• « Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 17)

    « Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 17)

     

    « Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 17)

    « Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 17)

     

    71 Considérer le mental comme une entité du genre suivant est une erreur :

    « Comment le monde peut-il être une imagination ou une pensée ? La pensée est une fonction du mental. Le mental est localisé dans le cerveau. Le cerveau est à l’intérieur du crâne qui n’est qu’une partie infinitésimale de l’Univers. Comment alors l’Univers peut-il être contenu dans les cellules du cerveau ? »

    Tant que le mental sera considéré comme une entité de ce genre, les doutes persisteront. Mais qu’est-ce que le mental ? Réfléchissons-y ? Quand l’homme sort de son sommeil, il perçoit le monde. Cette perception vient après la pensée « je ». Puis, la tête se soulève et le mental devient actif. Qu’est-ce que le monde ? C’est l’ensemble des objets répandus dans l’espace. Qui contient cet ensemble ? Le mental. Mais le mental qui contient l’espace (âkâsha) ne serait-il pas lui-même espace ? L’espace est l’éther physique (bhût-âkâsha). Le mental est l’éther subtil (mano’kâsha) qui est, lui, contenu dans l’éther transcendantal (chidâkâsha). Le mental est donc le principe éther (âkâsha-tattva). L’éther étant le principe de la connaissance (jnâna-tattva), la métaphysique identifie le mental à l’éther. Le considérant comme tel, il ne devrait plus y avoir de difficulté à réconcilier la contradiction apparente contenue dans la question. Le mental pur (shudda-manas) est éther. Les aspects dynamiques (rajas) et engourdis (tamas) du mental se manifestent sous forme d’objets du monde grossier. Par conséquent l’Univers entier n’est que mental.

    72 Prenez encore l’exemple d’une personne qui rêve. Elle s’installe dans une pièce dont les portes sont fermées de façon à ne pas être dérangée durant son sommeil. Elle ferme les yeux pour ne voir aucun objet. Et pourtant, lorsqu’elle rêve, elle voit tout un monde dans lequel des gens se meuvent et elle-même parmi eux. Tout ce monde est-il entré par la porte ? Non, il ;lui a simplement été présenté par son cerveau. Mais s’agit-il du cerveau du dormeur ou du cerveau du personnage du rêve ? Bien entendu, de celui du dormeur. Comment se peut-il alors qu’un monde aussi vaste puisse être contenu dans des cellules aussi minuscules ? L’explication en est que l’Univers entier n’est qu’une pensée ou une série de pensées.

    Il n’est pas facile de se débarrasser de la ferme conviction de la réalité du monde.

    73 Restez comme dans le sommeil, même à l’état de veille, demeurez le pur Soi et ne vous laissez pas contaminer par ce qui se passe autour de vous.

    74 La vérité ne peut qu’être la réalisation éternelle. La perception directe, c’est l’expérience de l’éternelle Présence. Seul celui qui voit est réel et éternel.

    75 Pour voir, il faut des yeux, le mental etc. C’est une connaissance indirecte, tandis que celui qui voit est une expérience directe. Seul celui qui voit est pratyaksha (direct, immédiat, vision). Toute autre perception est une connaissance secondaire. La perception actuelle du corps en tant que « je » est si profondément enracinée que ce qui est vu est considéré comme pratyaksha et non pas celui qui voit. <<<<<personne ne désire la Réalisation, parce qu’il n’y a personne qui ne soit réalisé. Est-ce que quelqu’un peut dire qu’il n’est pas déjà réalisé ou qu’il est séparé du Soi ? Non. Il est évident que tout le monde est réalisé.

    76 Le mental est la conscience qui a posé des limitations. Vous êtes originellement illimité et parfait. Plus tard, vous vous limitez et devenez le mental.

     

    VI Le « libéré-vivant » et l’homme ordinaire.

    1 La psyché du libéré s’est simplifiée (nettoyée). L’égocentrisme en a disparu. Il garde une personnalité, il ne s’abstrait pas du monde ; mais les exigences d’un « moi » en ont disparu. Le libéré conserve certes une psyché, laquelle est pure et dépourvue d’un « moi » centré sur un individu … dès lors, merveilleuse est sa lucidité. Pour lui ont disparu : la notion de sujet-et-objet, la possession, la préoccupation du corps, la distinction entre « moi » et le monde (le monde lui-même en tant qu’entité distincte, autonome), le mouvement mental inutile (il pense, et très bien, mais quand et comme il faut, pas autrement), l’angoisse de la mort (il ne ressent envers elle qu’une complète indifférence), l’aspect psychique des douleurs corporelles. Il vit une Réalité indicible, immuable, infiniment féconde en manifestations. A-t-il des attachements émotionnels ? Il approche certaines personnes – celles qui lui paraissent vivre en une vérité – il se détourne des autres ? Il ne fait guère de distinction entre les humains et les animaux ; ces derniers lui manifestent une affection touchante.

    2 L’homme ordinaire vit dans le cerveau, inconscient de lui-même dans le Cœur. Il voit les choses à l’extérieur de lui-même. Il est séparé du monde, de sa propre vérité la plus profonde, de la vérité qui le soutient, lui, comme ce qu’il voit.

    L’homme libéré vit dans le Cœur. C’est la réalité suprême unique qui est là, derrière lui, derrière le monde. Il est conscient de l’unicité du réel, le Soi dans tous les « soi », dans toutes les choses, éternel et immuable au sein de ce qui est impermanent et changeant. En voyant le monde, le jnani voit le Soi qui est le substrat de tout ce qui est vu.

    3 L’intellect peut aider à la Réalisation jusqu’à un, certain point. Mais le Soi transcende l’intellect, qui doit lui-même disparaître pour que le Soi soit atteint.

    4 La Réalisation est la meilleure aide possible pour les autres. Il n’y a pas d’ « autres » qui doivent être aidés. Car un être réalisé voit le Soi, tout comme un orfèvre qui évalue la quantité d’or contenue dans divers bijoux. C’est seulement lorsque vous vous identifiez avec le corps qu’il y a des formes. Mais quand vous transcendez votre corps, les autres corps disparaissent en même temps que votre conscience du corps.

    5 En réalité, le fait de sortir du Soi est la cause de toutes les souffrances. Bhagavad gîtâ, chapitre 18, vers 17 : « Celui qui est délivré de la notion de l’ego, dont l’intellect n’est pas conditionné, celui-là, même s’il détruit tous les mondes, ne tue pas, pas plus qu’il n’est enchaîné par les conséquences de ses actions ».

    Que dit la Gîtâ ? Arjuna refusant de combattre, Krishna lui dit : « Aussi longtemps que tu refuses de combattre, tu éprouves le sentiment d’être l’auteur de tes actes. Qui es-tu donc pour agir ou refuser d’agir ? Renonce à l’idée que tu es l’auteur de tes actions ».

    6 Les mots possèdent une force qui agit, immanquablement le moment venu.

    7 Ce qui compte, c’est que le mental soit tourné vers l’intérieur et reste actif durant sa recherche.

    8 C’est le Pouvoir supérieur qui fait toutes choses et l’homme n’est qu’un instrument. S’il accepte cette position, il est libre de tout ennui, sinon il les invite.

    Prenez par exemple, une figure sculptée sur un gopuram [tour située à l’entrée d’un temple] qui donne l’impression de porter le poids de la tour sur ses épaules. Son attitude, son regard, donnent l’impression d’un effort considérable. Mais réfléchissez. La tour est bâtie sur la terre et elle repose sur ses propres fondations. Le personnage fait partie de la tour, mais il est fait de telle sorte qu’il semble la soutenir. Il en va de même pour l’homme qui garde le sentiment d’être l’auteur de ses actes.

    9 Le principe individuel (âtman) et le principe universel (brahman) ne forment qu’une et même essence. L’infini, tout en transcendant le fini, doit être recherché dans celui-ci et non hors de lui, que l’éternel doit être trouvé à travers le temporel et non pas en dehors. Le but et le sens véritable de la vie humaine, c’est de rencontrer l’éternel dans le temps. Il y a identité du Soi (âtman) avec l’Etre universel (brahman).

    10 L’aspirant peut arriver à la « conscience-témoin », la conscience dégagées de ses structures psychophysiologiques et de leurs conditionnements temporels, celle du « libéré-vivant » (jîvan-mukta) pour qui les limitations de la vie, tout en subsistant, ne jouent plus aucun rôle et qui connaît la vraie, l’indicible liberté de la parfaite spontanéité.

     

     

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