salaires par exemple) à certaines couches des ouvriers de la métropole. Ces subsides ont pour but de corrompre essentiellement l’encadrement du mouvement ouvrier en général, et du mouvement socialiste en particulier. C’est ce qui est arrivé en ce qui concerne les « chefs » de la Deuxième Internationale (Bernstein, Kautsky, …). C’est ce qui arrive aux révisionnistes modernes. On pourrait dire de tout ce beau monde : « Dis-moi qui te paye et je te dirai qui tu es. »

     

    C’est pourquoi on peut appeler ces éléments des « sociaux traîtres », des éléments « socialistes » en paroles, mais traîtres aux intérêts de leur classe dans les faits.

     

    « Le capitalisme crée intentionnellement des catégories parmi les ouvriers, pour rallier à la bourgeoisie des couches supérieures infinies de la classe ouvrière ; les conflits avec celles-ci seront inévitables… aussi fort que puisse être le groupe des ouvriers privilégiés, le jugement d’un organe représentant tous les ouvriers sera pour eux sans appel. » (152)

     

     

     

    • Le lumpenprolétariat :

     

     

     

    Nous trouvons en dessous des larges masses du prolétariat, le lumpenprolétariat, que l’on appelle encore dans nos pays civilisés, le « quart-monde ». En général, ce sont des éléments déclassés, qui vivent dans des conditions de misère (bidonville). Mais tout mouvement socialiste se doit de militer dans ce milieu, se lier à lui pour amener le maximum d’éléments sur des positions communistes. Cependant c’est dans ce milieu que la bourgeoisie recrute les éléments terroristes, fascistes et provocateurs :

     

    « La racaille en haillons, cette pourriture inerte des couches les plus bases de l’ancienne société, peut se trouver parfois, d’un sursaut brusque, entraînée dans une révolution prolétarienne. Cependant ses conditions la feraient incliner à se laisser acheter pour favoriser des manœuvres réactionnaires. » (153)

     

     

     

    • L’avant-garde :

     

     

     

    Ce sont les éléments avancés du prolétariat. C’est le « prolétariat révolutionnaire socialiste », celui qui a une conception du mode conséquente. C’est le prolétariat le plus « éduqué » par la société capitaliste et la grande industrie moderne, et il est porteur de la théorie révolutionnaire marxiste. C’est parmi cette couche du prolétariat que se recrutent essentiellement les véritables dirigeants prolétariens ; non pas que quelqu’un les ait désignés à ce rôle, mais ils sont désignés par leur courage et leur dévouement à la classe ouvrière tout entière. Cette avant-garde constitue en partie le Parti communiste marxiste-léniniste.

     

     

     

    • Les éléments arriérés :

     

     

     

    Ce sont les éléments les plus hésitants du prolétariat, qui oscillent sans cesse entre le prolétariat et la bourgeoisie.

     

     

     

    • Le centre :

     

     

     

    Le centre est formé par l’immense masse du prolétariat, aussi bien les travailleurs des usines que les ouvriers agricoles.

     

     

     

    Ce qui est primordial pour un parti communiste, c’est d’être indissociablement lié à la masse ouvrière, de savoir y faire une propagande constante, de participer à chaque grève, de faire écho à chaque revendication de masses. Il s’agit de faire progresser sans cesse le mouvement socialiste et le mouvement ouvrier en général vers le but qu’est la révolution prolétarienne, en tirant à soi la masse prolétarienne sans jamais rompre avec les éléments arriérés. Cette progression doit se faire simultanément du point de vue politique, idéologique et organisationnel.

     

     

     

    LE RÔLE DU PROLETARIAT

     

     

     

    Le rôle du prolétariat est de renverser la société bourgeoise et d’édifier le socialisme. La classe ouvrière a sans doute une conscience idéologique ; mais en même temps, elle présente les caractères objectifs qui la disposent déjà à être le sujet du socialisme scientifique. Le prolétariat s’instruit et s’éduque en menant sa lutte de classe ; peu à peu il s’affranchit des préjugés de la société bourgeoise et il acquiert une cohésion de plus en plus grande. Ainsi la fabrique apporte au prolétariat une discipline du travail et l’organise :

     

    « Le capital qui bat la petite production conduit à augmenter la productivité du travail et à créer une situation de monopole pour les associations de gros capitalistes. La production elle-même devient de plus en plus sociale : des centaines de milliers et des millions d’ouvriers sont réunis dans un organisme économique coordonné, tandis qu’une poignée de capitalistes s’approprient le produit du travail commun. » (154)

     

    La force du prolétariat est infiniment plus grande que ce qu’il représente comme pourcentage par rapport à la population totale : ceci est dû au fait de la structure économique même de la société capitaliste et à la place qu’occupe la classe ouvrière dans cette société :

     

    « Tout en augmentant la dépendance des ouvriers envers le capital, le régime capitaliste crée la grande puissance du travail unifié. » (155)

     

    Il apparaît que la classe ouvrière est le sujet de l’histoire, qu’elle a un rôle dirigeant : c’est-à-dire le prolétariat est la seule classe porteuse des intérêts généraux de la société entière capable de réaliser ces intérêts. La classe ouvrière ne pourra jouer réellement son rôle dirigeant que si elle s’affirme et se comporte comme l’avant-garde de tous les travailleurs et de tous les exploités, comme leur guide dans la lutte pour renverser les exploiteurs et édifier le socialisme. Pour permettre au prolétariat d’exercer comme il se doit, avec succès, son rôle d’organisateur (qui est son rôle principal), il faut d’abord forger son arme : le parti politique prolétarien.

     

    Ce parti communiste doit faire régner dans son sein une centralisation et une discipline rigoureuse :

     

    « La victoire sur le capitalisme exige de justes rapports entre le parti communiste dirigeant, la classe révolutionnaire, c’est-à-dire le prolétariat, et la masse, c’est-à-dire l’ensemble des travailleurs et des exploités. Seul le parti communiste, s’il est effectivement l’avant-garde de la classe révolutionnaire, s’il compte dans ses rangs les meilleurs représentants de cette classe, s’il est composé de communistes pleinement conscients et dévoués, instruits et trempés par l’expérience d’une lutte révolutionnaire opiniâtre, si ce parti a su se lier indissolublement à toute la vie de sa classe et, par elle, à toute la masse des exploités et inspirer à cette classe et à cette masse une confiance absolue, -- seul un tel parti est capable de diriger le prolétariat dans la lutte finale la plus résolue et la plus implacable contre toutes les forces du capitalisme. » (156)

     

     

     

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