• Ma thèse générale est la suivante :

    • La révolution française a contribué à mettre en place une nouvelle formation sociale, en détruisant radicalement la formation sociale précédente, le féodalisme ;

    • Robespierre est un représentant de la bourgeoisie révolutionnaire, qui a sans doute mené le plus loin cette mise en place du nouveau système ;

    • Mais en même temps que la bourgeoise, d’autres classes sociales avaient à la fois l’intérêt de détruire l’ancien état de chose, à savoir notamment la paysannerie et les « bras nus » ;

    • Si la bourgeoisie, dont Robespierre, a des intérêts communs avec toutes ces classes appartenant au tiers-état, par contre, la bourgeoise, dont Robespierre, avaient leurs intérêts propres, et donc elle s’est battue sur deux fronts, à la fois contre le féodalisme, mais aussi contre ce qu’elle appelait « l’anarchie », ou les « partageux » ;

    • C’est ce qui se dégage des trois exemples qui me permettront d’illustrer cela, à savoir :

      • La lutte contre l’oppression du roi, et de la noblesse, la Terreur ; la propriété privée ;

      • La lutte contre l’oppression religieuse, l’Etre suprême ;

      • La guerre extérieure et la guerre civile.

    La révolution française est la mise à bas de l’Ancien Régime. La bourgeoisie et le peuple forment le Tiers Etat, et sont unis contre la noblesse et le haut clergé.

    ROBES-PIERRE Blanche, ROBES-PIERRE Noire

    Ou de la conception maçonnique du pouvoir.

    (Partie 5)

    Robespierre n’était pas franc-maçon. Mais il avait toutes les caractéristiques d’un maçon sans tablier.

    Dans un discours, daté du 5 décembre 1790, concernant les gardes nationales, Robespierre fait la proposition de dix-sept articles du décret et il insiste particulièrement sur l’article 16 : « Les gardes nationales porteront sur leur poitrine ces mots gravés : LE PEUPLE FRANÇAIS, et au-dessous : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE. Les mêmes mots seront inscrits sur leurs drapeaux qui porteront les trois couleurs de la nation. »

    Robespierre vient d’inventer la devise de la république, qui est aussi celle d’une partie de la franc-maçonnerie.

    Alors qu’une grève a éclaté à l’Arsenal de Toulon, en décembre 1790, Robespierre intervient en faveur des grévistes. L’intervention est vite connue et imprimée à Toulon et le club patriotique de Toulon adresse au « frère Robespierre » une lettre :

    « Robespierre, car votre nom vaut lui seul l’éloge le plus pompeux, La Société des Amis de la Constitution a reçu avec reconnaissance le nouveau discours que vous lui avez fait passer… Continuez, bon citoyen, à éclairer la Nation sur ses véritables droits. Bravez l’opinion de ces hommes vils et ignorants que l’aspect de la liberté effraye et dont l’âme pétrie de préjugés est insensible à la voix de la Raison et soyez sûr de l’estime de vos frères que vous aurez si bien méritée par votre dévouement à la chose publique. »

    1789 et la science :

    Académies et sociétés littéraires : Abbé Grégoire, avocat Thierry, le bibliothécaire Zalkind Hourvitz, Robespierre, Carnot et Babeuf, à Arras.

    Tout poussa et mûrit si vite à cette époque ! Que de choses accomplies en si peu de temps ! Ces hommes de la Révolution, qui aspiraient à œuvrer « pour l’éternité », travaillèrent dans l’urgence, pressentant que l’Histoire ne leur avait concédé que quelques mois pour accomplir leur immense tâche. Aucun domaine de la société, aucun champ du savoir qui ne fût visité, interrogé, organisé par eux. E qu’ils voulaient ? Faire sortir l’abondance du sein de la détresse et aussi agrandir le cercle des connaissances et le nombre des jouissances ! Appel est lancé aux savants. Ils répondent unanimes : Le Gendre, Laplace, Lagrange, Fourier, Monge, Condorcet et Carnot, pour les mathématiciens, Lavoisier, Berthollet, Fourcroy, Guyton de Morveau, Chaptal, pour les chimistes, Lamarck, Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire, Lacepède Daubenton pour les naturalistes, Bailly, Lalande, Delambre, Méchain, Cassini pour les astronomes, Coulomb, Borda, Charles pour les physiciens, les médecins Pinel, Bichat, Baudelocque. Le Leblanc de la soude et le Lebon du gaz d’éclairage. Et Haüy, qui fonda la cristallographie, et Faujas de Saint-Fond, qui donna ses bases à la géologie et à la vulcanologie, et Dolomieu, et Vandermonde, le mathématicien musicien. Et Gilbert Romme, le montagnard, et Grégoire, l’abbé, et Lakanal.

    Révolutionnaires, certains le furent avec enthousiasme et s’engagèrent au cœur de la mêlée : Bailly, l’un des leaders du tiers-état, maire de Paris ; un des premiers à prêter le serment du Jeu de paume. Condorcet, « le dernier des encyclopédistes », secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, un des premiers républicains, député de la Législative et de la Convention. Carnot, « l’organisateur de la victoire », responsable des armées de 1792 à 1797, membre du Grand Comité de salut public et du Directoire.

    Gaspard Monge, montagnard farouche, ministre de la Marine de la Législative, membre de la Convention. Fourcroy, suppléant de Marat à la Convention, membre du Comité du salut public avant et après Robespierre. Ainsi que le physicien Guyton de Morveau. Fourier, militant actif de la Société populaire d’Auxerre, membre du très redouté Comité de surveillance de la ville. Cousin, le mathématicien, administrateur des subsistances de la Commune de Paris. Chaptal, président du Comité d’insurrection de la révolte fédéraliste contre la Montagne. Berthollet, commandant de la garde nationale d’Aulnay, et Faujas de Saint-Fond, et tant d’autres…

    Si tous ne furent pas d’ardents révolutionnaires, tous répondirent aux appels de la Convention. Aux côtés du Comité de salut public, se tenait une sorte de « congrès de savants », qui l’aida à fonder la société qui était en train de naître. Présents dans les multiples comités, dans les assemblées, dans les groupes de travail, ils aidèrent la République à survivre, à vaincre et à devenir « la nation enseignante de l’Europe ».

    Aucun savant n’émigra ! Aucun ne rejoignit les royalistes qui campaient aux frontières avec l’ennemi.

    Des morts, il y en eut : Bailly, Lavoisier…, guillotinés.

    A noter qu’une partie de la noblesse et de la bourgeoisie fréquente les mêmes lieux de propagation des idées nouvelles (collèges, académies, sociétés littéraires, salons, loges maçonniques,…). Il en découle donc un état d’esprit commun.

    Les sociétés provinciales fournissaient aux anciens membres des loges ou des académies un endroit où discuter. Une intense correspondance leur permettait d’accroître leur influence et d’adresser leurs vœux à Paris. Bien que l’adhésion y fût moins chère que dans la capitale, le recrutement y était plus élitiste et moins populaire.

    Les clubs jacobins étaient les héritiers, en bonne partie, des loges maçonniques, des sociétés mesméristes, des sociétés philanthropiques et des chambres littéraires de l’époque prérévolutionnaire.

    Les Lumières affirment le primat de la raison.

    L’Encyclopédie, par son prix, est réservée à un public aisé.

    Avec l’avènement de Louis XVI, les amis des philosophes accèdent aux postes de responsabilité : Turgot, Malesherbes, Necker.

    La propriété est considérée comme un droit naturel, inviolable et sacré, jusqu’à ce que Rousseau le définisse comme un produit de l’histoire des hommes, dans la dépendance par conséquent, d’un pacte social toujours réformable. Si Rousseau estime que la loi peut limiter le droit de propriété, il ne le supprime pas. D’autres iront plus loin.

    La régénération est un mot clé du vocabulaire du temps. La bienfaisance à l’égard du prochain se laïcise, elle devient sentiment civique, exigence d’action, le bien de chacun, et le bien de tous. Elle est utilité sociale. Triade : avec la liberté et l’égalité, la solidarité – on dira bientôt la fraternité – sont indispensables à toute régénération, à toute réforme.

    Si Jean Jacques Rousseau, et donc également Maximilien Robespierre, devaient étudier notre régime de ce jour, à savoir la V° république, ils le considèreraient comme peu démocratique. En effet il est d’une part, laissé très peu de place à la démocratie directe, et d’autre part, il y a négation de la souveraineté populaire au profit de la souveraineté nationale.

     

    DEUXIEME PARTIE : L’ŒUVRE : LES ANNEES 1789-1794 ; Robespierre-Blanche, Robespierre-Noire ; le roi, le pape, le général

    Dans cette seconde partie, je me place à un point de vue maçonnique, qui est celui du 30° grade, à savoir comment Robespierre a mené la lutte contre les trois oppressions, le roi, le pape et le général, symbolisés par la couronne, la tiare et la couronne de laurier.

    Du point de vue de la méthode, il ne m’apparaît pas possible d’avoir une conception scientifique de l’histoire de cette période, si l’on n’applique pas comme moteur général la lutte des classes.

    Ma thèse générale est la suivante :

    • La révolution française a contribué à mettre en place une nouvelle formation sociale, en détruisant radicalement la formation sociale précédente, le féodalisme ;

    • Robespierre est un représentant de la bourgeoisie révolutionnaire, qui a sans doute mené le plus loin cette mise en place du nouveau système ;

    • Mais en même temps que la bourgeoise, d’autres classes sociales avaient à la fois l’intérêt de détruire l’ancien état de chose, à savoir notamment la paysannerie et les « bras nus » ;

    • Si la bourgeoisie, dont Robespierre, a des intérêts communs avec toutes ces classes appartenant au tiers-état, par contre, la bourgeoise, dont Robespierre, avaient leurs intérêts propres, et donc elle s’est battue sur deux fronts, à la fois contre le féodalisme, mais aussi contre ce qu’elle appelait « l’anarchie », ou les « partageux » ;

    • C’est ce qui se dégage des trois exemples qui me permettront d’illustrer cela, à savoir :

      • La lutte contre l’oppression du roi, et de la noblesse, la Terreur ; la propriété privée ;

      • La lutte contre l’oppression religieuse, l’Etre suprême ;

      • La guerre extérieure et la guerre civile.

    La révolution française est la mise à bas de l’Ancien Régime. La bourgeoisie et le peuple forment le Tiers Etat, et sont unis contre la noblesse et le haut clergé.

    Puis est apparue la Terreur, qui est une sorte de « peur de la Révolution », une peur du peuple qui entre en scène. Se met alors en place la dictature de la bourgeoisie : après la Terreur, c’est le Directoire et l’Empire de Napoléon, c’est-à-dire le règne de la famille bourgeoise, de la propriété privée, de l’égalité des droits et de toutes les valeurs bourgeoises. Il faut tenir le peuple à l’écart (suffrage censitaire).

    Il faut bien comprendre le contexte dans lequel se situe la révolution française : c’est un contexte dangereux, violent, où se manifestent de nombreuses résistances à l’instauration d’une nouvelle société, réactions tant extérieures (guerre avec les monarchies de l’Europe), qu’à l’intérieur.

    Robespierre : pourquoi tant de passion ? Robespierre, à la fois honni et adulé ?

    La Révolution n’est pas terminée ; elle se poursuit aujourd’hui !

    LA LUTTE CONTRE L’OPPRESSION CIVILE (LE ROI)

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