• La dictature du prolétariat (Partie 34)

    « La société ne peut plus vivre sous la domination (de la bourgeoisie) : c’est dire que l’existence de la bourgeoisie n’est plus compatible avec l’existence de la société. » (145)

     

     

     

    La question : « comment se produit ce processus ? » devient alors la question : « qu’est-ce que le prolétariat ? ». Pour le définir il est indispensable d’en connaître et d’en étudier la genèse, c’est-à-dire sa formation progressive. Il s’agit ici d’esquisser la formation théorique et pratique du prolétariat. Cette formation tout comme la formation de la bourgeoisie, n’échappe pas à la loi du matérialisme dialectique : bourgeoisie et prolétariat forment l’unité de deux contraires. La question peut se subdiviser pareillement que la question concernant la bourgeoisie : quelle est l’origine, quels sont le développement et le rôle historique du prolétariat ?

     

     

     

     

     

     

     

    1. BOURGEOISIE ET PROLETARIAT

     

     

     

    Voilà donc le rôle de la bourgeoisie : elle a en tant que classe, dans un seul et même mouvement, d’une part libéré l’ensemble de la société des entraves féodales et éliminé les inégalités féodales, et d’autre part instauré la servitude salariale des autres classes en général, de la société en instituant « l’égalité des droits » (l’égalité bourgeoise). Ainsi, le nouveau mode de production capitaliste portait en lui-même dès sa naissance la contradiction entre un travailleur « libre » mais coupé (« aliéné ») des moyens de production, et le capitaliste qui a la propriété privée des moyens de production, contradiction entre le développement des forces productives de plus en plus sociales et les rapports de production, contradiction entre une minorité de capitalistes propriétaires des moyens de production et des produits et une majorité dépourvue de tout.

     

    « Cependant, on le sait, à compter de l’instant où la bourgeoisie sort de sa chrysalide de bourgeoisie féodale, où l’ordre médiéval se mue en classe moderne, elle est sans cesse et inévitablement accompagnée de son ombre le prolétariat. Et de même, les revendications bourgeoises d’égalité sont accompagnées de revendications prolétariennes d’égalité. De l’instant où est posé la revendication bourgeoise d’abolition des privilèges de classe, apparaît à côté d’elle la revendication prolétarienne d’abolition des classes elles-mêmes. (…) Les prolétaires prennent la bourgeoisie au mot : l’égalité ne doit pas seulement être établie en apparence, seulement dans le domaine de l’Etat, elle doit l’être aussi réellement dans le domaine économique et social (…) Le contenu réel de la revendication prolétarienne d’égalité est la revendication de l’abolition des classes. » (143)

     

     

     

    Nous allons donc analyser maintenant de quelle façon le développement de la contradiction au sein du mode de production et de la formation sociale capitaliste (exploiteurs – exploités ; bourgeoisie – prolétariat) vise à faire de la bourgeoisie elle-même un obstacle social, comment le prolétariat accomplit son rôle qui est d’éliminer cet obstacle social, et comment ce rôle lui est attribué par sa situation sociale objective dans le mode de production.

     

    1. « (…) la grande industrie moderne a créé un prolétariat, une classe qui, pour la première fois dans l’histoire, peut revendiquer l’abolition non pas de tel ou tel privilège de classe particulier ou de telle ou telle organisation de classe particulière, mais des classes en général et qui est placé devant l’obligation de réaliser cette revendication sous peine de tomber dans la condition du coolie chinois. »

    2. « (…) la même grande industrie a créé dans la bourgeoisie une classe qui a le monopole de tous les instruments de production et moyens de subsistance, mais qui, dans toute période de fièvre de la production, prouve qu’elle est devenue incapable de continuer à régner sur les forces productives qui échappent à sa puissance ; classe sous la conduite de laquelle la société court à sa ruine… » (144)

     

     

     

    Il s’agit d’analyser le processus qui a fait notre époque moderne, processus qui vise à transformer l’aspect principal de la contradiction, la bourgeoisie, en aspect secondaire et inversement, à transformer l’aspect secondaire, le prolétariat, en aspect principal : c’est-à-dire la nécessité inéluctable de la révolution prolétarienne et de la prise du pouvoir par le prolétariat. Dans cette perspective, le prolétariat, adossé aux autres couches et classes populaires, et à leur tête, est la seule force humaine qui soit capable de contrôler le déroulement de l’histoire, de le prendre en charge et d’empêcher l’écroulement dans la barbarie d’une civilisation qui se détruit elle-même. En ce sens, il existe un intérêt général de l’humanité. Mais il s’identifie aux intérêts de la classe montante : aujourd’hui, le prolétariat. Il existe aussi un intérêt général du capitalisme. Il s’identifie aux intérêts de la classe bourgeoise : aujourd’hui il mène à dépolitiser les masses populaires, à les écarter de toute action violente, de tout affrontement avec l’Etat :

     

    « La société ne peut plus vivre sous la domination (de la bourgeoisie) : c’est dire que l’existence de la bourgeoisie n’est plus compatible avec l’existence de la société. » (145)

     

     

     

    La question : « comment se produit ce processus ? » devient alors la question : « qu’est-ce que le prolétariat ? ». Pour le définir il est indispensable d’en connaître et d’en étudier la genèse, c’est-à-dire sa formation progressive. Il s’agit ici d’esquisser la formation théorique et pratique du prolétariat. Cette formation tout comme la formation de la bourgeoisie, n’échappe pas à la loi du matérialisme dialectique : bourgeoisie et prolétariat forment l’unité de deux contraires. La question peut se subdiviser pareillement que la question concernant la bourgeoisie : quelle est l’origine, quels sont le développement et le rôle historique du prolétariat ?

     

     

     

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