• « Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 16)

    « Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 16)

     

    « Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 16)

    « Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 16)

     

    50 Désirez la méditation intensément, jusqu’à ce que le mental se fonde dans la dévotion. Quand le camphre est brûlé, il ne reste aucun résidu. Le mental est le camphre ; quand il s’est entièrement fondu dans le Soi, sans même laisser la lus petite trace derrière lui, c’est la réalisation du Soi.

    51 Une femme s’imagine par erreur avoir perdu son collier, qu’elle a toujours à son cou. Elle se met à le chercher partout, jusqu’à ce qu’une amie lui dise qu’il est à son cou. C’est elle qui a créé son sentiment d’avoir perdu le collier, sa propre anxiété de le rechercher, puis son propre plaisir de le retrouver. De même, le Soi est toujours présent, que vous le cherchiez ou non. Tout comme la femme s’imagine que son collier a été retrouvé, de même éprouve-t-on le sentiment que le Soi, toujours présent ici et maintenant, se révèle lorsque cessent l’ignorance et la fausse identification. C’est ce qu’on nomme Réalisation. Mais il n’y a rien de nouveau. C’est simplement l’élimination de l’ignorance et rien de plus.

    52 Le vide est le résultat néfaste de la recherche du mental. Le mental doit être tranché, racines et branches. Cherchez qui est le penseur, qui est le chercheur. Demeurez le penseur, le chercheur. Toutes les pensées disparaîtront.

    53 Alors demeure l’ego – le penseur : cet ego là est le pur Ego, purgé de toute pensée. Il est le même que le Soi. Tant que la fausse identification persiste, les doutes persistent aussi et des questions s’élèvent sans fin. Les doutes cesseront seulement lorsque l’on aura mis fin au non-Soi. Le résultat sera la réalisation du Soi. Il n’y aura plus personne pour douter ou questionner. Chacun devrait résoudre tous ces doutes en lui-même. Même une multitude de paroles ne pourrait donner satisfaction. Tenez fermement le penseur. Ce n’est que lorsque le penseur est abandonné que les choses apparaissent à l’extérieur ou que les doutes s’élèvent dans le mental.

    54 Le langage n’est qu’un moyen pour communiquer à l’autre ses pensées. Il n’intervient qu’une fois que les pensées se sont manifestées. D’autres pensées s’élèvent après l’apparition de la pensée « je » ; la pensée « je » est donc la racine de toute conversation. Quand on reste sans pensée, on comprend l’autre grâce au langage universel du silence. Le silence parle sans cesse ; il est un flot incessant de langage ; il est interrompu par la parole. Les mots entravent ce langage muet. Imaginez l’électricité dans un fil. Grâce à une résistance sur le courant, l’électricité aliment une lampe ou fait tourner un ventilateur. Mais dans le fil, l’électricité reste sous forme d’énergie. Il en va de même pour le silence, c’est l’éternel flot de langage, obstrué par les mots.

    55 Ce qu’on n’arrive pas à comprendre au cours de conversations sur plusieurs années peut être compris en un instant dans le Silence ou en face du Silence. Le Silence est le langage le plus élevé et le plus efficace.

    56 Le Silence est éternelle éloquence. Le langage habituel entrave la communication de cœur à cœur.

    57 Il n’y a aucune différence entre matière et esprit. La science moderne reconnaît que toute la matière est énergie. L’énergie est force ou puissance (shakti). Par conséquent, tout se résout en Shiva et Shakti, le Soi et l’esprit.

    58 Les koshas (enveloppes) sont de simples apparences. Ils n’ont en eux-mêmes aucune réalité.

    59 Les phénomènes sont réalité quand nous les voyons comme le Soi, et mythes quand nous les considérons comme séparés du Soi.

    60 L’Univers ne peut être réel en lui-même, c’est-à-dire séparé de la Réalité profonde.

    61 Le monde du nom et de la forme n’est qu’une adjonction au sat ou au brahman. N’étant pas différent de Lui, il est rejeté en tant que tel et reconnu comme nul autre que le brahman. L’instruction du disciple par le gourou au mahâvkya « tat tvam asi », qui déclare l’identité du Soi avec le Suprême, s’appelle upadesha (instruction, enseignement). Il est recommandé au disciple de demeurer dans la béatitude d’aham-brahman, le « Je » absolu. Cependant, les anciennes tendances du mental, nombreuses et puissantes, surgissent et font obstacle à cet état de béatitude. Ces tendances sont triples et l’ego, qui est leur racine, s’épanouit dans la conscience extériorisée et différenciée, causée par les forces de vikshepa (distraction, diversité), la dispersion (due au rajas) et de l’avarana, l’obscurcissement (dû au tamas).

    62 Vision de Shiva. Toute vision se rapporte toujours à un objet. L’objet implique l’existence d’un sujet. La valeur de la vision est la même que celle de celui qui voit (En d’autres termes, la nature de la vision est au même niveau que la nature de celui qui voit). L’apparition implique aussi la disparition. Tout ce qui apparaît doit aussi disparaître. Une vision ne peut jamais être éternelle. Mais Shiva, Lui, est éternel.

    63 Le pratyaksha (la vision) de Shiva, visible à l’œil, implique l’existence des yeux pour voir ; derrière la vue se trouve la buddhi (l’intellect) et derrière les deux se trouve celui qui voit et qui a la Conscience pour base. Ce pratyaksha n’est pas aussi réel qu’on se l’imagine, car il n’est pas intime, inhérent à l’être. Il n’est pas une donnée de première main. Il est le résultat de plusieurs aspects successifs que prend la Conscience. Mais tandis que ces aspects varient, la Conscience, elle, ne varie pas. Elle est éternelle. Elle est Shiva. Elle est le Soi.

    64 La vision implique celui qui voit. Ce dernier ne peut nier l’existence du Soi. Il n’y a aucun instant où le Soi, en tant que Conscience, n’existe pas. De même, celui qui voit ne peut être séparé de la Conscience. Cette Conscience est l’Être éternel et le seul Être qui soit. Celui qui voit ne peut se voir lui-même. Nie-t-il son existence parce qu’il ne peut se voir lui-même avec ses propres yeux comme dans une vision (pratyaksha) ? Non ! Donc pratyaksha ne signifie pas voir, mais Être.

    65 Être, c’est réaliser : « Je suis ce JE SUIS », « Je suis » c’est Shiva. Rien ne peut exister sans Lui ! Tout a son existence en Shiva et par Shiva.

    66 Ainsi, cherchez : « Qui suis-je ? ». Plongez profondément en vous et demeurez le Soi. C’est Shiva en tant qu’ÊTRE. N’espérez pas avoir de Lui des visions répétées. Quelle est la différence entre les objets que vous voyez et Shiva ? Il est les deux, le sujet et l’objet. Vous ne pouvez pas être sans Shiva. Shiva est toujours réalisé ici et maintenant. Si vous pensez que vous ne l’avez pas réalisé, vous avez tort. C’est là l’obstacle qui empêche de réaliser Shiva. Abandonnez cette pensée aussi et vous parviendrez à la Réalisation.

    67 L’individu peut-il exister sans Shiva ? Même en ce moment Il est vous. Ce n’est pas une question de temps. S’il y avait un instant de non-Réalisation, la question de la Réalisation pourrait se poser. Mais la réalité est que vous ne pouvez pas être sans Lui. L’individu est déjà réalisé, toujours réalisé et jamais non-réalisé.

    68 Soumettez-vous à Lui et à Sa volonté, qu’Il apparaisse ou qu’Il disparaisse ; attendez Son bon plaisir. Lui demander d’agir selon votre bon plaisir, ce n’est pas se soumettre à Lui, mais Le commander. Vous ne pouvez pas attendre qu’Il vous obéisse et en même temps penser que vous Lui êtes soumis. Il sait ce qui convient le mieux et quand et comment y parvenir. Laissez donc toute chose à Ses soins. Le fardeau est pour Lui ; vous n’aurez plus de soucis. Tous vos soucis sont à Lui. C’est la soumission. C’est la bhakti.

    69 Ou bien, cherchez à qui ces questions se posent. Plongez au plus profond du Cœur et demeurez le Soi.

     

    70 Il n’y a pas d’être qui ne soit pas conscient et qui, par conséquent, ne soit pas Shiva. Non seulement il est Shiva, mais encore toute chose dont il est conscient ou pas conscient. Et pourtant, dans son ignorance, il croit voir l’Univers sous des formes diverses. Mais s’il voit son Soi, il n’a plus la conscience d’être séparé de l’Univers. En fait, son individualité et les autres entités disparaissent, bien qu’elles persistent dans toutes leurs formes. Shiva est vu comme étant l’Univers. Mais l’arrière-plan même, l’homme ne le voit pas. Pensez à la personne qui ne voit que le vêtement et non ^pas le coton dont il est fait, ou encore celle qui voit les images bougeant sur l’écran d’un cinéma, et non pas l’écran qui leur sert de support ; ou enfin, celle qui voit les lettres qu’elle lit, mais pas le papier sur lequel elles sont écrites. Les objets sont pourtant conscience et formes. Or une personne ordinaire voit les objets dans l’Univers mais pas Shiva présent dans ces formes. Shiva est l’Être qui assume ces formes et la conscience qui les voit. Cela pour dire que Shiva est l’arrière-plan sur lequel reposent à la fois le sujet et l’objet, ou encore Shiva en repos et Shiva en action, ou Shiva et Shakti, ou le Seigneur et l’Univers. Quoi que l’on dise, ce n’est que la conscience, qu’elle soit au repos ou en action. Qui n’est pas conscient ? Alors, qui n’est pas réalisé ? Comment des doutes peuvent-ils alors s’élever quant à la réalisation ou au désir de l’obtenir ? Si « je » ne suis pas pratyaksha (directement visible) à moi-même, je peux alors dire que Shiva n’est pas pratyaksha

    « « Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 15)« Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 17) »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter