• « Je suis » (selon Ramana Maharshi).Partie 8

     La réalisation consiste à vous débarrasser de l’illusion de croire que vous n’êtes pas réalisé. Le sentiment : « Je ne suis pas encore réalisé » est l’obstacle à la réalisation. En fait, la réalisation a déjà eu lieu. Il n’y a rien d’autre à réaliser. Sinon, la réalisation serait une chose nouvelle ; n’ayant pas existé jusqu’ici, elle devrait se produire. Ce qui naît doit aussi mourir. Si la réalisation n’était pas éternelle, elle ne vaudrait pas la peine d’être acquise. Par conséquent, ce que nous cherchons, ce n’est pas quelque chose qui doit « arriver ».

    « Je suis » (selon Ramana Maharshi).Partie 8 

     

    23 La mer n’est pas consciente de ses vagues. De même, le Soi n’est pas conscient de son ego.

    24 « Je suis le corps » est une limitation, la racine de toutes les actions et de tous les désirs égoïstes et mesquins. « Je suis le brahman » est le passage au-delà du limité.

    24 C’est l’ego qui est à la source des pensées. L’obstacle, c’est le mental.

    25 Le fait est qu’il n’y a ni naissance, ni mort. Laissez donc celui qui croit être né penser à la mort et à ses palliatifs. Tant que vous vous prendrez pour l’auteur de l’action, vous en récolterez le fruit. Voyez que vous n’êtes pas l’auteur de vos actions. Alors vous deviendrez libre.

    26 La personne qui reste plongée dans l’idée « je suis le corps » est le plus grand pêcheur qui soit, car il se suicide. En revanche, la plus haute vertu, c’est l’expérience « Je suis le Soi ».

    27 La réalisation consiste à vous débarrasser de l’illusion de croire que vous n’êtes pas réalisé. Le sentiment : « Je ne suis pas encore réalisé » est l’obstacle à la réalisation. En fait, la réalisation a déjà eu lieu. Il n’y a rien d’autre à réaliser. Sinon, la réalisation serait une chose nouvelle ; n’ayant pas existé jusqu’ici, elle devrait se produire. Ce qui naît doit aussi mourir. Si la réalisation n’était pas éternelle, elle ne vaudrait pas la peine d’être acquise. Par conséquent, ce que nous cherchons, ce n’est pas quelque chose qui doit « arriver ». C’est seulement ce qui est éternel, mais que nous ne connaissons pas actuellement, en raison des obstructions ; c’est cela que nous cherchons. Tout ce dont nous avons besoin, c’est donc d’écarter ces obstructions. Ce qui est éternel ne nous apparaît pas comme tel en raison de notre ignorance. C’est l’ignorance qui est l’obstruction. Débarrassez-vous de votre ignorance et tout ira bien. Finalement, la réalisation revient à éliminer l’ignorance et rien d’autre.

    28 Tout le monde a peur de mourir. Pourquoi cette crainte ? Simplement, à cause de l’identification du Soi au corps physique, autrement dit l’idée fondamentale « Je suis le corps ». Ils s’obstinent dans leur fausse identification et restent persuadés que la naissance et la mort sont celles du Soi.

    29 Où va le mort ? Il est retourné à la source d’où il est venu. Il ne fait qu’un avec vous. Il se trouve là où vous êtes. Découvrez le véritable Soi et vous cesserez de vous prendre pour le corps. Vous êtes éternel. Vous comprendrez que les autres le sont également.

    30 L’esprit est à la fois conscience (lumière) et objet ; si l’on enlève les objets, seule demeure la lumière.

    31 Qu’est-ce que la conscience physique ? Cela nécessite un corps et une conscience limitée au corps physique. Il existe nécessairement une autre conscience, absolue et immuable. Fixez-vous sur elle. C’est le samadhi. Il se produit en l’absence de conscience physique parce qu’il la transcende ; mais il existe aussi en même temps que la conscience physique. Il est donc toujours présent. Quelle importance que le corps soit conservé ou non ? Quand il disparaît, c’est le samadhi interne ; quand il est conservé, c’est le samadhi externe ; voilà tout. Il faut avoir l’absolue conviction « Je suis le Soi », transcender l’esprit et le monde phénoménal.

    32 Le jnâni dit : « je suis le corps », l’ignorant (ajnâni) dit : « je suis le corps ». Quelle est la différence ? « Je suis » est la vérité. Le corps est ce qui limite. L’ignorant limite le « Je » avec le corps. C’est l’erreur fondamentale. Le « je » du jnâni inclut le corps et tout le reste.

    33 Toutes les actions que le corps accomplira sont déjà décidées au moment où le corps naît à l’existence. La seule liberté qui vous est accordée est de vous identifier, ou de ne pas vous identifier avec votre corps.

    34 La pièce de théâtre, où l’on joue un rôle, est écrite d’avance et l’acteur remplit son rôle avec la même fidélité, qu’il soit César, qui est poignardé, ou Brutus, qui le poignarde. Il n’est pas affecté par le rôle qu’il joue, sachant qu’il n’est pas le personnage de ce rôle. De la même manière, celui qui parvient à l’identité avec le « Moi » immortel remplit son rôle sur la scène humaine, sans crainte ni anxiété, sans espoir ni regret. Il n’est pas touché lui-même par le rôle qu’il joue. Si quelqu’un vient à demander quelle est la réalité qui subsiste pour celui dont toutes les actions sont déterminées, il n’aboutirait qu’à cette autre question : Qui, alors, suis-je, moi ? Si l’ego, qui exécute des décisions, n’est pas réel, et si, pourtant, je sais que j’existe, alors quelle est la réalité de mon être ?

    35 Ces quelques phrases ne sont qu’une version mentale préparatoire à la recherche que prescrivait Sri Bhagavan, mais c’est une préparation, excellente pour la vraie recherche.

    36 Et pourtant, l’idée, contradictoire en apparence, selon laquelle un homme crée sa propre destinée, n’est pas moins vraie, puisque tout arrive par la loi de cause et d’effet, et que toute pensée, toute parole, toute action a ses répercussions.

    37 Seul le corps est mortel. Ce n’est que l’illusion « je suis le corps » qui fait de la mort une tragédie.

    38 Pourquoi voulez-vous savoir ce que vous serez après votre mort, avant de savoir ce que vous êtes maintenant ? Trouvez d’abord ce que vous êtes maintenant.

    39 Un homme est à présent et éternellement le Moi immortel, qui existe à l’arrière-plan de cette vie et de toute autre vie, mais il ne suffit pas de le dire et de le croire, il faut s’efforcer d’en faire une réalité.

    40 Tout être humain est identique au Moi Supérieur, qui est l’Etre Pur, la pure conscience, la pure béatitude, mais l’intelligence crée l’illusion d’une individualité séparée.

     

    IV Le non-Soi

    1 Le Soi est toujours réalisé. L’homme est toujours le Soi et pourtant il ne le sait pas. Il le confond avec le non-Soi, le corps, etc. Cette confusion est due à l’ignorance. Si l’ignorance est effacée, la confusion cesse d’exister, et la connaissance véritable se déploie.

    2 Il y a trois catégories de candidats à la spiritualité :

    • Les plus avancés réalisent le Soi dès qu’on leur parle de sa vraie nature ;
    • Les seconds ont besoin d’y réfléchir un certain temps avant d’être fermement établis dans la conscience du Soi ;
    • Ceux de la troisième catégorie ont besoin de nombreuses années de pratique spirituelle intense pour atteindre la réalisation du Soi.

    On peut prendre l’analogie de l’allumage d’un feu :

    -         Une simple étincelle suffit à enflammer de la poudre à canon ;

    -         Le charbon de bois a besoin d’un bref apport de chaleur ;

    -         Le charbon mouillé doit d’abord être séché et chauffé pendant un temps relativement long avant de commencer à brûler.

    Pour les deux premiers groupes, l’enseignement est : Seul le Soi existe, et on peut en faire l’expérience directement et consciemment en cessant simplement de prêter attention aux idées erronées que nous avons à propos de nous-mêmes. Ces idées erronées sont le « non-Soi ». Tout ce qui est requis, c’est de comprendre que le Soi n’est pas un but à atteindre, mais simplement la conscience qui prévaut lorsqu’on s’est débarrassé de tous les concepts limitatifs concernant le Soi.

    3 La Vérité est au-delà de l’intellect et de la parole. La Vérité est le Soi. Les gens voient le monde. La perception de celui-ci implique l’existence d’une dualité : le voyant et le vu. Le vu est étranger au voyant. Celui-ci est à l’intime de nous-même car il est le Soi. Les gens ne cherchent même pas à découvrir le voyant dont l’existence est évidente ; ils préfèrent extérioriser leur attention et analyser le spectacle extérieur. Mais plus le mental se répand dans la manifestation, plus il va loin dans le domaine de l’objectivité et plus il rend la réalisation du Soi difficile et compliquée. L’homme doit voir directement le voyant pour réaliser le Soi.

     

     

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