• La dictature du prolétariat (12)

    « Seul le communisme rend l’Etat superflu – écrit Lénine – car il n’y a alors personne à réprimer, « personne » dans le sens de classe, dans le sens de lutte systématique contre une partie déterminée de la population. »

     

     

    CHAPITRE II

     

     

     

    NATURE DE CLASSE DE L’ETAT

     

     

     

    «  « Briser la machine bureaucratique et militaire », c’est en ces mots que se trouve brièvement exprimée la principale leçon du marxisme sur les tâches du prolétariat dans la révolution à l’égard de l’Etat. ». Lénine.

     

     

     

     

     

     

    Pour saisir la conception et l’attitude marxiste par rapport au problème de l’Etat, il faut résoudre les questions suivantes : Qu’est-ce que l’Etat ? Quel est son rôle ? Comment se manifeste-t-il ? Quelles sont les diverses formes qu’il a prises aujourd’hui ? C’est là une application du matérialisme dialectique à un problème particulier, celui de l’Etat : il s’agit par-delà les apparences de définir la nature, la genèse et le rôle de l’Etat.

     

    1)         QU’EST - CE QUE L’ETAT ?

     

    L’Etat n’a pas toujours existé : il y a eut des sociétés qui se sont passées de l’Etat ou du pouvoir d’Etat. Selon les connaissances actuelles de l’histoire de la société humaine le premier type de société a été la « commune primitive » (la mark germanique, les plus vieilles communautés aux Indes). Alors n’existaient pas encore de classes différentes. Les hommes vivaient en familles patriarcales, encore appelées « clan » ou « tribu ». Ce communisme primitif fait l’objet d’une partie de l’œuvre fondamentale de Friedrich Engels : Les origines de la famille, de la propriété privée et de l’Etat.

    « Tels les hommes sortent primitivement du règne animal, tels ils entrent dans l’histoire : encore à demi animaux grossiers, impuissants encore en face des forces de la nature, ignorants encore de leurs propres forces ; par conséquent, pauvres comme les animaux et à peine plus productifs qu’eux, il règne une certaine égalité des conditions d’existences et, pour les chefs de famille, aussi une sorte d’égalité dans la position sociale, -- tout au moins une absence de classes sociales --, qui continue dans les communautés agraires naturelles des peuples civilisés ultérieurs. » (116)

    La division du travail est à l’origine de la division de la société en classes. Ainsi, l’Etat est-il un « produit des antagonismes de classes inconciliables » (Lénine). C’est en effet lorsque les antagonismes de clases ne purent plus être « conciliés » qu’apparut la nécessité d’une force capable d’imposer non la conciliation, mais la domination d’une classe sur l’autre. L’Etat est donc « un instrument d’exploitation de la classe opprimée » (Lénine).

    « (L’Etat) apparaît là et au moment où se manifeste la division de la société en classes, quand apparaissent exploiteurs et exploités. » (117).

    Voilà pourquoi, dans le langage courant, on peut parler d’Etat esclavagiste, d’Etat féodal, d’Etat capitaliste. Ce dernier, qu’on appelle aussi l’Etat bourgeois, assure la domination de la bourgeoisie sur le prolétariat et constitue un instrument d’exploitation du prolétariat par la bourgeoisie.

    « L’Etat, c’est une machine destinée à maintenir la domination d’une classe sur une autre. (…) L’Etat est une machine qui permet à une classe d’en opprimer une autre, une machine destinée à maintenir dans la sujétion d’une classe toutes les autres classes qui en dépendent. » (118)

    Un changement important apparaît dans la fonction de l’apparition de l’Etat socialiste. L’Etat socialiste assure la domination du prolétariat sur ses anciens exploiteurs, c’est-à-dire la bourgeoisie. Mais ce n’est plus « un instrument d’exploitation d’une classe opprimée ». En effet, l’Etat prolétarien ne vise pas à exploiter la bourgeoisie mais à la détruire à travers une longue lutte de classes qui se poursuit sous la dictature du prolétariat. Quant aux autres classes (paysannerie, petite bourgeoisie) le prolétariat ne les exploite pas, mais les libère lui-même de la domination bourgeoise. Lénine définit ainsi le rôle de l’Etat soviétique après la Révolution d’Octobre :

    « Cette machine, nous l’avons enlevé aux capitalistes, nous nous en sommes emparés. Avec cette machine, ou avec ce gourdin, nous anéantirons toute exploitation ; et quand il ne restera sur la terre plus aucune possibilité d’exploiter autrui, qu’il ne restera plus ni propriétaires fonciers ni propriétaires de fabriques, qu’il n’y aura plus de gavés d’un côté et d’affamés de l’autre, quand cela sera devenu impossible, alors seulement nous mettrons cette machine à la ferraille. Alors, il n’y aura plus d’Etat, plus d’exploitation. » (119)

    Donc, pour connaître le contenu idéologique, politique et économique d’un Etat, il suffit de savoir quelle classe sert l’Etat et inversement : ceci est une conséquence de ce qui a été dit précédemment, c’est-à-dire la nature de classe de l’Etat.

     

    2)         COMMENT SE MANIFESTE L’ETAT ?

     

    Selon Engels, l’Etat est une « force issue de la société, mais se plaçant au-dessus d’elle et s’en éloignant de plus en plus ». En quoi consiste cette force ? Comment se manifeste-t-elle ?

    « Par rapport à l’ancienne société gentilice, l’Etat se caractérise en premier lieu par la répartition de ses ressortissants d’après le territoire (…). Cette répartition nous paraît « naturelle », mais elle a nécessité une lutte de longue haleine contre l’ancienne organisation par tribus ou par clans.

    En second lieu vient l’institution d’une force publique qui ne coïncide plus directement avec la population s’organisant elle-même en force armée. Cette force publique particulière est nécessaire, parce qu’une organisation armée autonome de la population est devenue impossible depuis la scission en classes. » (120)

    Ainsi, selon Engels, ce « pouvoir » qui s’appelle l’Etat, pouvoir issu de la société, mais se détachant d’elle et lui devenant de plus en plus étranger, se distingue :

    a)                  Tout d’abord, « par la répartition des ressortissants d’après la division territoriale ». Il s’agit des limites géographiques ou frontières qui n’existaient pas dans le communisme primitif.

    b)                  Ensuite par l’institution d’un pouvoir public qui comprend des « détachements spéciaux d’hommes armés et des accessoires matériels, prisons et institutions coercitives de toutes sortes. »

     

    L’agent de police, le CRS, le juge, le gardien de prison, le militaire de carrière, le percepteur, le speaker de la radio et de la télévision, etc., manifestent l’existence de l’Etat « au-dessus de la population et s’en éloignant de plus en plus ».

    Qu’est-ce à dire ? Cela signifie que l’Etat domine la classe opprimée au bénéfice de la classe qui le détient et il s’éloigne de plus en plus des formes originelles de la société humaine.

    En ce sens, l’Etat, « détachement spécial d’hommes armés » se distingue de plus en plus de l’organisation spontanée de la population en armes de la société primitive.

    L’Etat socialiste conserve ces caractéristiques indispensables pour assurer la dictature du prolétariat. Mais il tend à faire de nouveau intervenir de plus en plus la population dans les affaires d’Etat. La Grande Révolution Prolétarienne en Chine s’est développée dans le cadre de la dictature du prolétariat. Des formes nouvelles d’intervention des masses se sont substituées à l’Etat coercitif dans de nombreux domaines. Mais les « détachements spéciaux d’hommes armés », prisons ou autres accessoires matériels de l’Etat ne pourront disparaître complètement qu’à l’époque supérieure du communisme :

    « Ce que nous appelons communisme, c’est le régime où les hommes s’habituent à remplir leurs devoirs sociaux sans appareils de contraintes spéciaux, où le travail sans rémunération pour le bien commun devient un phénomène général. » (121)

     

    2)                  LES FORMES CONTEMPORAINES DE L’ETAT

     

    Il n’existe plus, ou seulement de manière tout à fait exceptionnelle, d’Etats caractéristiques du type de société esclavagiste. Les Etats de type féodal tendent à disparaître. Mao Tsetoung écrivait en 1939 :

    « Les nombreux régimes d’Etats qui existent dans le monde peuvent donc être ramenés à trois types fondamentaux, d’après le caractère de classe du pouvoir politique :

    a) La république de dictature bourgeoise ;

    b) La république de dictature prolétarienne ;

    c) La république de dictature conjointe de plusieurs classes révolutionnaires. »

    Il y a donc : l’Etat capitaliste, l’Etat socialiste et l’Etat de démocratie nouvelle.

     

    a)                  L’ETAT CAPITALISTE

     

    Il assure la domination de la classe bourgeoise sur le prolétariat, sous trois formes essentielles : la monarchie, la démocratie bourgeoise et le fascisme :

    « En expliquant le caractère de classe de la civilisation bourgeoise, de la démocratie bourgeoise, du parlementarisme bourgeois, tous les socialistes ont exprimé cette idée, formulée de la manière la plus scientifique par Marx et Engels, à savoir que la république bourgeoise la plus démocratique n’est rien d’autre qu’un appareil permettant à la bourgeoisie de réprimer la classe ouvrière, permettant à une poignée de capitalistes d’écraser les masses laborieuses. » (122)

    La monarchie absolue correspondait autrefois à une société de type féodal. La monarchie est devenue « libérale », « éclairée », ou « parlementaire » quand elle est devenue une forme étatique capitaliste (exemple actuel : l’Etat en Grande Bretagne a une monarchie parlementaire.)

    La démocratie bourgeoise a institué le « suffrage universel ». Elle est née d’abord en France par la Révolution démocratique du 14 juillet 1789. Elle est, par excellence, une forme étatique du capitalisme usant des tromperies du parlementarisme et de l’électoralisme.

    Le fascisme est une forme étatique du capitalisme qui assure, selon Dimitrov « la dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier. »

     

    Ces trois formes de l’Etat assurent la dictature de la bourgeoisie :

    « Le gouvernement moderne n’est qu’un comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière. »

    « L’Etat moderne, quelle que soit la forme, est une machine essentiellement capitaliste : l’Etat des capitalistes est le capitalisme collectif en idée. » (123)

     

    La France contemporaine vit dans une démocratie bourgeoise en voie de fascisation. L’Etat est engagé dans un processus destiné à permettre la substitution éventuelle du fascisme à la forme démocratique bourgeoise actuelle. Cette éventualité aurait pour but d’opposer, en cas de nécessité, un Etat plus efficace dans la défense des privilèges et de la domination de la bourgeoisie, attaquée par la montée du mouvement révolutionnaire. La crise générale en cours du capitalisme français et mondial, crée des conditions historiques comportant cette hypothèse … ou la révolution prolétarienne.

     

    b)                  L’ETAT SOCIALISTE

     

    Il assure la domination du prolétariat sur la bourgeoisie. Sa fonction historique est d’assurer l’étape transitoire du capitalisme au communisme. A ce sujet, Lénine a indiqué dans L’Etat et la Révolution :

    « Le passage du capitalisme au communisme ne peut évidemment pas ne pas fournir une énorme abondance et diversité de formes politiques mais leur essence sera inévitablement une : la dictature du prolétariat. » (124)

    Jusqu’à aujourd’hui, la dictature du prolétariat garantie par l’Etat socialiste, a « fourni » trois formes historiques : la Commune de Paris, le pouvoir des Soviets, et la démocratie populaire.

     

    La Commune de Paris institua en effet la première forme d’Etat de dictature du prolétariat. Mais, à son époque, n’existait pas encore un parti révolutionnaire spécifiquement prolétarien. Son Etat souffrait gravement de la direction anarchique de plusieurs partis, révolutionnaires, certes, mais qui ne disposaient ni du contenu de classe, ni des structures, ni du fonctionnement d’un authentique parti du prolétariat.

     

    Le pouvoir des Soviets a constitué la forme étatique supérieure de la dictature du prolétariat dirigée par un seul parti, le parti du prolétariat, parti nouveau, créé et édifié par Lénine et Staline.

     

    La démocratie populaire a exercé « les fonctions de la dictature du prolétariat » (Dimitrov). Elle est apparue, dans des conditions particulières, après la victoire de la révolution anti-impérialiste et anti-colonialiste en Asie, comme après la victoire de la guerre de libération nationale contre le nazisme et le fascisme en Europe. Dans un Etat de démocratie populaire, la dictature du prolétariat s’exerce sous la direction du parti de la classe ouvrière, s’appuyant sur une alliance avec des partis ou groupements représentant d’autres classes ou couches sociales, comme par exemple la paysannerie pauvre et moyenne ou la bourgeoisie nationale.

     

    c)                  LA DEMOCRATIE NOUVELLE

     

    Le régime d’Etat de la démocratie nouvelle est une forme d’Etat transitoire entre l’Etat capitaliste et l’Etat socialiste. Il est apparu dans la phase précédant la démocratie populaire, dans des pays jusque-là dominés par l’impérialisme, le colonialisme et le fascisme. Il assure la « dictature conjointe de plusieurs classes anti-impérialistes ». Il a été théorisé par Mao Tsetoung dans le cas particulier de la Chine. Le Vietnam du Nord a connu aussi une phase de démocratie nouvelle, tout comme plusieurs pays d’Europe centrale et orientale immédiatement après la fin de la deuxième guerre mondiale. Dans le cas de ces derniers pays, Jdanov qualifia, en 1947, leur système de « nouvelle démocratie ». Mao Tsetoung a aussi employé la formule « démocratie populaire ». Il convient donc d’éviter toute erreur assimilant une démocratie populaire, dictature conjointe de plusieurs classes, et une démocratie populaire, assurant la fonction de la dictature du prolétariat. Ce sont deux formes étatiques différentes.

     

    La forme étatique de la dictature du prolétariat instaurée dans un pays où la révolution socialiste a brisé un Etat subordonné au capitalisme monopoliste (donc parvenu au stade capitaliste monopoliste d’Etat) n’a pas encore fait l’objet d’une seule expérience concrète. Sa théorisation reste donc difficile à élaborer sinon impossible.

     

    1)                  L’APPORT DE LA COMMUNE DE PARIS A LA THEORIE MARXISTE DE L’ETAT

     

    En 1847, Marx et Engels avaient découvert que la lutte de classes constitue le moteur de l’histoire. Mais l’expérience de la Commune de Paris fournit à Marx la démonstration que « la classe ouvrière ne peut pas simplement s’emparer de la machine d’Etat toute prête et la mettre en marche pour la faire servir à ses propres fins… » Comme l’indiquait le Manifeste du parti communiste. Dans la Guerre civile en France (1871) et à l’occasion des lettres ou préfaces concernant cet ouvrage sur la Commune de Paris, Marx développa l’idée que la classe ouvrière doit briser, démolir « la machine d’Etat toute prête » et ne pas se borner simplement à s’en emparer.

    Lénine, dans L’Etat et la Révolution préserva et développa cette idée fondamentale de Marx :

    « « Briser la machine bureaucratique et militaire », c’est en ces mots que se trouve brièvement exprimée la principale leçon du marxisme sur les tâches du prolétariat dans la révolution à l’égard de l’Etat. » (125)

    Mao Tsetoung assigna les tâches de la révolution d’une manière encore plus claire si possible :

    « La tâche centrale et la forme suprême de la révolution c’est la conquête du pouvoir par la lutte armée, c’est résoudre le problème par la guerre. Ce principe révolutionnaire du marxisme-léninisme est valable partout. » (126)

    Et par quoi remplacer la machine d’Etat démolie ? La République prolétarienne socialiste de la Commune de Paris avait commencé à créer un Etat dont « le premier décret… supprima l’armée permanente et la remplaça par le peuple en arme », puis supprima toute la « bureaucratie », remplaça le parlementarisme par « une assemblée non parlementaire mais agissante, ayant en même temps le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif ». Lénine dit :

    « La Commune est la première tentative faite par la révolution prolétarienne pour briser la machine d’Etat bourgeoise, c’est la forme politique « enfin trouvée » par quoi l’on peut remplacer ce qui a été brisé… les révolutions russes de 1905 et de 1917, dans une situation différente, en d’autres conditions, continuent l’œuvre de la Commune et confirment la géniale analyse historique de Marx. » (127)

    Cette forme du premier Etat prolétarien de l’histoire fut, en 1871, la première expérience de dictature du prolétariat

     

    5)                  CRITIQUES DES THEORIES NON-PROLETARIENNES DE L’ETAT

     

    a)                  Le révisionnisme renonce à la dictature du prolétariat.

    Critiquant les sociaux-démocrates de la Deuxième Internationale, les révisionnistes de l’époque, Lénine précisait en 1917, peu avant la Révolution :

    « Celui-là seul est un marxiste qui étend la reconnaissance de la lutte des classes jusqu’à la reconnaissance de la dictature du prolétariat. » (128)

    Ce critère fondamental permet de nos jours de démasquer les révisionnistes modernes comme représentants de la bourgeoisie au même titre qu’hier le furent par Lénine tous les opportunistes et réformistes comme Kautsky et Bernstein.

    Par exemple Khrouchtchev et ses successeurs ont prétendu parvenir au communisme dans un bref délai. En s’appuyant sur cette fanfaronnade, ils ont avancé leur théorie révisionniste de l’ « Etat du peuple tout entier », se substituant à la dictature du prolétariat. Mais ce ne fut là qu’un stratagème pour permettre à une nouvelle bourgeoisie d’usurper, après la mort de Staline, le pouvoir soviétique, de le transformer dans le sens de sa domination et de ses intérêts de classe opposés à ceux de l’immense prolétariat soviétique. Et finalement, ils ont établi de nouveau la dictature de la bourgeoisie sous une forme étatique « sociale fasciste ».

     

    b)                  L’anarchisme

    Les anarchistes veulent limiter la révolution à briser l’Etat de la bourgeoisie sans le remplacer par la dictature du prolétariat.

    Cette attitude erronée correspond à leur méconnaissance théorique de l’origine et de la nature de l’Etat, instrument de domination d’une classe sur une autre classe opprimée. Elle revient à supposer qu’après la révolution disparaissent les antagonismes de classes et les classes elles-mêmes, alors qu’en réalité ce processus est infiniment plus complexe et plus long et ne disparaîtra pas, jusqu’au communisme.

    Les anarchistes veulent instaurer une société « sans classe », mais ils ne s’en donnent nullement les moyens car, pour démolir, briser l’Etat de la bourgeoisie, il faut d’abord instaurer la force capable de mener cette tâche historique jusqu’au bout, c’est-à-dire la dictature du prolétariat. La révolution prolétarienne ne peut se passer de l’Etat de dictature du prolétariat pour accomplir complètement la destruction de l’Etat bourgeois.

     

    6)                  LE COMMUNISME ET LE DEPERISSEMENT DE L’ETAT

     

    Marx qualifie le socialisme de « première phase de la société communiste ». Pendant cette phase qui assure la transition du capitalisme au communisme, subsiste l’Etat. Les expériences d’édification du socialisme, expériences victorieuses en Union soviétique et en République populaire de Chine, nous montrent que l’étape du socialisme est longue et ardue ; pendant cette période, la bourgeoisie ne se tient jamais pour battue, et la réaction essaye de prendre sa revanche de l’intérieur (révisionnisme) ou de l’extérieur (encerclement impérialiste). Dans toute cette période, le problème consiste à faire régner l’idéologie prolétarienne.

    Par sa victoire, la Grande Révolution Prolétarienne Culturelle en Chine a incrusté plus solidement l’Etat de dictature du prolétariat. La voie suivie par cet Etat socialiste est fondamentalement inverse de la voie suivie par Khrouchtchev et ses successeurs, qui ont essayé et réussi à diluer la dictature du prolétariat dans un « Etat du peuple tout entier ».

    Donc, l’Etat socialiste (dictature du prolétariat) assure la démocratie pour l’immense majorité du peuple et réprime par la force les exploiteurs et oppresseurs du peuple ; il assure aussi l’hégémonie prolétarienne par la refonte idéologique, morale et culturelle de l’homme. Engels s’exprime à ce sujet en écrivant :

    « Tant que le prolétariat a besoin de l’Etat ce n’est point pour la liberté mais pour réprimer ses adversaires et le jour où l’on pourra parler de liberté il n’y aura plus d’Etat. » (129)

    « Seul le communisme rend l’Etat superflu – écrit Lénine – car il n’y a alors personne à réprimer, « personne » dans le sens de classe, dans le sens de lutte systématique contre une partie déterminée de la population. »

     

     

     

     

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