• La conscience, le Soi et l’ego (Partie 4)

    La méthode de Shankara, dans le « Vivekchudamani » : « Le mental est un conglomérat de pensées. Celles-ci ne s’élancent que parce qu’il y a un penseur. Ce penseur, c’est l’ego. Si l’on prend l’ego en chasse, il s’évanouira automatiquement. C’est dire que mental et ego sont une seule et même chose. L’ego est la racine de toutes les pensées. ». Cela s’appelle aussi travailler la pierre brute (l’ego) pour faire émerger la pierre cubique, ou la pierre philosophale (le Soi). 

    La conscience, le Soi et l’ego

    (Partie 4)

     

    Deuxième partie : « Je suis, donc je pense ».

    On peut dire : « Je ne me connais pas moi-même ». Cela veut dire ignorance de son propre être. Mais à travers cette ignorance se laisse appréhender la présence du témoin qui constate cette ignorance. Cela rappelle l’histoire de cette personne qui déclare : « J’ai perdu mes lunettes », alors que celle-ci se trouvent sur sa tête. Si quelqu’un lui en fait la remarque, cette personne va remercier celui qui lui indique qu’il n’a jamais perdu ses lunettes, et il va considérer qu’il a retrouvé ses lunettes, qu’il n’a jamais perdue. Il en est de même du « je ». La découverte, ou la connaissance du moi, est considérée comme une réalisation, une découverte, un dévoilement, alors que le moi, le « je » a toujours été là. Seule l’ignorance, ou l’illusion a pu faire croire que le « je » n’était pas là. Autrement dit, l’ego est pris pour la pleine conscience, alors que l’ego n’est qu’un effet de la conscience.

    La connaissance est évidente par elle-même, car nul ne pense « Je ne suis pas ». Même si, en esprit, on voulait nier sa présence, on confirmerait tout simplement que celui qui nie doit exister. Cela veut dire qu’afin de penser, il faut d’abord être. L’axiome logique devrait donc être : « Je suis, donc je pense ».

    Ce ne sont pas les qualités de l’ego que l’on recherche, mais le Soi qui se tient resplendissant, sans qualités, lorsque l’ego cesse de fonctionner. L’esprit n’a pas à suggérer une réponse, mais à demeurer calme afin que la vraie réponse puisse apparaître. Trouver la source de l’ego et empêcher la survenance des pensées. La réponse viendra d’elle-même. Aucune des réponses que l’ego puisse donner n’est la bonne.

    MAÎTRISE : Quand on maîtrise le mental, on maîtrise tout le reste.

    La recherche du Soi par le mental ressemble à celle du berger cherchant un agneau qu’il ne cesse cependant de porter sur ses épaules.

    Etre meurtrier : tuer soit le Soi (= suicide), soit l’ego.

    Meurtre d’Hiram : « La chair quitte les os ». Deux fois né.

    La réalité de l’Etre, du Soi, évidente par elle-même, n’a « besoin » d’aucune preuve extérieure. Elle est antérieure à toutes nos pensées, présupposition nécessaire de toutes nos connaissances et actions ; fondement de notre existence, elle nous précède et nous constitue. Pourtant, on oublie cette évidence. Le remède à cette situation erronée est une sorte d’éveil, une « réintégration », un « retour à la source », et ceci justement ne peut se faire que par une expérience personnelle.

    L’intention de la démarche maçonnique n’est donc pas de donner à l’homme l’acquisition d’une chose nouvelle, de lui révéler un fait inconnu, mais simplement de le rendre conscient de cette réalité fondamentale, obscurcie par l’existence empirique, mais impérissable. Son rôle se résume à détruire l’ignorance que l’on compare à un nuage noir qui cache le soleil brillant, et à éveiller l’homme à la vérité (à l’alétheia – le non-oubli) de sa nature authentique.

    C’est aussi comme le soleil caché par un nuage. Tout comme le soleil dissimulé par un nuage, le Soi, caché par l’ego, n’a jamais disparu. Le mental ne saurait appréhender le Soi, et ce n’est qu’une fois réduit au silence et qu’aucune de ses pensées-nuages ne se présente pour obscurcir la conscience, que l’Etre pur peut se révéler dans toute sa splendeur.

    Il s’agit, non pas d’ajouter quelque chose, mais d’enlever quelque chose, non pas d’apprendre quelque chose, mais de désapprendre quelque chose ; il s’agit d’enlever le voile qui couvre la pierre brute pour faire apparaître la pierre cubique.

    VITRIOL : plonger en soi. La méthode est bien d’aller au fond de soi, dans une forme de pèlerinage, pour découvrir, dévoiler le moi profond. C’est la recherche du trésor des trésors, dans la nuit et le silence.

    La méthode de Shankara, dans le « Vivekchudamani » : « Le mental est un conglomérat de pensées. Celles-ci ne s’élancent que parce qu’il y a un penseur. Ce penseur, c’est l’ego. Si l’on prend l’ego en chasse, il s’évanouira automatiquement. C’est dire que mental et ego sont une seule et même chose. L’ego est la racine de toutes les pensées. ». Cela s’appelle aussi travailler la pierre brute (l’ego) pour faire émerger la pierre cubique, ou la pierre philosophale (le Soi).

    Le monde est seulement irréel en tant que monde, c’est-à-dire en tant que chose séparée, subsistant par soi-même, mais il est réel en tant que manifestation du Soi, tout comme les événements que l’on voit sur un écran de cinéma sont irréels en tant que vie véritable, mais réels en tant que spectacle d’ombre.

     

     

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