• « Je suis » (selon Ramana Maharshi).Partie 18

    Progressivement, les obstacles seront tous surmontés et le courant deviendra continu. Ce qu’il faut, c’est une détermination ferme. Dans la réalisation du Soi, il n’y a que être, et rien que être.

    « Je suis » (selon Ramana Maharshi).Partie 18 

     

    17 Le sommeil profond existe aussi dans l’état de veille. Nous sommes toujours en sommeil profond. Il faut en prendre conscience. En fait, comme on n’y entre jamais, jamais on n’en sort. Prendre conscience de l’état de sommeil profond, tout en demeurant dans l’état de veille, c’est le samadhi. C’est la Nature, c’est-à-dire le prarabdha, qui nous oblige à en sortir. Votre ego reste vivant et réapparaît continuellement.

    18 Les objets doivent leur existence au sujet conscient qui les perçoit. Le réveil est la naissance de l’ego, c’est la naissance de l’individu. Il n’existe pas d’autre naissance. Tout ce qui naît est voué à la destruction. Tuez l’ego. Ce qui est mort ne craint pas la mort. Après la mort de l’ego, seul le Soi demeure. C’est la Béatitude, c’est l’Immortalité.

    19 Divers états :

    • SOMMEIL : 1) Mental vivant 2) Plongé dans l’inconscience.
    • NIRVIKALPA SAMADHI : 1) Mental vivant 2) Immergé dans la Lumière 3) Tel un sceau attaché à une corde et immergé au fond du puits 4) Le sceau est remonté grâce à la corde.
    • SAHAJA SAMADHI : 1) Mental annihilé 2) Fondu dans le Soi 3) Tel une rivière se jetant dans l’océan et perdant son identité 4) Le fleuve ne peut ressorti de l’océan.

    SAHAJA SAMHADI : C’est la Réalisation du Moi. Dans cet état, la pure conscience bienheureuse est constante et ininterrompue, sans infirmer pour autant les perceptions normales et les activités de la vie. Il est rare d’y arriver pendant la vie sur terre.

    20 NIRVIKALPA SAMADHI : C’est l’absorption dans le « Moi » ayant pour résultat l’entier oubli du monde manifesté. C’est un état de transe bienheureuse, mais non permanent. Sri Bhagavan l’a comparé à un seau d’eau plongé dans un puits. Dans le seau, il y a de l’eau : l’intelligence, l’esprit, qui se perd dans celle du puits : le Moi ; mais la corde et le seau : l’ego, existent toujours, qui peuvent retirer l’eau du puits.

    21 SAHAJA SAMADHI : C’est le dernier état, complet et final, qui est la conscience pure, ininterrompue, transcendant le plan mental et physique. Cependant, cet état n’exclut pas la perception claire du monde manifesté et le plein usage des facultés mentales et physiques. L’être atteint le parfait équilibre, la parfaite harmonie, qui dépasse même la béatitude. Sri Bhagavan l’a comparé à l’eau d’une rivière, mêlée à celle de l’océan. Dans cet état, l’ego, avec toutes ses limitations, est absorbé pour toujours dans le Moi. C’est la liberté absolue, la conscience pure, le pur : « Je suis », qui ne connaît plus les limites du corps et de l’individualité.

    22 SOMMEIL PROFOND : Pendant un profond sommeil, l’intelligence est en paix et l’homme ne fait qu’un avec le Moi Supérieur, mais il n’en est pas conscient.

    SAMADHI : L’homme fait un avec le Moi Supérieur, et il en est pleinement conscient. Ce n’est plus l’obscurité, mais la lumière.

    23 L’ignorance – l’ajnana – est de deux sortes :

    1. L’oubli du Soi.
    2. L’obstacle à la connaissance du Soi.

    Les aides ont pour but d’éradiquer les pensées ; ces pensées sont la re-manifestation des prédispositions demeurées à l’état de semence ; elles donnent naissance à la diversité, d’où parviennent tous les ennuis. Ces aides sont : l’audition de la vérité de la bouche d’un maître (shravana), etc., la réflexion (manana) et la contemplation profonde (nididhyâsana).

    Les effets de shravana peuvent être immédiats et le disciple réalise la vérité d’un seul coup. Cela n’arrive qu’au disciple déjà bien avancé.

    Dans d’autres cas, le disciple éprouve le sentiment qu’il est incapable de réaliser la vérité, même après l’avoir entendu répétée plusieurs fois. A quoi est-ce dû ? Aux impuretés de son mental ; l’ignorance, le doute et la fausse identification sont les obstacles à dissiper.

    a)     Pour dissiper totalement l’ignorance, le disciple doit entendre la vérité à maintes reprises, jusqu’à ce que sa connaissance du sujet devienne parfaite (shravana).

    b)    Pour dissiper les doutes, le disciple doit réfléchir à ce qu’il a entendu ; finalement, sa connaissance sera libérée de tous les doutes (manana).

    c)     Pour dissiper la fausse identification du Soi avec le non-Soi (le corps, les sens, le mental ou l’intellect), le disciple doit devenir capable de se concentrer pleinement (nididhyâsana).

    Tout cela accompli, les obstacles sont balayés et le samâdhi en résulte, autrement dit, la Paix règne.

    Certains disent qu’on ne devrait jamais cesser de pratiquer l’audition, la réflexion et la contemplation. Celles-ci ne peuvent pas être accomplies par la lecture de livres, mais seulement par la pratique soutenue de l’introversion du mental. Le chercheur peut être un kritopâsaka (celui qui s’est accompli par la méditation), ou un akritopâsaka (celui qui n’a pas pratiqué la méditation) ; dans le premier cas, la moindre impulsion suffit pour qu’il réalise le Soi ; il ne lui reste plus qu’un faible doute qui est facilement dissipé par le fait d’entendre une seule fois la vérité de la bouche du Maître. Il parvient à l’état de samâdhi immédiatement. On peut supposer que dans ses vies antérieures, il était déjà passé par els trois stades décrits ; ils ne lui sont donc plus nécessaires. Dans le deuxième cas, toutes ces aides sont nécessaires au chercheur ; des doutes surgissent encore en lui, même après avoir entendu la vérité d’une manière répétée. C’est pourquoi il ne doit pas abandonner les aides jusqu’à ce qu’il obtienne l’état de samâdhi.

    Le shravana dissipe l’illusion que le Soi est un avec le corps, etc. Le manana donne la certitude que la Connaissance est le Soi. Le nididhyâsana révèle Soi comme étant Infinitude et Félicité.

    24 SOMMEIL : Dans votre sommeil, vous n’étiez pas conscient du monde et de ses souffrances ; à l’état de veille vous en prenez conscience. Restez dans l’état dans lequel vous n’étiez pas affligé de tout cela. Autrement dit, lorsque vous n’avez pas conscience du monde, vous n’êtes pas affecté par ses souffrances. Quand vous restez le Soi, comme dans le sommeil, le monde et ses souffrances ne vous affectent plus. Par conséquent, intériorisez-vous. Voyez le Soi ! Ce sera la fin de ce monde et de ses misères.

     

    VIII Le quatrième état

    1 Pour un nombre restreint d’êtres suffisamment MÛRS, le Soi resplendit comme la lumière sans forme de la connaissance et transmet la réalisation de la vérité.

    2 Le regard a un effet purificateur. La purification ne peut pas être visualisée. Un morceau de charbon mettra longtemps à s’allumer, un morceau de charbon de bois mettra moins longtemps et la poudre à fusil s’enflamme immédiatement. Il en est de même avec les différentes sortes de personnes qui approchent les mahatmas.

    3 La philosophie hindoue postule, au niveau de la conscience relative, une alternance de trois niveaux. Le Soi est la réalité sous-jacente, base de la manifestation des trois autres états temporaires. Le Soi est turiya avastha ou quatrième état, ou turiyatita, « transcendant la quatrième », pour indiquer qu’en réalité, il n’y a pas quatre états mais seulement un état transcendantal.

    4 Si l’homme se prend par erreur pour le sujet, les objets doivent nécessairement lui apparaître différents de lui. Ils sont alternativement retirés et projetés, créant en même temps le monde et la jouissance qu’en a le sujet. Mais si l’homme parvient à se sentir comme l’écran sur lequel sont projetés le sujet et l’objet, il ne sera plus dans la confusion. Il pourra observer tranquillement leur apparition et leur disparition, sans que le Soi en soit troublé.

    Le quatrième état, c’est rester comme en état de sommeil profond et en même temps être vigilant. Le fait d’être vigilant est l’état de veille. Ce n’est donc pas un état de sommeil, mais celui d’un sommeil éveillé. Si vous suivez vos pensées, vous serrez entraîné par elles et vous vous trouverez dans un labyrinthe sans fin. Je dois remonter à la source de mes pensées : c’est ainsi que les pensées disparaîtront et que seul le Soi demeurera. En fait, pour le Soi, il n’y a ni intérieur, ni extérieur. Les pensées sont des projections de l’ego. Le Soi est pur et absolu.

    5 Le samâdhi (« sommeil éveillé ») est notre état naturel. C’est le courant sous-jacent à chacun des trois états. Celui-ci – c’est-à-dire le « Je » -- n’est pas dans les trois états, mais ces trois états sont en Lui. Le samâdhi, obtenu à l’état de veille, se maintiendra aussi durant le sommeil profond. La distinction entre conscience et inconscience relève du domaine du mental, lequel est transcendé par l’état du Soi réel.

    6 Progressivement, les obstacles seront tous surmontés et le courant deviendra continu. Ce qu’il faut, c’est une détermination ferme. Dans la réalisation du Soi, il n’y a que être, et rien que être.

    7 TURIYA : c’est l’esprit au repos, c’est être conscient que l’esprit s’est fondu en sa source. Savoir implique l’existence d’un sujet et d’un objet. Etre conscient veut dire ne plus pense.

     

     

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