• La Commune de Paris de 1871 et la Franc Maçonnerie (Partie 25)

    Paroles : Alexis Bouvier. Musique : Joseph Darcier Editeur : Vieillot

    Cette chanson a été rendue célèbre par la Commune de Paris en 1871.

    Dans la vieille cité française
    Existe une race de fer,
    Dont l’âme comme une fournaise
    A de son feu bronzé la chair.
    Tous ses fils naissent sur la paille,
    Pour palais, ils n’ont qu’un taudis.
    C’est la canaille !
    Eh bien ! j’en suis !

    Ce n’est pas le pilier du bagne ;
    C’est l’honnête homme dont la main
    Par la plume ou le marteau gagne,
    En suant, son morceau de pain.
    C’est le père, enfin, qui travaille
    Les jours et quelquefois les nuits.
    C’est la canaille !
    Eh bien ! j’en suis !

    C’est l’artiste, c’est le bohème
    Qui, sans souper, rime rêveur
    Un sonnet à celle qu’il aime,
    Trompant l’estomac par le cœur.
    C’est à crédit qu’il fait ripaille,
    Qu’il loge et qu’il a des habits.
    C’est la canaille !
    Eh bien ! j’en suis !

    La Commune de Paris de 1871 et la Franc Maçonnerie (Partie 25)

    Georges Ernest Jean Marie Boulanger (1837-1891) : Officier général. Il participe à la répression de la Commune de Paris à la tête du 114° régiment d’infanterie de ligne. Chef du mouvement boulangiste.

    Le boulangisme est un rassemblement national et socialiste sous le nom du général Boulanger. Ministre de la Guerre en 1886, il devient, dans l’imagerie populaire, le « général Revanche ». En 1887, à l’appel d’Henri Rochefort, il se voit porté par une élection partielle de la Seine, ce qui le met dans une position politique. Renvoyé de l’armée, il entre à la Chambre des députés en 1888. Il est soutenu par la Ligue des Patriotes de Déroulède et par l’extrême gauche. Selon le socialiste Lafargue, gendre de Marx, dans une lettre à Engels du 27 mai 1888, « les socialistes entrevoient toute l’importance du mouvement boulangiste, qui est un véritable mouvement populaire, pouvant revêtir une forme socialiste si on le laisse se développer librement. ». Inquiété par le gouvernement, le général s’enfuit en Belgique. Il est poursuivi en 1889 pour complot et corruption. Il se suicide sur la tombe de sa maîtresse, Mme de Bonnemain.

     

    Boulé : Terrassier. Socialiste et syndicaliste. Candidat aux élections législatives de 1885, se présente contre Boulanger. Un des organisateurs du congrès de 1889.

     

    Paul Bourde (1851-1914) : Journaliste. Lors de la guerre avec la Prusse, il s’est engagé dans la Garde nationale.

     

    Antoine Marie Bourdon : Graveur. Membre de la direction parisienne des sections de l’Internationale.

     

    Léon Bourgeois (1851-1925) : Franc-maçon. Homme politique, ministre et président du Conseil, un des promoteurs de la Société des Nations. Frère de la Loge de « la Bienfaisance Châlonnaise » dès 1894. Membre de la loge « la Sincérité » à Reims.

     

    Pierre Bourgeois (1848-1871) : Sergent au 45° de ligne. Fusillé en même temps que Louis Rossel et Théophile Ferré au camp de Satory à Versailles le 28 novembre 1871. On lui reprochait d’être passé de l’armée régulière à l’armée fédérée.

     

    Bourgouin : Capitaine. Communard. Tué en attaquant la barricade du pont de Neuilly.

     

    Désiré Bourneville (1840-1909) : Franc-maçon. Médecin. En 1867, il collabore au Panthéon de l’industrie et des arts, fondé par Charles Delescluze. Pendant la guerre franco prussienne, il est nommé aide major au 160° bataillon de la garde nationale de la Seine, et demeure à son poste pendant la Commune. Le 21 janvier 1891, il est initié à la Loge « La Clémente Amitié » ; il ne dépasse pas le grade d’apprenti et devient honoraire le 21 novembre 1906. Militant crématiste.

     

    Boursier : Membre du Comité central de la Garde nationale.

     

    Louise Boutin : Communarde.

     

    Alexis Bouvier (1836-1892) : Romancier populaire et auteur dramatique. Ciseleur en bronze jusqu’en 1863.

    Alexis BouvierLa Canaille

    1863

    Paroles : Alexis Bouvier. Musique : Joseph Darcier Editeur : Vieillot

    Cette chanson a été rendue célèbre par la Commune de Paris en 1871.

    Dans la vieille cité française
    Existe une race de fer,
    Dont l’âme comme une fournaise
    A de son feu bronzé la chair.
    Tous ses fils naissent sur la paille,
    Pour palais, ils n’ont qu’un taudis.
    C’est la canaille !
    Eh bien ! j’en suis !

    Ce n’est pas le pilier du bagne ;
    C’est l’honnête homme dont la main
    Par la plume ou le marteau gagne,
    En suant, son morceau de pain.
    C’est le père, enfin, qui travaille
    Les jours et quelquefois les nuits.
    C’est la canaille !
    Eh bien ! j’en suis !

    C’est l’artiste, c’est le bohème
    Qui, sans souper, rime rêveur
    Un sonnet à celle qu’il aime,
    Trompant l’estomac par le cœur.
    C’est à crédit qu’il fait ripaille,
    Qu’il loge et qu’il a des habits.
    C’est la canaille !
    Eh bien ! j’en suis !

    C’est l’homme à la face terreuse,
    Au corps maigre, à l’œil de hibou,
    Au bras de fer à main nerveuse
    Qui sortant d'on ne sait pas où,
    Toujours avec esprit vous raille,
    Se riant de votre mépris.
    C’est la canaille !
    Eh bien ! j’en suis !

    C’est l’enfant que la destinée
    Force à rejeter ses haillons,
    Quand sonne sa vingtième année,
    Pour entrer dans nos bataillons.
    Chair à canon de la bataille,
    Toujours il succombe sans cris…
    C’est la canaille !
    Eh bien ! j’en suis !

    Ils fredonnaient la Marseillaise,
    Nos pères, les vieux vagabonds,
    Attaquant en quatre-vingt-treize
    Les bastilles dont les canons
    Défendaient la vieille muraille !
    Que de trembleurs ont dit depuis :
    « C’est la canaille ! »
    Eh bien ! j’en suis !

    Les uns travaillent par la plume,
    Le front dégarni de cheveux.
    Les autres martèlent l’enclume,
    Et se soûlent pour être heureux ;
    Car la misère, en sa tenaille,
    Fait saigner leurs flancs amaigris...
    C’est la canaille !
    Eh bien ! j’en suis !

    Enfin, c’est une armée immense,
    Vêtue en haillons, en sabots.
    Mais qu’aujourd’hui la vieille France
    Les appelle sous ses drapeaux,
    On les verra dans la mitraille,
    Ils feront dire aux ennemis :
    C’est la canaille !
    Eh bien ! j’en suis !

     

    Braleret : Candidat des républicains radicaux aux élections municipales de Paris du 30 juillet 1871.

     

    Jules Louis Joseph Brame (1808-1878) : Avocat. Dernier gouvernement de Napoléon III comme ministre de l’Instruction publique.

     

    Auguste Bruno Braquehais (1823-1875) : Photographe. Sourd-muet. C’est la commune de Paris, premier événement majeur en France à recevoir une couverture photographique, qui va le révéler. Quelques 140 clichés de la Commune, pour laquelle il avait fort certainement des sympathies.

     

    Pierre Brelay (1817-1889) : Négociant en tissus. Adjoint au maire du 2° arrondissement de Paris en 1872. Député de l’Assemblée nationale le 8 février 1871, jusqu’en 1889.

     

    Geneviève Breton : Jeune fille de la bourgeoisie restée à Paris sous la Commune, œuvrant à l’Ambulance internationale de la Croix-Rouge, hostile à l’insurrection, écrit dans son Journal intime : « 25 mai :…Le spectacle de ce matin, ces malades du parti vaincu croupissant, abandonnés, était atroce et le chemin pour y arriver un dur martyre. Devant nos fenêtres, on arrêtait des individus et derrière la barricade, sans jugement, fusillés ! J’ai vu des choses sans nom avec un état de révolte triste et muet qui est plus douloureux que l’exaltation… » (Journal 1867-1871).

     

    Gabriel Marie Brideau (1844-1875) : Blanquiste. Signa l’Affiche rouge. Un des collaborateurs de Rigault à la Préfecture de la Police.

     

    Louis Alfred Briosne (1825-1873) : Il signa l’Affiche rouge et fut délégué au Comité central républicain des vingt arrondissements. Sous la Commune, il commanda le 128° bataillon fédéré. Le 16 avril, il est élu au Conseil de la Commune. Il démissionne aussitôt parce que le nombre de votants était trop faible par rapport au nombre d’inscrits. Tuberculeux, il ne survécut pas longtemps à la Commune.

     

    Henri Brissac (1826-1906) : Journaliste et écrivain. Le 15 avril, il fut nommé secrétaire de la commission exécutive et le 1° mai secrétaire du Comité de salut public. Condamné en 1871 aux travaux forcés à perpétuité, il est déporté en Nouvelle-Calédonie.

     

    Eugène Henri Brisson (1835-1912) : Franc-maçon. Il est entré en maçonnerie en 1856, car, disait-il, « c’était le seul endroit en France où l’on pût encore parler bas, mais parler encore avec une certaine liberté ». Dans les années 1860, vénérable de la loge L’Ecossaise 133, fréquentée par Floquet et Mesureur, et de futurs communards. Cet atelier, qui milite pour la démocratisation du Rite Ecossais et pour l’abandon de la référence au Grand Architecte de l’Univers, jouera un rôle moteur dans la scission écossaise en 1880. Avocat, journaliste, homme politique. Nommé après le 4 septembre 1870 adjoint au maire de Paris, il donna sa démission le lendemain du 31 octobre, en même temps qu’Etienne Arago et Charles Floquet. Candidat d’extrême –gauche, il fut élu à l’assemblée nationale le 8 février 1871. Il n’a pas approuvé la Commune.

    Son intervention en juin 1899 à la tribune de l’assemblée nationale est demeurée célèbre : il croise les doigts, paumes vers l’avant, tend les bras au-dessus de sa tête, renverse son corps en arrière et lance « A moi les enfants de la veuve ». Ce cri aurait permis de rallier les députés francs-maçons présents et sauver le ministère Waldeck-Rousseau.

     

    Victorine Brocher : voir Victorine Rouchy-Brocher

     

    Brossut : Communarde.

     

    Paul Brousse (1843-1912) : Franc-maçon. Médecin. Il est reçu maçon en 1870, vraisemblablement à la loge du Suprême Conseil de France « Les Libres Pionniers du Progrès », qui s’est ouverte l’année précédente à Montpellier, où le Grand Orient n’est pas représenté. Il se consacre à l’activité révolutionnaire. Favorable à la Commune, proche de Jules Guesde, il doit s’enfuir en 1872 en Espagne, où il édite une feuille anarchiste, La Solidarité révolutionnaire, émanation, en 1873, d’un Comité de propagande révolutionnaire socialiste de la France méridionale. Il participe au Congrès de l’Association internationale des travailleurs à Genève en 1873, où il fait l’apologie de l’anarchisme, Il est alors un des dirigeants de la fédération jurassienne. Revenu en France en 1880, il se prononce pour un socialisme réformiste. Il est un des fondateurs du Parti ouvrier français. En 1882, au congrès de Saint-Etienne, il provoque la scission du Parti et devient un des dirigeants des possibilistes. Il est élu vénérable par les neuf fondateurs de la loge du Grand Orient de France « Les Travailleurs socialistes de France », ouverte le 22 février 1904. Cette loge destinée à regrouper des militants ouvriers compte quatre autres conseillers municipaux « broussistes » parisiens (L. Paris, J. Poiry, S. Paulard, P. Morel). Dès la première séance, s’y sont affiliés Frédéric Brunet (futur député), Henry Bagnol (député de la Seine), Jean Colly (conseiller municipal), Auguste Louis Heippenheimer (du Conseil supérieur du travail et futur conseiller municipal), l’économiste Victor Dalle ; ce jour-là, un autre conseiller municipal, Arthur Rozier, prononce une conférence, « Socialisme et franc-maçonnerie ». Parmi les futurs affiliés, on relève les noms de Jean Baptiste Dumay (député et maire du Creusot), du Dr. Meslier (député socialiste), et d’Abdel Craissac, trésorier de la Fédération nationale des syndicats d’ouvriers peintres, qui mène campagne, avec la loge, pour l’interdiction de l’emploi de composés du plomb et notamment du blanc de céruse dans les travaux publics ou particuliers. La loge travaille en relations étroites avec deux autres ateliers parisiens : « La France Socialiste » et « L’Union Socialiste », mais elle décline dans les années 1910. Brousse déclare au Grand Orient, lors de la fondation, avoir « égaré » son diplôme de maître, grade qu’il dit avoir obtenu le 30 avril 1870.

     

    Paul Magloire Antoine Brunelle, dit Paul Antoine Brunel (1830-1904) : Officier. Il prend part au soulèvement blanquiste du 31 octobre 1870, contre le gouvernement de la défense nationale. Nommé le 24 mars 1871 général de la Commune, en même temps qu’Emile Eudes et Emile Victor Duval. Elu au Conseil de la Commune le 26 mars. Nommé général, il combattit avec bravoure jusqu’à l’écroulement final et fut blessé au Château d’eau. Il réussit cependant à passer la frontière et trouva un poste à l’Ecole navale de Darmouth. Rentré en France après l’amnistie. .

     

    Budaille : Franc-maçon. De la Loge des Amis de la Paix. Signataire de l’appel du 5 mai 1871.

     

    Urbain Roucoux dit Paul Burani (1845-1901) : Auteur dramatique, comédien, chansonnier et librettiste. Il organise des représentations théâtrales pendant le siège de Paris en 1870.

     

    Marie Bure : Frangeuse à la Guillotière, tuée à 50 ans lors de la barricade de la Grand rue de la Guillotière, le 1° mai 1871.

     

    Philippe Burty (1830-1890) : Critique d’art. Ami de Goncourt.

     

    Julien Henry Busson Billault (1823-1888): Avocat. Dernier gouvernement de Napoléon III comme ministre-président du Conseil d’Etat.

     

     

     

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