• LA DICTATURE DU PROLETARIAT (partie 10)

    Dans toute société de classes, on peut distinguer deux aspects :

    ·                    D’une part, la production des biens, et leur répartition, leur distribution. C’est l’infrastructure.

    ·                    D’autre part, un ensemble d’institutions, des appareils d’Etat (justice, armée, éducation, etc.) et des appareils idéologiques (religions, partis, etc.). C’est la superstructure.

    Qu’est-ce qui est premier et fondamental ? C’est le mode de production et d’échange, et c’est lui qui détermine la superstructure : la structure sociale dérive de l’infrastructure, elle en est un effet et une conséquence. Autrement dit : avant que de penser, l’homme mange et produit, travaille.

     

    LA DICTATURE DU PROLETARIAT (partie 10)

     

    QUESTION DE TERMINOLOGIE

     

    Pourquoi intituler le Manifeste : Manifeste du parti communiste et non « socialiste » ?

    Rappelons quelques éléments de la conception marxiste définitive, achevée, de l’histoire de l’humanité. Selon Marx, dans les pays avancés du XIX° siècle, se sont succédés quatre modes de production (16) des biens matériels, c’est-à-dire quatre modes d’obtention des moyens d’existence (nourriture, vêtements, logements, instruments de production, etc.). Ce sont :

    1.                  La commune primitive ;

    2.                  Le mode de production esclavagiste ;

    3.                  Le mode de production féodal ;

    4.                  Le mode de production capitaliste.

    Le prochain mode de production, c’est le communisme, qui comprend deux étapes :

    1.                  Le socialisme (17) qui est une étape de transition entre le capitalisme et le communisme supérieur, et où existent un Etat socialiste, et la dictature du prolétariat. Dans une première approximation, on, peut définir le socialisme comme étant l’ « appropriation collective des moyens de production », les moyens de production (18) comprenant les objets employés dans la production, dont ils sont la condition matérielle (les objets de travail et les instruments de production).

    2.                  Le communisme proprement dit : c’est l’étape supérieure qui voit la disparition des classes sociales et de l’Etat.

     

    A l’époque à laquelle est rédigé le Manifeste, que désigne le mot de « socialisme » dans l’esprit du lecteur en général ?

    Ce mot désigne les tenants des systèmes utopiques, disciples d’Owen (19) en Angleterre, de Fourier (20) en France. Si ces systèmes présentaient quelques intérêts quand ils furent conçus, si les créateurs de ces systèmes furent de grands génies, maintenant que le mouvement ouvrier a atteint une plus grande maturité, les disciples de ceux-ci ne forment plus que des sectes, à l’esprit étroit.

    Le mot de « socialisme » évoquait aussi les charlatans du socialisme, les faussaires, des individus qui, en fin de compte, ne voulaient pas s’attaquer au capitalisme et qui servaient les intérêts de la bourgeoisie dans les rangs du prolétariat. Ce sont des valets des gouvernants qui sont étrangers à la classe ouvrière.

    A l’époque à laquelle est rédigé le Manifeste, que désigne le mot de « communisme » dans l’esprit du lecteur en général ?

    Ce mot désigne un groupe d’ouvriers désirant une transformation radicale de la société, mais cette conception était « vulgaire », c’est-à-dire encore très instinctive. Les représentants les plus typiques de cette tendance sont Cabet (21) en France et Weitling (22) en Allemagne.

    Quelle était la nature de classe de ceux qui s’intitulaient « socialistes » ? Ils représentaient les classes moyennes. C’était des doctrinaires et des phraseurs de salon.

    La nature de classe des « communistes », malgré les limites et les défauts, était prolétarienne. Ils représentaient les intérêts des ouvriers. C’est pourquoi le Manifeste s’intitulera Manifeste du parti communiste, car : « L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. » (23).

     

    1-                 RESUME DE LA THESE GENERALE DU MANIFESTE : LE MATERIALISME HISTORIQUE.

     

    Selon l’aveu même de Engels, le Manifeste, quoique œuvre commune et collective, appartient pour l’essentiel à la main de Marx : celui-ci était en possession des idées qui y sont contenues dès 1845. En quoi consistent ces idées ?

     

    SUPERSTRUCTURE ET INFRASTRUCTURE 

     

    Dans toute société de classes, on peut distinguer deux aspects :

    ·                    D’une part, la production des biens, et leur répartition, leur distribution. C’est l’infrastructure.

    ·                    D’autre part, un ensemble d’institutions, des appareils d’Etat (justice, armée, éducation, etc.) et des appareils idéologiques (religions, partis, etc.). C’est la superstructure.

    Qu’est-ce qui est premier et fondamental ? C’est le mode de production et d’échange, et c’est lui qui détermine la superstructure : la structure sociale dérive de l’infrastructure, elle en est un effet et une conséquence. Autrement dit : avant que de penser, l’homme mange et produit, travaille.

     

    CONCEPTION DE L’HISTOIRE DE L’HUMANITE

     

    De cette idée fondamentale, matérialiste, (base matérielle d’abord, structure sociale, « société civile » ensuite) découle la conception historique de Marx et Engels, selon laquelle on peut distinguer trois étapes :

    ·                    Avant l’histoire (avant l’ « histoire écrite »).

    L’homme sort de l’état animal. C’est l’organisation sociale primitive, caractérisée par la propriété commune de la terre. Il n’y a pas de classes sociales et donc pas encore d’Etat.

    ·                    L’histoire.

    Apparaissent les classes sociales et donc les luttes de classes, les rapports exploitants/exploités, avec des classes dominantes et des classes dominées.

    Marx distingue différents modes de production (16) : jusqu’à son époque l’humanité a parcouru trois étapes dans les pays de l’Europe, l’esclavagisme, le féodalisme et le capitalisme.

    ·                    Après l’histoire.

    C’est le but à atteindre, le communisme supérieur, où n’existeront plus ni classes sociales, ni Etat. C’est en somme la fin de l’histoire, la fin de l’histoire « animale » au cours de laquelle l’homme lutte non seulement contre la nature, mais aussi contre l’homme, et exploite son semblable.

    Il y a donc – à travers différentes étapes – un progrès dans l’histoire.

     

    L’époque actuelle (l’époque de Marx) est celle qui se caractérise par l’opposition entre la bourgeoisie et le prolétariat : la classe la plus opprimée, le prolétariat, en se libérant de la bourgeoisie, libère l’ensemble de l’humanité, et permet d’accéder à l’étape supérieure de l’humanité.

     

     

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