• « Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 24)

    23 Le Maître donna la vraie signification de la foi chrétienne de la façon suivante :

    • Le Christ, c’est l’ego
    • La croix, c’est le corps
    • Lorsque l’ego est crucifié et périt, ce qui survit est l’Etre absolu (Dieu) (cf. : « Moi et mon Père nous sommes un ») et cette glorieuse survivance est appelée Résurrection.

     

     

     

    « Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 24)

     

    X Le Soi

    1 La Vérité est la Réalité.

    2 Réaliser le Soi, c’est avoir l’expérience directe que rien n’existe en dehors de la conscience universelle et indivisible éprouvée :

    • Dans sa forme non manifestée, comme état d’être ou conscience ;
    • Dans sa forme manifestée, comme l’univers tel qu’il apparaît.

    C’est réaliser consciemment que ma nature véritable est impérissable et sans aucun rapport avec le corps, l’esprit ou la personnalité. La conscience d’être une personnalité distincte, en tant qu’individu, me quitte pour ne jamais revenir.

    Rien n’est extérieur au Soi.

    3 Il faut demeurer constamment, totalement absorbé dans le Soi.

    4 Il y a une réalité unique, immanente, directement ressentie par chacun et qui est à la fois la source, la substance et la vraie nature de tout ce qui existe. Le « Je » réel est, contrairement à une expérience du domaine des sens, non pas une expérience individuelle, mais une prise de conscience non-personnelle. Il ne faut pas le confondre avec le moi individuel qui par essence est non-existant, étant une fabrication de l’esprit qui obscurcit l’expérience véritable du Soi réel. Le vrai Soi est toujours présent et toujours expérimenté, mais on n’en a une conscience claire qu’à la condition que les tendances auto-limitatrices de l’esprit prennent fin. Une conscience du Soi stable et ininterrompue est ce qu’on appelle la réalisation du Soi.

    5 Le Soi est être pur, conscience subjective de « Je suis » complètement dépourvue du sentiment « je suis ceci » ou « je suis cela ». Il n’y a ni sujets ni objets dans le Soi, il n’y a qu’une conscience d’être. L’expérience de cet état de conscience est un état de joie ininterrompue, ânanda, bonheur absolu. Ces trois aspects : être, conscience et bonheur absolu, sont expérimentés comme une totalité simple et non comme des attributs séparés du Soi. Ils sont aussi inséparables que le sont l’humidité, la transparence et la liquidité, propriétés indissociables de l’eau.

    6 La Réalité doit être évidente en permanence. Elle n’a ni formes, ni noms. C’est la réalité qui sous-tend ces derniers. Etant elle-même illimitée, elle sous-tend les limitations. Elle n’est reliée à rien. Etant le réel, elle est sous-jacente à ce qui est irréel. La réalité est ce qui est. Elle est comme elle est. Elle transcende la parole. Elle est au-delà des expressions « existence », « non-existence », etc. La réalité est la pure conscience qui demeure quand l’ignorance, en même temps que la connaissance des objets, sont détruites ; elle seule est le Soi (atman). La réalité qui est resplendissante, libre de souffrance, sans masse, aussi bien quand le monde est appréhendé que quand il ne l’est pas, est votre forme propre.

    7 Du moment que vous êtes Conscience, il n’y a pas besoin de l’atteindre ni de la cultiver. Tout ce que vous avez à faire, c’est de cesser d’être conscient d’autres choses, c’est-à-dire de ce qui n’est pas le Soi. Si vous cessez d’y prêter attention, alors, seule demeure la pure conscience, et c’est cela le Soi.

    8 La vérité absolue se révèle degré par degré.

    9 Il n’y a pas de plus grand mystère que le fait que nous cherchons la Réalité alors que nous sommes la Réalité. Nous pensons que quelque chose nous cache notre Réalité et qu’il faut détruire ce « quelque chose » pour obtenir cette même Réalité. C’est ridicule. Un jour viendra où vous rirez vous-même de tous les efforts que vous avez déployés. Et ce qui sera ce jour là, existe dès maintenant, ici même. Chacun de nous ne voit que le Soi. Même les formes divines ne sont que des vagues sur l’océan de la Réalité, ou comme des images de cinéma sur l’écran.

    10 C’est comme une séance de cinéma. La lumière est projetée sur l’écran et les ombres qui y passent donnent l’impression aux spectateurs d’une représentation de film. Et ce serait pareil si dans ce même film on montrait aussi des spectateurs. Celui qui voit et ce qui est vu ne seront alors rien d’autre que l’écran. Appliquez cela à vous-même. Vous êtes l’écran, le Soi a créé l’ego et l’ego a ses formations de pensées qui se manifestent comme le monde, les arbres, les plantes, etc. En réalité, tout cela n’est pas autre chose que le Soi. Si vous voyez le Soi, vous trouverez le Soi en tout, partout et toujours. Rien d’autre que le Soi n’existe.

    11 La Réalisation est au-delà de toute expression, et elle ne peut être décrite. Cependant, s’il est impossible d’exprimer la Réalisation, son existence peut cependant être indiquée. La Réalisation consiste à atteindre l’atman (le Soi), lequel est l’espace [infini] de la conscience, le chidvyonam, à la différence de l’expansion du mental (le chittavyonam).

    12 Le temps n’est qu’une idée. Il n’y a en fait que la Réalité.

    13 Le yoga vise à l’union de l’individuel et de l’Universel, la Réalité. Cette Réalité ne peut être nouvelle. Elle doit déjà exister, et elle existe en ce moment même. La voie de la Connaissance essaye de trouver comment le viyoga (la séparation) a pu survenir. Cette séparation n’est que celle d’avec la Réalité.

    14 La réalisation du Soi est l’aide la plus grande que l’on puisse apporter à l’humanité. C’est pourquoi on dit que les saints sont des bienfaiteurs, bien qu’ils restent isolés dans les forêts. Mais il ne faut pas oublier que la solitude n’existe pas uniquement dans les forêts. On peut tout aussi bien la trouver dans les viles, au beau milieu des occupations du monde.

    15 Seul le Soi est la réalité. Le monde et tout le reste ne sont pas la Réalité. Un être réalisé ne considère pas que le monde est différent de lui-même.

    16 Réalisez votre Soi, et alors tout est réalisé.

    17 La nature de la Réalité :

    a)     L’existence sans commencement ni fin, l’existence éternelle ;

    b)    L’existence partout, sans limites, infinie ;

    c)     L’existence sous-jacente à toutes les formes, tous les changements, toutes les forces, toute la matière et tout l’esprit. Le multiple (les phénomènes) change et disparaît, alors que l’Un (le noumène) perdure éternellement.

    d)     L’Un qui remplace les triades, à savoir le connaisseur, la connaissance et le connu. Les triades ne sont que des apparences dans le temps et l’espace, tandis que la Réalité s’étend au-delà et derrière elles. Elles sont comme un mirage qui cache la Réalité. Elles proviennent de l’illusion.

    18 Le « je » rejette l’illusion du « je » et cependant demeure en tant que « Je ». Tel est le paradoxe de la réalisation du Soi.

    19 Vous renoncez à telle ou telle chose qui fait partie de « vos » possessions. Si, au lieu de cela, vous renoncez au « je » et au « mien », tout est abandonné d’un seul coup. Le germe de la possession a disparu. Le mal est alors écrasé avant même d’avoir pu éclore. Pour parvenir à ce résultat, le non-attachement (vairâgya) être très fort. La volonté de parvenir doit être comparable à celle d’un homme que l’on maintient sous l’eau et qui s’efforce de revenir à la surface pour survivre.

    20 OBTENIR – Le Soi est toujours là. On doit chercher à détruire les obstacles qui s’opposent à la révélation du Soi.

    RETENIR – Après avoir réalisé le Soi, on comprendra qu’il est ici et maintenant. Il n’est jamais perdu.

    DEVELOPPER – Il n’y a pas de développement du Soi, car il existe toujours sans CONTRACTION, ni EXPANSION.

    SE RETIRER – Demeurer dans le Soi est solitude. Car il n’y a rien qui soit étranger au Soi. Pour se retirer, il faut quitter un lieu pour aller dans un autre. Ni l’un ni l’autre ne sont en dehors du Soi. Toute chose étant le Soi, se retirer est impossible et n’a aucun sens.

    21 On ne peut parler de progrès que lorsqu’il s’agit d’obtenir des choses nouvelles. Mais ici, il s’agit de supprimer l’ignorance et non d’acquérir la connaissance. Quel genre de progrès peut-on attendre dans la recherche du Soi ?

    22 Kabîr : tout le monde sait que la goutte se perd dans l’océan, mais rare sont ceux qui savent que l’océan se perd dans la goutte.

    Chacun est conscient du Soi éternel. L’homme, bien qu’il voie tant de gens mourir, continue à se croire éternel. Parce que c’est la vérité. Etant naturelle, la vérité s’affirme d’elle-même, involontairement. L’homme s’illusionne à cause du Soi conscient avec le corps inconscient. Cette illusion doit cesser.

    23 Le Maître donna la vraie signification de la foi chrétienne de la façon suivante :

    • Le Christ, c’est l’ego
    • La croix, c’est le corps
    • Lorsque l’ego est crucifié et périt, ce qui survit est l’Etre absolu (Dieu) (cf. : « Moi et mon Père nous sommes un ») et cette glorieuse survivance est appelée Résurrection.

     

     

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