• LA DICTATURE DU PROLETARIAT (partie 24)

    Les opportunistes prêchaient ouvertement l’abandon de la lutte révolutionnaire, la théorie de l’ « intégration du capitalisme dans le socialisme ». Les partis de la Deuxième Internationale étaient atteints d’opportunisme dès avant la guerre de 1914-1918. La Deuxième Internationale se refusait à combattre l’opportunisme ; elle était pour faire la paix avec lui et le laissait se fortifier. En pratiquant une politique de conciliation avec l’opportunisme, la Deuxième Internationale était devenue elle-même opportuniste.

     

     

    LA DICTATURE DU PROLETARIAT (partie 24)

     

    DEUXIEME PARTIE

     

    LENINE ET STALINE

     

    INTRODUCTION

     

    Le problème du pouvoir politique est un problème fort important pour la théorie marxiste-léniniste de la révolution. Les tâches du prolétariat révolutionnaire organisé en parti marxiste-léniniste, consistent à renverser la bourgeoisie et à instaurer le socialisme grâce à la dictature du prolétariat. C’est ici que se manifeste de façon très aiguë la lutte entre les deux voies d’édification du socialisme, la lutte entre la théorie opportuniste, et la théorie marxiste-léniniste. La théorie marxiste-léniniste prend forme et se développe au cours même de la lutte contre la théorie idéaliste de l’opportunisme et du révisionnisme

     

    1)                 LENINE ET LE REVISIONNISME :

     

    La Deuxième Internationale est fondée à Paris en 1889 : elle règne dans le mouvement ouvrier sans rencontrer d’opposition sérieuse. Les partis sociaux-démocrates y sont affiliés. Commence alors une nouvelle période en Europe, qui va de 1872 à 1904, et qui est caractérisée par une accalmie, après la période antérieure, traversée par de nombreuses révolutions (entre autres, en France, la Révolution de 1848, et la Commune de Paris de 1871).

    Cette nouvelle période se caractérise par un développement « pacifique » du capitalisme à l’intérieur des pays « civilisés ». Cette période relativement calme eut pour conséquence le reflux du mouvement révolutionnaire. Cette période est celle de la transformation du capitalisme de concurrence en capitalisme de monopoles. Avec la fin du XIX° siècle apparut définitivement le stade de l’impérialisme : « La majorité des populations des nations du globe (étant dominée) à la faveur d’un capitalisme hautement développé et plus que mûr. ».

    A l’extérieur de l’Europe se développent pendant cette période les guerres pour les conquêtes de colonies en Afrique, en Asie, dans le monde entier. Les rivalités entre les impérialistes acheminent l’Europe et le monde vers la guerre de 1914-1918. Celle-ci voit l’éclatement de la Deuxième Internationale, chacune des sections nationales ayant apporté son soutien à sa propre bourgeoisie impérialiste. La Deuxième Internationale était devenue complètement opportuniste et social chauvine. Qu’est-ce que l’opportunisme ? Lénine en définit ainsi la genèse :

    « La dialectique de l’histoire est telle que la victoire du marxisme en matière de théorie oblige ses ennemis à se déguiser en marxistes. Le libéralisme, pourri à l’intérieur, tente de reprendre vie sous la forme de l’opportunisme socialiste. La période de préparation des forces pour les grandes batailles, ils l’interprètent comme une renonciation à ces batailles. L’amélioration de la condition des esclaves en vue de la lutte contre l’esclavage salarié se fait, selon eux, au prix de l’abandon, pour un sou, par les esclaves, de leur droit à la liberté. Ils prêchent lâchement la « paix sociale » (c’est-à-dire la paix avec l’esclavagisme), la renonciation à la lutte des classes, etc. Ils ont de nombreux partisans parmi les parlementaires socialistes, les différents fonctionnaires du mouvement ouvrier et les intellectuels « sympathisants ». » (87)

    Dans ce texte tiré de l’œuvre de Lénine : Les destinées historiques de la doctrine de Karl Marx est parfaitement résumée l’essence de l’opportunisme qui prend racine dans l’impérialisme.

     

    LA DEUXIEME INTERNATIONALE :

     

    Les opportunistes prêchaient ouvertement l’abandon de la lutte révolutionnaire, la théorie de l’ « intégration du capitalisme dans le socialisme ». Les partis de la Deuxième Internationale étaient atteints d’opportunisme dès avant la guerre de 1914-1918. La Deuxième Internationale se refusait à combattre l’opportunisme ; elle était pour faire la paix avec lui et le laissait se fortifier. En pratiquant une politique de conciliation avec l’opportunisme, la Deuxième Internationale était devenue elle-même opportuniste.

    L’origine de l’opportunisme est, comme le démontre Lénine dans son ouvrage L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, le développement de l’impérialisme même. Quelle est sa base sociale ?

    Avec les profits qu’elle tirait de ses colonies, la bourgeoisie impérialiste des pays avancés achetait systématiquement, grâce à des salaires élevés et autres aumônes, les couches supérieures des ouvriers qualifiés, l’aristocratie ouvrière comme on les appelait.

    C’est de cette catégorie d’ouvriers qu’étaient sortis de nombreux dirigeants des syndicats et des coopératives, des conseillers municipaux et parlementaires, des employés de la presse et des organisations social-démocrates. Au moment de la guerre de 1914-1918, ces gens ont eu peur de perdre leur situation, et sont devenus adversaires de la révolution, et les défenseurs les plus enragés de leur bourgeoisie, de leurs gouvernements impérialistes.

    Comment ce révisionnisme se manifestait-il dans le domaine de la conception du pouvoir politique et du parti du prolétariat ? Les partis sociaux-démocrates étaient socialistes en paroles, mais impérialistes en fait : ils étaient sociaux chauvins. Ils défendaient leur bourgeoisie impérialiste. Ils trahissaient ainsi la conception marxiste du parti internationaliste.

    Les partis sociaux-démocrates n’incitaient pas les masses à la révolution, mais s’appliquaient seulement à suivre leurs aspirations spontanées et proposaient avant tout des réformes pour satisfaire leurs revendications. Ils trahissaient ainsi la conception marxiste du parti ayant pour but le renversement de la bourgeoisie, c’est-à-dire la révolution et la prise du pouvoir.

    Les partis sociaux-démocrates avaient une composition sociale essentiellement petite bourgeoise. Peu de leurs dirigeants venaient de la classe ouvrière, et, quand tel était le cas, il s’agissait d’éléments corrompus déjà achetés par la bourgeoisie. Ils trahissaient ainsi la conception marxiste du parti constitué par l’avant-garde du prolétariat.

    Les chefs des partis sociaux démocrates (Edouard Bernstein, Karl Kautsky, Jules Guesde, Jean Jaurès, …) accordaient au parlementarisme l’essentiel de leurs efforts. Pour justifier leur pratique, ils avançaient toute sorte de justifications allant à l’encontre des principes formulés antérieurement par Marx et Engels. Ils trahissaient ainsi la conception marxiste du parti porteur de la théorie révolutionnaire.

    Ce révisionnisme ancien, anti-marxiste, se manifestait aussi dans le domaine de l’organisation et dans le style des partis sociaux-démocrates. Ainsi, la discipline organisée et librement consentie que préconisent Marx et Engels, dans le but de consolider chaque parti et de renforcer son efficacité, au service du prolétariat, fut complètement abandonnée :

    « Du socialisme, Kautsky prend ce qui est recevable pour les libéraux, pour la bourgeoisie (critique du moyen âge, rôle historiquement progressif du capitalisme en général et de la démocratie capitaliste en particulier) ; il rejette, il passe sous silence, il estompe ce qui dans le marxisme est irrecevable pour la bourgeoisie (violence révolutionnaire du prolétariat contre la bourgeoisie, pour l’anéantissement de cette dernière). Voilà pourquoi, par sa position objective et quelles que puissent être ses conceptions subjectives, Kautsky s’avère inévitablement un laquais de la bourgeoisie. » (88)

     

    LENINE

     

    La faillite de la Deuxième Internationale, et la trahison du prolétariat par les partis sociaux-démocrates, phénomène négatif, entraîne dialectiquement l’apparition de son contraire, le phénomène positif de la fidélité absolue de Lénine et, sous sa direction, du parti ouvrier social-démocrate de Russie, au marxisme. Le léninisme est à la fois la sauvegarde et le prolongement des principes de Marx et Engels, leur enrichissement.

     

    Si on comprend à quel point les courants révisionnistes de Bernstein et de Kautsky avaient révisé le marxisme, l’on apprécie comme Lénine l’a sauvegardé. Il convient d’apprécier à la fois cette sauvegarde et cet enrichissement du marxisme, devenu marxisme-léninisme, en ce qui concerne le problème fondamental du pouvoir politique et du parti marxiste-léniniste.

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