• La Commune de Paris de 1871 et la Franc-maçonnerie (2° version) (1)

     

    Il serait nécessaire aujourd’hui, au XXI° siècle, de recruter des francs-maçons dans tous les milieux, y compris les milieux les plus pauvres, par une politique d’aide (prise en compte, par exemple du quotient familial), concernant la cotisation annuelles.

     

    La Commune de Paris et la Franc Maçonnerie

     

    « Le cadavre est à terre mais l’idée est debout ». Devise de l’Association des Amis de la Commune de Paris. Vers qui figure dans Actes et paroles, Pendant l’exil, 1867 de Victor Hugo.

     

    PLAN

    Introduction :

    I)           MISE EN PERSPECTIVE HISTORIQUE DE LA COMMUNE DE PARIS :

    1)     Principales dates de la Commune de 1871

    2)    Quelques événements

    a.     L’Affiche rouge

    b.    L’appel du Comité central de la Garde nationale le 25 mars 1871

    c.     Extrait de la déclaration au peuple français du 19 avril 1871.

    d.     Manifeste du 15 mai 1871 de la Minorité :

    e.     Appel du 5 mai 1871 des Francs-maçons

     

    3)    Les doctrines de la Commune

    4)    La presse

    5)    Les structures de gouvernement

    6)    Citations sur la Commune de Paris

     

    II)       L’ŒUVRE DE LA COMMUNE : DES VALEURS PARTAGEES

    1)     Premières mesures prises

    2)    La liberté

    3)    L’égalité

    4)    La démocratie directe

    5)    Les femmes

    6)    Les causes de l’échec

    7)    La répression

    8)    La Commune n’est pas morte

    9)    La franc-maçonnerie au XIX° siècle et après la Commune

     

    III)  LES CINQ REPUBLIQUES :

     

    Conclusion :

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    INTRODUCTION :

     

    Chaque année, le 1° mai, les francs-maçons du Grand Orient de France rendent hommage aux martyrs de la Commune de Paris  chemin des Acacias, au Mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise, notamment à ceux qui se sont engagés le 29 avril 1871, pour que l’idéal de Liberté, d’Egalité et de Fraternité soit autre chose qu’une devise inerte, inscrite sur le fronton des édifices publics.

    Cependant, tous les francs-maçons n’étaient pas « communards », ou ne soutenaient pas ce mouvement.

    Marc Vieillard a écrit dans Le Temple de Prométhée – Franc-maçonnerie et engagement politique : «  La commune de Paris laisse les obédiences profondément divisées. Si les loges parisiennes se sont massivement ralliées en 1871 à l’insurrection de la capitale, la province, elle, s’est affichée comme défenderesse patentée de l’ordre établi. La maçonnerie des notables soutient Thiers dans sa répression inique des Communards. (…) » Le préfet Babaud-Larivière, Grand Maître, « a promis à Thiers une franc-maçonnerie respectueuse des lois, quelles que soient ces lois et la nature du régime dont elles découlent. » (…) « Les dirigeants du Grand Orient restent de marbre devant le massacre des trente mille Parisiens assassinés par les troupes versaillaises, comme une grande partie des frères au demeurant. »

     

    LA MACONNERIE EN 1871 :

    En 1870, on compte environ 18000 francs-maçons au Grand Orient de France et 6000 au rite écossais.

    Il existe à l’époque deux obédiences maçonniques, le Grand Orient de France, qui regroupe un peu plus de 300 loges avec 15000 membres actifs environ, dont plus de 4000 à Paris, et le Suprême Conseil de France, qui réunit à peu près 5000 adhérents dont près de 2000 membres à Paris.

     

    LES TROIS COMPOSANTES DE LA FRANC-MACONNERIE :

    Depuis sa création au début du XVIII° siècle, la franc-maçonnerie a toujours représenté les composantes les plus aisées des sociétés au sein desquelles elle s’est développée.

    Dans la France de 1871, les ouvriers et les artisans sont, du moins à Paris, représentés dans les loges. C’est ce qui explique que l’on trouve de nombreux francs-maçons parmi les responsables de la Commune : ils y sont, en gros, un tiers. Les instances maçonniques dirigeantes – Conseils de l’Ordre – s’opposent par contre à la Commune et dénoncent la participation des frères. Il y a beaucoup de francs-maçons hostiles au mouvement communard et certains d’entre eux sont engagés dans les rangs versaillais.

    La Commune de Paris et la franc-maçonnerie partagent de nombreuses valeurs : la défense des principes républicains, la liberté politique et associative, la justice sociale, la laïcité, l’éducation, …

    Outre les Communards et le Versaillais, une troisième tendance comporte des francs –maçons qui vont jouer un rôle de médiateurs entre la Commune et les Versaillais. Les conciliateurs vont se heurter à l’intransigeance de Thiers, ce qui va conduire finalement les frères parisiens à s’engager massivement aux côtés des communards pour combattre Versailles. Ils le payeront de leur sang.

    D’une manière générale, les Conseils de l’Ordre, organes dirigeants des obédiences, sont très réticents à l’égard de la Commune et donnent aux frères des consignes de neutralité. Ces ordres ne seront pas suivis par la base.

     

    En mars 1871 commence la Commune de Paris, dans laquelle les francs-maçons de la capitale s'impliqueront fortement. Le Frère Thirifocq, militant socialiste, membre de la loge « le libre Examen » du Suprême conseil de France demande que les bannières maçonniques soient plantées sur les remparts et qu'elles soient « vengées » dans le cas où elles seraient trouées par les balles des Versaillais. De nombreux francs-maçons figurent parmi les révolutionnaires, dont Jules Vallès ou Élisée Reclus. Le 29 avril 1871 eut lieu une grande manifestation rassemblant devant les forces versaillaises plusieurs milliers de francs-maçons des deux obédiences derrière des dizaines de bannières. Cette manifestation fut suivie de l'entrevue entre les deux émissaires de la Commune (dont Thirifocq) et Adolphe Thiers, qui se solda par un échec puis par l'écrasement de la Commune par les Versaillais. Contrairement à celles de Paris, les loges de province ne soutinrent pas la Commune et, dès la fin de celle-ci, le Grand Orient désavoua officiellement l'action des loges parisiennes pour se rallier à Thiers et à la Troisième République dans laquelle il fut amené à jouer un rôle de premier plan.

     

    Les francs-maçons se rallient à la Commune :

    Le 21 avril, quand ils avaient demandé l’armistice, les francs-maçons s’étaient plaints de la loi municipale récemment votée par l’Assemblée.

    « Comment, leur avait répondu Thiers, mais c’est la plus libérale que nous ayons eue depuis 80 ans »

    « Pardon, et nos institutions communales de 1791 ? »

    « Ah ! Vous voulez revenir aux folies de nos pères ? »

    « Mais enfin, vous êtes donc résolu à sacrifier Paris ? »

    « Il y aura quelques maisons de trouées, quelques personnes de tuées, mais force restera à la loi. »

    Les francs-maçons avaient affiché dans Paris cette horrible réponse.

    Le 26 avril, les francs-maçons avaient envoyé des deux orients de Paris, une délégation des vénérables et des députés des loges, adhérer à la révolution ; il avait été convenu que le 29, ils iraient en cortège sur les remparts.

    Ils étaient là 6000.

     

    Contrairement à celles de Paris, les loges de province ne soutinrent pas la Commune et, dès la fin de celle-ci, le Grand Orient de France désavoue officiellement l’action des loges parisiennes pour se rallier à Thiers et à la troisième République.

     

    Lors de chaque période cruciale de l’histoire de France, par exemple, la révolution de 1789, la Commune de 1871, la Résistance de 1940,…, la maçonnerie se scinde en deux ou trois parties :

    ·   Une première partie qui s’oppose à l’avancée de l’histoire et prend partie pour les classes rétrogrades et réactionnaires, la noblesse et le haut clergé en 1789, la grande bourgeoisie en 1871,…

    ·   Une seconde partie qui se range du côté de la classe montante résolument : la bourgeoisie triomphante en 1789, le prolétariat, en 1871,…

    ·   Une troisième partie se compose du « marais », et a tendance, au début du processus de changement de tenter de concilier les deux camps irrémédiablement opposés.

     

    Il est regrettable que la franc-maçonnerie, hier comme aujourd’hui, n’intègre que des personnes de la classe moyenne et fasse l’impasse sur les classes populaires. Il en est ainsi notamment des ouvriers, ainsi que des femmes du peuple qui ont joué un rôle essentiel dans l’instauration de la Commune de Paris, mise à l’écart justifiée par des arguments financiers, la cherté de la cotisation.

     

    1)    FRANCS-MACONS FAVORABLES A LA COMMUNE :

    Jules Henri Marius Bergeret (1830-1905) :

    Charles Victor Beslay (1795-1878) :

    Louis-Auguste Blanqui (1805-1881) : Fondateur du journal Ni Dieu, ni maître, il est membre de plusieurs loges : les Amis de la Vérité, le Temple des Amis de l’Honneur Français et le Lien des Peuples.

    Karl Marx déclare dans La guerre civile en France (la commune de Paris), 1871 : « Le véritable meurtrier de l’archevêque Darboy, c’est Thiers. La Commune, à maintes reprises, avait offert d’échanger l’archevêque et tout un tas de prêtres pardessus le marché, contre le seul Blanqui, alors aux mains de Thiers. Thiers refusa obstinément. Il savait qu’avec Blanqui, il donnerait une tête à la Commune. »

    Jean-Baptiste Clément (1836-1903) : Initié à la Loge « Les Rénovateurs » en 1898. Membre de la loge des Rénovateurs. Le Temps des Cerises est considéré comme l’hymne de la Commune, que les communards sifflaient sur les barricades.

    Louis Gaston Isaac Crémieux (1836-1871) : Fusillais par les Versaillais pour sa participation à la Commune de Marseille. Ardent franc-maçon. C’est l’époque où des francs-maçons blanquistes et républicains (alors jugés d’extrême gauche) tentent d’entraîner leurs Frères dans la voie de la lutte révolutionnaire, au service des valeurs de la République, démocratique et sociale. Ceux des Amis choisis fondent le 11 février 1868 un comité central d’initiative des loges comprenant dix commissaires : Barne, Brochier, Carriol, Chappuis, Crémieux, Pleuc, Dhionnet, Massip, Rouvier et Adolphe Royannez, Ainsi qu’une caisse centrale de secours.

    Jaroslaw Dombrowski (1836-1871) :

    Emile Eudes (1843-1888) : Initié à la loge l’Ecossaise 133

    Gustave Flourens (1838-1871) : Initié le 12 juin 1866 à la loge l’Union d’Orient

    Henry Fortuné (1821-1882) : Il participe le 29 avril à la manifestation des Francs-maçons demandant une trêve.

    Guiseppe Garibaldi (1807-1882) : Garibaldi est Grand Maître de presque toutes les obédiences italiennes. Initié à la maçonnerie en 1844 dans la loge « Asilo de la Virtud », de Montevideo, Uruguay, il rejoint la loge du Grand Orient de France « Les amis de la patrie ».

    François Jourde (1843-1893) :  

    Napoléon La Cécilia (1835-1878) :

    Adolphe Gustave Lefrançais (1826-1901) : Initié le 27 octobre 1863 à la loge l’Ecossaise 133 et affilié en 1866 à l’Union Parfaite de la Persévérance.

    Commune de Marseille : Elle dure quatorze jours, du 22 mars au 5 avril 1871. La Loge « La Réunion des Amis choisis » du Grand Orient, formée de républicains et de blanquistes, fonde, pour entraîner les autres loges, le 11 février 1868, un Comité central d’initiative des loges de dix membres : l’avocat Gaston Crémieux, Barne, Brochier, Chappuis, de Pleuc, Dhionnet, Massip, Rouvier et Adolphe Royannez. Parallèlement voient le jour l’Association phocéenne de l’Enseignement, de l’Instruction et de l’Education des deux sexes et la Caisse Centrale de Secours.

    Simon Mayer : Initié en 1867 à l’Union Parfaite de la Persévérance

    Benoît Malon (1841-1893) : Militant ouvrier, communard, journaliste, écrivain.

    Louise Michel (1830-1905) : Militante anarchiste, aux idées féministes et l’une des figures majeures de la Commune de Paris.

    Eugène Pottier (1816-1887) : Créateur de l’Internationale.

    Eugène Protot (1839-1921) : Initié le 3 mai 1866

    Félix Aimé Pyat (1810-1889) :

    Gabriel Ranvier (1828-1879) : Initié le 7 décembre 1863. Blanquiste. Peintre et décorateur sur porcelaine.

    Elie Reclus (Jean-Pierre Michel Reclus) (1827-1904):  

    Elisée Reclus (Jean Jacques Elisée Reclus) (1830-1905) : Géographe, militant et penseur de l’anarchisme. Il participa à des congrès d’organisations ouvrières (notamment AIT, Ligue de la Paix et de la Liberté). En 1860, en compagnie d’Elie, Elisée est admis dans une loge maçonnique (Les Emules d’Hiram). Il n’y fut jamais actif et au bout d’un an, il quitte la franc-maçonnerie, ne supportant pas l’esprit qui y régnait.

    Victor Henri de Rochefort, plus connu sous le nom d’Henri Rochefort (1831-1913) : Membre des Amis de la Renaissance. Au retour du bagne de Nouvelle-Calédonie, il se rapproche progressivement du boulangisme et de l’extrême droite. Lorsqu’éclate l’affaire Dreyfus, il laisse libre cours à son antisémitisme pour mener campagne avec les « anti ».

    Emile Thirifocq (1824-1900) : Membre de la loge Le Libre Examen du Suprême Conseil. Militant socialiste. Il est initié le 9 janvier 1850 à la loge Jérusalem Ecossaise 99 du Suprême Conseil, en devient le secrétaire l’année suivante, l’orateur en 1854 et le vénérable en 1864. Il est déiste. En 1869, orateur de la première section de la Grande Loge Centrale, il défend vainement le maintien de la croyance en « une puissance infinie désignée sous le nom de Grand Architecte de l’Univers. » En 1870, il rallie la loge naissante, Le Libre Examen, destinée à regrouper des déistes rationnels qui poursuivent avec l’Alliance religieuse universelle le chimérique espoir de réaliser une synthèse des religions.

    Jules Vallès (1832-1885) : Nom de plume de Jules Louis Joseph Vallez. Journaliste, écrivain et homme politique d’extrême gauche.

    Auguste-Jean-Marie Vermorel (1841-1871) :

    Walery Wroblewski (1836-1908): Après la Commune, il siège au Conseil général de l’Association international des travailleurs.

     

    2)    MACONS OPPOSES À LA COMMUNE :

    Léonide Babaud-Larivière (1819-1873) : Elu Grand-maître du Grand Orient de France en 1870. Il est par la suite nommé préfet des Pyrénées Orientales (1872-1873).

    Isaac-Jacob Crémieux, plus connu sous le nom d’Adolphe Crémieux (1796-1880) : Membre du gouvernement de la Défense nationale, du 4 septembre 1870 au 17 février 1871, comme Ministre de la Justice. Initié en 1818, à la loge du Bienfait anonyme (à Nîmes), qui dépendait du Grand Orient de France. En 1860, il quitte le Grand Orient de France pour le Suprême Conseil de France, dont il devient le Souverain Grand Commandeur en 1869.

    Jules Ferry (1832-1893) : Le 8 juillet 1875, les francs-maçons donnent une grande solennité à sa réception par le Grand Orient de France (Loge « La Clémente Amitié »). Il y est reçu en même temps que Littré et que Grégoire Wyrouboff. Par la suite, Ferry appartiendra à la Loge « Alsace-Lorraine ».

    Léon Gambetta (1838-1882) : Initié en 1869 à la loge « La Réforme », à laquelle appartiennent également Gustave Naquet et Maurice Rouvier.

    Ernest Hamel (1826-1898) : Ancien vénérable de l’Avenir.

     

    Pierre-Antoine-Frédéric. Malapert (1815-1890) : Orateur du Suprême Conseil.

    Jean-Baptiste Alexandre Montaudon (1818-1899) : Général du 1° corps d’armée de l’armée versaillaise. Ses opinions politiques étaient celles d’un conservateur-monarchiste.

    Eugène Pelletan (1813-1884) : Initié franc-maçon en 1864 dans la loge l’Avenir, dont il devient vénérable, avant d’entrer au Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France.

    Jules Simon (1814-1896) : Ministre franc-maçon du gouvernement de Thiers.

    Etienne Philippe Théodore Tenaille-Saligny (1830-1889) : Un tablier du 18° degré lui appartenant a été retrouvé et est actuellement conservé dans son ancien Château d’Achun (58).

     

    3)    FRANC-MACONS MEDIATEURS :

    Charles Thomas Floquet (1828-1896) :

    Edgar Quinet (1803-1875) : Membre du Grand Orient de France.

    Victor Schœlcher (1804-1893) : Il adhère à la franc-maçonnerie à la loge « Les Amis de la Vérité » puis à « La Clémente Amitié ».

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    I)      MISE EN PERSPECTIVE HISTORIQUE DE LA COMMUNE DE PARIS : 

     

    1)    PRINCIPALES DATES DE LA COMMUNE DE 1871

     

    Septembre 1864 :

    29 septembre : Fondation de l’Association Internationale des Travailleurs.

     

    Janvier 1870 :

    10 janvier : Assassinat de Victor Noir par le prince Bonaparte.

     

    Juillet 1870 :

    19 juillet : Déclaration de guerre de la France à la Prusse.

     

    Septembre 1870 :

    2 septembre : Défaite de Sedan. Capitulation de l’armée de Mac-Mahon à Sedan. Napoléon III est prisonnier.

    4 septembre : Le Palais-Bourbon est envahi ^par les manifestants. Proclamation de la république à l’Hôtel de Ville de Paris. Formation du gouvernement de la Défense nationale présidé par le général Trochu.

    19/20 septembre : Début du siège de Paris par les Prussiens. Blocus de Paris. La capitale est encerclée par 180000 Prussiens.

     

    Octobre 1870 :

    31 octobre ; Insurrection à Paris.

     

    Janvier 1871 :

    7 janvier : Affiche rouge.

    26 janvier : Signature de l’armistice ; annonce officielle le 28.

    29 janvier : Paris capitule, l’armistice est proclamé.

     

    Février 1871 :

    8 février : Elections à l’Assemblée nationale.

    17 février : A Bordeaux où s’est réunie l’Assemblée nationale, Adolphe Thiers est désigné comme chef du pouvoir exécutif.

    19 février : Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif, présente le nouveau gouvernement devant l’Assemblée nationale réunie à Bordeaux.

     

    Mars 1871 :

    1° mars : Les préliminaires de paix sont ratifiés par l’Assemblée nationale réunie à Bordeaux par 546 voix contre 107.

    10 mars : L’Assemblée nationale décide de se transférer de Bordeaux à Versailles, ce qui rappelle de très mauvais souvenirs aux parisiens. Elle vote la fin du moratoire des dettes, des effets de commerce et des loyers, accablant ainsi la population parisienne sans le sou. Par le Pacte de Bordeaux, les députés ne tiennent pas pour acquis le maintien de la République.

    15 mars : Le Comité central de la Garde nationale est définitivement constitué.

    18 mars : Thiers tente de faire enlever les canons de Montmartre et de Belleville. Insurrection qui marque le début de la Commune.

    19 mars : Le Comité central de la Garde nationale annonce la tenue d’élections pour créer le Conseil de la Commune.

    23 mars : Proclamation des Communes de Marseille et de Lyon.

    24 mars : Proclamation des Communes de Narbonne et de Saint-Étienne. Fin de la Commune de Lyon.

    25 mars : Proclamation de la Commune de Toulouse.

    26 mars : Proclamation de la Commune du Creusot. Election pour le Conseil de la Commune de Paris.

    28 mars : Installation du Conseil de la Commune de Paris à l’Hôtel de Ville. Proclamation de la Commune de Paris. Fin des Communes de Saint-Étienne, de Toulouse et du Creusot.

    29 mars : La Commune décrète que les loyers dus depuis le moratoire du 13 août 1870, sont annulés ; la vente des objets déposés au Mont-de-piété est suspendue. La conscription militaire et l’armée de métier sont abolies.

    31 mars : Fin de la Commune de Narbonne.

     

    Avril 1871 :

    2 avril : La Commune décrète la séparation de l’Eglise et de l’Etat, le budget des cultes est supprimé. Les traitements des fonctionnaires ne pourront plus dépasser 6000 francs annuels. La Commune décrète la mise en accusation du gouvernement de Thiers.

    4 avril : Proclamation d’une Commune à Limoges, aussitôt étouffée. Fin de la Commune de Marseille.

    6 avril : Décret des otages.

    8 avril : Première tentative de conciliation par les francs-maçons.

    11 avril : Fondation de l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés.

    12 avril : La Commune décide de suspendre les poursuites judiciaires concernant les échéances (loyers, effets de commerce,…).

    14 avril : La Commune interdit les arrestations arbitraires.

    16 avril : La Commune fait recenser les ateliers abandonnés et favorise la création de coopératives ouvrières. La Commune décide un délai de trois ans pour le remboursement des échéances et des dettes. Elections complémentaires au Conseil de la Commune.

    18 avril : La Commune décrète que toute arrestation doit faire l’objet d’un procès-verbal.

    19 avril : La Commune fait une Déclaration au Peuple français où elle expose son programme.

    21 avril : Les francs-maçons tentent une conciliation entre la Commune et le gouvernement Thiers.

    Deuxième tentative de conciliation par les francs-maçons.

    26 avril : Les francs-maçons se rallient à la Commune.

    28 avril : La Commune supprime le système des amendes par lesquelles les patrons pénalisent leurs salariés. Formation d’une commission pour organiser l’enseignement laïc, primaire et professionnel.

    29 avril : Troisième tentative de conciliation des francs-maçons.

    Le 26 avril, la loge parisienne Les Disciples du Progrès du Grand Orient ouvrit ses travaux au Rite écossais tandis que le frère Émile Thirifocq de la loge Le Libre Examen du Suprême Conseil demandait que les bannières maçonniques soient plantées sur les remparts, avant de devenir l'un des deux émissaires de la tentative de conciliation du 29 avril.

     

    Mai 1871 :

    1° mai : Création par la Commune du Comité de Salut Public, sorte de gouvernement.

    2 mai : La Commune abolit le serment politique et professionnel pour les fonctionnaires.

    4 mai : La Commune interdit le cumul des traitements.

    6 mai : Thiers repousse une nouvelle fois la tentative de conciliation de la Ligue d’Union républicaine des Droits de Paris.

    7 mai : Décret sur les Mont-de-piété.

    8 mai : Thiers adresse un ultimatum aux parisiens.

    9 mai : Renouvellement du Comité de salut public.

    15 mai : Publication du Manifeste de la Minorité hostile au Comité de salut public.

    17 mai : La Commune décrète l’égalité des enfants légitimes ou naturels, des épouses et des concubines pour la perception des pensions.

    19 mai : La Commune décrète que les fonctionnaires ou les fournisseurs de la Commune qui seront accusés de concussion seront traduits devant une Cour martiale où ils risqueront la peine de mort. Arrestation des Dominicains du couvent d’Arcueil, soupçonnés d’aider les troupes versaillaises. Décret de laïcisation de l’enseignement.

    21 mai : Grâce à une trahison, les troupes versaillaises entrent dans Paris par la Porte de Saint-Cloud. C’est le début de la Semaine sanglante.

    27 mai : Durs combats dans Belleville, au cimetière du Père-Lachaise et aux Buttes-Chaumont.

    28 mai : Exécution des défenseurs de la Commune de Paris devant le mur des Fédérés.

    29 mai : Capitulation du fort de Vincennes, dernier bastion communard. Fin de la commune de Paris. Les procès, exécutions et déportations de prisonniers communards vont commencer.

     

    Mars 1879 :

    3 mars 1879 : Vote d’une loi d’amnistie partielle.

     

    Mai 1880 :

    23 mai 1880 : Première commémoration de la Commune au Mur des Fédérés.

     

    Juillet 1880 :

    11 juillet : La loi d’amnistie totale est votée à l’Assemblée nationale.

     

    2)    QUELQUES EVENEMENTS :

     

    a)     AFFICHE ROUGE

    « Au peuple de Paris,

    Les délégués de vingt arrondissements de Paris.

    Le gouvernement qui, le 4 septembre, s’est chargé de la défense nationale a-t-il rempli sa mission ? – Non !

    Nous sommes 500 000 combattants et 200 000 Prussiens nous étreignent ! À qui la responsabilité, sinon à ceux qui nous gouvernent ? Ils n’ont pensé qu’à négocier au lieu de fondre des canons et de fabriquer des armes.

    Ils se sont refusés à la levée en masse.

    Ils ont laissé en place les bonapartistes et mis en prison les républicains.

    Ils ne se sont décidés à agir enfin contre les Prussiens qu’après deux mois, au lendemain du 31 octobre. Par leur lenteur, leur indécision, leur inertie, ils nous ont conduits jusqu’au bord de l’abîme : ils n’ont su ni administrer ni combattre, alors qu’ils avaient sous la main toutes les ressources, les denrées et les hommes.

    Ils n’ont pas su comprendre que dans une ville assiégée, tout ce qui soutient la lutte pour sauver la patrie possède un droit égal à recevoir d’elle la subsistance ; ils n’ont rien su prévoir : là où pouvait exister l’abondance, ils ont fait la misère ; on meurt de froid, déjà presque de faim : les femmes souffrent, les enfants languissent et succombent. La direction militaire est plus déplorable encore : sorties sans but ; luttes meurtrières sans résultats ; insuccès répétés, qui pouvaient décourager les plus braves ; Paris bombardé. Le gouvernement a donné sa mesure : il nous tue. Le salut de Paris exige une décision rapide. Le gouvernement ne répond que par la menace aux reproches de l’opinion. Il déclare qu’il maintiendra l’ORDRE, comme Bonaparte avant Sedan.

    Si les hommes de l’Hôtel de Ville ont encore quelque patriotisme, leur devoir est de se retirer, de laisser le peuple de Paris prendre lui-même le soin de sa délivrance. La municipalité ou la Commune, de quelque nom qu’on appelle, est l’unique salut du peuple, son seul recours contre la mort. Toute adjonction, ou immixtion au pouvoir actuel ne serait qu’un replâtrage, perpétuant les mêmes errements, les mêmes désastres. Or la perpétuation de ce régime, c’est la capitulation, et Metz et Rouen nous apprennent que la capitulation n’est pas seulement encore et toujours la famine, mais la ruine et la honte. C’est l’armée et la Garde nationale transportées prisonnières en Allemagne, et défilant dans les villes sous les insultes de l’étranger ; le commerce détruit, l’industrie morte, les contributions de guerre écrasant Paris : voilà ce que nous prépare l’impéritie ou la trahison.

    Le grand peuple de 89, qui détruit les Bastilles et renverse les trônes, attendra-t-il dans un désespoir inerte, que le froid et la famine aient glacé dans son cœur, dont l’ennemi compte les battements, sa dernière goutte de sang ? – Non ! La population de Paris ne voudra jamais accepter ces misères et cette honte. Elle sait qu’il en est temps encore, que des mesures décisives permettront aux travailleurs de vivre, à tous de combattre.

    Réquisitionnement général

    Rationnement gratuit

    Attaque en masse

    La politique, la stratégie, l’administration du 4 septembre, constituées de l’Empire, sont jugées.

    Place au peuple !

    Place à la commune ! »

     

    b)    Appel du Comité central de la Garde nationale le 25 mars 1871.

    Le texte de l'appel :

    « CITOYENS

    Notre mission est terminée: nous allons céder la place dans votre Hôte l- de - Ville à vos nouveaux élus, à vos mandataires réguliers. Aidés par votre patriotisme et votre dévouement, nous avons pu mener à bonne fin l'œuvre difficile entreprise en votre nom. Merci de votre concours persévérant ; la solidarité n'est plus un vain mot : le salut de la République est assuré. Si nos conseils peuvent avoir quelque poids dans vos résolutions, permettez à vos plus zélés serviteurs de vous faire connaître, avant le scrutin, ce qu'ils attendent du vote aujourd'hui.

    CITOYENS

    ·   Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre propre vie, souffrant des mêmes maux.

    ·   Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne considèrent que leurs propres intérêts et finissent toujours par se considérer comme indispensables.

    ·   Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l'action ; ils sacrifieront tout à un discours, à un effet oratoire ou à un mot spirituel.

    ·   Évitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère.

    ·   Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du Peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue.

    ·   Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c'est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter.

    ·   Nous sommes convaincus que, si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèreront jamais comme vos maîtres. »

    — Hôtel-de-Ville, 25 mars 1871, le comité central de la Garde nationale

     

    c)      Extrait de la déclaration au peuple français du 19 avril 1871.

    « Il faut que Paris et le pays tout entier sachent quelle est la nature, la raison, le but de la Révolution qui s’accomplit. […]

    La Commune a le devoir d’affirmer et de déterminer les aspirations et les vœux de la population de Paris ; de préciser le caractère du mouvement du 18 mars, incompris, inconnu et calomnié par les hommes politiques qui siègent à Versailles. […] Que demande-t-il ?

    La reconnaissance de la consolidation de la République, seule forme de gouvernement compatible avec les droits du peuple et le développement régulier et libre de la société. […]

    Nos ennemis se trompent ou trompent le pays quand ils accusent Paris de vouloir imposer sa volonté ou sa suprématie au reste de la nation, et de prétendre à une dictature qui serait un véritable attentat contre l’indépendance et la souveraineté des autres communes.

    Ils se trompent ou trompent le pays quand ils accusent Paris de poursuivre la destruction de l’unité française, constituée par la Révolution, aux acclamations de nos pères, accourus à la fête de la Fédération de tous les points de la vieille France.

    L’unité, telle qu’elle nous a été imposée jusqu’à ce jour par l’empire, la monarchie et le parlementarisme, n’est que la centralisation despotique, inintelligente, arbitraire ou onéreuse. […]

    La lutte engagée entre Paris et Versailles est de celles qui ne peuvent se terminer par des compromis illusoires : l’issue n’en saurait être douteuse. La victoire, poursuivie avec une indomptable énergie par la Garde nationale, restera à l’idée et au droit. […]

    Nous avons le devoir de lutter et de vaincre ! »

    Paris, le 19 avril 1871, La Commune de Paris.

     

    d)     Manifeste du 15 mai 1871 de la Minorité :

    « Par un vote spécial et précis, la Commune de Paris a abdiqué son pouvoir entre les mains d’une dictature à laquelle elle a donné le nom de Salut public. La majorité de la Commune s’est déclarée irresponsable par son vote et a abandonné à ce Comité toutes les responsabilités de notre situation. La minorité, à laquelle nous appartenons, affirme au contraire cette idée que la Commune doit au mouvement révolutionnaire, politique et social, d’accepter toutes les responsabilités et de n’en décliner aucune, quelque dignes que soient les mains à qui on voudrait les abandonner. Quant à nous, nous voulons, comme la majorité, l’accomplissement des rénovations politiques et sociales ; mais contrairement à sa pensée, nous revendiquons au nom des suffrages que nous représentons, le droit de répondre seuls de nos actes devant nos électeurs sans nous abriter derrière une suprême dictature que notre mandat ne nous permet d’accepter ni de reconnaître. Nous ne nous présenterons donc plus à l’Assemblée que le jour où elle se constituerait en Cour de justice pour juger un de ses membres. Dévoués à notre grande cause communale, pour laquelle tant de citoyens meurent tous les jours, nous nous retirons dans nos arrondissements, trop négligés peut-être. Convaincus d’ailleurs que la question de la guerre prime en ce moment toutes les autres, le temps que nos fonctions municipales nous laisseront, nous irons le passer au milieu de nos frères de la Garde nationale et nous prendrons notre part de cette lutte décisive soutenue au nom des droits du peuple>. Là encore, nous servirons utilement nos convictions et nous éviterons de créer dans la Commune des déchirements que nous réprouvons tous, persuadés que, majorité ou minorité, malgré nos divergences politiques, nous poursuivons tous un même but : la liberté politique, l’émancipation des travailleurs. Vive la république sociale ! Vive la Commune ! »

    Ont signé :

    Membres de la minorité (CSP= opposant au Comité de salut public; M= signataire du Manifeste) :

    Jules Andrieu (CSP/M); Georges Arnold (M); Arthur Arnould (CSP/M); Augustin Avrial(CSP/M); Jules-Nicolas-André Babick (CSP); Charles Beslay (CSP/M); Adolphe Clémence (CSP/M); Victor Clément (CSP/M); Gustave Courbet (CSP/M); Léo Fränkel (M); Eugène Gérardin (CSP/M); François Jourde (CSP/M); Camille Langevin (CSP); Gustave Lefrançais (CSP/M); Charles Longuet(CSP/M); Benoît Malon (CSP/M); François-Charles Ostyn (CSP/M); Jean-Louis Pindy(CSP/M); Paul Philémon Rastoul (CSP); Auguste Serraillier (CSP/M); Albert Theisz (CSP/M); Edme-Louis-Gustave Tridon (CSP/M); Jules Vallès (CSP/M); Eugène Varlin (CSP/M); Auguste-Jean-Marie Vermorel (CSP/M).

     

    e)     Appel du 5 mai 1871 des Francs-maçons

    Le 29 avril 1871, une délégation de francs-maçons, alla sur les fortifications, entre l’armée de Versailles et celle de la Commune. A leur retour, les francs-maçons publièrent l’appel suivant :

    « Les francs-maçons sont des hommes de paix, de concorde, de fraternité, d’étude, de travail ; ils ont toujours lutté contre la tyrannie, le despotisme, l’hypocrisie, l’ignorance.

    Ils défendent sans cesse les faibles courbés sous le joug, contre ceux qui les dominent.

    Leurs adeptes couvrent le monde : ce sont des philosophes qui ont pour précepte la morale, la justice, le droit.

    Les compagnons sont aussi des hommes qui pensent, réfléchissent et agissent pour le progrès et l’affranchissement de l’humanité.

    .       .         .         .         .         .         .         .         .         .         .         .

    Les francs-maçons et les compagnons sortirent les uns et les autres de leurs sanctuaires mystérieux, tenant de la main gauche la branche d’olivier, symbole de la paix, et de la main droite le glaive de la revendication.

    Attendu que les efforts des francs-maçons ont été trois fois repoussés par ceux-là mêmes qui ont la prétention de représenter l’ordre, et que leur longue patience est épuisée, tous les francs-maçons et compagnons doivent prendre l’arme vengeresse et crier :

    Frères, debout ! que les traîtres et les hypocrites soient châtiés.

    .       .         .         .         .         .         .         .         .         .         .         .

    Le feu, interrompu le 29 à quatre heures de relevée, recommença plus formidable, accompagné de bombes incendiaires, le 30 à 7 h. 45 mn du soir. La trêve n’avait donc duré que 27 h. 45 mn.

    Une délégation de francs-maçons placée à la porte Maillot a constaté la profanation de la bannière.

    C’est de Versailles, que sont partis les premiers coups, et un franc-maçon en a été la première victime.

    Les francs-maçons et compagnons de Paris, fédérés à la date du 2 mai s’adressent à tous ceux qui les connaissent.

    Frères en maçonnerie et frères compagnons, nous n’avons plus à prendre d’autres résolutions que celle de combattre et de couvrir de notre égide sacrée le côté du droit.

    Sauvons Paris !

    Sauvons la France !

    Sauvons l’humanité !

    .       .         .         .         .         .         .         .         .         .         .         .

    Vous aurez bien mérité de la patrie universelle, vous aurez assuré le bonheur des peuples pour l’avenir !

    Vive la République ! Vivent les Communes de France fédérées avec celle de Paris !

                                                                    Paris, 5 mai 1871.

    Pour les francs-maçons, et les délégués compagnons de Paris.

    Thirifocq, ancien vénérable de la loge J.°. E.°. Orateur de la L.°. E.°. L.°. E.°.

    Masse, trésorier de la fédération, président de la réunion des originaires de l’Yonne.

    Baldue, ancien vénérable de la Loge la Ligne droite.

    Deschamps, Loge de la Persévérance.

    J. Remy, de l’orient de Paris, orient de la Californie.

    J.-B. Parche, de l’orient de Paris.

    De Beaumont, de la Tolérance.

    Grande-Landes, orateur de Bagneux.

    Lacombe, de l’orient de Paris.

    Vincent, de l’orient de Paris.

    Grasset, orateur de la Paix, union de Nantes.

    A.    Gambier, de la Loge J.-J. Rousseau, Montmorency.

    Martin, ex-secrétaire de la Loge l’Harmonie de Paris.

    E. Louet, du Chapitre des Vrais amis de Paris.

    A. Lemaître des Philadelphes, orient de Londres.

    Conduner, de la Loge des Acacias.

    Louis Lebeau, de la Loge la Prévoyance.

    Gonty, de la Loge la Prévoyance.

    Emm. Vaillant, de la Loge de Seules.

    Jean Baptiste Elin, des Amis triomphants.

    Léon Klein, de l’Union parfaite de la Persévérance.

    Budaille, des Amis de la paix.

    Pierre Lachambeaudie, de la Rose du parfait silence.

    Durand, garant d’amitié de la Loge le B.°. de Marseille.

    Magdelenas, de la Clémente Amitié cosmopolite.

    Mossurenghy, du Grand Orient du Brésil.

    Fauchery, des Hospitaliers de Saint-Ouen.

    Radigue, de l’Etoile polaire.

    Rudoyer, des Amis de la paix d’Angoulême.

    Rousselet des Travailleurs de Levallois.

     

                              Les délégués compagnons :

    Vincent, dit Poitevin, l’Ami de l’intelligence.

    Cartier, dit Draguignan, le bien-aimé.

    Chabanne, dit Nivernais-noble-cœur.

    Thevenin, dit Nivernais, l’Ami du tour de France.

    Dumnis, dit Gâtinais le Protecteur du devoir.

    Gaillard, dit Angevin l’Ami des arts.

    Thomas, dit Poitevin Sans-gêne.

    Ruffin, dit Comtois le Fidèle courageux.

    Auriol, dit Carcassonne C.°. M.°.D.°. D.°. .

    Francoeur de Marcilly.

    La Liberté le Nantais.

    Lassal, la Vertu.

    Lyonnais, le Flambeau du devoir. ».

     

    Selon le témoignage de Louise Michel, dans La Commune, plusieurs francs-maçons « combattirent comme ils l’avaient promis et moururent bravement. »

     

    3)    Les doctrines de la Commune :

     

    Démocratie directe :

    Villiers de l’Isle-Adam, dans son « Tableau de Paris » : « On entre, on sort, on circule, on s’attroupe. Le rire du gamin de Paris interrompt les discussions politiques. Approchez-vous des groupes, écoutez. Tout un peuple s’entretient de choses graves, pour la première fois on entend les ouvriers échanger leurs appréciations sur des problèmes qu’avaient abordés jusqu’ici les seuls philosophes. De surveillants, nulle trace ; aucun agent de police n’obstrue la rue et ne gêne les passants. La sécurité est parfaite. Autrefois, quand ce même peuple sortait aviné de ses bals de barrière, le bourgeois s’écartait, disant tout bas : Si ces gens-là étaient libres, que deviendront-nous ? – Ils sont libres, et ne dansent plus. Ils sont libres, et ils travaillent. Ils sont libres et ils combattent. Quand un homme de bonne foi passe auprès d’eux aujourd’hui, il comprend qu’un nouveau siècle vient d’éclore, et le plus sceptique reste rêveur. ».

     

    Blanqui

    Blanqui affirmait que la révolution devait être le résultat d’une impulsion donnée par un petit groupe organisé de révolutionnaires, qui donneraient le « coup de main » nécessaire à amener le peuple vers la révolution. Les révolutionnaires arrivant ainsi au pouvoir seraient en charge d’instaurer le nouveau système socialiste. Engels définit ainsi le blanquisme dans Le programme des émigrés blanquistes de la Commune en 1873 : « Blanqui est essentiellement un révolutionnaire politique, qui n’est socialiste que de sentiment, par sympathie pour les souffrances du peuple, mais il n’a pas de théorie socialiste ni de projets pratiques de transformation sociale. Dans son activité politique, il fut avant tout un « homme d’action » qui croyait qu’une petite minorité bien organisée pourrait, en essayant au bon moment d’effectuer un coup de main révolutionnaire, entraîner à sa suite, par quelques premiers succès la masse du peuple et réaliser ainsi une révolution victorieuse. (…) De l’idée blanquiste que toute révolution est l’œuvre d’une minorité dérive automatiquement la nécessité d’une dictature après le succès de l’insurrection, d’une dictature que n’exerce naturellement pas toute la classe révolutionnaire, le prolétariat, mais le petit nombre de ceux qui ont effectué le coup de main et qui, à leur tour, sont soumis d’avance à la dictature d’une ou de plusieurs personnes. L’ont voit que Blanqui est un révolutionnaire de la génération précédente. ».

     

    Proudhon

    La Commune réalise les options fondamentales de l’anarchisme : gestion collective, suppression de l’armée permanente, fédération, élection des hauts fonctionnaires, égalité des salaires ouvriers et des traitements de la fonction publique.

    Les principes de l’autonomie et du fédéralisme procèdent de Proudhon, qui voulait remplacer l’autorité étatique par des accords contractuels librement consentis. L’influence de Proudhon dépérit depuis 1868, et la Commune marque le point d’arrêt de la propagation de sa doctrine.

    Au sein de l’Association internationale des travailleurs, il y eut une scission entre les anarchistes proches de Bakounine et ceux qui étaient proches des idées de Proudhon. Les mutualistes proudhoniens pensaient que la propriété collective était indésirable et que la révolution sociale pouvait être atteinte pacifiquement.

    La théorie de Proudhon ne signifiait pas soulèvement violent, ni guerre civile, mais plutôt transformation de la société par l’avènement d’une classe moyenne.

    Proudhon désapprouve l’action révolutionnaire. Fils d’artisans, il se méfie de la classe ouvrière dont il redoute la violence.

    Dans Misère de la philosophie, en réponse à Philosophie de la misère de Proudhon, Marx démontre le caractère petit-bourgeois des théories de Proudhon.

     

    ·   Bakounine :

    Son influence fut déterminante dans le Midi de la France, en particulier à Marseille et à Lyon. Mais l’échec lamentable de l’insurrection de Lyon, qu’il ne sut ni préparer ni développer marque les limites de son influence.

     

    ·   La 1° Internationale (Association Internationale des Travailleurs)

    Sur la proposition du blanquiste Eudes, l’assemblée du conseil communal prend explicitement le nom de « Commune de Paris ». Choisir ce nom, c’est certes évoquer des compétences municipales, celles qui manquent à Paris. Mais c’est sans doute encore plus revendiquer un héritage, celui que tous les révolutionnaires parisiens ont en tête, celui qui est dans presque toutes les paroles et dans presque tous les discours, celui de la Commune insurrectionnelle de 1792, synonyme du contrôle du pouvoir par les sans-culottes parisiens. C’est aussi entrevoir une Commune autonome de Paris, se gouvernant seule, en attendant pour la France une future fédération des communes ;

    Au cours du troisième procès de l’Internationale à Paris, le procureur, se basant sur les documents des sections françaises, estime qu’en 1870, l’A.I.T. comptait 435000 membres en France.

    Les deux principales idées qui constituent le programme historique de l’émancipation du prolétariat, c’est-à-dire sa suppression, sont :

    a)     La nécessité pour les ouvriers de se constituer en classe autonome, avec leurs propres représentants et de devenir les sujets de leur affranchissement.

    b)    La dimension internationale du prolétariat – en tant que class universellement soumise aux mêmes conditions d’exploitation et d’esclavage – qui l’oblige à considérer son avenir dans la perspective d’une solidarité antinationale.

     

    Lors du IVe congrès de Bâle (6-12 septembre 1869), on peut apprécier le poids respectif de chacune des sensibilités. À partir de votes sur des motions ou amendements présentés par ces divers « courants », on peut établir le « rapport de force » comme suit :

    ·   63 % des délégués de l'A.I.T. se regroupent sur des textes collectivistes dits « anti-autoritaires » (« bakouninistes »).

    ·   31 % se regroupent sur des textes collectivistes dits « marxistes ».

    ·   6 % maintiennent leurs convictions mutuellistes (proudhoniens).

    Les deux premières sensibilités se retrouvent sur une proposition ayant trait à la socialisation du sol. Enfin, et à l'unanimité, le congrès décide d'organiser les travailleurs dans des sociétés de résistance (syndicats).

     

    Avant la Commune de 1871, l’Internationale a fait l’objet de trois procès en France :

    ·   La première fois le 28 mars 1898, devant le tribunal correctionnel de Paris. Les accusés étaient au nombre de 15 : Chémalé, Tolain, Murat, Camélinat, Perrachon, Fournaise, Dantier, Gautier, Bellamy, Gérardin, Bastier, Guyard, Delahaye, Delorme. Chacun des accusés eut cent francs d’amende et l’Internationale fut déclarée dissoute.

    ·   Le second procès eut lieu le 23 mai suivant, et les nouveaux prévenus étaient : Varlin, Malon, Humber, Grandjean, Bourdon, Charbonneau, Combault, Sandrin, Moilin. Les accusés étaient condamnés à trois mois de prison et cent francs d’amende, l’Internationale étant déclarée dissoute.

    ·   Puis eu lieu le procès dit des trente, qui comportait en fait 37 accusés. La première catégorie était composée de ceux que l’on considérait les chefs : Varlin, Malon, Murat, Johannard, Pindy, Combault, Héligon, Avrial, Sabourdy, Colmia dit Franquin, Passedouet, Rocher, Assi, Langevin, Pagnerre, Robin, Leblanc, Carle, Allard. La seconde catégorie comprenait les affiliés : Theisz, Collot, Germain Casse, Ducauquie, Flahaut, Landeck, Chalain, ansel, Berthin, Boyer, Cirode, Delacour, Durand, Duval, Fournaise, Frankel, Girot, Malzieux. Varlin, Malon, Pindy, Combault, Héligon, Murat, Johannard furent condamnés à un an de prison et 100 francs d’amende. Avrial, Sabourdy, Colmia dit Franquin, Passedouet, Rocher, Langevin, Pagnerie, Robin, Leblanc, Carle, Allard, Theisz, Collot, Germain Casse, Chalain, Mangold, Ansel, Bertin Royer, Cirode, Delacour, Durand, Duval, Fournaise, Giot, Malezieux furent condamnés à deux mois de prison et 25 francs d’amende. Assi, Ducanquie, Flahaut et Landeck furent acquittés. Tous furent solidairement privés de leurs droits civils et condamnés aux dépens. Ceux condamnés à une année d’emprisonnement ne l’achevèrent pas, puisque la Commune les délivrera.

     

    ·   Internationalisme :

    La Commune a un caractère international. Notamment en nommant des étrangers à des postes de dirigeants :

    o Le hongrois Léo Fränkel, siège au Conseil général de la Commune. Le 30 mars 1871, la commission des élections valide ainsi son élection : « Considérant que le drapeau de la Commune est celui de la République universelle ; considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent, la commission est d’avis que les étrangers peuvent être admis et vous propose l’admission du citoyen Fränkel. Puis Fränkel est promu ministre du Travail.

    o Deux généraux polonais, Dombrowski et Wroblewski.

    o Une femme d’origine russe, Elisabeth Dmitrieff à la direction de l’Union des femmes. ETC.

     

    4)    LA PRESSE

     

    Le Journal officiel de la Commune de Paris, puis Journal Officiel

    L’Action : Edmond Bazire. Lissagaray, rédacteur en chef.

    Le Bonnet rouge :

    Le Châtiment :

    L’Estafette :

    Le fils Duchêne : Heugène, Gugusse et Dodorre.

    Le Fils du Père Duchêne :

    L’Indépendance française :

    La Nouvelle république : Paschal Grousset.

    La Justice :

    La Ligue du bien public :

    Le Mot d’Ordre de Rochefort

    Paris Libre :

    Le Père Duchesne de Vermesch, Humbert, Maroteau et Guillaume, qui tire à 60000 exemplaires

    Le Père Fouettard :

    Le Réveil du Peuple :

    Le Triomphe de la République :

    Le Cri du Peuple de Vallès, qui tire à 100000 exemplaires

    Le Vengeur de Félix Pyat

    La Commune :  

    Le Tribun du Peuple

    L’Affranchi : Rédacteur en chef : Paschal Grousset. Proche des idées blanquiste.

    L’Avant-Garde

    Le Pilori des mouchards

    L’Officiel

    La Bouche de fer de Vermorel

     

    5)    LES STRUCTURES DE GOUVERNEMENT :

    Gouvernement de Napoléon III : 10 août 1870 au 4 septembre 1870

    ·   Comte de Palikao : Chef du Cabinet.

    ·   Henri Chevreau

    ·   Amiral Rigault de Genouilly

    ·   Jules Brame

    ·   Latour d’Auvergne

    ·   Grandperret

    ·   Clément Duvernois

    ·   Magne

    ·   Busson Billot

    ·   Jérôme David

     

    Gouvernement de la République ou Gouvernement de la Défense nationale (4 septembre) :

    ·   Emmanuel Arago

    ·   Crémieux (à la Justice)

    ·   Jules Favre (aux Affaires étrangères)

    ·   Jules Ferry

    ·   Gambetta (à l’Intérieur)

    ·   Garnier-Pagès

    ·   Glais-Bizoin

    ·   Eugène Pelletan

    ·   Ernest Picard (aux Finances)

    ·   Rochefort

    ·   Jules Simon (à l’Instruction publique)

    ·   Trochu, gouverneur de Paris (Victor Hugo : « Trochu, participe passé du verbe trop choir. »)

    Le ministère est complété par deux militaires :

    ·        Le général Le Flô

    ·        L’amiral Fourichon

    Et deux députés de province :

    ·        L’ingénieur Dorian (aux Travaux publics)

    ·        Magnin (au Commerce).

     

    Gouvernement Thiers :

    ·   Thiers, chef du pouvoir exécutif. Surnommé « Tom Pouce ». Son œuvre : décapitaliser Paris révolutionnaire, écraser les revendications ouvrières, rétablir une monarchie.

    ·   Jules Favre, ministre des affaires étrangères

    ·   Ernest Picard, intérieur

    ·   Dufaure, justice

    ·   Général Le Flô, guerre

    ·   Pouyer-Quertier, finances

    ·   Jules Simon, instruction publique

    ·   Amiral Porthuau, marine

    ·   Lambrecht, commerce

    ·   Delarey, travaux publics

    ·   Jules Ferry, maire de Paris

    ·   Vinoy, gouverneur de Paris

     

    LA COMMUNE :

     

    Dès le lendemain de sa proclamation, la Commune a créé neuf commissions qui ont assumé le pouvoir exécutif de l’assemblée délibérative. Elle a assuré le ravitaillement de la capitale, le secours aux indigents, la sauvegarde de la santé, la sécurité et la justice, l’ouverture et la laïcisation des écoles, la levée et la distribution du courrier, l’ouverture au public des musées et des bibliothèques, le fonctionnement des services des Monnaies et médailles, de l’Imprimerie nationale, des Poids et mesures, la collecte des impôts et taxes nécessaires au fonctionnement de ces services, au paiement de la solde des gardes nationaux, aux fabrications de guerre par les régies financières existantes et les avances de la Banque de France.

     

    Le Comité centrale de la garde nationale :

    ·   Alavoine

    ·   Bouit

    ·   Frontier

    ·   Boursier

    ·   David Boison

    ·   Baroud

    ·   Gritz

    ·   Tessier

    ·   Ramel

    ·   Badois

    ·   Arnold

    ·   Piconel

    ·   Audoynard

    ·   Masson

    ·   Weber

    ·   Lagarde

    ·   Larocque

    ·   Bergeret

    ·   Pouchain

    ·   Lavalette

    ·   Fleury

    ·   Maljournal

    ·   Chouteau

    ·   Cadaze

    ·   Castroni

    ·   Dutil

    ·   Matté

    ·   Ostyn

     

    Le Conseil de la Commune :

    79 membres, dont une trentaine d’ouvriers et « artisans ».

    ·   Benoît Malon (1841-1893)

    ·   Eugène Pottier (1816-1887)

    ·   Adolphe Clémence

    ·   Alexis Trinquet (1835-1882)

    ·   Gustave Lefrançais

    ·   Auguste Sicard

    ·   Augustin Verdure

    ·   Antoine Arnaud

    ·   Arthur Arnould

    ·   Jules Vallès (1832-

    ·   Edouard Vaillant

    ·   Paschal Grousset

    ·   Félix Pyat (1810-1889)

    ·   Jean Baptiste Clément

    ·   Charles Delescluze (1809-1871)

    ·   Vermorel

    ·   Gustave Courbet (1819-1877)

    ·   Jules Allix (1818-1897)

    ·   Jules Babick (1820-

    ·   Léo Frankel (1844-1896)

    ·   Charles Beslay (

    ·   Raoul Rigaud

    ·   Théophile Ferré (1846-1871)

    ·   Jules Miot (1809-

    ·   Charles Gambon (1820-

    ·   Jean Jacques Pillot

    ·   Dominique Théophile Régère

    ·   Eugène Varlin

    ·   Emile Eudes

    ·   Tridon

    ·   Proto

    ·   Theisz

    ·   Emile Duval

    ·   Gabriel Ranvier

     

    Sont créées neuf commissions qui correspondent à des ministères, chapeautées par une commission exécutive.

    La commission exécutive, à l’origine nommée pour un mois et composée de Le français, Duval, Pyat, Bergeret, Tridon, Eudes et Vaillant, fait appliquer les décrets de la Commune et les décisions des autres commissions.

    Les commissions, de la Commune, souvent remaniées, furent ainsi primitivement composées :

    ·   Commission militaire (Guerre) : Delescluze, Tridon, Avrial, Arnold, Ranvier.

    ·   Commission des Finances : Beslay, Billioray, Victor Clément, Lefrançais, Félix Pyat.

    ·   Commission de la Sûreté générale (Police) : Cournet, Vermorel, Ferré, Trinquet, Dupont.

    ·   Commission de l’Enseignement : Courbet, Verdure, Jules Miot, Vallès, J. B. Clément.

    ·   Commission des Subsistances : Varlin, Parisel, Victor Clément, Arthur Arnould, Champy.

    ·   Commission de la Justice : Cambon, Dereure, Clémence, Langevin, Durand.

    ·   Commission du Travail, Industrie et Echange : Theisz, Malon, Serailler, Ch. Longuet, Chalin.

    ·   Commission des Relations extérieures : Léo Meillet, Ch. Gérardibn, Amouroux, Johannard, Vallès.

    ·   Commission des Services publics : Ostyn, Vesinier, Rastoul, Antoine, Arnaud, Poitier.

     

    DELEGATIONS :*

    ·   Guerre : Cluseret

    ·   Finances : Jourde

    ·   Subsistances : Viard

    ·   Relations extérieure : Paschal Grousset

    ·   Enseignement : Vaillant

    ·   Justice : Protot

    ·   Sûreté générale : Raoul Rigaud

    ·   Travail et échanges : Fraenkel

    ·   Services publics : Andrieu.

     

    La Commission fédérale des artistes :

    ·   Peintres : Bouvin, Corot, Courbet, Daumier, Arnaud, Dursée, Hyppolite Dubois, Feyen, Perrio, Armand Gauthier, Gluck, Jules Hereau, Lançon, Eugène Leroux, Edouard Manet, François Millet, Oulevay, Pichio.

    ·   Sculpteurs : Becquet, Agénor Chapuy, Dalou, Lagrange, Edouard Lindenchet, Moreau, Vauthier, Hippolyte Moulin, Othin, Portevin, Debleyer.

    ·   Architectes : Boileau fils, Delbrouck, Nicolle, Achille Oudinot, Raulin.

    ·   Graveurs lithographes : Georges Bellanger, Bracquement, Flameng, André Gill, Huot, Pothey.

    ·   Artistes industriels : Emile Aubin, Boudieu, Chabert, Chesneau, Fuzier, Meyer, Ottin fils, Eugène Pottier, Ranber, Rester.

     

    Comité de Salut Public :

     

    Le 28 avril le vieux « jacobin », Jules Miot, propose la création d’un Comité de Salut Public. Le 1° mai, par 45 voix contre 23, la proposition de Miot est adoptée. Il est composé d’Antoine Arnaud, de Léo Melliet, de Gabriel Ranvier, de Félix Pyat et de Charles Gérardin. Le 8 mai, Gérardin, Melliet et Pyat sont remplacé par Gambon, Eudes et Delescluze. Ce dernier, nommé délégué à la Guerre, laisse sa place à Billioray.

     

    VERSAILLAIS :

     

    Conseil de guerre (juges) :

    ·   Merlin, colonel, président,

    ·   Gaulet, chef de bataillon, juge,

    ·   De Guibert, capitaine, juge,

    ·   Mariguet, juge,

    ·   Cassaigne, lieutenant, juge,

    ·   Léger, sous-lieutenant, juge,

    ·   Labat, adjudant, sous-officier,

    ·   Gaveau, chef de bataillon au 68 ° de ligne,

    ·   Sénart, capitaine, substitut.

     

    6)    CITATIONS SUR LA COMMUNE DE PARIS

    Maxime Ducamp (ou Du Camp) (Les Convulsions de Paris)

    « Le sexe faible fit parler de lui, et pour faire suite au Mérite des femmes, on pourrait écrire un livre curieux : Du rôle des femmes pendant la Commune. Le récit de leurs sottises devrait tenter le talent d'un moraliste ou d'un aliéniste. Elles avaient lancé bien autre chose que leur bonnet par-dessus les moulins ; tout le costume y passa. Celles qui se donnèrent à la Commune - et elles furent nombreuses - n'eurent qu'une seule ambition : s'élever au-dessus de l'homme en exagérant ses vices. Elles furent mauvaises. Utilisées par la police des Rigault et des Ferré, elles se montrèrent impitoyables dans la recherche des réfractaires qui se cachaient pour ne point servir la Commune. Comme "ambulancières", elles abreuvèrent les blessés d'eau-de-vie, sous prétexte de les "remonter", et poussèrent dans la mort bien des malheureux qu'une simple médication aurait guéris. Dans les écoles où elles s'installèrent, elles apprirent aux petits enfants à tout maudire, excepté la Commune. Du haut de la chaire des églises converties en clubs, elles se dévoilèrent ; de leur voix glapissante, au milieu de la fumée des pipes, dans le bourdonnement des hoquets, elles demandèrent "leur place au soleil, leurs droits de cité, l'égalité qu'on leur refuse" et autres revendications indécises qui cachent peut-être le rêve secret qu'elles mettaient volontiers en pratique : la pluralité des hommes. [...] Ces évadées du dispensaire parlaient de Jeanne d'Arc, et ne dédaignaient pas de se comparer à elle. La Commune, sans trop s'en douter, aida à ce soulèvement féminin qui vidait les maisons à gros numéro au détriment de la santé publique et au profit de la guerre civile ».

    Voir Les Écrivains contre la Commune, Paul Lidsky, Maspéro, 1970.

     

    Alexandre Dumas fils

    À propos du peintre Gustave Courbet (communard) :

    « De quel accouplement fabuleux d'une limace et d'un paon, de quelles antithèses génésiaques, de quel suintement sébacé peut avoir été générée cette chose qu'on appelle Gustave Courbet ? Sous quelle cloche, à l'aide de quel fumier, par suite de quelle mixture de vin, de bière, de mucus corrosif et d'œdème flatulent a pu pousser cette courge sonore et poilue, ce ventre esthétique, incarnation du Moi imbécile et impuissant ».

    Le même Dumas fils à propos des femmes de la Commune :

    « Nous ne dirons rien de leurs femelles par respect pour les femmes à qui elles ressemblent— quand elles sont mortes ».

     

    Anatole France

    « Enfin le gouvernement du crime et de la démence pourrit à l'heure qu'il est dans les champs d'exécution ».

    Gustave Flaubert

    « Je trouve qu'on aurait dû condamner aux galères toute la Commune et forcer ces sanglants imbéciles à déblayer les ruines de Paris, la chaîne au cou, en simples forçats. Mais cela aurait blessé l'humanité. On est tendre pour les chiens enragés, et point pour ceux qu'ils ont mordus ».

     

    Théophile Gautier (dans ses Tableaux de siège) :

    Il évoque cette « population immonde, inconnue au jour, et qui grouille sinistrement dans les profondeurs des ténèbres souterraines », pour conclure : « Un jour il advient ceci que le belluaire distrait oublie ses clés aux portes de la ménagerie, et les animaux féroces se répandent par la ville épouvantée avec des hurlements sauvages. Des cages ouvertes s’élancent les hyènes de 93 et les gorilles de la Commune. »

     

    Edmond de Goncourt (Journal)

    « A toutes les fenêtres, les drapeaux tricolores ; sur toutes les voitures, des drapeaux tricolores. Les soupiraux de cave de toutes les maisons fermés et maçonnés. Sur les pavés qu'on replace, l'essaim des Parisiens, reprenant en habits de voyage la possession de leur ville. C'est bon. Il n'y a eu ni conciliation ni transaction. La solution a été brutale. Ç'a été de la force pure. La solution a retiré les âmes des lâches compromis. La solution a redonné confiance à l'armée, qui a appris, dans le sang des communeux, qu'elle était encore capable de se battre. Enfin, la saignée a été une saignée à blanc ; et les saignées comme celle-ci, en tuant la partie bataillante d'une population, ajournent d'une conscription la nouvelle révolution. C'est vingt ans de repos que l'ancienne société a devant elle, si le pouvoir ose tout ce qu'il peut oser en ce moment ».

    Journal, mercredi 31 mai 1871.

     

    Victor Hugo

    Victor Hugo n’est pas communard:

    “Ce que représente la Commune est immense, elle pourrait faire de grandes choses, elle n’en fait que de petites. Et des petites choses qui sont des choses odieuses, c’est lamentable. Entendons-nous, je suis un homme de révolution. J’accepte donc les grandes nécessités à une seule condition : c’est qu’elles soient la confirmation des principes et non leur ébranlement. Toute ma pensée oscille entre ces deux pôles : « civilisation-révolution ». La construction d’une société égalitaire ne saurait découler que d’une recomposition de la société libérale elle-même. »

    Actes et paroles, Depuis l’exil.

    Il ne soutient pas non plus la réaction d’Adolphe Thiers.

    Devant la répression qui s’abat sur les communards, le poète dit son dégoût :

    « Des bandits ont tué soixante-quatre otages. On réplique en tuant six mille prisonniers »

     

    Marx et la Commune :

    Marx : « Les principes de la Commune sont éternels et ne peuvent être détruits. Ils resurgiront toujours de nouveau jusqu’à ce que la classe ouvrière soit émancipée. »

    Le prolétariat pouvait, certes, faire une révolution sans être bien organisé ni conduit par un parti puissant, mais il ne pouvait vaincre dans ces conditions.

    « Pour qu’au jour de la décision, le prolétariat soit assez fort pour VAINCRE, il est nécessaire qu’il se constitue en un Parti autonome, un parti de classe conscient, séparé des autres. C’est ce que Marx et moi nous avons cessé de défendre depuis le Manifeste de 1848. » (Engels à G. Trier, le 18 décembre 1889).

    Marx : « Le Paris ouvrier, avec sa Commune, sera célébré à jamais comme le glorieux fourrier d’une société nouvelle. Le souvenir des martyrs est conservé pieusement dans le grand cœur de la classe ouvrière. Ses exterminateurs, l’histoire les a déjà cloués à un pilori éternel, et toutes les prières de leurs prêtres n’arriveront pas à les libérer. » (La Guerre civile en France).

    Engels : « Regardez la Commune de Paris. C’était la dictature du prolétariat. » (Préface de La Guerre civile en France).

    Marx : « Qu’après la plus terrible guerre des temps modernes, le vaincu et le vainqueur fraternisent pour massacrer en commun le prolétariat, cet événement inouï prouve non pas comme Bismarck le pense, l’écrasement définitif d’une nouvelle société montante, mais la désagrégation complète de la vieille société bourgeoise… ».

     

    Louise Michel

    « Cherchez, trouvez un appel au meurtre, au pillage, une ligne cruelle dans ces journaux communeux, chauffés par la bataille et comparez maintenant avec les feuilles versaillaises qui demandent les fusillades de masse dès que les troupes auront vaincu Paris. (…) M. Thiers fait tirer sur les ambulances de la Commune. Il a répondu aux protestations de la Société internationales de secours aux blessés : « La Commune n’ayant pas adhéré à la convention de Genève, le Gouvernement de Versailles n’a pas à l’observer. » ».

    Les consignes de Versailles : « Pas de prisonniers ! Si dans le tas il se trouve un honnête homme réellement entraîné de force, vous le verrez bien dans ce moment-là. Un honnête homme se distingue par son auréole ; accordez aux braves soldats la liberté de venger leurs camarades en faisant sur le théâtre et dans la rage même de l’action ce que le lendemain ils ne voudraient pas faire de sang-froid. »

    (Les communeux) « Ils seront vengés ensemble à la grande révolte, le jour où sur un front de bataille large comme le monde, l’émeute se lèvera. »

    « Plus de 10000 femmes aux jours de mai, éparses ou ensemble, combattaient pour la liberté ».

    « Habitants de Paris,

    L’armée de la France est venue vous sauver ! Paris est délivré, nos soldats ont enlevé en quatre heures les dernières positions occupées par les insurgés. Aujourd’hui la lutte est terminée, l’ordre, le travail, la sécurité vont renaître.

    Le maréchal de France commandant en chef

    Mac-Mahon, duc de Magenta. »

    « 100000 ouvriers disparus de Paris ». Donc, officiellement, selon Versailles : 35000 morts. Selon Louise Michel, peut-être 100000.

    « Plutôt cent mille que trente-cinq mille cadavres furent étendus en une Morgue immense dans le cadre de pierre de fortifications. »

    La Commune. Stock.

     

    Arthur Rimbaud :

    Dans les « Mains de Jeanne-Marie », il rend hommage aux communardes :

    « Elles ont pâli, merveilleuses,

    Au grand soleil d’amour chargé,

    Sur le bronze des mitrailleuses

    A travers Paris insurgé ! ».

     

    George Sand à propos des fusillades par les Versaillais :

    « Les exécutions vont leur train. C’est juste et nécessaire. ».

     

    Francisque Sarcey :

    « La bourgeoisie se voyait, non sans une certaine mélancolie, entre les Prussiens qui lui mettaient le pied sur la gorge, et ceux qu’elle appelait les rouges et qu’elle ne voyait qu’armés de poignards. Je ne sais de ces deux maux lequel lui faisait  le plus peur : elle haïssait plus l’étranger, mais elle redoutait davantage les Bellevillois. ».

     

    Maurice Thorez Fils du peuple, page 126 :

    « La monarchie de Juillet fut renversée en février 1848 par le prolétariat parisien, uni à la petite et moyenne bourgeoisie. Mais bientôt la réaction réussit à dresser les paysans et les boutiquiers contre les prolétaires. Au nom de l’ « ordre », la grande bourgeoisie écrasa le prolétariat au cours des journées de juin. Une fois le terrain déblayé, elle s’attaqua à toutes les conquêtes de la République, et le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte s’installait au pouvoir, sur les ruines de la démocratie.

    La Commune de Paris se laissa, elle aussi, isoler de la paysannerie française. Ses valeureux combattants furent massacrés par une armée de « ruraux », excités contre les « partageux » de la grande ville. »

     

    Jules Vallès

    Dans l’Insurgé, les gueux « ont pris les armes pour être libres, et pour qu’on ne crevât plus de faim… malgré le travail ou faute de travail. »

     

    Emile Zola

    « Le bain de sang que [le peuple de Paris] vient de prendre était peut-être d'une horrible nécessité pour calmer certaines de ses fièvres. Vous le verrez maintenant grandir en sagesse et en splendeur ». Ecrit le 3 juin 1871 dans le Sémaphore de Marseille.

    Dans sa nouvelle, Jacques Damour, parue en 18984, Zola donne l’image du communard comme étant quelqu’un qui abuse le peuple. Type même de l’ouvrier qualifié de la capitale, Jacques Damour, ciseleur sur métaux, faisant vivre honnêtement sa famille, se laisse entraîner dans la Commune par un homme fainéant et profiteur, Berru. A la différence de Berru, qui prend la fuite au bon moment, Damour combat sur les barricades jusqu’au dernier jour, et est condamné à la déportation. Damour est l’exemple du bon ouvrier victime des conditions de vie et de l’atmosphère du siège ; c’est alors qu’il se met à écouter Berru et à parler politique, qu’il commence à devenir l’exalté qu’il restera jusqu’aux derniers combats.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    II)       L’ŒUVRE DE LA COMMUNE : DES VALEURS PARTAGEES

     

    1)    Premières mesures de la Commune :

    ·        Suppression de la vente des objets du Mont-de-piété ; les objets déposés au Mont-de-piété pour moins de 25 francs furent rendus.

    ·        Abolition du budget des cultes ;

    ·        Confiscation des biens de main morte ;

    ·        Pensions alimentaires pour les fédérés blessés en combattant, réversibles à la femme, légitime ou non, à l’enfant, reconnu ou non, de tout fédéré tué en combattant ;

    ·        La femme qui demandait contre son mari la séparation de corps, appuyée par des preuves valables, avait droit à une pension alimentaire ;

    ·        La procédure ordinaire était abolie et l’autorisation donnée aux parties de se défendre elles-mêmes ;

    ·        Interdiction de perquisitionner sans mandat régulier ;

    ·        Interdiction du cumul de traitement (le 4 mai) et le maximum des traitements fixé à 6000 francs par an, réduisant ainsi considérablement l’écart dans la hiérarchie des salaires ; dans un rapport du 23 avril apparaît la très moderne notion de « minimum de rémunération ».

    ·        Les émoluments des membres de la Commune étaient de 15 francs par jour ;

    ·        Election des magistrats, l’organisation du jury et le jugement par ses pairs ;

    ·        On procéda immédiatement à la jouissance des ateliers abandonnés pour les sociétés de travail ;

    ·        Le traitement des instituteurs fut fixé à 2000 francs ;

    ·        Le renversement de la colonne Vendôme, symbole de force brutale, affirmation du despotisme impérial, fut décidé, ce monument étant attentatoire à la fraternité des peuples ;

    ·        Plus tard, afin de mettre un terme aux exécutions de prisonniers faites par Versailles, fut ajouté le décret sur les otages pris parmi les partisans de Versailles (ce fut en effet la seule mesure qui ralentit les tueries de prisonniers ; elle eut lieu tardivement, lorsqu’il devint impossible sans trahir de laisser égorger les fédérés prisonniers) ;

    ·        La Commune interdit les amendes dans les ateliers, abolit le secret politique et professionnel ;

     

    Démocratie directe, construire la démocratie républicaine à partir d’en bas. Auto administration et pouvoirs locaux à l’échelle des quartiers parisiens.

     

    2)    LA LIBERTE, L’EGALITE, LA FRATERNITE :

    Sans attendre un quelconque ordre, les citoyens du XI° arrondissement décidèrent de procéder à la destruction des deux guillotines qu’ils avaient trouvées dans une annexe de la sinistre prison de la Roquette. Le 137° bataillon de la Garde nationale se chargea le 6 avril 1871 de cette tâche.

    L’idée des Communards était d’établir une justice égale pour tous. Cela signifie la gratuité. Furent supprimés le 23 avril la vénalité des offices. Le 16 mai est décrété la gratuité des actes.

    Protot : « Sans doute, le principe de l’élection des magistrats par le suffrage universel doit être la loi de l’avenir. »

    Deux réformes essentielles : la Commune fixe la limite des salaires les plus élevés à 6000 francs par an (décret du 2 mai) et abolit le serment politique (décret du 4 mai). Le premier décret a pour but la création d’un gouvernement « à bon marché », idée reprise par Lénine dans L’Etat et la révolution. Tout régime qui s’en écarte va vers la création d’une bureaucratie privilégiée, dont les membres ne tardent pas à constituer une nouvelle « classe » d’oppresseurs. Par ailleurs, la Commune voulait confier les postes clés de l’administration à des citoyens élus par le peuple, donc responsables devant lui et révocables par lui. Faute de temps, cette expérience décisive n’a pas pu être tentée.

    Par un décret du 28 avril 1871, la Commune supprime le système des amendes. Ce système, institué sous l’Empire, permettait de frapper les ouvriers pour retards, malfaçons, déplacements,…refus de dénonciation d’un camarade.

     

    Un des premiers soucis de la Commune, pouvoir ouvrier, a été de décréter l’instruction gratuite et obligatoire.

     

    Pour les membres de la Commune, être collectiviste (ou communiste), c’est vouloir la collectivisation des moyens de production, condition préliminaire à toute égalité sociale.

     

    3)    LA LAÏCITE

    L’Eglise s’était liée avec l’Empire et elle en avait profité avec la loi Falloux pour multiplier le nombre des écoles confessionnelles.

     

    L’un des premiers décrets de la Commune, adopté à l’unanimité le 2 avril 1871, décida la séparation de l’Eglise et de l’Etat et supprima le budget des cultes.

    Edouard Vaillant, nommé délégué à l’Enseignement le 20 avril 1871, créa, huit jours plus tard, une commission chargée d’établir dans tous les arrondissements de Paris le même modèle d’enseignement intégral, primaire et professionnel, laïque et gratuit, incluant les arts et la culture pour tous, filles et garçons.

     

    4)    LA DEMOCRATIE DIRECTE

    La Commune était avant tout un essai de démocratie directe. C’est ce qui faisait la force des communards : Ils étaient convaincus que la souveraineté ne se délègue pas, ne se représente pas, mais qu’elle s’exerce. Ils se sont dressés contre ce qui leur était inacceptable, se sont organisés eux-mêmes, souverainement, au sens le plus fort de ce terme.

    La souveraineté populaire est imprescriptible, inaliénable et indélégable. Les élus du peuple, parce qu’ils sont nantis d’un mandat impératif, sont désignés sous l’appellation de mandataires. Ils doivent être incessamment contrôlés et peuvent être révoqués à merci.

    Pierre Denis estimait qu’était révolue l’époque où le peuple était comme « un troupeau appelé à jour et heure fixes par ses gouvernants à voter sans abdication de tout pouvoir et de tout droit […]. « La souveraineté nationale étant dans le suffrage universel lui-même, [ce dernier] avait toujours le droit de se convoquer, c’est-à-dire que ce droit appartenait à tout groupe d’hommes qui avaient à consulter l’opinion sur une idée, sur un fait surtout, quand les événements sollicitaient et nécessitaient cette consultation. »

     

    Sous la Commune, des clubs s’ouvrirent un peu partout. Ils avaient un triple but : éducation, information et expression.

    Les décisions de la Commune étaient commentées au jour le jour et chacun pouvait les critiquer. La critique était sanctionnée par le vote d’une motion, qui était portée le lendemain à l’Hôtel de Ville. Ainsi les clubs exerçaient un contrôle sur l’Etat en le tenant au courant de la volonté populaire et en l’obligeant à en tenir compte.

     

    5)    LES FEMMES :

    En 1866, l’agriculture fait encore vivre la majorité des Français. Mais la mécanisation du travail pousse de plus en plus à l’exode rural. Les femmes constituent 33 % de la population active. C’est une population qui se concentre principalement dans les manufactures du vêtement, à domicile, en ateliers ou en usines. Mais elles travaillent aussi dans les mines ou le terrassement pour la construction du chemin de fer.

    A noter le rôle actif joué dans la Commune par les ouvriers et notamment par les ouvrières. Si cette classe a joué un rôle important lors de la révolution bourgeoise de 1789 (« Les bras nus »), c’est la première fois dans l’histoire que la classe ouvrière dispose sur un bout de territoire du pouvoir d’Etat, et qu’elle peut mettre en œuvre le modèle de société qu’elle porte en elle : le socialisme et la dictature du prolétariat.

    La Commune revendique l’égalité des droits de la femme par rapport à l’homme.

     

    6)    LES CAUSES DE L’ECHEC :

    ·   Désorganisation : division entre le comité central et le conseil communal

    ·   Faiblesses militaires : indiscipline

    ·   Manque d’initiative : la Banque de France.

    En 1881, Karl Marx reproche à la Commune de ne pas avoir pensé à réquisitionner la banque de France : « Outre qu’elle fut simplement le soulèvement d’une ville dans des circonstances exceptionnelles, la majorité de la Commune n’était nullement socialiste et ne pouvait l’être. Avec un tout petit peu de bon sens, elle eût cependant pu obtenir de Versailles un compromis favorable à toute la masse du peuple – seul objectif réalisable à l’époque. A elle seule, la réquisition de la Banque de France eût mis un terme aux rodomontades versaillaises. » (Lettre du 22 février 1881 de Karl Marx à Nieuwenhuis).

    Prosper-Olivier Lissagaray note : « Toutes les insurrections sérieuses ont débuté par saisir le nerf de l’ennemi, la caisse. La Commune est la seule qui ait refusé. Elle abolit le budget des cultes qui était à Versailles et resta extase devant la caisse de la haute bourgeoisie qu’elle avait sous la main. » (Histoire de la Commune de 1871, parue en 1876).

    La seule exigence de la Commune est d’obtenir de la Banque de France les avances qui lui permettent notamment d’assurer le paiement de la solde des gardes nationaux. A ce titre, la Commune reçoit 16.7 millions de francs : les 9.4 millions d’avoirs que la ville avait en compte et 7.3 millions réellement prêtés par la Banque. Au même moment, les Versaillais reçoivent 315 millions de francs du réseau des 74 succursales de la Banque de France !

    Engels : « Bien des choses ont été négligées que, selon notre conception d’aujourd’hui, la Commune aurait dû faire. Le plus difficile à saisir est certainement le saint respect avec lequel on s’arrêta devant les portes de la Banque de France. Ce fut d’ailleurs une lourde faute politique. La Banque aux mains de la Commune, cela valait mieux que dix mille otages. Cela signifiait toute la bourgeoisie française faisant pression sur le gouvernement de Versailles pour conclure la paix avec la Commune ». (Introduction à la réédition de La guerre civile en France en 1891).

     

    « La grande faute de tous ceux qui touchèrent de près ou de loin au ministère de la Guerre, de tous ceux qui trempèrent plus ou moins dans la direction des affaires militaires, ce fut de vouloir faire la guerre régulière, classique, de s’embourber jusqu’au cou dans l’ornière de la routine. On s’épuisa en vains efforts pour organiser des armées, des régiments, distribuer des commandements, enfanter des plans stratégiques. Pendant deux mois, on envoya aux remparts, aux forts, aux avant-postes, l’élite de la population révolutionnaire. Pendant deux mois, on perdit des milliers d’hommes, sans que ceux de qui cela dépendait aient rien trouvé de nouveau, d’original, aient conçu l’idée d’organiser sérieusement la véritable guerre populaire. La majorité demandait à cor et à cri des moyens révolutionnaires. C’est là qu’il fallait les appliquer. ». (Arthur Arnould, Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris).

     

    7)    LA REPRESSION :

     

    Le comportement des Versaillais :

    La grande préoccupation du gouvernement fut l’émeute. Ce n’était pas du siège par les prussiens qu’il voulait sauver Paris, mais avant tout des révolutionnaires.

    Le 29 janvier 1871, 400000 hommes, armés de fusils, de canons, capitulaient devant 200000.

    Le cri des réactionnaires était : « C’est la République qui veut la guerre ! Paris est aux mains des partageux ! ».

     

    Au début du mois d’avril, l’armée du gouvernement de Versailles compte environ 55000 hommes ; du côté de la Commune, on estime les combattants à un maximum de 50000 hommes. Pour mener le « second siège de Paris », celui de la guerre civile, Thiers veut renforcer son armée. Il renforce les effectifs en puisant dans les « armées provinciales », et pour un quart de l’effectif, sur la libération des soldats détenus par les Allemands. Les effectifs passèrent donc à 120000 hommes en fin mai. Du côté de la Commune, le nombre des combattants alla en diminuant, pour tomber à 40000 hommes ou moins en mai.

     

    Il y aura plus de 500 barricades.

     

    Le bilan est estimé à la mort de 35000 communeux, dont 20000 au cours de la Semaine sanglante. A cela s’ajoute, selon Thiers, le temps de l’ « expiation légale », celle qui consistait à juger les individus qui avaient été arrêtés et faits prisonniers, plus de 46000 au total.

    En mars 1875, le rapport du général Appert écrivait dans un rapport sur les opérations de la justice militaire relatives à l’insurrection de 1871 concernant les décisions liées à la région parisienne : « 46835 individus avaient été jugés par les conseils. » Il y avait eu 23727 ordonnances de non-lieu, 10137 condamnations prononcées contradictoirement, 3313 condamnations prononcées par contumace, 2445 acquittements, 7213 refus d’informer. Su les 10000 condamnations prononcées contradictoirement, il y eut 95 condamnations à la peine de mort et, in fine, 25 exécutions ; 251 individus furent condamnés aux travaux forcés, 1169 à la déportation dans une enceinte fortifiée et 3417 à la déportation simple. Parmi les autres condamnations diverses, figurait par exemple, la condamnation de moins ou de plus d’un an. 55 enfants de moins de 16 ans furent condamnés à être envoyés en maison de correction.

    Aux morts, massacrés essentiellement, et aux condamnés, s’ajoutent ceux qui se sont enfuis, gagnant pour une longue proscription, les pays de la Belgique, de la Suisse, de l’Angleterre,…

     

    L’hystérie anti-parisienne des « ruraux » explique les massacres de la Semaine sanglante, les camps de détention qui sont déjà des camps d’extermination, les conseils de guerre.

     

    Dès son installation à Versailles, Thiers se préoccupa d’isoler Paris, moins d’abord pour l’affamer, que pour éviter de voir se répandre en province la contagion révolutionnaire. Il fit donc contrôler la poste, saisir les journaux, couper le télégraphe.

     

    A l’occasion de travaux municipaux, le journal le Matin du 29 janvier 1897 écrit : « Les terrassiers actuellement occupés aux travaux du réservoir que la Ville de Paris fait construire sur une partie de l’emplacement de l’ancien cimetière de Charonne, en haut de la rue de Bagnolet, ont mis à jour depuis le commencement de la semaine, près de 800 squelettes encore enveloppés de vêtements militaires…Il résulte de l’examen des boutons d’uniforme que ces restes sont ceux de Fédérés inhumés en cet endroit en mai 1871… » (Cité par Emile Tersen dans l’ouvrage collectif La Commune de 1871, Editions sociales, Paris, 1860).

     

    La répression versaillaise fut suivie après la Semaine sanglante, par une vague de dénonciations : il y eut, selon les chiffres officiels, 399823 dénonciations. Une sur vingt était signée.

     

    La caserne Lobau, proche de l’Hôtel de Ville, fut un des hauts lieux de la répression versaillaise. Pierre Dominique, collaborateur de Charles Maurras, a écrit : « A l’intérieur, c’est un abattoir. Les feux de peloton se succèdent, suivis des coups isolés qui achèvent. Les soldats sont pressés. Parfois, on tue par derrière avant que les condamnés aient atteint le mur et on pousse les morts sur le tas. S’ils sont plus de dix, on emploie la mitrailleuse… ».

     

    « Toutes les fois que le nombre de condamnés dépassera dix hommes, on remplacera par une mitrailleuse le peloton d’exécution. » (Paris-Journal, 9 juin). « Vingt-six mitrailleuses judiciaires fonctionnèrent. » (Lissagaray, Histoire de la Commune). « Les mitrailleuses moulent dans les casernes… c’est une boucherie humaine ; ceux qui, mal tués, restent debout ou courent contre les murs, sont abattus à loisir. » (Louise Michel, La Commune. Histoire et Souvenirs.)

     

    8)    La Commune n'est pas morte.

     

    18 mars 2013

    Tribune Le 18 mars 1871, débutait la Commune de Paris... Et si ce combat était toujours d'actualité ?

    Par Fanélie CARREY-CONTE, députée de la XVe circonscription de Paris et Patrick BLOCHE, député de la VIIe circonscription de Paris

    Libération

    Il y a 142 ans, le 18 mars 1871, débutait la Commune de Paris, insurrection née des souffrances liées au siège de la capitale par les Prussiens, d’une paupérisation croissante du peuple parisien, et d’un fort élan républicain suite à l’élection à l’Assemblée d’une chambre à dominante monarchiste.

    Pendant deux mois, la Commune de Paris a porté les valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité, à travers l’émergence du droit du travail, l’école gratuite et laïque pour tous, l’égalité d’accès à la justice, la liberté de la presse, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la promotion de l’art et de la culture… Autant de projets et de réalisations qui nous interpellent par leur brûlante modernité.

    On connait la fin tragique de l’expérience communarde : pendant la Semaine Sanglante du 22 au 28 mai 1871, la répression des troupes versaillaises s’abattit sur les communards, et plusieurs dizaines de milliers d’entre eux furent fusillés.

    Nous avons la conviction que la connaissance des événements qui ont marqué l’Histoire et participé à l’affirmation des valeurs communes de notre République est indispensable à la constitution d’une mémoire nationale partagée.

    En ce sens, nous affirmons que la mémoire de la Commune de Paris, dont nombre de moments forts se déroulèrent dans nos quartiers de l’est parisien, doit vivre et prospérer.

    C’est ce que permet le travail des associations, dont celui, indispensable, mené par les «Amis de la Commune de Paris 1871», à travers ses actions de sensibilisation, et l’organisation de cet intense moment de fraternité qu’est la montée annuelle au mur des Fédérés.

    Mais la puissance publique a également un rôle majeur à jouer, à travers la matérialisation des lieux de mémoire dans l’espace public et les administrations, ou par des gestes forts : à cet égard, alors que le Président de la République a fait part de son intention de faire entrer des femmes au Panthéon, nos pensées ne peuvent que se tourner vers cette grande figure de la Commune que fut l’institutrice Louise Michel.

    Le Parlement enfin peut favoriser la reconnaissance des évènements constitutifs de l’identité républicaine, à travers notamment l’adoption de résolutions. Le 11 juillet 1880, la loi portant amnistie générale des communards a mis fin aux poursuites pénales et a effacé les peines prononcées. Nous croyons aujourd’hui nécessaire d’aller au-delà : c’est en ce sens que nous avons décidé, avec plusieurs députés socialistes parisiens, de déposer une proposition de résolution affirmant la pleine réhabilitation de la Commune et des Communards, et le rôle de cette période de l’histoire dans la conquête des droits politiques et sociaux aujourd’hui au fondement de notre République.

    On l’a vu, la Commune est moderne, et ses idéaux bien d’aujourd’hui. Nous sommes dépositaires d’une mémoire qui ne demande qu’à vivre, qu’à irriguer le présent. Droit de vote des étrangers aux élections locales, démocratie dans l’entreprise, éducation et formation pour tous et toutes, laïcité, égalité entre les femmes et les hommes, réquisition des logements vacants pour les mal logés ... Autant de principes et de projets qui continuent à nous guider, et nous amènent à suivre le chemin de liberté, d’égalité et de fraternité tracé hier par la Commune. Car non, vraiment, elle n’est pas morte.

     

    9)    La franc-maçonnerie au XIX° siècle et après la Commune.

     

    Quel rôle ont joué les loges maçonniques dans l’établissement de la République ?

    La franc-maçonnerie se glorifie de sa contribution à l’établissement de la République. Pour elle, il est hors de doute que tous les francs-maçons ont milité pour la cause républicaine. Les milieux antimaçonniques corroborent cette thèse. Deux exemples : Monseigneur de Ségur publia en 1867 Les Francs-Maçons, ouvrage qui connut tub fort succès de librairie, et Monseigneur Fava publia en 1883 Le Secret de la franc-maçonnerie.

    Sous l’Empire, les républicains ont investi les loges alors qu’un bon nombre de celles-ci avait soutenu le pouvoir napoléonien.

    Gambetta n’est pas, contrairement à ma légende, un grand franc-maçon. Il se fait initier à la loge « La Réforme » à Marseille pour des raisons électorales. C’est un maçon peu actif.

    Les amis de L éon Gambetta ne sont pas des maçons militants. Parmi les membres du groupe parlementaire de l’Union républicaine, 23 sur 113 sont francs-maçons du temps de l’Assemblée nationale ; en 1882, 31 sur 173 sont initiés.

    Si Gambetta compte de nombreux amis dans la franc-maçonnerie, il y compte également des adversaires politiques. Bien des membres de la Gauche républicaine et du centre gauche sont en effet membres de l’Ordre, de Méline et Noël Parfait à Le Royer et Arago. Jules Simon et Louis Andrieux sont les plus notables. Andrieux est longtemps, quoiqu’il en laisse penser, un maçon actif : en septembre 1877, il représente sa loge à l’assemblée générale du Grand Orient de France. Ses positions conduisent à la rupture ; il est exclu, en 1885, de la franc-maçonnerie. Il verse alors dans les milieux antimaçonniques.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    III)  LES CINQ REPUBLIQUES :

     

    Les frères et sœurs qui invoquent la république en fin de tenue devraient préciser de quelle république ils parlent. En effet :

    La première république a régressé de façon réactionnaire après le 9 Thermidor, voyant l’instauration du Directoire, de la dictature napoléonienne, puis la Restauration ;

    La seconde république de 1848 a fait tirer sur le peuple, conduisant à la victoire du plébiscite en faveur de Napoléon III ; journées de février 1848, qui mirent fin à la monarchie, mais aussi journées d’insurrection ouvrière de juin 1848, réprimées dans le sang. L’Assemblée constituante, composée majoritairement d’éléments modérés, qui n’hésiteront pas deux mois plus tard à recourir à la violence la plus extrême pour noyer dans le sang les revendications légitimes des insurgés de Juin.

    La naissance de la troisième république est née sur l’extermination de la Commune de Paris en 1871 (30 000 morts) ;

    Les quatrième et cinquième républiques ont vu le développement des guerres coloniales (Indochine, Algérie,…) et la trahison du parti communiste français.

    IV° république : Ceux qui sont morts pour libérer la patrie, notamment les communistes et Eugénie Ferrari, dans le Pas-de-Calais, avaient le souhait d’une France nouvelle, qui a été trahie, en particulier par de Gaulle.

    V° République :

    Maurice Thorez, Fils du Peuple pages 318 et 319 :

    « Un coup sérieux a été porté à la classe ouvrière et à la démocratie. En effet, le gouvernement de Gaulle n’est pas un gouvernement comme les autres. Le voile de légalité dont il s’est couvert, le respect apparent des formalités de l’investiture au Parlement, certaines manœuvres du chef du gouvernement pour composer avec ce qu’il appelle le « système » et les hommes du « système », rien de tout cela ne peut masquer le fait essentiel : de Gaulle a été porté au pouvoir non par la volonté libre de l’assemblée nationale, mais par les coups de force d’Alger et d’Ajaccio. Le gouvernement de Gaulle est un gouvernement foncièrement illégitime, issu de la violence et de la menace réactionnaires. »

     

    Il s’agit donc là de républiques bourgeoises. Les seules républiques ayant tenté d’instaurer des valeurs de fraternité et d’égalité sont les tentatives de 1792 à 1794 et de la Commune de Paris en 1871 !

     

    Aussi les thuriféraires de la VI° République doivent-ils préciser de quelle nature est la nouvelle République qu’ils souhaitent instaure : soit une République en continuation avec les cinq républiques précédentes, donc une république bourgeoise, qui ne modifie rein, notamment en matière de répartition des richesses, soit une république en rupture avec les républiques précédentes, une république socialiste, qui implique la socialisation des moyens de production, et qui ne saurait donc être qu’une dictature du prolétariat, prolétariat allié avec les autres classes sociales exploitées, à l’image de la préfiguration que fut la Commune de Paris. Dans ce cas, afin de mettre l’accent sur la rupture par rapport aux cinq républiques bourgeoises antérieures, ne faudrait-il pas parler de Première République, socialiste, ou à la rigueur de Deuxième République, si l’on considère la Commune de Paris comme une préfiguration, même embryonnaire.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    CONCLUSION :

     

    Il serait nécessaire aujourd’hui, au XXI° siècle, de recruter des francs-maçons dans tous les milieux, y compris les milieux les plus pauvres, par une politique d’aide (prise en compte, par exemple du quotient familial), concernant la cotisation annuelles.

     

    La bourgeoisie redoutait tellement le prolétariat que, malgré son « humanité » traditionnelle, elle déchaîna contre lui l’une des répressions les plus sanglantes de notre histoire. Depuis, les valeurs bourgeoises ont cessé d’être crédibles.

     

    A noter que les Communards étaient victimes des mêmes préjugés que la clase bourgeoise, et n’a pas accordé aux femmes le droit de vote et de participation aux institutions communales.

    La Commune comporte deux aspects négatifs :

    · Victime, comme toutes les classes, des préjugés de l’époque, elle n’a pas su adopter le suffrage universel aux femmes et accorder à celles-ci l’accès à la décision politique ;

    · Son attitude à l’égard des colonies : comme le rappelle Marx, un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre. Or la Commune, dans son ensemble, n’a pas compris les aspirations à la liberté et à l’égalité des peuples algériens (Commune d’Alger) et du peuple Kanak en Nouvelle-Calédonie.

     

    Importance des femmes dans la lutte : selon Louise Michel 10000 parisiennes ont participé de façon active à la Commune de Paris.

     

    La fin de l’humanisme bourgeois, déjà écorné par les journées sanglantes de 1848. Illusion des élections bourgeoises.

     

    Le Grand Orient de France vient de publier le « Manifeste », qui pourrait s’intituler « Manifeste du Parti Maçonnique ». Incontestablement, il s’agit d’un document qui prône l’ »entre-soi » d’une camarilla bourgeoise et petite-bourgeoise, et qui n’a rien d’ »initiatique », malgré ses prétentions. En effet :

    ·        Rien n’est dit sur l’adhésion de représentants de la classe ouvrière et des paysans pauvres à la franc-maçonnerie, la cotisation moyenne aux diverses loges ayant un caractère largement dissuasif !

    ·        Aucune initiative n’est prise pour combattre le concordat de Moselle-Alsace, entorse au principe fondamental de la laïcité, ainsi que sur les diverses pratiques religieuses dans les colonies (Guyane, Mayotte, 101° département de la république,…).

    ·        Il n’y a aucune condamnation de la « démocratie représentative » bourgeoise, où seuls les ^plus riches sont effectivement représentés tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat : pas un seul représentant de la clase ouvrière, ni des paysans pauvres, ni des petits employés, qui, rassemblés, représentent plus de 50 % de la population totale ! 

     

     

     

     

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