• L’OBJECTIF ET LA METHODE DE LA FRANC-MAÇONNERIE. (Deuxième partie)

    L’initiation est le passage du plan humain au plan universel. L’initiation est le passage du monde visible au monde invisible. L’initiation est la porte qui mène du monde à la vérité du monde. L’initiation est un mensonge qui dit la vérité  (rôle de l’imaginaire). C’est une fiction théâtrale. Exemple des deux épines : l’une est enfoncée dans la peau (le monde) ; la seconde nous sert à extraire cette première épine (l’initiation). Ensuite, on jette les deux épines, devenues inutiles.

     

    L’OBJECTIF ET LA METHODE DE LA FRANC-MAÇONNERIE. (Deuxième partie)

     

    B) Histoire du 32 ° grade :

    Il s’agit de mettre la citation à étudier en relation avec l’histoire du 32° grade. Selon un manuscrit de 1768 environ, le « Ralliement des Princes Sublimes », les francs-maçons du 32° grade se réunissent dans un camp militaire sous les ordres de Frédéric III, roi de Prusse, grand maître et commandant général avec son armée des princes sublimes. Ce camp retranché regroupe tous les grades :

    • Un cercle, le Suprême Conseil
    • Un triangle : les Chevaliers de Malte
    • Un pentagramme (Cinq côtés) : les grades 19 à 30
    • Un heptagone (Sept côtés)
    • Un ennéagone (Neuf côtés) : les grades 1 à 18.

    La loge est le Consistoire : Elle est tendue de noir, parsemée de larmes, de squelettes et de têtes de mort, le tout en argent.

    L’armée maçonnique est en ordre pour la conquête des Lieux Saints. Ils se réunissent pour partir à la Croisade pour reconquérir les Lieux saints et s’emparer de nouveau de l’ancien dépôt du trésor sacré.

    Quels sont les ennemis à combattre ? Ce sont l’oppression, la servitude et le fanatisme. Les objectifs à atteindre sont la persévérance la foi et l’amour, et le plein épanouissement de l’humanité.

    Quels enseignements peut-on tirer de cette histoire (légendaire et à prendre au niveau symploque) ?

    • Si on place le camp en trois dimensions, on obtient une montagne, qui s’élève du 1° grade au 33° grade.
    • Le 32° grade est un camp, à la fois défensif et offensif : défensif contre l’ennemi intérieur (Les citadelles se prennent de l’intérieur) et aussi offensif, contre les ennemis extérieurs (opposés à l’idéal maçonnique de fraternité universelle). Cela rejoint l’idée de « petit djihad » : la guerre contre le fanatisme, au niveau collectif, et l’idée de « grande djihad », la guerre contre le « petit je » au niveau individuel.
    • Le Temple peut être « détruit ». de même, on peut être « chassé » des lieux saints. Ainsi, rien n’est définitivement acquis. Notre démarche, individuelle ou collective, n’est pas uniformément linéaire : elle connaît des avancées et aussi des retours en arrière. Cette marche est en spirale, avec des hauts et des bats, des périodes de conquêtes et des périodes de défaites, des retours en arrière et aussi cela peut aller jusqu’à l’abandon de la démarche.

     

    2) UNE VISION NOUVELLE, UN REGARD NOUVEAU :

    L’initiation est le passage du plan humain au plan universel. L’initiation est le passage du monde visible au monde invisible. L’initiation est la porte qui mène du monde à la vérité du monde. L’initiation est un mensonge qui dit la vérité  (rôle de l’imaginaire). C’est une fiction théâtrale. Exemple des deux épines : l’une est enfoncée dans la peau (le monde) ; la seconde nous sert à extraire cette première épine (l’initiation). Ensuite, on jette les deux épines, devenues inutiles.

    L’initiation est aussi l’expérience d’un passé commun. C’est une expérience commune et l’intégration dans un groupe.

    « Le seul, le vrai, l’unique voyage, c’est de changer de regard ». (Marcel Proust).

    L’initiation maçonnique est la mort du vieil homme : c’est-à-dire c’est une nouvelle naissance, puisque l’initiation contribue à changer le regard sur le monde : c’est une vision nouvelle, grâce au dévoilement de la vérité du monde.

    Initier, c’est faire mourir. C’est une sortie du monde, franchir une porte donnant accès ailleurs. Initier, c’est aussi entrer, introduire. L’initié est celui qui franchit le voile du profane au sacré, et il va d’un monde à l’autre. Il change de niveau et se métamorphose. Et c’est la naissance d’un être nouveau. Tout en vivant encore dans le monde profane – auquel il ne cesse d’appartenir – l’initié pénètre dans l’éternité. L’immortalité n’appartient pas à la condition post-mortem, mais elle se forme dans le temps, et elle est le fruit de la mort initiatique. L’initiation préfigure la mort physique, qui est la seule initiation essentielle.

    L’initiation est une déconstruction du « petit je », dans l’humilité, la persévérance et la prudence. C’est une désendidentification d’avec l’ego (corps, mental,…) et une identification avec le Soi.

    La plus grande difficulté pour répondre à la question : « Qui suis-je ? » est que la réponse ne peut être discursive. Elle ne peut pas être de l’ordre de la parole, de la parole, ni même du sentiment et du ressenti. Elle n’est pas de l’ordre de l’ego. Il faut aller chercher la vérité, non à l’extérieur, mais à l’intérieur de soi-même, au sommet de la montagne et au fond du puits. Il faut aller au centre : Vitriol (Visita Interiora Terae Rectificando Invenies Occultum Lapidem : Visite l’intérieur de la terre et en rectifiant, tu trouveras la pierre). La dernière étape est : non pas trouver une réponse, mais simplement être. « Toi, tu es Cela ».

    Nous existons sur deux plans différents, celui de la temporalité et celui de l’éternité, et ces deux plans ne font qu’Un.

     

    3) SEPT ALLEGORIES

    Une allégorie est l’expression d’une idée par une image.

     

    1. La bouteille : la bouteille plongée dans l’eau, alors qu’elle est fermée par un bouchon. La bouteille plongée dans l’eau, sans bouchon.

    Si vous remplissez une bouteille d’eau, vous la fermez hermétiquement par un bouchon, celle-ci a une certaine individualité par rapport au bassin d’eau dans laquelle elle est plongée. Cette individualité lui est donnée par le bouchon, bouchon qui représente l’ego, le « petit je », celui que nous utilisons dans le quotidien. Cet ego est né, s’est développé et va mourir. C’est dire que l’eau de la bouteille, à terme, va retourner à la Mer (ou Mère). L’objectif de la méthode maçonnique est de montrer que cet ego crée une rupture artificielle, et cette méthode vise à retrouver l’unité primordiale et fondamentale : nous provenons de l’eau et retournerons à l’eau, eau que nous n’avons jamais quitté.

     

    1. L’identification avec l’ombre de la personne. L’identification avec l’individu.

    Prenez un individu qui, au lieu de s’identifier avec la personne, s’identifie avec l’ombre de cette personne. Cette ombre suit l’individu partout, et traverse même des zones, dont les unes sont des champs de roses, et d’autres des terrains d’ordures, d’épines, et de cailloux pointus. La relation entre le « petit je », l’ego, et le Soi, ou le Moi profond est la même relation qu’entre l’ombre de cet individu, et l’individu lui-même. L’objectif de la méthode maçonnique est de montrer que l’aspect premier, ce n’est pas l’ombre, mais la personne réelle.

     

    1. L’objet d’argile qui s’identifie avec la forme de l’objet. L’objet d’argile qui s’identifie avec son fond d’argile.

    Imaginer un objet forgé dans une masse d’argile. Par l’illusion, l’éducation, ou l’erreur, cet objet s’identifie à sa forme : « Je suis un vase, le plus beau des vases », ajoute même cet objet quelque peu arrogant. « Je n’ai rien à voir avec tous ces autres objets ». L’individu qui est dans la Réalité, lui, se perçoit en tant que masse d’argile, qui a reçu provisoirement, transitoirement, et temporairement, une forme, mais qui est appelé à terme à retourner à l’argile primordiale. Cet individu, sage et éclairé, s’identifie donc avec l’argile, ayant temporairement une forme de vase, mais nullement séparé du tout.

    « Je suis celui qui suis. Je suis ce que je suis. Je suis. »

    REAA, Rituel 14° grade Grand Elu de la Voûte sacrée

     

    1. L’identification avec la vague de l’océan. L’identification avec l’eau de l’océan. La poupée de sel.

    Imaginez que le vent, ainsi que l’action de la Lune, lèvent à la surface de l’Océan une vague, qui a la prétention d’être quelque chose en elle-même, un être autonome, différent et même au-dessus de l’Océan ! Le temps qui passe va vite ramener cette vague à sa juste réalité, et lui démontrer que, si elle s’est séparée de l’Océan pour un temps déterminé, bientôt, elle va disparaître en tant que vague et fusionner de nouveau avec l’Océan primordiale. La vague vient de l’Océan, et elle est destinée à y retourner. C’est aussi l’image de la poupée de sel, qui souhaite connaître l’Océan : pour ce faire, elle pénètre dans l’Océan, et elle y disparaît, dissoute dans l’immense masse d’eau. Cela signifie que, pour connaître notre Réalité, l’obstacle principal c’est nous-même, plus précisément le « petit je », l’ego. Il faut donc se libérer de cet obstacle. Cette libération s’effectue de toute façon par la mort physique. Mais la méthode maçonnique nous permet une libération anticipée ; elle fait de nous des « libérés vivants », c’est-à-dire des individus ayant pris connaissance, à travers l’initiation et la mort symbolique, de notre Moi profond, tout en maintenant suffisamment d’ego pour continuer de faire notre travail au milieu de nos frères et sœurs humains.

     

    1. L’identification avec le film, avec l’écran blanc et avec la lumière.

    Lorsque nous allons au cinéma, nous regardons un film, qui est composé de lumière passant à travers une pellicule. Si le film est de qualité, nous sommes plongés, à tout point de vue, dans l’action de ce film, et nous oublions qu’il ne s’agit que d’un film, et que celui-ci, dans le fond, repose sur un écran blanc. Ainsi, dans l’action du film, il y a notamment du feu et de l’eau, des naissances et des morts, la paix et la guerre, du sang et de l’amour. En somme toute la réalité humaine. Mais le feu, sur l’écran, ne brûle pas, et l’eau, de même, ne mouille pas. Avant et après le film, l’écran blanc est plongé dans un rayon de lumière blanche. Mais pendant le film, que d’émotions et de passions ! Nous sommes l’écran blanc, et nous sommes aussi acteur du film. Mais l’écran blanc est là avant le film, et il sera encore le Même après le film.

    Le monde est le film. La vérité du monde est l’écran blanc. « Je suis » est la Lumière. La lumière est un don, pas le résultat d’un travail ou d’une recherche.

     

    1. Les trois états et le quatrième « état ».

    Dans notre vie quotidienne, nous connaissons tous trois états : l’éveil, le sommeil avec rêve et le sommeil profond. Le passage d’un état à un autre est chaque fois une mort et une résurrection. La méthode de la franc-maçonnerie permet de dévoiler, ou de réveiller en nous un quatrième « état », qui est celui du Témoin. Tout est relatif. Le troisième niveau (L’éveil) est aussi « illusoire » par rapport au quatrième niveau (La conscience universelle) que le deuxième niveau (Le sommeil avec rêve) est « illusoire » par rapport au troisième niveau (L’éveil). L’objectif de la franc-maçonnerie est de nous permettre de vivre notre vie quotidienne sans jamais oublier que nous sommes le Témoin. Le quatrième « état » est un non-état : c’est l’état qui accueille tous les autres états. Il s’agit de parvenir à me connaître tel que « Je suis » avant que mon corps ne se réveille, après une nuit de sommeil. Il s’agit de parvenir à me connaître tel que « Je suis » avant ma naissance. ». Etre le sans-état, qui accueille tous les états.

    « Le sommeil du corps contient la lucidité de l’âme ; les yeux fermés voient la vérité. Puisses-tu sortir de toi-même sans dormir, comme ceux, qui en rêvant dorment sans dormir. 

    Corpus Hermeticum

     

    1. Le nuage qui cache le soleil et le face à face avec le soleil.

    Il suffit d’un petit nuage pour nous cacher le soleil. L’individu est le « petit je », qui cherche à percevoir le soleil. Le nuage est le monde. Le soleil est le Moi profond. La méthode maçonnique nous permet de nous élever, tel un aigle, au-delà des nuages pour contempler le soleil face à face. Le soleil brille en permanence au-dessus des nuages.

    Pour en revenir à notre premier tableau :

    Le monde, et le « petit je », ou ego, qui fait partie de ce monde, dans la temporalité, est facilement perçu par chacun de nous, car nous l’expérimentons chaque jour.

    Il convient d’appréhendez aussi le second plan qui est illustré par diverses images : l’écran blanc, le fond, l’argile, l’Océan, le Soleil, la Mère, la Lumière, le Témoin. Ce plan s’expérimente aussi.

    Nous existons sur deux plans différents, celui de la temporalité et celui de l’éternité, et ces deux plans ne font qu’Un.

     

     

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